Mastodon
Le 1er site en français consacré à l'histoire des jeux vidéo
Phantasy Star - La série
Année : 1987
Système : GBA, Game Gear, Master System, Megadrive, Playstation 2, PSP, Saturn
Développeur : Sega
Éditeur : Sega
Genre : RPG

Phantasy Star III: Generations of Doom / Phantasy Star II: Kare Razaru Toki no Keishôsha
Date : 21 Avril 1990)
Systèmes : Megadrive, Saturn, Game Boy Advance, PlayStation 2, PSP.

Là encore, une très belle jaquette Japonaise avec Rhys, le premier héros de Phantasy Star III. La jaquette Occidentale, comme d'habitude, n'a rien à voir avec le jeu.

Pas de temps à perdre ! Un an après Phantasy Star II, Sega publie un troisième épisode de Phantasy Star, sur Megadrive à nouveau. Malheureusement, Phantasy Star III: Generations of Doom est bien différent de ce qu'on aurait pu attendre du successeur de Phantasy Star II et pour cause : l'équipe de développement en charge de cet épisode n'est pas l'équipe à l'origine de la série. Considéré par de nombreux fans comme le vilain petit canard, Phantasy Star III reste tout de même un RPG solide.

Deux captures d'écran de Phantasy Star III. A gauche, l'écran titre. A droite, un village. Techniquement, on a bien progressé depuis le second épisode. En revanche, le style est complètement différent de celui des deux premiers opus de la série.

Phantasy Star III n'a pas de lien explicite avec les précédents opus. Les développeurs ont bien trouvé un petit quelque chose pour que les fans aient un os à ronger, mais Phantasy Star III est bien loin scénaristiquement et chronoligiquement des autres. En réalité, même si le côté science-fiction est toujours présent, il l'est bien moins qu'il l'était avant. L'univers médiéval typique du RPG Japonais n'a pas épargné ce troisième volet et on retrouve des villages plus conventionnels avec des châteaux, des auberges et toutes ces choses. Ce mélange entre médiéval et sci-fi n'est pas dégoûtant, bien au contraire, d'autant plus que l'histoire du jeu s'y prête à merveille.

La légende raconte qu'il y a de ça des siècles, deux Nations menées par Orakio d'un côté, un puissant guerrier, et Laya de l'autre, une magicienne remarquable, ont combattu dans une sanglante guerre jusqu'à trouver un accord et disparaître mystérieusement. Depuis lors, les deux Nations ont cohabité. Difficilement, certes. Le jeu débute dans le Royaume d'Orakio pendant la cérémonie de mariage du Prince Rhys et de la Princesse Maia qui se fait enlever par un ennemi de Laya. En valeureux Prince qu'il est, Rhys décide de partir sauver sa Dulcinée mais son père, le Roi de Landen l'enferme au donjon, de peur qu'il s'embarque dans une aventure inconsidérée. Jusqu'à ce qu'il soit libéré par Lena, son ancienne fiancée (Dans la version Japonaise du titre, on apprend qu'avant de rencontrer Maia, les parents de Rhys avaient prévu de le marier à Lena. Ca n'a malheureusement pas marché entre les deux. Cette anecdote à été oubliée ou supprimée de la version Anglaise du jeu.)

Le jeu se déroule sur Alisa III (tiens tiens), des siècles après Phantasy Star II. Alisa III semble être une planète banale. Sa particularité ? Il s'agit en réalité d'un gigantesque vaisseau spatial qui s'est envolé de Parma peu de temps après que cette planète n'explose (pour rappel, elle est détruite au cours de Phantansy Star II). C'est tout ce qui lie réellement Phantasy Star III au reste de la série, en plus, évidemment, de Dark Force qui est encore le boss final du jeu. Par ailleurs, dans Phantasy Star IV, on trouve quelques vestiges de ces vaisseaux rescapés de Palma, histoire d'utiliser à bon escient l'univers de Phantasy Star III ainsi que d'autres références qui sont faites ici et là.

Vous commencez le jeu dans le village de Landen puis vous vous rendez au château pour épouser Maia. Malheureusement (et je modère mes mots), une créature de l'Enfer vient troubler la fête.

L'originalité de Phantasy Star III vient de son système de générations puisqu'il permet d'étendre l'histoire avec le fils puis le petit-fils de Rhys, en fonction de l'épouse choisie. On peut ainsi le segmenter en trois parties plus ou moins égales. Etant donné que les personnages sont différents dans chaque génération, on a beaucoup de personnages à jouer dans cet épisode.

Première génération
  • Rhys (Kane au Japon). Il est le premier héros de Phantasy Star III. Rhys est un personnage sanguin, ce qui lui vaut d'être envoyé au donjon quand il demande à son père de déclarer la guerre à Laya après que Maia ait été enlevée. Il est descendant pure souche d'Orakio, ainsi il ne peut pas utiliser de magie.
  • Lyle. Tout comme Rhys, Lyle est un valeureux Prince. Mais lui vient du Royaume de Laya. Tout semblait les séparer d'avance, pourtant ils finiront dans la même équipe. Descendant de Laya, Lyle a la capacité de lancer des sorts magiques.
  • Lena. Elle est la première fiancée de Rhys, avant qu'il ne rencontre Maia. C'est elle qui l'aide à s'échapper du donjon pour qu'il retrouve Maia, peu après qu'elle se soit faite enlever lors de sa cérémonie de mariage. Tout comme Rhys, elle est une descendante pure souche d'Orakio, elle ne peut donc pas utiliser de magie.
  • Maia (Marlena au Japon). Elle est la fiancée de Rhys. Elle est le personnage amnésique typique du RPG Japonais : elle a été trouvée sur une plage d'Orakio sans qu'elle ait le moindre souvenir de son passé. Maia est enlevée le jour de son mariage à Rhys. Son origine n'est pas un secret quand on sait qu'elle peut utiliser des sorts de magie défensive.
Deuxième génération

Si Rhys épouse Maia

  • Ayn est le fils de Rhys et de Maia. Après avoir délivré Maia, Rhys décide de l'épouser et il donne naissance à Ayn. Il entend parler d'un paradis, Azura, mais ne le trouve pas. C'est son fils qui poursuit sa quête alors que de mystérieux cyborgs font leur apparition. Il est aussi fort que son père et peut se soigner à l'instar de sa mère.
  • Thea (Lann au Japon). Elle est la fille de Lyle. Elle a été capturée par des cyborgs et est délivrée par Ayn au cours de sa quête. Elle a donc forcément envie de l'épouser. Elle peut utiliser des sorts de soin et d'attaque.
  • Sara (Lynn au Japon). Elle est la fille de Lena et la rivale de Thea. Elle est, tout comme sa mère, une descendante pure souche d'Orakio et elle a bien du mal à accepter Thea qui, elle, descend de Laya. Elle est le personnage le plus fort du jeu. Evidemment, elle ne peut pas utiliser de magie.

Vous remarquerez que les noms Japonais de Thea et Sara sont Lann et Lynn, de quoi marquer encore plus la rivalité entre les deux demoiselles amoureuses de Ayn.

Si Rhys épouse Lena

  • Nyal (Lane au Japon). Si Rhys se marrie à Lena, c'est Nyal qu'on joue. Un beau matin, le royaume d'Orakio est envahi par des centaines de monstres venant du royaume de Laya, Rhys envoie donc son fils enquêter sur cette attaque. Comme ses parents, il est un pur descendant d'Orakio et il ne peut pas utiliser de magie.
  • Ryan. Bien que descendant de Laya, Ryan aide Nyal à combattre Lune. Il s'avère que les hordes de monstres proviennent de ce dernier et que Ryan et Lune aient un différent. Il est un descendant de Laya et peut donc utiliser la magie.
  • Laya. Son nom est trompeur : il s'agit en fait de la soeur de la légendaire Laya qui avait été cryogénisée avant d'être réveillée mille ans plus tard. Elle est puissante au niveau de ses sorts et elle peut utiliser un arc.

Nyal doit épouser au terme de ses péripéties Laya ou Alair qui n'est pas jouable et qui est la petite soeur de Lune, l'ennemi du groupe, qui tente de détruire le Royaume d'Orakio.

Troisième génération

Si Ayn épouse Thea

  • Sean. Fils d'Ayn et de Thea, Sean vit sa jeunesse sur Azura, le paradis tant recherché par Ayn lors de la deuxième génération. Un jour, ce havre de paix est attaqué par Siren : Ayn et Thea ne survivent pas à l'assaut. Sean décide de venger ses parents. Il est assez faible mais connaît de puissants sorts.
  • Kara (Luna au Japon). Elle est la descendante de Lune, l'ennemi de Nyal lors de la deuxième génération. Ces sorts sont relativement faibles bien qu'elle soit une descendante de Laya.
  • Laya. Il s'agit de la même Laya dont il est question dans la quête d'Ayn.

Si Ayn épouse Sari

  • Crys (Noin en Japonais). Fils d'Ayn et de Sari, Crys a appris que la planète sur laquelle ils vivent n'est en fait qu'un vaisseau géant appelé Alisa III dirigé pour entrer en collision vers un soleil. Son rôle est d'éviter à tout prix que cela se produise. Il est très fort mais ne connaît que peu de magie.
  • Kara (Luna au Japon). Elle est la même Kara que dans la quête de Sean.
  • Laya. Il s'agit de la même Laya dont il est question dans la quête d'Ayn.

Si Nial épouse Alair

  • Aron (Ruin au Japon) est le fils de Nial et d'Alair. Tout comme Crys, il sait que la planète n'est en fait qu'un vaisseau spatial géant du nom d'Alisa III. Il entre en contact avec Neo Palm (un autre vaisseau rescapé de Palma) qui se fait envahir par des inconnus qui attaquent Alisa III. Il doit bien sûr empêcher la destruction d'Alisa III. Il est assez fort et connaît des magies efficaces.
  • Kara (Luna au Japon). Elle est la même Kara que dans les quêtes de Sean et Crys mais elle est ici beaucoup plus tendre. Il s'agit d'une digne princesse.
  • Laya. Il s'agit de la même Laya dont il est question dans la quête d'Ayn.

Si Nial épouse Laya

  • Adan (Fuin au Japon) est le fils de de Nial et Laya. Adan apprend aussi que le monde n'est en fait qu'un vaste vaisseau... Celui-ci est sujet à divers tremblements de terre dus à l'aspiration d'Alisa III vers un trou noir. Il doit tout faire pour empêcher celui-ci d'être englouti. Comme Aron, il est agile au combat et à la magie.
  • Gwyn est la soeur jumelle d'Adan. Elle ressemble beaucoup à sa mère (Laya) et a hérité de son arc. Elle est capable de voir le futur dans ses rêves.
  • Kara (Luna au Japon). Elle est la même Kara que dans la quête d'Aron.
Toutes générations
_
  • Mieu est le personnage féminin cybernétique typique. Elle a servi il y a environ mille ans pendant la guerre opposant Orakio à Laya et a attendu depuis lors qu'un descendant d'Orakio devienne son nouveau maître. C'est chose faite puisque Rhys demande son aide. Mieu est assez forte et est capable d'utiliser de la magie.
  • Wren (Shiren au Japon, à ne pas confondre avec Siren, un ennemi du jeu qui ressemble à s'y méprendre à Wren). Il est l'autre cyborg de Phantasy Star III. Il a la capacité de se transformer en bateau ou en vaisseau pour permettre des déplacements plus rapides sur la carte du monde.
Comme vous pouvez vous en rendre compte, il ya beaucoup de personnages et ils ont tous des liens entre eux. N'ayez pas peur, cependant. Si un tel aperçu laisse présager une généalogie plus compliquée que les Feux de l'Amour, il n'en est rien une fois dans le jeu puisque vous ne jouerez que trois scénarii parmi ceux-ci. Cela n'est qu'un aperçu du monde peuplant Phantasy Star III. Une multitude de personnages non jouables mais tout de même importants vivent également sur Alisa III, mais je n'en dirai pas plus pour vous laisser découvrir tout ça par vous-même.

Au niveau du gameplay, le système de générations n'apporte malheureusement pas grand-chose. Il s'agit, pour résumer, d'un embranchement scénaristique quand il s'agit de choisir sa femme. On aurait aimé, pourtant, que certaines actions à certains endroits aient des répercussions sur le futur mais non, malheureusement, cette idée n'est pas aussi bien exploitée qu'elle pourrait l'être. A vrai dire, seuls Mieu et Wren (voir ci-dessus) apparaissent dans chaque scénario et conservent leurs statistiques tout au long du jeu. On a également quelques objets qui se transmettent de père en fils mais pas plus. Le jeu n'est pas très long. Il est beaucoup plus court que Phantasy Star II mais on y revient plus facilement puisqu'on peut jouer d'autres scénarii en choisissant une autre femme.

A gauche : la carte du monde de Phantasy Star III. Rien de plus classique ! A droite, une cut scene. La qualité des artworks est loin d'être irréprochable.

La structure classique qui alterne villages, carte et donjons est de retour. Elle est néanmoins un peu différente de Phantasy Star II puisque le jeu s'article, à l'instar du premier opus, autour d'indices à trouver auprès des villageois pour progresser. On a bien des objectifs mais ils sont beaucoup plus flous qu'ils ne peuvent l'être dans Phantasy Star II. A défaut de pouvoir explorer plusieurs planètes, il y a plusieurs mondes (chacun étant une zone du vaisseau géant Alisa III) à visiter, très proche de ce qu'il s'est fait par le passé dans la série : des plaines comme sur Palma, des déserts de sable comme sur Motavia et des déserts de glace similaires à ceux de Dezoris. Pour se rendre dans l'un ou l'autre monde, il faut au début du jeu traverser des donjons plus ou moins longs. Dieu merci, un peu plus tard, on peut se téléporter pour éviter des allers et retours trop fastidieux et il est possible de transformer Wren en bâteau ou en avion pour se déplacer plus rapidement.

Les donjons conservent la vue classique de Phantasy Star II. Ils sont néanmoins beaucoup plus faciles d'accès et plus lisibles pour la majorité des joueurs. Car Phantasy Star III reste un RPG très difficile comme le voulait la tendance de cette période mais on est bien loin des labyrinthes de folie présents dans le deuxième opus.

A gauche : chez Sega, on ne ment pas sur la marchandise : un désert se doit d'être désert ! A droite, un donjon qui a quelque chose de malsain...

L'autre partie du gameplay, les combats, manque réellement de folie. On ne pouvait pas personnaliser ses troupes dans le premier opus mais on l'excuse car il est très vieux. On pouvait choisir ses combattans dans Phantasy Star II : ce n'est pas grand-chose mais il y a un semblant d'évolution. Dans Phantasy Star III : rien. Pas une once de personnalisation, qu'il s'agisse des sorts appris automatiquement au long de la courbe d'évolution ou des personnages imposés par le scénario. D'aucuns prétendent préférer ne pas s'embêter avec ça, mais il faut reconnaître que ça manque sincérement à la série, surtout au bout du troisième épisode.

Les combats en eux-même n'ont d'ailleurs pas changé d'un pouce. Cette bonne vieille formule du tour par tour est de de nouveau au coeur des batailles. Ceux-ci manquent d'intérêt parce qu'ils ne sont pas spécialement difficiles et parce qu'il est possible de laisser son équipe attaquer toute seule en sélectionnant la commande automatique. Ils feront en général n'importe quoi : ils se contenteront en fait de frapper, ce qui est assez réducteur quand on sait le nombre de personnes pratiquant la magie dans cet épisode. Enfin, c'est visuellement très brouillon, avec des scènes de combat désespérement figées. Petite consolation : la musique est plus ou moins sombre ou épique selon la tournure que prend la bataille. Une idée intéressante qu'on retrouve dans Eternal Arcadia, par exemple, sorti des années après.

A gauche : une scène de bataille fort peu engageante. A droite : l'heure est aux révélations !

La réalistion elle-même est un sujet de débat. Il faut bien reconnaître que le jeu est plutôt joli techniquement parlant bien que tout ne soit pas parfaitement réalisé. Ma foi, c'est artistiquement loin d'être mauvais, c'est vrai. Mais c'est bien loin du style imposé par les deux premiers opus qui mettaient en scène des mondes hauts en couleur et des personnages tout droit tirés d'un dessin animé Japonais. Dans Phantasy Star III, c'est beaucoup plus froid. Les couleurs sont ternes, les proportions des personnages sont plus réalistes... Bref, ça manque sincèrement de fantaisie.

Le bon point vient de la bande originale qui a une excellente réputation auprès des amateurs de musiques de jeux. Certes, ça peut ne pas plaire aux fins mélomanes qui liraient ce dossier mais les amateurs de jeux vidéo seront ravis d'entendre dans Phantasy Star III des musiques très simples, très mélancoliques comme beaucoup de compositeurs de jeux vidéo de l'époque savaient en écrire. Certaines sont vraiment superbes, notamment le thème des villages qui est d'une douceur remarquable. A ce sujet, les développeurs se sont un peu amusés avec la platine de Phantasy Star III puisque certains petits détails sont assez rares dans le jeu vidéo pour être soulignés : j'en ai déjà parlé, mais la musique des combats change selon la tournure des évènements. Mais le point sur lequel je voudrais insister et que selon le nombre de personnages qu'on a dans l'équipe, il y a plus ou moins d'instruments qui jouent le thème de la carte du monde. Ca aurait mérité d'être approfondi mais ça a sans doute donné de riches idées aux programmeurs en herbe.

A gauche : une petite île isolée dans le monde de glace. A droite : notez la piste d'attérissage pour que Wren puisse se poser quand il se transforme en avion.

Bien sûr, Phantasy Star III a connu de nombreux supports. On le retrouve sur Saturn et Game Boy Advance dans les Phantasy Star Collection de chaque support et sur PlayStation 2 et PSP dans les Sega Genesis Collection. Il n'a en revanche pas connu de remake PlayStation 2 comme les deux premiers épisodes puisque le lien scénaristique entre cet épisode au reste de la série est plus anecdotique qu'autre chose.

Au final, Phantasy Star III a déçu beaucoup de fans de la série. Il reste néanmoins un RPG classique, certes, mais d'une solidité exemplaire. Peut-être qu'il aurait eu toute la reconnaissance qu'il mérite si on lui avait enlever les mots Phantasy Star III de son titre ! Generations of Doom aurait dû être un jeu indépendant. En l'état, il passe plutôt pour le vilain petit canard pour les fans les plus exigeants ou pour un bon hors-série pour les joueurs plus tolérants.

Phantasy Star Adventure
Date : 13 Mars 1992
Système : Game Gear

La jaquette avant de Phantasy Star Adventure, hors-série sorti sur Game Gear, au Japon uniquement.
L'écran titre de PSA. Vous aimez le bleu ?

En Mars 1992 sort Phantasy Star Adventure, un hors-série de la saga sur Game Gear. La console portable de Sega ne jouissant pas du même succès que la Game Boy de Nintendo, il fallait à tout prix y sortir des jeux dont la licence était populaire. Le premier Phantasy Star sur Game Gear est néanmoins très différent du reste de la série : il s'agit là d'un jeu d'aventure textuelle (comme son nom l'indique...) où on se déplace d'écran fixe en écran fixe très similaire aux hors-séries de Phantasy Star II sorti sur le réseau de la Megadrive. Dans ce genre de jeu, le texte occupe généralement la plus grande place du gameplay et on est plus souvent spectateur (ou du moins, lecteur) qu'acteur.

Vous incarnez un agent de Paseo (sur Motavia). Contacté par le Docteur Miller, un ami, qui veut à tout prix vous montrer sa dernière création, vous vous rendez à Dezoris où il vous montre sa machine révolutionnaire : une machine capable de décupler la force de quiconque l'utilise ! En voilà, une belle invention. Manque de peau : à peine quittez-vous sa demeure que le Doc' se fait enlever par les Baron Labs., sa machine étant convoitée par le directeur de cettre étrange entreprise. La soeur du Docteur Miller, Lila, vous supplie de venir en aide à son frère et ainsi débute votre aventure.

Deux screenshots tirés de PSA. L'écran est toujours divisé ainsi : une illustration à gauche, le menu à droite et les dialogues en bas.

Il n'y a pas beaucoup à dire sur le gameplay de Phantasy Star Adventure. Comme je l'ai dit plus haut, c'est une aventure textuelle et il s'agit de discuter aux bonnes personnes, ramasser et utiliser les bons objets aux bons moments et aux bons endroits pour progresser. On peut se déplacer en choisissant une direction (Nord, Est...), regarder de plus près certains éléments (une porte, une personne...), ramasser et utiliser des objets. Il n'y a pas grand-chose à faire.

Il y a tout de même, de temps en temps, quelques batailles assez différentes des autres épisodes de la série. Quand vous entrez en combat, vous devez utiliser une arme de votre inventaire : un dé roule alors et détermine le montant de votre attaque. Plus l'arme est puissante, plus le nombre de dés lancés est élevé. Enfin, l'ennemi peut lui aussi attaquer en lançant plus ou moins de dés selon sa puissance. Le léger « problème » est qu'il n'y a rien d'autre à faire que ça. On ne peut même pas mourir, vous imaginez donc bien que la pression n'est pas à son comble au cours de ces batailles « épiques à souhait » ! Le jeu est très court et se termine en une heure ou deux si vous ne bloquez pas et il est possible de reprendre sa partie via un système de mot de passe. Inutile de dire que la durée de vie est vraiment très courte, ce qui n'est pas un mal en soi puisque le jeu tourne sur Game Gear.

Le jeu est censé se dérouler sur Dezoris. C'est assez étonnant qu'il n'y ait pas de neige dans PSA quand on sait que c'est une planète glacière.

C'est à peu près tout ce qu'il y a à faire ou à voir dans Phantasy Star Adventure. Il s'agit d'un jeu très court, avec trop peu d'intéraction et au scénario pas forcément emballant, finalement. Sans être le jeu du siècle, ça se laisse quand même jouer (ou du moins lire) pour les amateurs de la série car ça change de la trame habituelle de Phantasy Star. C'est de plus bien adapté au format de la Game Gear, même si ça reste très loin en terme de qualité de la série traditionnelle. Quoiqu'il en soit, ce n'est pas indispensable, loin de là. Par ailleurs, Phantasy Star Adventure n'a connu aucune conversion et aucun remake.

Phantasy Star Gaiden
Date : 16 Octobre 1992)
Système : Game Gear

Phantasy Star Gaiden : deuxième hors-série sorti sur Game Gear. Comme PSA, il n'est sorti qu'au Japon.

Quelques mois après la sortie de Phantasy Star Adventure, Sega sort Phantasy Star Gaiden sur la même console, à savoir la Game Gear. La comparaison s'arrête là puisque Phantasy Star Gaiden est lui un vrai RPG avec de l'exploration, des combats et des statistiques à augmenter. Il n'en reste pas moins un hors-série, comme l'indique son titre, avec de nombreux points de gameplay différents comparés aux épisodes traditionnels. Et j'aime autant briser la glace tout de suite : c'est très loin, en terme de qualité, de la série originale.

Un écran titre sobre avec la mappemonde du jeu.

Chronologiquement, cet épisode se place entre Phantasy Star et Phantasy Star II. L'histoire se déroule sur Copto, une planète située à une année lumière du système d'Algol. Là-bas, le terrible démon Cablon ruine la planète et la ravage, ce qui lui vaut d'être scellé dans son propre château. quelque temps après, Alis découvre cette petite planète (qu'on surnomme de ce fait Alisland) et décide de s'y installer... Tout va bien jusqu'à des années plus tard. Il se passe des choses terribles au village de Tedo : Morg se fait capturer par des bandits de la montagne. Son collègue prévient immédiatement l'ancien du village qui envoie Alec, le fils de Morg et son amie Mina à sa recherche.

Il n'y a que cinq personnages jouables dans Phantasy Star Gaiden. Ils viennent et partent selon le scénario. C'est d'ailleurs fort mal construit puisque les trois personnages secondaires se succèdent à la toute fin du jeu, ce qui ne permet pas de les creuser, même un minimum. Ils ne sont de toute manière pas indispensables puisqu'on peut, avec seulement Mina et Alec, combattre la majorité des ennemis sans aucun souci.

Mina est l'héroïne du jeu. Elle est originaire du village de Tedo. On apprend à la fin de Phantasy Star Gaiden qu'elle est en fait la fille d'Alis.

Mina est idéale pour la magie puisqu'elle a la plus grande barre de MP.
Alec est l'ami de Mina, il a également grandi dans le village de Tedo. Il est le fils de Morg.

C'est un personnage bien équilibré avec un peu moins de MP que Mina mais plus de HP.
Dirk. On le rencontre dans la forêt, alors qu'il semble être perdu (à environ 300 mètres de chez lui, hum).

Il est lui-même relativement bien équilibré même si sa grande barre de MP le prédestine à la magie. On l'a dans l'équipe jusqu'à ce qu'on recrute Dars (c'est-à-dire, moins de trente minutes), c'est donc inutile de lui acheter quoique ce soit.
Dars est le robot d'Alis qui se transforme en voiture et en bâteau une fois que vous recrutez cette dernière.

Tout comme Odin dans le premier Phantasy Star, il ne peut pas utiliser de magie. On ne lui en tient pas rigueur parce qu'on l'a dans le groupe pendant cinq minutes, le temps de récupérer Alis.
Alis. Depuis le premier opus, elle est maintenant belle et digne. On la recrute après avoir ouvert un cryogénisateur dans une caverne... Bon sang mais WTF, que ferait Alis dans un cryogénisateur sur une planète loin d'Algol et en abandonnant sa fille dans le village de Tedo ? Bref...

Elle est également très équilibrée. On ne l'a pas longtemps non plus avec nous : juste le temps d'aller battre le boss final.

Le jeu est construit à la manière des premiers Dragon Quest. C'est-à-dire qu'on passe la majorité de son temps à combattre pour acheter de nouvelles armes et de nouvelles magies. D'ailleurs, le système est assez bizarre puisque contrairement aux autres épisodes, tout le monde peut tout équiper et apprendre toutes les magies (à part Dars qui ne peut rien apprendre). La seule condition requise est d'avoir le niveau nécessaire pour équiper l'objet ou la magie en question, ce qui permet de personnaliser un minimum ses troupes. Le problème est qu'à la fin, tout le monde connait tous les sorts et a les meilleures armes...

Le jeu n'est pas bien grand (il n'y a qu'une planète) mais les déplacements sont encombrés par la fréquence des combats surélevée ! Tous les un ou deux pas, vous aurez droit à un combat. Vraiment, c'est décourageant. Dieu merci, on peut pratiquement tous les fuir. Si (comme moi) vous ne fuyez jamais, vous imaginez bien le niveau que vous aurez au bout de cinq heures de jeu... Par ailleurs, il y a un autre problème au niveau de ces batailles puisque celles-ci sont vraiment mal calibrées. Quand on change de zone, le fossé entre celles-ci est beaucoup trop grand. Bref, le calibrage a été vraiment baclé, ce qui est regrettable pour un jeu basé sur l'évolution de ses personnages et le level up.

A gauche, un village de PS Gaiden. A droite : Kame-sama ! Non, je plaisante, c'est Rob, l'ancien de Tedo.

Comme le jeu est basé sur les combats et l'évolution de ses personnages, l'exploration est un peu mise à l'écart. De ce fait, on se retrouve avec des donjons relativement peu nombreux, où on ne trouve guère de récompense et qui s'expédient en deux coups de cuillère à pot. Autant dire que c'est décevant quand on connait la difficulté des donjons dans la série ! Les villages sont quasiment tous les mêmes avec comme dans PS et PSII une vue subjective quand on pénètre une maison ou un commerce.

Les combats en eux-mêmes sont on ne peut plus classiques avec la possibilité d'attaquer, lancer un sort (qui sont en général très faibles...), défendre, utiliser un objet ou fuir. Là encore, c'est super mal calibré puisque la faiblesse des ennemis met rarement en danger. On passe son temps à appuyer sur le bouton d'attaque tout en lisant son livre de chevet pour ne pas tomber dans l'ennui...

A gauche, l'inteface des batailles. A droite, la maman d'Alec. Vous remarquerez la traduction en anglais pas du tout officielle mais bien pratique !

Le jeu n'est pas bien long, mais certainement trop pour une console portable qui en plus a de sérieux problèmes d'autonomie. On recherche sur une console portable des sensations immédiates et bien des RPG sont capables d'en donner (Pokémon, pour n'en citer qu'un). De ce fait, Phantasy Star Gaiden tombe un peu à plat avec son système de sauvegarde contraignant (sauvegarde possible uniquement à l'église). Pas le choix : pour y jouer, il faut être à la maison. Et à la maison, il y a les versions de salon qui sont bien meilleures, plus intéressantes et plus gratifiantes. L'intérêt du titre ne saute donc pas du tout aux yeux.

Sincèrement, je déconseille vivement Phantasy Star Gaiden qui est, à mon goût, le plus mauvais épisode de la série et un très mauvais jeu vidéo en général. Je suis d'habitude très tolérant avec les vieux RPG, mais là, c'est trop. En plus d'être lent et pénible, il est mal construit. A réserver aux amateurs de la série qui veulent avoir fait tous les épisodes, uniquement.

Phantasy Star: The End of Millenium / Phantasy Star: Sennenki no Owarini
Date : 17 Décembre 1993
Megadrive, Saturn, PlayStation 2, PSP.

Comme d'habitude, la jaquette Japonaise est sublime (non mais regardez-moi le charisme de Chaz !) tandis que la version PAL paraît hors-sujet. Notez que sur celle-ci, il est écrit "Phantasy Star IV" bien que le titre officiel, d'après l'écran-titre du jeu du moins, soit bel et bien Phantasy Star: The End of the Millenium. Pour faciliter les choses, nous l'appelerons ici Phantasy Star IV.

Passons à des choses plus gaies. Sega a connu un passage à vide à la suite de Phantasy Star II. C'était pour revenir en force pour le quatrième épisode ! L'autre chouchou des fans (avec PSII) est sans contestation possible l'un des RPG les plus réussis de l'ère 16-bits aux côtés de monuments comme Final Fantasy VI. C'est l'équipe à l'origine des deux premiers opus qui s'en charge, et ça se sent ! Transpirant de travail, de minutie et de passion, cet épisode est clairement le volet de la réconciliation pour les fans de la première heure. Il est également le dernier sorti (pour le moment mais je doute qu'un cinquième opus finisse par sortir...) de la série traditionnelle. Retour sur l'apothéose de Phantasy Star, le grandiose Phantasy Star IV !

Il faut savoir qu'à l'origine, Phantasy Star IV était prévu pour le Mega-CD avec tout ce que cela implique : des voix digitalisées, des scènes cinématiques et le retour des labyrinthes en 3D. Les ventes de l'accessoire étant très faibles, ils ont dû revoir leur titre à la baisse pour l'adapter à la Megadrive. Une chose que ce changement de support n'a pas dégradé : l'ambition qui a été mise en PSIV.

A gauche : l'écran titre dont la musique est dans le top 3 des meilleures musiques de l'histoire de l'écran titre (bon, j'avoue que ce top n'a rien d'officiel). Dès le logo Sega, la musique démarre et le ton est donné : on n'est pas là pour s'amuser ! A droite : il est formellement interdit de quitter Piata pendant les premières minutes du jeu...
"And when and how will it all end?" Vous ne pouvez compter que sur vous-même. Rendez-vous dans une trentaine d'heures pour la réponse à ces questions !

Phantasy Star IV se déroule mille ans après les événements de Phantasy Star II et deux-mille ans après ceux de Phantasy Star premier du nom. Algol a survécu dans la douleur après la chute du Mother Brain et la destruction de Palma qui a sérieusement affecté l'équilibre du système solaire. L'aventure débute sur une planète de Motavia plus proche de ce qu'elle était dans Phantasy Star : le Mother Brain n'étant plus, cette planète est de nouveau un désert aride. Les humains (enfin, les Palmiens) s'y sont néanmoins accoutumés : ils n'ont de toute façon pas trop le choix puisque c'est soit ça ou soit le désert de glace de Dezoris (là, on y trouve aussi quelques Palmiens). Bref, la société a globalement regressé et les technologies ont stagné (bien que notre équipe soit capable, elle, de visiter les quatre coins d'Algol puisqu'elle découvre au cours du jeu de la technologie d'antan).

On commence le jeu sur Motavia. Vous incarnez le jeune hunter Chaz, accompagné de son mentor Alys (à ne pas confondre avec la légendaire Alis), en mission à l'Université de Piata. En effet, celle-ci se retrouve étrangement infestée par des biomonsters. C'est ainsi que le principal de l'école fait appel à vos services pour comprendre d'où vient l'invasion. Entre en scène un certain Zio qui fait comprendre aux héros, Chaz et Alys, que le problème est bien plus grave qu'il n'y paraît... Votre aventure commence là et va crescendo jusqu'aux derniers moments du jeu : alors qu'on croit toujours arriver vers la fin, de nouveaux événements ont lieu. D'un point de vue narratif, cet épisode est de très loin le mieux écrit de la série (nous y reviendrons) et de nombreux coups de théâtre ont lieu : un personnage présenté comme l'ennemi numéro un du jeu qui se révèle être en fait un simple pion, les nombreuses apparitions de Dark Force (oui, cette fois-ci, il sera plus coriace qu'à son habitude !), une entité maléfique encore plus puissante... De quoi surprendre même les fans habitués de Phantasy Star. Les scénaristes se sont arrachés pour éviter les redites par rapport aux deux premiers opus.

Le casting est également le plus travaillé. Chaque personnage a son background, son histoire, ses motivations pour rejoindre votre équipe et son propre gameplay. De ce fait, on n'a pas l'impression de jouer avec une armée de clones, chacun ayant ses propres techniques. Les voici :

Chaz (Rudy dans la version Japonaise) est le héros de Phantasy Star IV. Il est le jeune apprenti d'Alys. Bien qu'inexpérimenté, il mène à bien, avec elle, sa première mission dans la guilde des hunters. En effet, on lui demande de faire une recherche à l'Université de Piata pour trouver la provenance de biomonsters qui s'y multiplient.

Chaz peut équiper les diverses épées du jeu. Il peut également utiliser de nombreux sorts défensifs et offensifs, ce qui fait de lui un des personnages les plus équilibrés du jeu.
Alys (Lyla au Japon) est le mentor du jeune Chaz. C'est elle qui lui a tout appris, dans la vie comme au travail. Elle est une hunter extrêmement réputée sur Motavia pour avoir la tête froide et être une grande guerrière. Elle quitte l'équipe vers le milieu du jeu.

Elle est assez équilibrée mais est un peu plus offensive que Chaz. Toutes ses magies sont des sorts offensifs ou de changement de statut des alliés (augmentation de la force ou de la vitesse). Elle peut équiper les diverses trancheuses du jeu (qu'elle lance comme des boomerangs) ce qui lui permet d'attaquer tous les ennemis en même temps.
Hahn. Il est étudiant à l'université de Piata. Il rejoint le groupe pour partir à la recherche de son professeur (Professor Holt) qui aurait disparu à la Birth Valley... Alys n'est pas tendre avec lui et lui demande de payer à chaque fois qu'il veut prolonger son voyage avec eux.

Hahn est un personnage assez défensif qui peut équiper les poignards du jeu. A la fin, il devient redoutable offensivement, à ne pas négliger, donc.
Rune (Thray dans la version Japonaise). Il y a beaucoup à dire sur Rune mais je préfère franchement éviter les spoilers sur ce coup-là. Sachez qu'il s'agit d'un puissant magicien qui connaît Alys de longue date et qui est un des seuls habitants de Motavia à pouvoir utiliser de la vraie magie.

Ses sorts sont offensifs et très puissants, mais il a une très faible défense et une piètre attaque. A protéger à tout prix, car ses attaques sont ravageuses.
Gryz (Pike dans la version Japonaise) est un Motavien pure souche. Gryz a deux buts dans la vie : protéger sa petite soeur orpheline et venger la mort de ses parents assassinés par Zio (lors de la destruction du village de Molcum).

Il est un damage dealer redoutable. Il fait de lourds dégâts grâce aux diverses haches qu'il peut équipe. En revanche, il ne connait quasiment aucun sort...
Rika (Fal en Japonais). Elle est une Numan (tout comme Nei de Phantasy Star II), c'est-à-dire qu'elle a été créée artificiellement par l'ordinateur Seed. Ce dernier décide de s'autodétruire, étant infesté, c'est pourquoi il demande à Rika de rejoindre Chaz et compagnie.

Rika équipe les diverses griffes de PSIV et a une très bonne attaque. Elle peut en plus soigner tout l'équipe, ce qui fait d'elle un personnage incontournable.
Demi (Freyna en Japonais) est une androïde créée par Wren pour s'occuper de l'ordinateur Nurvus. Elle est retenue prisonnière dans le château de Zio jusqu'à ce que Chaz et son équipe la délivrent.

Elle est capable d'utiliser les armes à feu. Ainsi, elle peut soit attaquer tous les ennemis, soit lancer un coup puissant selon l'arme équipée.
Wren (Forren en Japonais). Il ressemble au Wren de Phantasy Star III, mais il n'a rien à voir avec ce dernier. Il est le gardien du satellite Zelan. Il sait énormément de choses (il a presque mille ans) et il est le pilote des vaisseaux pour se rendre de planète en planète.

Il peut porter les armes à feu, comme Demi, mais a une vocation beaucoup plus offensive que cette dernière.
Raja (Su Raja en Japonais). Ce Dezorien rejoint l'équipe après que vous ayiez écrasé son temple en arrivant sur Dezoris. Il a un sens de l'humour un peu spécial pour Chaz et ses coéquipiers...

Raja est un personnage faible mais qui a de fortes capacités de soin. A ne pas négliger.
Kyra (Shess en Japonais). Cette Esper rejoint l'équipe après avoir été délivrée des arbres carnivores sur Dezolis. Elle espère pouvoir rencontrer Lutz, un jour ou l'autre...

Grâce à ses trancheuses et à l'efficacité offensive de ses sorts, Kyra est une bonne remplaçant d'Alys après que celle-ci ait quitté le groupe.

Voici le staff complet jouable dans Phantasy Star IV. Ajoutez à ça des PNJ charismatiques et vous tenez votre RPG au scénario classique mais diablement efficace. En effet, l'écriture des dialogues est vraiment très bonne, surpassant de loin les opus précédents. Il ne manque que des voix digitalisées pour s'y croire. Le tout est crédible, plein d'humour et les développeurs ne manquent pas d'interpeller le joueur (par exemple, Rune dit à un moment donné qu'il serait incensé de vouloir attaquer Zio parce qu'il est trop fort pour nous à ce point du jeu).

Phantasy Star IV brille également par sa mise en scène. A chaque événement important, vous aurez droit à de petites vignettes pour illustrer les moments forts. Leur agencement est judicieux et cela permet de dramatiser l'histoire de façon fort jolie sans avoir recours aux scènes cinématiques qui, soyons réaliste, ne pourraient pas tourner sur une Megadrive (bien que cela était prévu dans la version Mega CD). Du coup, on se retrouve avec une centaine d'illustrations toutes plus belles les unes que les autres pour ponctuer les points importants.

Voilà deux exemples de "scènes cinématiques", si je puis appeler ça ainsi. Le système est simple : au fur et à mesure que le dialogue avance, de nouvelles vignettes apparaissent à l'écran, couvrant certaines autres. Ca dynamise de manière originale les moments-clés. Bien trouvé !

Le gameplay de Phantasy Star IV n'a pas fondamentalement changé, mais il s'est amélioré et affiné pour procurer un réel plaisir de jeu. A commencer par l'exploration. De nombreux points ont été altérés par rapport à la série d'origine, comme le fait de devoir passer par le brocanteur pour pouvoir revendre son vieil équipement. Ici on revend ce qu'on veut, où on veut. De plus, on sait à l'avance ce qu'augmentera ou réduira un nouvel équipement avant de l'acheter. Ca peut paraître anodin de nos jours quand on voit l'aise avec laquelle on se déplace dans des menus de RPG de plus en plus ergonomiques, mais à l'époque, c'était du luxe ! Un autre détail (bon, c'est vraiment du détail mais ça montre le soin apporté au jeu) : si le personnage principal touche le bord d'un meuble ou d'un obstacle pendant qu'on le déplace, il l'évite et continue son chemin, comme dans Suikoden sorti quelques années plus tard. On est loin de la rigidité de Phantasy Star II...

Globalement, le jeu s'est adouci, au niveau de la difficulté aussi. Ainsi, le level up est beaucoup plus aisé et les donjons sont plus lisibles, moins longs, moins touffus et donc moins ardus. Un Phantasy Star avec des donjons agréables : qui l'eût cru ? Certains détracteurs de cet épisode pensent que le jeu perd tout son challenge mais on peut dire qu'il est ainsi rendu accessible aux non-initiés aux RPG (parce que Phantasy Star II reste quand même un jeu très élitiste). Bien sûr, le challenge est bien réel et aller se frotter à un boss alors qu'on manque d'expérience est inconcevable. Néanmoins, la courbe d'évolution est minutieusement travaillée et assez bien faite pour qu'on n'ait pas à passer trois heures au fond d'une grotte pour avoir le niveau requis.

A gauche : un village sur Dezoris. A droite : Garuberk Tower. Un des donjons les plus difficiles du jeu, même si on est loin de la difficulté des pires donjons de PSII...

Cela nous amène à un autre point important de tout RPG qui se respecte : les combats. Et il y a des choses à dire sur ceux-ci. Là aussi, le bond en avant est assez grand grâce aux skills, aux macros et aux combos que je vais détailler ci-dessous. Pour information, les graphismes des scènes de bataille sont franchement jolis avec des animations de combat réussies (et honteusement absentes de Phantasy Star III) et des effets spéciaux dignes de ce nom. Le bestiaire est en plus varié avec un design alléchant : que demander de plus ?

Comme je vous le disais, quelques nouveautés font leur apparition dans PSIV. A commencer par les skills. En plus des techniques (la magie) habituelles, chaque personnage a un certain nombre de skills propres qu'il peut lancer dans la limite des stocks disponibles. Avec les niveaux, on en apprend de nouveaux et on peut lancer plus de fois les anciens. Chaque personnage a ses propres skills et ils sont globalement très variés, allant de la puissante attaque aux altérations d'état.

A gauche : un des combats mythiques de Phantasy Star IV : la bataille contre Zio. Notez l'ambiance visuelle qui se dégage de l'arène et le charisme de Zio, le premier véritable ennemi du jeu... Et encore, vous n'avez pas le son, là ! A droite : un skill lancé par Rune : Hewn. Très utile au début parce que très puissant, ce skill ne sera plus utilisé qu'à de rares occasions vers la fin du jeu. Vous comprendriez pourquoi si vous voyiez les attaques de folie auxquelles on finit par avoir accès.

Une des autres nouveautés et le système de macros. Comme son nom l'indique, cela nous permet de créer des macros à utiliser en combat. Vous pouvez y configurer ce que vous voulez que ce soit des combos ou des configurations d'attaque. C'est pratique, par exemple, dans les sessions de level up pour que tout le monde utilise la commande "attaque" ou "soin" en un bouton. En ce qui concerne les combos, elle permet d'en exécuter certains qui demandent un ordre précis.

Les combos sont la vraie nouveauté du système de combats de PSIV. En combinant certains skills de vos personnages, ils effectuent des coups cachés en duo (ou trio). Pour certains, l'ordre n'est pas important alors que pour d'autres, il faut absolument respecter un ordre précis (et c'est là qu'il faut utiliser le système de macros à bon escient). Certains coups sont vraiment dévastateurs. Attention, néanmoins : étant donné qu'il faut utiliser les skills, le nombre de combos qu'on peut lancer est aussi restreint que le nombre de skills. Gérez bien vos ressources, donc, pour ne pas être pris au dépourvu quand Dark Force fût venu...

A gauche : suivez bien l'ordre Deban, Megid, Legeon et Positron Bolt pour lancer Destruct, une des attaques ultimes du jeu ! A droite : peu importe l'ordre dans lequel vous lancez Foi, Thu et Wat, vous obtiendrez Triblaster.

Le jeu se structure de manière classique autour de la succession de villages, de carte du monde et de donjons. Pour se déplacer, comme d'habitude, on a des véhicules à notre disposition et la petite nouveauté concernant ces derniers est qu'ont peut avoir des combats dans sa voiture. L'intérêt est néanmoins loin d'être évident puisque les HP se restaurent après chaque bataille, seuls les skills nécessitent votre passage à l'auberge pour être restaurés. Par ailleurs, le jeu se déroule sur trois planètes (la troisième n'est pas Palma, cette planète n'étant plus, mais une petite surprise que je vous laisse découvrir) et a une durée de vie correcte pour un RPG (même si c'est bien évidemment beaucoup plus court que le très long Phantasy Star II).

Pour faire durer un peu le plaisir, il y a une guilde des hunters où vous pouvez postuler pour des missions à réaliser. Elles sont diverses et variées (tuer tel monstre, trouver tel personnage en tel endroit...), permettent de faire du level up sans tourner en rond et de rallonger de manière considérable la durée de vie sans artifice. Et oui, la guilde des chasseurs de Final Fantasy XII s'inspire sans doute volontairement ou pas de celle de PSIV, pourtant publié des années avant. Il y a enfin beaucoup de secrets à découvrir mais je ne préfère ne rien dire pour ne rien gâcher. Les fans de la première heure apprécieront, c'est sûr !

A gauche : la première mission de la guilde. Un fermier de Motavia a décidé d'élever des sand worms... Mais un d'eux grossit jusqu'à devenir incontrôlable ! A droite : personnellement, je trouve que ce dossier manque de photos de Zio. Donc voilà, j'en rajoute un peu.

En ce qui concerne la réalisation, Phantasy Star IV est tout bonnement remarquable, que ce soit sur le plan technique ou artistique. Visuellement, tout d'abord, il en met plein les mirettes. C'est non seulement fin mais plein d'effets spéciaux. PSIV joue dans la cour des grands et est de toute façon un des plus beaux RPG de la Megadrive (je n'ose pas dire le plus beau à cause de the Story of Thor). Son esthétique est plus proche de celle de PSII que de PSIII tout en étant plus mature et plus fine. Les décors sont détaillés, les animations très travaillées : il y a peu de choses qu'on puisse reprocher de ce point de vue.

Les musiques sont également aux petits oignons, même s'il est toujours peu évident de parler de musiques de jeux vidéo. La qualité de son est globalement meilleure et les compositions sont différentes d'avant. On perd peut-être un peu les sonorités mystiques qui ont fait les beaux jours de Phantasy Star II mais ça colle mieux au monde plus mature et terre à terre de ce quatrième opus. Pour information, un sound test est disponible après avoir fini le jeu.

A gauche : Une des apparitions de Dark Force pour un combat qui s'anonce difficile. A droite : la marque de fabrique de la série : des villages ravagés et de la misère humaine.

Phantasy Star IV n'a pas connu beaucoup de portages. Outre sa présence dans la compilation Saturn, on le retrouve sur PlayStation 2 et PSP dans les Sega Genesis Collection. Le plus choquant est son absence de Phantasy Star Collection qui compile les trois premiers opus sur GBA. Pourquoi, diable, PSIV n'y figure pas ? La GBA a les ressources pour le faire tourner et le jeu n'est pas si lourd que ça ! Un grand mystère toujours pas résolu... De plus, PSIV aurait dû avoir un remake PlayStation 2 dans la gamme Sega Ages comme les deux premiers opus. Cela semble ne plus être au goût du jour. Quel dommage !

Il y a énormément de choses à dire sur Phantasy Star IV. Malheureusement, il faut bien conclure ce dossier un jour ou l'autre. J'espère du fond du coeur que vous vous attarderez sérieusement sur ce monument du jeu vidéo, sans doute le plus grand RPG de Sega. Il est certes moins difficile et moins long que PSII mais il est surtout moins élitiste, plus accessible et plus agréable. Oui, Phantasy Star IV offre du plaisir de jeu et n'a pas vieilli comparé à ses aînés. Un remake le rendrait peut-être un peu plus joli voire un peu plus ergonomique, mais le fond se suffit tel qu'il est. Passons maintenant aux choses un peu moins agréables : Phantasy Star IV est la fin d'une belle aventure ! Il est le dernier volet de la série traditionnelle à être sorti et je doute sincèrement qu'un PSV fasse son apparition, un jour, sur les plannings. Mais quel message d'Adieu !

Et aujourd'hui ? Que reste-t-il de Phantasy Star ?

Alors que ces lignes sont écrites (Juin 2007), la marque Phantasy Star n'est pas morte. Une nouvelle série qui découle de PS est née : vous vous en doutez, je parle de Phantasy Star Online. Ce hack and slash (auquel j'ai finalement peu joué) à la réputation d'être un des premiers MMORPG (et le premier sorti sur une console de salon). PSO n'est évidemment pas le jeu tant attendu par les fans de Phantasy Star tant il est loin de la série d'origine... (Note : Phantasy Star Online est traité en détail et par un autre rédacteur dans la page suivante de cet article). Estimons-nous heureux cependant d'éviter un naufrage à la Sonic (car PSO a quand-même des qualités indéniables, ce qui est moins évident avec un Shadow the Hedgehog, par exemple). Il a connu des suites dont la dernière en date est Phantasy Star Universe. L'univers et les gameplays sont différents, donc je pense qu'il n'est pas cohérent d'en parler dans ce dossier. Je connais assez mal la série des PSO pour en parler de toute façon. Est-ce que cette série perdurera ? Difficile de lire l'avenir mais les critiques concernant le dernier-né sont virulentes. Difficile de se faire un nom sur un marché aussi âpre que celui des MMORPG outrageusement dominé par les cadors que sont World of Warcaft et Final Fantasy XI. Espérons juste qu'un échec de Phantasy Star Universe ne signe pas définitivement l'arrêt de mort de cette grande saga.

Julenstein
(01 octobre 2007)
Sources, remerciements, liens supplémentaires :
The Phantasy Star Pages : un site dédié à la saga, plein d'informations.
Phantasy Star Cave : un autre site avec énormément de ressources.
Phantasy Star Wiki : un Wiki sur l'univers de... Phantasy Star !
Phantasy Star Curiosities : quelques absurdités de la série.
The Dream Casts : et si PS était un film ? Voici quelques castings pertinents.
Interview with Rieko Kodama : une entrevue avec la productrice de la série.
Page 2 sur 2
>>>