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Resident Evil 3: Nemesis
Année : 1999
Système : Dreamcast, GameCube, Windows, Playstation
Développeur : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Survival Horror / Action
Par Bruno (10 novembre 2003)

Avant d'attaquer le cas Resident Evil 3, je tiens à préciser que je ne m'attarderai pas sur les bases du gameplay, ce dernier étant quasi-identique à RE et RE2. Les deux premiers volets de la saga de Shinji Mikami étant déjà traités sur le site, je vous invite à vous y référer (si vous ne l'avez pas déjà fait) avant de lire l'article suivant. Pourquoi ça ? Tout simplement pour éviter les répétition à gogo bien sûr ! Bah oui, je pense à votre confort mes p'tits loulous.

1999, le tant attendu Bio Hazard: Code Veronica tarde à pointer le bout de son nez de zombie sur la toute jeune Dreamcast, et les joueurs s'impatientent. En guise d'hommage dédié aux fans, mister Mikami et son équipe nous offre Bio Hazard 3 sur la vieillissante Playstation. Alors que Capcom met un point d'honneur à communiquer amplement sur ses jeux, RE3 ne sera présenté qu'à l'E3 99, ce qui laisse supposer que le jeu fut réalisé dans l'urgence, hypothèse plausible finalement, RE3 étant une optimisation de RE2 en ce qui concerne la réalisation et le gameplay.

Dans toute saga déclenchant les passions les plus folles, il y a le vilain petit canard, celui qui est bien mais pas assez en comparaison des autres membres de la famille. Voilà à peu près mon avis sur RE3. Et là, c'est la stupeur parmis les habitués de Grospixels ! « Comment, Bruno émet des critiques négatives sur un Bio Hazard ? Prévenez la presse, CNN, LCI et Télé Poche ! » Tout doux mes loulous ! Dans l'absolu, RE3 est un excellent Survival, mettant à terre bon nombre de ses concurrents, pas de doute là-dessus.

Malgré tout, il représente à mes yeux l'épisode le plus faible de la série. Je le trouve résolument « action » dans l'esprit. Moins de tension, moins de peur et moins de passage culte finalement. On fonce, tout en blastant ces chers zombies et leurs amis peu recommandables puis, de temps à autres, un moment d'effroi fait surface. Bref, on est bien loin de l'avalanche de passages grandioses remplis de terreur auxquels les autres opus nous ont habitués. Autre point faible : le scénario est assez fadasse au bout du compte. Pourtant le script démarre très fort.

L'action se situe 24 heures avant RE2. Les événements du manoir sont étouffés et il n'en fallait pas moins à Jill (héroïne de RE1 avec le père Chris) pour démissionner des S.T.A.R.S. afin de mener sa propre enquête sur la société Umbrella. Durant son périple, elle fera la connaissance de Carlos, un mercenaire employé par la société au parapluie rouge et blanc. Si les révélations sur la grande toile scénaristique que tisse chaque volet de RE sont présents, les événements paraissent faiblards, presque sans surprises en comparaison avec le reste de la saga. Rassurez-vous, quelques moments forts sont tout de même de la partie. C'est à peu près tout pour les reproches, passons aux qualités de ce RE3.

Dernier RE sur PS1, RE3 est beau, très beau. Les décors reflètent une fois de plus tout le talent des artistes de chez Capcom. Une des grandes forces du jeu est de situer une grande partie de l'action dans les sombres ruelles de Raccoon City, et je peux vous dire que même pour un habitué, on s'y perd souvent. La ville paraît dense et vaste. Les détails graphiques sont bluffants, du beau boulot. Coté musique, c'est une tradition, les thèmes sont somptueux et contribuent fortement au plaisir ressenti par le joueur. Dans la grande tradition « duo homme/femme » de la saga, un homme (un vrai) accompagnera Jill dans son périple horrifique. Ce mâle polygoné n'est autre que le fameux Carlos mais ça, vous l'aviez déjà deviné.

Les plus grands changements proviennent du gameplay, et à ce niveau RE3 est très abouti. Jill peut esquiver les attaques de ses assaillants très facilement en effectuant une roulade du plus bel effet. Plus besoin également d'appuyer sur le bouton d'action pour arpenter un escalier, ça fait plaisir. Très important : le « live selection » qui à plusieurs reprises gèlera une action pour vous donner le choix entre deux dénouements possible. Voilà une bonne idée pour diversifier l'aventure, sans oublier le fameux Nemesis, créature quasi-invincible qui vous poursuivra tout au long du jeu dans le seul but de vous anéantir. Ses apparitions sont assez surprenantes. Ce personnage est inspiré des scénarios B de RE2 ou un certain Mister X (l'ancêtre du Nemesis en quelque sorte) vous glaçait le sang avec ses interventions surprises.

Un RE à connaître tout de même, ne serait-ce que pour ses qualités, mais je conseille aux candides de se ruer sur les autres volets avant de se plonger dans ce troisième opus.

Bonus : quelques croquis préparatoires

Bruno
(10 novembre 2003)
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