Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par François (15 mai 2006)
Deux années après le succès commercial de Cabal, Tad Corporation remet le couvert pour nous servir sa suite, Blood Brothers. Le côté opportuniste de la démarche transparaît curieusement dans l'objectif du jeu : ici, la destruction systématique de tout ce qui bouge ou est de trop dans le paysage n'est plus guidée par un quelconque idéal teinté d'humanisme, mais par la soif de l'or... Dans ce titre à l'ambiance Western, il vous est proposé d'incarner l'un des deux frères de sang en question : soit le cow-boy armé de ses colts, soit l'indien équipé d'une carabine (il n'y a en pratique aucune différence entre les personnages, leurs armes disposant de la même puissance de feu, de munitions illimitées et d'une cadence de tir surréaliste). Les frangins sanglants vont devoir s'associer pour venir à bout du gang de "Big Bad John" qui s'est emparé de l'or circulant dans la région de Dodge City. La poursuite de ce noble objectif va entraîner quelques dommages collatéraux puisque vous serez amenés à raser plusieurs villages ainsi qu'à faire un bon nombre de veuves et d'orphelins, aussi bien parmi les pionniers que les natifs-américains... À l'instar de son aîné, Blood Brothers est un shoot'em up à 1 ou 2 joueurs, utilisant une perspective à la 3ème personne, se déroulant dans des stages sans scrolling et dont la quasi-totalité des décors sont destructibles. À l'aide du joystick et du bouton de tir, vous devez utiliser un réticule de visée (en permanence à l'écran), pour abattre les ennemis, tout en interceptant leurs tirs lorsqu'ils menacent votre personnage. Les autres boutons disponibles servent à effectuer une esquive (pendant laquelle le héros est invulnérable un court moment), ainsi qu'à lancer des bâtons de dynamite, pratiques pour faire le ménage dans les rangs adverses et lors des combats contre les boss, mais limités en nombre. La maniabilité assez particulière du titre nécessite un léger temps d'adaptation ; elle est cependant optimisée par rapport à Cabal, où le TrackBall équipant la borne favorisait les faux mouvements ainsi que les esquives involontaires, effectuées avec ce même dispositif. Une fois que vous avez assimilé les contrôles, il ne vous reste plus qu'à tuer tout le monde ! Une barre graduée sert d'indicateur pour la progression dans le niveau : il vous faut abattre le maximum d'opposants pour la remplir et passer au tableau suivant. Évidemment, tous les adversaires n'ont pas la même valeur et en éliminer certains permet de remplir la jauge plus rapidement qu'avec d'autres. Au début, le challenge proposé par les ennemis ne semble pas très relevé, mais au fur et à mesure de votre progression, ils vont se faire plus nombreux, plus rapides et meilleurs tireurs ! Dans le feu de l'action, des cibles "spéciales" passeront de temps en temps à l'écran : cochon sauvage, civil, chef indien... N'hésitez pas à les flinguer pour obtenir des power-ups temporaires (sous forme de shotgun, fusil mitrailleur...) ou quelques bâtons de dynamite supplémentaires. Il n'y a pas de limite de temps visible pour terminer un niveau, mais lorsque le joueur a tendance à traîner, un phoenix servant de timer vient le harceler : tout contact est à éviter, sous peine de perdre une vie. The Wild Wild WestSi les mécanismes du jeu restent grosso modo les mêmes que ceux de Cabal, il faut bien reconnaître que les graphismes ont subi un sacré lifting avec un gain considérable dans la finesse des décors, beaucoup plus colorés et détaillés : des affrontements en pleine ville jusqu'aux embuscades dans les Rocheuses, la qualité reste au rendez-vous. Il en va de même pour les sprites des héros comme ceux des ennemis, bénéficiant d'animations soignées. La partie sonore n'est pas en reste avec des musiques et bruitages un peu plus variés que dans le précédent opus. Concernant le design du titre, outre l'inspiration "Far West" les développeurs ont laissé libre cours à leur imagination en dotant Blood Brothers d'un bestiaire original, digne des Mystères de l'Ouest. En dehors des traditionnelles hordes de cow-boys et d'indiens, vous serez confronté à des machines de guerre anachroniques : zeppelins équipés de mitrailleuses lourdes, batteries de missiles déguisées en chariots, tanks.... Si tout cela paraît peu vraisemblable, on se laisse prendre par l'ambiance et surprendre même lorsque des créatures fantastiques viennent en renfort à l'ennemi : Serpent Gigantesque, Oiseau Roc... Le jeu se décompose en 5 stages, comprenant chacun 4 tableaux, et se concluant par un affrontement contre un Boss : Un titre qui casse la baraqueComme son prédécesseur, Blood Brothers propose une forte interactivité avec les décors des niveaux : bâtiments, faune ou flore, presque tout est susceptible d'être détruit, pulvérisé, réduit à néant ! Le jeu intègre aussi quelques notes d'humour noir : en détruisant les façades des maisons, vous pourrez surprendre les occupants dans leur vie privée avant de les descendre... On pourrait éventuellement s'offusquer de toute cette violence gratuite mais bon, elle revêt un aspect cartoon et il y a eu pire depuis... L'annihilation des ennemis et décors, en plus d'être un bon défouloir, permet de récolter de précieux points : Blood Brothers a été clairement pensé pour faire du scoring, notamment lors du mini-jeu des boîtes en fer blanc (présentes dans plusieurs niveaux), qu'il faut faire valser dans les airs le plus longtemps possible, en tirant constamment dessus (et tout en terminant le tableau, ce qui n'est pas facile). Le joueur adroit obtient ainsi l'occasion de donner un sérieux coup de boost à son score personnel et il peut même se retrouver récompensé par des vies ou des power-ups supplémentaires ! Cette initiative bienvenue est cependant gâchée par la présence d'un malheureux glitch dans le 2ème tableau du premier stage, qui permet d'engranger des points jusqu'à faire sauter n'importe quel highscore... Sortez le goudron et les plumes !C'est un accueil plutôt frileux qui attend Blood Brothers à sa sortie dans les salles d'arcade : l'enthousiasme suscité par Cabal semble loin et le lancement simultané de Nam 1975, sur le tout récent système de SNK (l'inoubliable MVS ^^), aura certainement apporté une rude concurrence. Le jeu ne fera donc l'objet d'aucune adaptation, officielle du moins : Wild Guns, développé sur la Super Famicom en 1994, par Natsume, s'en inspire fortement... De son côté, Tad Corporation terminera son voyage au Far West et dans les contrées du jeu video avec Heated Barrel, en 1992. François (15 mai 2006) Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (51 réactions) |