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Wario Land - La Saga
Année : 1992
Système : DS, Game Boy, GameCube, GBA, GBC, Wii
Développeur : Nintendo / Treasure / Good Feel
Éditeur : Nintendo
Genre : Plate-forme / Action
[voir détails]
Par MTF & Simbabbad (16 avril 2012)

Dans la grande famille Nintendo, je demande le héros sans peur et sans reproches : Mario ; je veux le frère du héros, un peu en retrait mais très fort aussi : Luigi ; je veux la princesse qui demande toujours à être sauvée : Peach ; et je veux le gros méchant pas beau qui essaie de l'enlever : Bowser...

...et je veux le méchant qui n'en est pas vraiment un, mais qui l'est car il a un physique disgracieux : Wario.

C'est donc de lui dont on va ainsi parler, de ses origines malsaines à sa consécration scabreuse, cet article ne va parler que de WARIO, WARIO, le roi WARIO !

I'm the number one! I'm the greatest! I'm WARIO, WARIO, WARIO!!!

Les origines

L'idée de donner un rival direct à Mario ne s'est pas imposée immédiatement, faut-il dire. S'il est courant pour les héros de jeu vidéo d'avoir des adversaires directs contre lesquels ils se battront, le rival relève d'une toute autre optique puisqu'il ne s'agit pas, à proprement parler, d'un opposant mais plutôt d'un adversaire comme un autre dans une espèce de compétition dans laquelle lui et le héros ont les mêmes aspirations. Ainsi, moins du côté d'un monstre comme Bowser, peut-être faut-il se tourner davantage vers l'arcade et vers des personnages comme Luigi, dans Mario Bros. ou encore comme Spike dans Wrecking Crew si l'on devait trouver des ancêtres véritables à Wario.
Ces deux personnages ont comme point commun d'être graphiquement très proches de Mario, et de partager avec lui, peu ou prou, la même ambition : celle de marquer le plus de points possibles. L'on ne peut pourtant dire qu'il s'agit de « méchants » à proprement parler, puisque l'objectif du jeu dans un cas ou dans l'autre, ne consiste pas à le détruire. Je pense que c'est bien dans ces lieux-là qu'il nous faut chercher l'origine réelle de Wario.

Luigi et Spike. On remarquera que le graphisme de ce dernier est relativement proche de ce que deviendra Wario.

Mais bien évidemment, c'est dans le fameux Super Mario Land 2: 6 Golden Coins que nous devons commencer ce dossier. Jeu de plateformes sorti sur Game Boy en 1992 (1993 pour l'Europe), il fait bien évidemment suite au premier Super Mario Land, et cela d'une façon rarement vue dans la série des Mario, car ménageant une grande continuité scénaristique avec l'opus précédent.
Si vous vous souvenez bien, dans ce premier épisode sur Game Boy, la princesse Daisy de Sarasaland avait été enlevée par un envahisseur extra-terrestre nommé Tatanga. Mario dut donc cheminer jusqu'à ce lointain pays pour sauver la situation. Lorsqu'il revint cependant dans son fief, le bien-nommé « Mario Land », il s'aperçut qu'un mauvais sort avait été lancé sur le domaine lors de son absence : son île grouille de monstres et surtout, surtout, son beau château a été occupé par un vilain personnage. La porte de celui-ci a été du reste scellée, et seule la réunion de six pièces magiques, éparpillées aux quatre vents, pourra la débloquer. Le nom du criminel ? Wario, bien sûr, qui en profita pour renommer l'ensemble du lieu « Wario Land ».

Super Mario Land 2: 6 Golden Coins fait partie des grands titres de la Game Boy. On ne peut prétendre connaître cette console sans l'avoir fini au moins une fois.

Je décevrai sans doute, mais je ne parlerai pas directement du jeu en question ici, car Wario, hélas ! n'en est pas le héros. Je ne vais donc m'intéresser qu'à lui et à lui seul, et je vais commencer par parler de son nom.
S'il n'aura échappé à personne en effet que Wario n'est qu'une transformation basique du nom Mario, la lettre « M » ayant subi une rotation de 180° pour le faire ressembler à un « W », il faut savoir également que ce nom renvoie également au mot bien japonais « warui » qui signifie « méchant ». Wario se comprend donc également comme « mauvais Mario », en une espèce de mot-valise. D'un côté comme de l'autre, Wario apparaît, plus que jamais, comme le « double négatif » de Mario, un être aussi vil que Mario sera gentil, aussi bavard qu'il sera muet. Cela pourrait même s'apercevoir dans le choix des couleurs utilisées pour sa panoplie, le jaune étant à l'opposé du bleu sur le cercle chromatique et le violet rappellerait un rouge « corrompu », qui aurait perdu de sa fougue et de son éclat, en sus d'être une association de couleurs assez inesthétiques, il faut l'avouer.

Bon, c'est sûr qu'il est dur de se l'imaginer sur Game Boy...

Cet aspect « nemesis » se rencontrera en vérité dès la fin de Super Mario Land 2 où le combat final opposera les « frères ennemis » dans un match décomposé en plusieurs rounds. Mais c'est l'occasion surtout pour les développeurs de faire ressortir toute une ambiguïté symptomatique du personnage, car au fur et à mesure de ce combat final, Wario utilisera des power-ups que l'on croyait alors exclusif à Mario, et notamment la carotte, qui permettait à Mario de voleter, et la fleur de feu, qui permet bien évidemment d'envoyer des balles enflammées. Bref, tout un chacun l'aura compris une fois le combat terminé, ce qui différencie Mario de Wario, ce n'est que l'ambition et l'objectif brigué.
Il est dans tous les cas difficile de préciser la relation précise qui unit Mario et Wario. S'agit-il d'un frère caché, qui aurait été bercé trop près du mur ? Un Mario venu d'une dimension parallèle ? Voire d'un fan de Mario devenu fou ? Nintendo n'a jamais réellement communiqué sur cette affaire, de la même façon que pour Birdo par ailleurs (est-ce un garçon ou une fille ?) si bien que toutes les hypothèses sont valables, il faut croire. Personnellement, même si c'est là une question qui a « exercé ma scolastique » pendant de longues années, je préfère à présent ne plus y penser.

Wario lapin et Wario feu, à côté de leurs contrepoints « mario-esque ». Le mimétisme est presque parfait... Je précise que l'échelle du jeu est respectée.

À présent, ce dossier se concentrera uniquement sur les jeux de plateformes mettant en scène Wario. Il apparaît bien évidemment dans de nombreux autres titres : puzzle-games (Mario & Wario, Wario's Wood...), jeux de sport (Mario Tennis, Mario Golf...), jeux de course (Mario Kart 64) et même jeux de combat (Super Smash Bros. Brawl), sans parler évidemment de la série des Wario Ware qui a largement contribué à le faire connaître de tous.
C'est cependant du point de vue de la plateforme que Wario a gagné ses galons de héros à part entière, et ce notamment sur les consoles portables de Nintendo. Ce sont des jeux que je connais bien, pour les avoir pratiqués pendant très, très longtemps, et que j'aime au-delà de tout. Je parlerai donc largement de la série des Wario Land (1, 2, 3, 4, ainsi que Virtual Boy Wario Land et Wario Land: Shake it!) ainsi que de Wario World sur Game Cube. Ces jeux forment, selon moi, le cœur de la « mythologie Wario ».

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