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Prehistorik Man
Année : 1995
Système : SNES ...
Développeur : Titus Software
Éditeur : Titus Software
Genre : Plate-forme
Une intrigue pleine de suspense, et tout en français !

Dernier volet des aventures de l'homme le plus affamé des jeux vidéo made in Titus, Prehistorik Man ressemblait à s'y méprendre, au vu des photos de tests dans les magazines spécialisés à Prehistorik 2, sorti deux ans plus tôt, mais cette fois-ci sur SNES : décors similaires, sprite du héros à priori réutilisé, seule la résolution et un plan de scrolling modifié paraissaient différents... Si j'avais su lire à l'époque (je n'étais qu'au lycée, en Première L), j'aurais vite compris que ces clichés m'enduisaient d'erreur.

Un casting touffu.
Et un écran titre qui donne le ton !

La vie étant, selon certains, un éternel recommencement, voici donc le retour du fils de la vengeance de l'histoire du ventre qui crie famine. Non, attendez, il semble y avoir du nouveau cette fois-ci. Mais oui, je ne rêve pas... Une intro ! Des dialogues ! De nouveaux protagonistes ! Serait-ce le dernier épisode d'une trilogie néolithique ? Ou bien un simple habillage d'une tentative de recyclage du dernier opus ? Car Prehistorik Man nous présente le chef du village où réside notre désormais célèbre héros, qui parle correctement et couramment le français, l'anglais, l'allemand et l'italien (vive les cartouches SNES européennes), et qui mandate l'ami Sam (il a un vrai prénom, désormais) pour une mission périlleuse de... récolte d'os !

Les décors sont familiers...
... mais tellement plus colorés !

Cette monnaie d'échange préhistorique permet d'acheter de la nourriture pour le village entier, qui a les crocs. Or, selon l'ancien, une légende mentionne un cimetière gigantesque où les dinosaures viennent finir leurs jours. Rassurez-vous, le scénario n'a pas radicalement évolué, puisque la nourriture reste un élément prépondérant du jeu. On se disait aussi, que Prehistorik Man ne cachait pas une quelconque histoire d'expérience scientifique qui tourne mal, ou de syndicat du crime à infiltrer.

Les animations sont toujours aussi hilarantes.
Gaffe au piaf !

On est donc repartis pour la quête ultime, celle qui à elle seule justifie l'existence du héros : la bouffe, et en plusieurs exemplaires si possible. Si la dégaine du héros n'a pas trop changé depuis l'épisode précédent, il semble avoir appris de nouveaux tours : il peut désormais courir à quatre pattes, telle la panthère, très pratique pour les grands sauts ; il sait également hurler, afin de virer tous les ennemis présents à l'écran, et grimpe aux lianes avec habileté. Bon, ok, il ne sait toujours pas parler, mais après tout, en a-t-il vraiment besoin ? Car il sait très bien se faire comprendre de ses congénères, dont certains vont lui filer un coup de main au cours de ses pérégrinations : le forgeron du village, l'inventeur, le chasseur, le chef du village et sa fille.

On remercie le gentil sponsor...
Sam, quand il a faim, faut pas le chercher !

Plus de possibilités, cela signifie également plus de tâches à accomplir. En effet, Prehistorik Man place la barre à vingt-trois niveaux, rien que ça. Les environnements sont récurrents, puisque l'on retrouve les sempiternelles montagnes, la jungle, les glaciers, et enfin le fameux cimetière. L'architecture des niveaux est encore plus alambiquée qu'auparavant, et une fois de plus, le deltaplane simplifiera un peu la recherche, pour peu que l'on arrive à s'en servir correctement, ce qui n'est pas une mince affaire dans ce volet. Grosse nouveauté, les personnages présents ne sont pas là pour faire simplement joli, mais vont solliciter le héros à travers des objectifs, comme ramener une peau de léopard, ou encore rassembler les pages d'un livre. Ils vont aussi lui filer un coup de main, en lui donnant des lances pour grimper, façon Donald dans Quackshot, le long d'arbres gigantesques ; ou encore une roue de pierre pour prendre de la vitesse ; ou même, dans les sombres grottes de glace, un radeau afin de franchir les rivières souterraines. Quand je vous disais que l'on nage en pleine évolution de l'humanité.

Le deltaplane, quel pied !
Gare à vos fesses !

Les rangs ennemis ont encore grossi, et cet épisode propose un nombre impressionnant de bestioles, dont si beaucoup proviennent des deux premiers opus, certains nouveaux pointent le bout de la corne, tels les rhinocéros fous, les piranhas, des choses gluantes mauves, et même des fantômes. Mais Sam sait se défendre, à coups de gourdin, de lances ou mêmes de ptérodactyles voraces. Le système de vengeance, instauré dans Prehistorik 2, fait son retour, mais pour plus de clarté, il faudra cette fois-ci ramasser quatre petits cœurs pour récupérer le point de vie. Les adversaires occis lâchent toujours des os, mais ils servent de monnaie si l'on tombe sur une boutique, où il est possible d'acheter des vies, et bien d'autres bonus...

Des effets spéciaux en pagaille : entre mode 7 et transparence, la réalisation est impeccable !

Mais Prehistorik Man, c'est aussi une débauche d'effets comme la SNES sait si bien le faire : scrollings (fluides !!!) différentiels, mode 7 pour le boss final ou de simples rendus de forêt en flammes ou de mouvements de glaciers, jeux de lumière, on est régulièrement surpris par toutes ces bonnes idées. Le tout est servi par des graphismes léchés, complètement refaits, qui certes ont un peu perdu en couleurs, mais tellement gagné en finesse. Les contrôles ont atteint un niveau de qualité fort appréciable, et Sam se manie grâce à une exploitation judicieuse des nombreux boutons du pad de la console, même si on a parfois tendance à s'y perdre un peu dans les possibilités. Je pense en particulier au fait d'avoir collé la course sur les diagonales haut, ce qui ne s'avère pas forcément judicieux lors des passages délicats. L'ambiance sonore reste dans les tons des autres jeux de plates-formes SNES, sans originalité. Au moins, elle sait ne pas taper sur le système. Les bruitages sont, quant à eux, quasi inexistants.

Le cimetière des éléphants se veut lugubre.
Et un boss en mode 7, un !

Loin des préjugés d'une adaptation facile, Prehistorik Man ne cesse de renouveler le challenge à chaque niveau, avec des principes certes connus voire éclusés dans le domaine (qui a dit Donkey Kong Country ?), mais qui fonctionnent toujours : scrolling forcé, progression dans le noir, recherche d'objets disséminés, tout est bon pour éviter la routine. Attention, la difficulté, comme d'habitude dans les productions Titus, est relevée, il ne faut pas s'attendre à une balade pliée au bout de deux parties. Mais pour mettre le joueur en confiance, en plus des vies supplémentaires à dénicher et des checkpoints à valider, des continues sont proposés, et même un mot de passe sera délivré pour reprendre la progression.

Passage tendu, du niveau des X-Games...
La boutique planquée, un classique !

Avec une réalisation impeccable, Prehistorik Man conclut une trilogie qui a traversé les supports, au point de débarquer en 2001 sur Gameboy Advance, pour une conversion toute aussi réussie. Un titre qu'il fait bon redécouvrir sur la portable de Nintendo, les amateurs de plate-forme seront comblés et en auront pour leur argent.

On sait pourquoi les inventeurs fous ont un accent allemand et un air d'Einstein...
Carnet rose pour les crédits de fin ! Morgane et Léa, si vous nous lisez... Faites-le nous savoir !

Trois épisodes aux qualités respectives pour un même plaisir, merci Titus !

Tonton Ben
(13 octobre 2004)
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