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Fire Pro Wrestling - La série
Année : 1989
Système : Arcade, Game Boy, Megadrive, PC Engine, Playstation, Saturn, SNES, Wonderswan
Développeur : Human
Éditeur : Human
Genre : Jeu de Combat (VS fighting) / Sport

Fire Pro Wrestling 6 Men Scramble
(Sega Saturn - 1996)

Après tous les épisodes sortis sur Super Famicom, qui ont vu la série se peaufiner et devenir de plus en plus impressionnants niveau contenu, Fire Pro débarque sur la nouvelle génération de consoles 32-bits par l'intermédiaire de la Saturn. Profitant des capacités étendues de la console de Sega, Human décide de revoir complètement le jeu, de refaire tout le moteur de combat, de changer la logique de gameplay et de remplacer tous les catcheurs présents... meuh non, je plaisante, rasseyez-vous. Human a juste choisi d'améliorer son superbe Super Fire Pro Wrestling X. Et c'était la bonne décision (comme l'a prouvé à la fois le succès de ce jeu et le mauvais accueil réservé au même moment à Ironslam 96 sur Playstation).

De nouvelles intros animées sont présentes lorsque les catcheurs font leur entrée.
Riki Choshu tient Rey Mysterio en équilibre au dessus de sa tête.

La principale amélioration est graphique, avec des sprites grands, beaux et détaillés. Les couleurs explosent à l'écran, et les animations disposent de bien plus d'étapes qu'avant : c'est de la bonne 2D que nous avons là. Des zooms sont également implémentés au moteur graphique, ajout indispensable puisqu'on peut désormais s'affronter à SIX simultanément ! Avec l'arbitre également présent sur le ring (lui aussi superbement animé), ça nous donne donc jusqu'à 7 personnages en action.
Bien sûr, ce n'est pas aussi éclatant qu'un Astal ou un Rayman, mais ces deux références en terme de visuel 2D proposent-elles 160 personnages jouables affublés chacun de près de 50 prises différentes, hum ? Je ne crois pas ! Car l'autre point fort de cet épisode 32-bits, c'est son contenu encyclopédique, et c'est la moindre des choses quand on s'appelle Fire Pro et qu'on dispose de l'espace de stockage « sans limite » du CD-Rom. Il ne fait aucun doute que les fans attendaient Human au tournant sur cet aspect.
Un autre atout du CD-Rom, c'est la promesse d'une qualité sonore hors pair. De ce point de vue, on a le droit d'être un peu déçu, les musiques n'étant pas forcément inoubliables (personnellement, je les apprécie tout de même beaucoup !) et les bruitages manquant d'impact. Mais de nombreuses voix digitalisées sont présentes et on peut choisir d'en attribuer à ses personnages en mode « EDIT ».

Hulk Hogan nous gratifie de ses habituelles poses plastique avant de conclure son match par sa fameuse descente de la cuisse dont l'Undertaker fait ici les frais.

Oh la belle transition : le mode EDIT donc. En 1996, la série Fire Pro garde encore une sacré longueur d'avance sur la concurrence. Toutes les possibilités de Super Fire Pro Wrestling X sont là, mais avec encore plus de styles de combat, de caractéristiques spéciales, de prises à choisir, d'attributs à régler, de logique à programmer... Mais aussi la liberté donnée de créer ses propres couleurs pour ensuite les appliquer aux vêtements, masques, accessoires, cheveux, yeux, ou à la peau de son catcheur. L'interface s'améliore également puisque chaque coup sélectionnable est illustré par une animation, rendant cette phase encore plus fun et relativement accessible aux joueurs ne comprenant pas le japonais. C'est pendant cette phase également qu'on peut désigner certaines prises comme ses prises favorites (elles feront un peu plus de dégâts et boosteront le moral) et son finisher. Suivant les caractéristiques de son personnage, le finisher peut causer un « critique », ce qui permet de remporter le match par KO. Par défaut, les probabilités de causer un KO sont bien plus élevées chez les « shootfighters » bien sûr (pour un personnage créé il faut donc définir son style de combat comme « shooter »).

À trois contre un ! Taka Michinoku est soulevé par ses 3 adversaires.
Toutes les prises du jeu sont en « démo » dans le mode EDIT. On peut ainsi admirer l'animation de ce « Fisherman DDT ».

Concernant les options et modes de jeu, on a donc la possibilité de jouer avec 6 catcheurs, soit en équipes de 3 contre 3, soit en bataille royale ou c'est chacun pour soi. En conséquence, de nouvelles prises portées à 3 simultanément s'ajoutent aux prises portées à deux (elles sont cependant peu nombreuses). S'ajoutent à cela un mode « Deathmatch » ou 2 catcheurs s'affrontent sur un ring entouré d'une cage électrifiée ! Et puis, le ring octogonal entouré d'une cage en acier, hérité de l'Ultimate Fighting, fait son retour après une première apparition dans Super Fire Pro Wrestling Special. Tiens, puisqu'on évoque ce dernier, on regrettera l'absence de son mode Story. Ici le mode de jeu principal, Victory Road, nous oblige à enchainer plusieurs centaines de matches (oui, vous avez bien lu) pour débloquer la vingtaine de catcheurs cachés présents sur le CD-Rom. Éreintant...

Hayabusa contre Sabu dans un match en cage électrifiée !
Masakatsu Funaki porte une prise de soumission au sein du ring octogonal réservé aux combattants de MMA.

Mais les plus importants ajouts de cet épisode Saturn sont pourtant les moins visibles au premier coup d'œil. Le gameplay dispose de nombreux petits réglages, invisibles pour le profane, mais aussi importants que ceux qui séparent un Street Fighter 2 Turbo d'un Street Fighter 2 aux yeux des habitués. Les coups portent mieux, et les timings sont plus logiques. La vitesse de jeu est toujours relativement lente, pour assurer plus de réalisme. Mais si ça ne vous convient pas, ou si vous souhaitez pousser plus loin la comparaison avec Street Fighter 2 Turbo, vous pouvez la pousser à 125%, 150% ou 200%.
Autre addition de gameplay primordiale qu'on retrouvera dans tous les autres épisodes : la gestion du « souffle ». Les catcheurs peuvent donc s'essoufler. Plus ils sont gros et forts, plus ils s'épuisent. Ils vont courir moins vite, et être beaucoup moins efficaces pour renverser une prise par exemple. Pour éviter d'en arriver là, un nouveau bouton fait son apparition pour simplement reprendre son souffle. Mais bien entendu, le catcheur est alors vulnérable. Comme dans un vrai match, on pourra choisir de sortir du ring le temps de récupérer, en faisant bien attention à ne pas se faire disqualifier.

Quand il y a autant de monde simultanément sur le ring, le jeu utilise un zoom arrière pour montrer toute l'action.

Venons en rapidement au casting. 160 persos donc répartis dans diverses fédérations. En plus de celles déjà présentes dans l'épisode précédent, on trouve une fédération « lucha libre », malheureusement peu fournie avec des catcheurs qui cartonnent alors au Mexique (avec un certain Rey Mysterio qui fait sa 1ère apparition dans la série).
À noter que, pour la première fois dans la série, la plupart des personnages ne sont pas immédiatement reconnaissables, car ne portant pas leur vrai costume ou leurs vraies couleurs. Il faut alors presser un bouton spécifique lors de leur sélection pour retrouver son catcheur favori, fidèle à son modèle.
Seuls petits regrets dans cet incroyable « who's who » du catch : d'abord l'absence des personnages farfelus de Blazing Tornado, qui apportaient un peu de fantaisie dans cette série décidément plus que jamais destinée aux fans hardcore de la discipline ! Et puis aussi le fait que les sympathiques portraits aient complètement et définitivement disparus. Et là pas d'excuse de place : ça tenait sur le CD-Rom. En revanche, 160 portraits à déssiner, ça fait du boulot !

Bref, un excellent jeu qui de plus est resté très longtemps la référence du genre, sans réel concurrent puisque le prochain Fire Pro ne sortira qu'en 1999.

Les catcheurs qui apparaissent pour la première fois dans la série sont :

  • Takashi Iizuka (NJPW)
  • Hiro Saito (NJPW)
  • Junji Hirata (NJPW)
  • Osamu Nishimura (NJPW)
  • Satoshi Kojima (NJPW)
  • Yuji Nagata (NJPW)
  • Tokimitsu Ishizawa / Kendo Kashin (NJPW)
  • Michiyoshi Ohara (NJPW)
  • Akitoshi Saito (NJPW)
  • Akira Nogami (NJPW)
  • Black Tiger (NJPW)
  • Animal Hamaguchi (NJPW / AJPW)
  • Jun Izumida (AJPW)
  • Takao Omori (AJPW)
  • Tamon Honda (AJPW)
  • The Patriot (AJPW / WWF)
  • Doug Furnas (AJPW / WWF)
  • Danny Kroffat / Phil Lafont (AJPW / WWF)
  • Yoshinari Ogawa (AJPW)
  • Tiger Mask 2 (AJPW)
  • Rob Van Dam (AJPW / ECW)
  • Hisakatsu Ooya (FMW)
  • Shoji Nakamaki (FMW)
  • Mr Ganosuke (FMW)
  • Ryuma Go (freelance)
  • Shunji Takano (freelance)
  • The Gladiator / Mike Awesome (FMW / ECW)
  • Cactus Jack (freelance / ECW)
  • Headhunter A (freelance / FMW)
  • Headhunter B (freelance / FMW)
  • Nobutaka Araya (IWA / WAR)
  • Big Titan (freelance / FMW / IWA)
  • Lionheart / Chris Jericho (FMW / WAR / ECW)
  • Gran Naniwa (Michinoku)
  • Shiryu / Kaz Hayashi (Michinoku)
  • Terry Boy / Men's Teioh (Michinoku / Big Japan)
  • Shoichi Funaki (Michinoku / WWF)
  • Tiger Mask 4 (Michinoku / NJPW)
  • Bret Hart (WWF)
  • Diesel / Kevin Nash (WWF)
  • Kurasawa / Manabu Nakanishi (WCW / NJPW)
  • Shawn Michaels (WWF)
  • Goldust (WWF)
  • André the Giant (WWF)
  • El Hijo del Santo (CMLL)
  • Negro Casas (CMLL)
  • Rey Mysterio Jr (AAA / WCW)
  • Psicosis (AAA / WCW)
  • Konnan (AAA / WCW)
  • Naoki Sano (UWFi)
  • Yoshihiro Takayama (UWFi)
  • Kenichi Yamamoto (UWFi)
  • Yoshihisa Yamamoto (Rings)
  • Mitsuya Nagai (Rings)
  • Tsuyoshi Kousaka (Rings)
  • Tony Halme (Rings)
  • Hans Nyman (Rings)
  • Rickson Gracie (Vale Tudo / Pride)
  • Dan Severn (UFC)

Voici une présentation de certains de ces catcheurs :

Débutant à la NJPW au milieu des années 90, Yuji Nagata en devient une des stars principales à l'aube des années 2000, après un passage remarqué aux USA à la WCW. Il personnifie à ce moment le champion positif, toujours prêt à remettre son titre en jeu en affrontant les gredins de la Team 2000 de Masahiro Chono. Depuis, Nagata a pris part à certains des matches les plus intenses disputé au Japon. Son style est à la fois proche de la lutte amateur et du shootfighting avec des souplesses, des coups de pied très violents et de nombreuses prises de soumission comme ses nombreux « nagata-locks ».
Satoshi Kojima est un charismatique lutteur qui se révèle à la NJPW pendant la seconde moitié des année 90, entre-autre en catchant par équipe avec Hiroyoshi Tenzan. Pendant les années 2000 il passe à la concurrence et signe avec la AJPW ou il devient une star de premier plan. Il en devient le champion, puis décroche également le titre de champion NJPW lors d'un match inter-promotionnel devenant le premier homme à détenir les 2 titres simultanément ! Parmi ses coups favoris : un « lariat » qu'il porte violemment comme Stan Hansen, un cutter et un marteau-pilon inversé modifié.
L'équipe Can-Am Express a remporté de nombreux titres par équipes à la AJPW pendant les années 90, tout en se produisant plusieurs fois aux USA, à la WWF et à la ECW. Doug Furnas est un américain pratiquant la dynamophilie (une variante de l'haltérophilie), spécialiste dans les souplesses de toutes sortes (ventrale, german-suplex...). Phil Lafond, qui se fait appeler également Dan Kroffat (en hommage au catcheur du même nom actif pendant les années 60), est un canadien très technique dont la prise de finition est la sitout powerbomb. Ensemble, ils livrent des matches de haut niveau, souvent en tant que « méchants », et enflamment notament le public présent lors de leur match de championnat contre Kenta Kobashi et Tsuyoshi Kikuchi en 1992.
En 1984, la fédération AJPW rachète les droits lui donnant l'authorisation de créer un nouveau Tiger Mask en chair et en os, toujours basé sur le personnage du célèbre manga. C'est ainsi que naquit le second Tiger Mask qui, comme son prédécesseur de la NJPW, s'illustre d'abord parmi les poids légers, mais passe rapidement à la catégorie supérieure et devient une des principales stars de la fédération auprès de Jumbo Tsuruta. Jusqu'en 1990, il affronte les meilleurs lutteurs de la planète (Funk, Flair, Tenryu, Choshu, Mascaras...) puis tombe le masque, et devient encore plus populaire sous son vrai nom : Mitsuharu Misawa.
Cocorico ! L'un des catcheurs les plus célèbres de tous les temps est français : André le Géant a posé ses pieds sur tous les rings du monde depuis les années 60 jusqu'au début des années 90, et le Japon ne fait pas exception. Après un passage à la IWE de Rusher Kimura, c'est surtout à la NJPW et à la AJPW qu'il a occupé le devant de la scène nippone, affrontant Antonio Inoki ou Giant Baba. Mesurant plus de 2 mètres 20 et pesant près de 240 kilos, il était systématiquement l'attraction principale des shows auxquels il a participé.
Le mexicain El Hijo Del Santo est, comme son nom l'indique, le fils de Santo. Santo est bien plus qu'un catcheur dans son pays natal, c'est une véritable icone culturelle. Le fils donc, sans atteindre le status de demi-dieu de son paternel n'en devient pas moins lui aussi une superstar du ring, et ce dès les années 80. Catchant pour toutes les grandes fédérations mexicaines (particulièrement la CMLL), il se produit également au Japon, entre-autre à la ULL de Gran Hamada. Son impact sur le puroresu est mineur mais il est le principal représentant de la luchalibre des années 90/2000 au sein de la série Firepro.
Yoshihiro Takayama est d'abord un shootfighter qui débute à la UWFI de Nobuhiko Takada. Mais son premier grand succès survient à la fin des années 90, dans l'équipe NO FEAR de la AJPW avec Takao Omori. Il suit ensuite Misawa à la NOAH et devient alors une star du catch de premier plan qui décrochera les titres suprèmes de la NOAH, de la AJPW et de la NJPW. Il s'éssaie aussi au MMA ou il gagne une réputation de « looser magnifique » en encaissant des coups incroyables sans abandonner, même s'il finit toujours par subir la défaite. Ses coups préférés sont le german-suplex et un coup de genou au visage en courant.
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