Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Tonton Ben (10 juillet 2004)
En voilà une licence bien prestigieuse ! Astérix, le personnage gaulois de bandes dessinées le plus exporté de chez nous, a connu moult adaptations sur divers supports artistiques, et encore plus en matière vidéo-ludique. Le problème vient du fait qu'à part la prestigieuse version arcade de chez Konami, tous les titres sortis estampillés du petit moustachu et du gros, euh, pardon, enveloppé n'ont jamais vraiment fait honneur aux personnages de René Goscinny et d'Albert Uderzo. Plusieurs éditeurs s'y sont essayés : Cryo, Coktel Vision... le plus prolixe restant Infogrames, qui n'a jamais retrouvé la recette de la potion magique qui a servi pour leur meilleure adaptation d'une autre grande œuvre, North & South. Pourtant, Astérix se présente sur Master System comme un jeu de plates-formes classique, mais drôlement efficace. Le jeu est développé par maître Sega lui-même ; au moins l'on peut être à peu près sûr d'avoir un soft qui exploite correctement les capacités de la console. Allons rendre visite à Tante Gertrude...N'y cherchez pas une quelconque adaptation fidèle d'une des œuvres classiques, ou d'un mélange subtil de deux albums comme il a souvent été le cas au cinéma. Ici, le scénario se noie dans la facilité extrême : César, ayant compris que c'est en soustrayant la potion magique des irréductibles gaulois qu'il pourra les vaincre, s'attaque à la source et rase tout le gui des arbres d'Armorique. Non, ça, c'est beaucoup trop compliqué à mettre en place. En fait, le plus simple, c'est d'enlever Panoramix. Ah bah oui, dit comme ça... Sitôt dit, sitôt fait, et voilà nos deux compères partis à la rescousse du druide. La géographie n'est pas leur point fortEt c'est le moins que l'on puisse dire ! Nos Gaulois vont crapahuter à travers sept régions, chacune découpée en trois niveaux, afin de vérifier qu'effectivement, tous les chemins mènent à Rome. Mais alors, bonjour le détour : depuis le village, nos amis vont traverser la Belgique, s'enfoncer dans les territoires barbares de l'Est, puis redescendre vers la Grèce, traverser la Méditerranée, faire escale en Égypte pour enfin arriver à Rome. Il y avait plus simple, maître Cappello ? Effectivement : direction Paris par l'A11, puis descendre sur Lyon par l'A6, traverser les Alpes, et enfin rejoindre Rome par l'E25, et l'E80. Qu'est-ce que c'est que ces gars qui partent se galérer jusques dans les pyramides ? Ah, les touristes... Les routiers sont sympasVous imaginez bien que pour un trajet pareil, il est nécessaire de se relayer. Et c'est exactement ce que propose le jeu : mis à part les deux premiers stages du premier monde (ahhh, ces termes désuets qui sentent bon le jeu de plates-formes poussiéreux !), qui imposent successivement Astérix, puis Obélix pour faciliter leur prise en main respective, il est par la suite possible, au début de chaque stage, de choisir celui qui accomplira le niveau. Et n'allez pas croire qu'il s'agisse uniquement d'un détail esthétique, loin de là : cette décision engendre des conséquences stratégiques importantes. Non, je n'en fais pas trop. Car si Astérix, par sa petite taille, peut emprunter des passages étroits, il a besoin de fioles explosives pour briser des blocs de pierre qui peuvent bloquer la route, ce qu'Obélix fait tout naturellement avec ses poings, voire même avec sa tête. Voui, Môssieur, dans Astérix, on se sert de sa tête ! Farpaitement ! Itinéraire bis conseilléDans certains niveaux, en fonction du personnage sélectionné, le parcours disponible ne sera pas le même, principalement à cause des éléments précédemment cités. Quant au reste des stages, ils seront même complètement différents ! La cartouche contient donc quasiment le double de niveaux initialement présentés, ce qui donne un très bon prétexte pour y rejouer une fois le jeu terminé. L'autre intérêt tient dans la difficulté de certains passages : si le parcours semble trop difficile avec l'un des deux héros, peut-être qu'en choisissant son compagnon au prochain essai (une fois toutes les vies épuisées), il sera plus facile de progresser. Et comme le jeu propose l'option deux joueurs... La route était bonne ? Il n'y avait pas trop de monde ?Mouvementé, voici l'un des nombreux qualificatifs qui pourraient caractériser ce périple, car bien évidemment, l'armée romaine a sorti le grand jeu. Résultat, les Romains sont partout : planqués dans des souches d'arbre, enterrés sous les plantations, mais aussi dans des cactus, des jarres, des sarcophages... Sans compter la faune dressée pour arrêter nos héros. Ceux-ci répliquent par des baffes bien méritées, qu'ils distribuent sur terre ou en l'air. À part quelques rares boss de fin, tous les ennemis ne résistent pas à plus d'un coup. Des bonus revitalisants sont à ramasser ça et là, ainsi que des os, qui, accumulés au-delà de la cinquantaine, active un niveau bonus avec l'ami Idéfix : ce dernier doit crever des bulles de résistance variable afin de marquer le plus de points. Très rafraîchissant. Alors ? Il n'est pas bien mon parcours ?Certes, nous ne sommes pas en présence du jeu du siècle sur la console de l'année, j'en conviens. Mais Astérix est un pur classique très bien réalisé. Avec des graphismes soignés et très colorés, un scrolling au poil, une maniabilité excellente et un challenge relevé mais pas trop, Astérix s'impose dans la logithèque de toute Master System, rayon plates-formes, aux côtés d'Alex Kidd in Miracle World, de Sonic, de The Lucky Dime Caper (starring Donald Duck) ou encore de Wonderboy III et Wonderboy V. Un an avant la magnifique version arcade de Konami, Sega a su prouver qu'il était capable d'adapter une licence française. Ce qui me fait dire que les Japonais ont réussi là où les Français ont échoué... J'imagine tout à fait les p'tits gars du pays du soleil levant se taper l'intégrale des bédés gauloises, dans un but purement professionnel, bien évidemment... Il y a des métiers, comme ça, qui ont vraiment de bons côtés. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (12 réactions) |