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Superfrog
Année : 1993
Système : Amiga, Windows
Développeur : Team 17
Éditeur : Team 17
Genre : Plate-forme
Par Tonton Ben (16 août 2004)
L'intro est magnifique... grâce à M. Eric Schwartz !

Il y a des héros, comme ça, que l'on admire quand on est gosse. Batman ? Non, c'est un parvenu, il n'a aucun super-pouvoir. Superman ? Quand on met son slip au-dessus de son pantalon... Non, le seul, le vrai, l'unique, le plus fort, c'est : Superfrog, la grenouille justicière ! Rien que de l'écrire comme ça, je trouve que ça en jette.

Il est pas bô, mon héros ?
Bonjour l'aventure...

Moi, j'aimais bien Léguman...

Super-garnouille a beau être super fort, il n'en est pas moins dedans jusqu'au cou. En effet, il n'a pas toujours été grenouille : une sorcière malfaisante a enlevé sa copine, et a transformé le bô jeune prince fringuant qu'il était en batracien inoffensif. Jusqu'à ce qu'il tombe sur une bouteille de Lucozade, le soda qui sponsorise, façon Zool, le jeu. Et paf, une gorgée du breuvage, et l'ami vert devient... Superfrog ! Toutes mes félicitations au passage aux scénaristes de Team 17, pour ce grand moment d'intrigue, au moins aussi recherchée que celle de Wonder Dog. Et en plus, je parie qu'ils sont mieux payés pour la trouver que moi pour l'écrire. J'enrage. En tout cas, toute cette tragédie grecque est magnifiquement retranscrite dans une introduction animée par un grand Monsieur de l'Amiga, Eric Schwartz. Elle est magnifique à regarder, et elle pose d'emblée les jalons de l'aventure.

Gaffe au hérisson !
Drôle d'ambiance de fête.

... il y avait Super-Dupont aussi...

Alors, ni une, ni deux, Super-Kermit enfile une cape rouge, et se jette à la poursuite de sa bien-aimée, à travers six mondes composées de quatre niveaux. Le but de chaque étape est de collecter un nombre précis de pièces (servant à acheter ladite boisson ?), ce qui a pour effet d'ouvrir la porte de fin du niveau, à rallier pour passer au suivant. Simple ? Pas tout à fait. L'architecture des niveaux est particulièrement tordue. Sans ne jamais tomber dans l'excès du labyrinthe, ceux-ci proposent néanmoins des chemins multiples et des interconnections en pagaille, puisque, après tout, il va falloir les parcourir jusque dans les moindres recoins pour amasser la monnaie en quantité suffisante. Le terrain de jeu n'est donc jamais linéaire, et l'exploration part dans les quatre directions. Tout comme l'aventure, qui va propulser notre héros croassant depuis ses contrées verdoyantes jusqu'à l'espace, en passant par un château lugubre, une fête foraine, les pyramides d'Egypte et même une époque glaciaire !

M'man, y'a une momie !
Un fruit givré pour le dessert ?

... et le Concombre masqué...

Évidemment, le challenge se trouve renforcé par la présence de bestioles ne présentant pas ou peu de signes manifestes d'agressivité, mais dont le contact entraîne une baisse significative de la barre de vie du héros : abeilles, escargots, bonshommes de neige, momies, robots, tortues... Ainsi qu'une bonne tripotée de pièges en tout genres qui augmentent encore plus la difficulté : champs de pieux, flotte, flammes, trous masqués dans le sol, boules avec ou sans pointes, portes à déverrouiller... Heureusement, Super-Rainette a ses super-techniques-qu'elles-sont-vraiment-trop-puissantes : il peut en effet lancer, s'il en trouve une, une baballe verte dans plusieurs directions sur ses adversaires, planer dans les airs au moyen de sa cape (s'il a ramassé les ailes qui activent l'option), augmenter sa vitesse avec le bonus approprié, et même devenir invincible temporairement (on ne voit alors plus que ses yeux à l'écran) ! La technique maîtresse et archi-classique, mais bougrement efficace, reste tout de même le saut à doigts palmés sur les ennemis. Signalons également la présence de nombreux bonus à ramasser, souvent planqués derrière murs secrets à découvrir.

Jolie statue...
...et joli soleil...

... Georges de la Jungle...

La jouabilité est au rendez-vous dans Superfrog, c'est d'ailleurs le point fort du titre ! En effet, le héros répond au quart de tour, se déplace avec une vélocité féroce et une rapidité décoiffante (presque aussi rapide que le hériss..., enfin, tout le monde a compris), pratique des sauts impressionnants, et n'est soumis à aucun effet d'inertie. Au moins, sur ce coup-là, personne ne viendra se plaindre. L'animation est parfaite, le scrolling principal, et unique soit dit en passant, se déplace sans afficher la moindre saccade, tout comme l'ensemble des éléments animés à l'écran, un vrai bonheur. L'ambiance cartoon est renforcée par un graphisme contouré très enfantin, mais très réussi, ainsi qu'une musique propice à la dérision et des bruitages du même acabit. Même la difficulté est très bien dosée, jamais trop pesante, mais assez présente pour que l'on se démène dans les niveaux. Des mots de passe sont donnés entre les niveaux lors d'un jeu bonus sous la forme d'une machine à sous. Très bien réalisée, cette dernière peut également, avec beaucoup de chance, augmenter le nombre de vies. Le problème, c'est qu'il faut gagner à ce jeu pour avoir le mot de passe, et ce n'est pas toujours évident.

Celui-là, je lui rentre dans les boulons !
Mieux que le casino de Dunkerque !

... enfin, des modèles pour la jeunesse !

Tout le savoir-faire de Team 17 est mis à contribution dans ce titre qui a fait beaucoup parler de lui à sa sortie sur Amiga. Une conversion Pécé plus discrète mais tout aussi réussie a également vu le jour. Face à une concurrence acharnée dans son domaine sur Amiga, Superfrog s'est taillé une très bonne réputation, grâce à ses qualités de jeu indéniables, et son humour fondé principalement sur l'autodérision. Une communauté dévouée à la grenouille est même présente sur le net, avec son forum. Et tous les super héros n'ont pas droit à ce genre de consécration.

Mais, mais... c'est... l'autre jeu, là, de Team 17 !!
Tiens bon, ma belle (c'est celle en blanc) !
Tonton Ben
(16 août 2004)
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