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Fire Pro Wrestling - La série
Année : 1989
Système : Arcade, Game Boy, Megadrive, PC Engine, Playstation, Saturn, SNES, Wonderswan
Développeur : Human
Éditeur : Human
Genre : Jeu de Combat (VS fighting) / Sport

Fire Pro Wrestling G
(Playstation - 1999)

Après avoir connu un rythme de sorties très soutenu pendant la période des consoles 16-bits, les fans de la série Fire Pro ont dû longtemps patienter pour avoir un nouvel épisode après le dernier en date sur Sega Saturn. C'est en effet 3 ans plus tard que sort enfin un nouveau titre sur la console la plus populaire du moment : la Playstation de Sony.
Une telle attente a du susciter de nombreux espoirs d'améliorations éclatantes, et vu le résultat, la déception n'en a été que plus grande. Pas que Fire Pro Wrestling G soit un mauvais jeu, loin de là, mais il peine à se hisser au niveau de son prédécesseur sorti 3 ans plus tôt.

Plus que jamais, les « dream matches » sont au menu : ici Tenkoji (Tenzan & Kojima) affrontent RVD et Sabu.

Techniquement, c'est exactement le même moteur de jeu que celui utilisé sur Saturn, et qui est déjà en soi une amélioration du dernier épisode Super Famicom, qui est repris. Sauf que le résultat est un peu plus terne. Les sprites sont aussi détaillés mais les couleurs moins éclatantes et les animations un peu moins fluides. Enfin, il faut vraiment avoir les 2 jeux tournant l'un à coté de l'autre pour remarquer ces différences mais c'est un fait : la version Saturn est plus jolie. Ce qui est plus voyant en revanche, hélas, c'est l'absence de mode 6 joueurs. Les matches en équipe, tout comme les batailles royales, sont limités à 4 catcheurs sur le ring uniquement, voilà qui est bien dommage.
Les modes de jeu présents dans l'épisode Saturn sont bien entendu de la partie, comme les tournois, championnats, matches en cage électrifiée ou sur un ring octogonal. Le mode EDIT, désormais indissociable de la série, est bien entendu présent aussi.

Bret Hart porte un superplex à Shawn Michaels.
Eddie Guerrero contre Lance Storm n'a jamais eu lieu à Wrestlemania ? Corrigeons cette injustice avec le mode EDIT.

Peut-on pour autant résumer Fire Pro Wrestling G à un Fire Pro Wrestling 6 Men Scramble emputé de son mode 6 joueurs et sorti avec 3 ans de retard ? Non, car Human a ajouté du contenu à son nouvel épisode. Une bonne grosse louche de contenu, surtout destiné à satisfaire les joueurs solitaires. En effet, ce titre accueille enfin un nouveau mode story blindé d'excellentes illustrations. Il se déroule à l'image de celui présent dans Super Fire Pro Wrestling Special avec une alternance de matches et de phases narratives avec quelques dialogues interractifs. Il s'agit ici de prendre en main la destinée de Yuji Yamashita, un jeune plein d'ambition qui s'entraine pour devenir catcheur en compagnie de son ami Koichi Sakagami (tous deux sont des personnages fictifs).

Les modes « deathmatch » et « UFC » sont encore présents.

La grande nouveauté ici, c'est que le joueur ne décide pas directement de l'évolution de la carrière de son jeune héros. Cela se fera en fait d'une part lors des dialogues, d'autre part lors des matches. En effet, il faudra souvent répondre à des questions posées par d'autres catcheurs ou un journaliste qui vient souvent nous interviewer. Nos réponses influent sur ce qui va se passer ensuite.
Et puis surtout, le déroulement du match va aussi jouer un grand rôle. On peut ici dès le départ choisir la palette de coups de Yuji Yamashita, et la changer avant chaque match. En fonction des coups choisis et utilisés, en fonction du rythme et de la durée du match et de son issue, le destin du héros sera modifié. Si par exemple vous favorisez les prises de soumission et les coups de pied violents, et que vous mettez KO votre adversaire, Akira Maeda va vous remarquer et vous proposer de rejoindre une fédération de shootfighting. Si au contraire vous laissez tout ça de côté pour privilégier des prises plus « flashy » et faites le malin en saluant la foule avant vos prises favorites, alors vous allez peut-être partir faire carrière aux États-Unis.

Choisissez bien vos réponses face à ce journaliste, votre carrière en dépend.
Votre prestation a attiré l'attention du Great Sasuke.

En plus de ce mode story, une autre sympathique addition est le mode EDIT Ranking. Ici vous devrez créer un catcheur de A à Z et le programmer avec l'incroyable éditeur de personnages, puis le confier aux bons soins du CPU qui va simuler un match contre une trentaine de personnages fictifs hauts en couleur, ayant chacun leurs forces et leurs faiblesses. Ne vous laissez pas influencer par leur apparence délirante (on trouve un kappa, un panda, un ours en peluche, une fille échappée d'un animé...), chacun est un expert dans un style particulier, et il faudra adapter votre catcheur en modifiant ses paramètres avant chaque match.

Les combattants du mode EDIT Ranking ont une drôle d'allure !
Le mode « Training » supervisé par Kotetsu Yamamoto.

Et puisqu'on parle du mode EDIT, signalons qu'il est désormais possible avec ce dernier de créer sa propre fédération avec son propre logo et son propre ring à l'aide d'un petit logiciel de dessin intégré. Il devient alors possible de reproduire fidèlement les logos des vraies fédérations.
Autre mode qui fait son retour, on ne l'avait plus vu depuis le premier Super Fire Pro Wrestling sur Super Famicom, c'est un mode Training ou on se trouve au dojo face au coach Kotetsu Yamamoto pour un petit tutorial.

Dernière addiction enfin, la présence d'un petit jeu LCD à télécharger dans sa Pocket Station. Pour ceux qui ne s'en souviennent pas, il s'agit d'une memory-card pourvue d'un écran et de boutons. Ici on peut donc y déposer un petit programme ludique qui permet d'entrainer ses catcheurs, puis de les récupérer avec quelques points de création supplémentaires afin d'améliorer leurs caractéristiques.

Un logiciel de dessin est intégré pour créer ses propres logos.
Une image du jeu téléchargeable sur Pocket Station.

Enfin, dernier atout pour ce Fire Pro Wrestling G par rapport à ses prédécesseurs : son roster étendu et mis à jour. Rendez-vous compte qu'on en est à 193 persos jouables !! Et il est possible de stocker pas loin d'une centaine de créations.
Notons que le jeu est sorti en pleine NWO-mania et on ne s'étonnera pas de trouver un Hulk Hogan version « Holywood Hulk Hogan », ainsi que les versions NWO de catcheurs comme Keiji Mutoh, Masahiro Chono et même le plutot anecdotique NWO-Sting (incarné par le lutteur Jeff Farmer).

Extrait du roster avec des illustrations du mode « story » : Jushin Thunder Liger et Keiji Mutoh version « NWO ».

Même si ce jeu déçoit un peu par son manque d'améliorations à la fois techniques et à la fois dans le gameplay par rapport à l'épisode Saturn, son contenu riche et varié en fait tout de même un « must have » pour les fans de l'époque. Et même pour les fans de maintenant ! L'émulation Playstation est très mature et on trouve le jeu pour une poignée d'euros. Il est même disponible en téléchargement légal sur le Playstation-Store japonais afin d'être joué sur PS3 ou PSP.

On peut s'interroger sur le « pourquoi » d'une sortie aussi tardive qui a sans nul doute contribué à porter un coup fatal à l'éditeur Human qui va fermer ses portes dans les mois qui suivent la sortie du jeu. Il y a peut-être la réticence de Sony envers les jeux en 2D, mais surtout des dissensions en interne au sein de l'équipe « jeux de catch » de Human, comme vous pourrez le lire dans l'annexe de ce dossier dédiée à ce développeur.

Les catcheurs qui apparaissent pour la première fois dans la série sont :

  • Michiyoshi Ohara (NJPW)
  • Tadao Yasuda (NJPW)
  • Tatsuhito Takaiwa (NJPW)
  • Maunakea Mossman / Taiyo Kea (AJPW)
  • Johnny Smith (AJPW)
  • Wolf Hawkfield (AJPW)
  • Mike Barton (AJPW)
  • Masato Tanaka (FMW / ECW)
  • Koji Nakagawa / Goemon (FMW)
  • Kintaro Kanemura (FMW)
  • Tetsuhiro Kuroda (FMW)
  • Naohiro Hoshikawa (Michinoku / Osaka Pro)
  • Masato Yakushiji (Michinoku / Osaka Pro)
  • Diamond Dallas Page (WCW)
  • NWO Sting (WCW / NJPW)
  • Chris Benoit (WCW)
  • Eddie Guerrero (WCW)
  • Steve Austin (WWF)
  • The Big Show (WWF)
  • The Rock (WWF)
  • Mankind (WWF)
  • Kane (WWF)
  • Dr Wagner Jr (CMLL / NJPW)
  • Mike Bernardo (K1)
  • Yuki Ishikawa (Battlearts)
  • Daisuke Ikeda (Battlearts)
  • Alexander Otsuka (Battlearts)
  • Takeshi Ono (Battlearts)
  • Naoya Ogawa (UFO)
  • Enson Inoue (Pride)
  • Rumena Saito (Pride)
  • Aleksandr Karelin (Pride)
  • Don Frye (Pride / NJPW)

Voici une présentation de certains de ces catcheurs :

Naoya Ogawa est un grand champion de judo japonais ayant remporté de nombreuses médailles d'or au cours des années 90. Sous la houlette de Antonio Inoki il débute dans le monde du catch à la NJPW en 97, affrontant principalement Shinya Hashimoto. Dès lors, sa carrière alterne entre le catch (NJPW, Hustle, IGF) et le MMA (principalement PRIDE et UFO). Sa prise de finition est le STO (Space Tornado Ogawa ! Rien que ça !), une variante d'une des principales projections en judo, le osotogari.
Masato Tanaka est un lutteur « hardcore » qui s'est fait un nom dans les années 90 en prenant part à des matches très violents à la fois au Japon à la FMW, mais également aux USA à la ECW ou il a décroché la ceinture de champion. Intense et puissant malgré sa petite taille, Tanaka est également un innovateur avec des prises très spectaculaires dont il est le créateur, comme le Diamond Dust (sorte de stunner à l'envers appliqué depuis les cordes) ou le sliding D (coup de coude en courant sur un adversaire au sol). À partir des années 2000, il devient un des lutteurs essentiels de la Zero-One aux côtés de Shinjiro Otani.
Le personnage de Wolf Hawkfield provient du jeu vidéo de Sega Virtua Fighter. On avait déjà vu des catcheurs basés sur des héros de manga ou d'anime (Tiger Mask...) mais c'est à ma connaissance la premiere fois qu'un catcheur est tiré d'un jeu vidéo. Évoluant à la AJPW à la fin des années 90, il est vraissemblablement né pour assurer la promotion du jeu d'arcade Giant Gram (adapté sur Dreamcast) de Sega qui dispose de la licence de cette fédération. Le personnage est incarné par l'américain Jim Steele. Malgré son impact assez faible sur le monde du puroresu, on ne pouvait pas ne pas parler de lui sur Grospixels !
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