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Wings
Année : 1990
Système : Amiga ...
Développeur : Cinemaware
Éditeur : Cinemaware
Genre : Simulation / Action / Shooter
Par JPB (05 juillet 2010)

2 Mars 1916
Je suis enfin arrivé à Luxeuil. Je n'aurais pas pu rêver de meilleurs quartiers. Apparemment, cet endroit était une station thermale connue par le Roi Louis XVI. Tout autour de nous, des arbres fruitiers fleurissent sur des pentes herbeuses couvertes de fleurs bleues et jaunes. Dans le lointain, je peux apercevoir les Vosges couronnées de neige, aux flancs couverts par une masse compacte d'immenses sapins.
Il est 5 heures du matin et je suis terrifié. Dans moins d'une heure je vais effectuer ma première patrouille sur le front. Simplement imaginer à quoi elle est censée ressembler, ça m'a tenu éveillé toute la nuit. Maintenant je regrette de ne pas avoir dormi, même un peu.

La boîte de la version Amiga. Merci au site Mobygames !

4 Mars 1916
Je me suis réveillé ce matin avant l'aurore et englouti une tasse tiède de chicorée qui se faisait passer pour du café. Je vole en tant qu'ailier lors d'une patrouille vers Verdun en milieu de matinée, alors je devrai prendre mon petit-déjeuner plus tard. Je ne veux pas décoller avec un estomac plein. Une des premières choses qu'on apprend à l'école de pilotage c'est que les gaz se dilatent à haute altitude. Je ne veux pas rendre la guerre encore plus sale que nécessaire.

Quelques rappels

Cinemaware

Le logo de Cinemaware est incontournable pour toute personne ayant eu un Amiga. Les jeux que proposait cette société, fondée en 1985 par Robert et Phillis Jacob, étaient étonnants par leurs graphismes exceptionnels et la narration de l'histoire proposée. Des exemples devraient vous convaincre de la qualité de leurs œuvres : Defender of the Crown, It Came from the Desert, Rocket Ranger, the Three Stooges, Lords of the Rising Sun...
Hélas, malgré des jeux inoubliables, la société dépose le bilan en 1991.

Le logo Cinemaware, inimitable.

Mais l'aventure ne s'arrête pas là : en 2000, Lars Fuhrken-Batista rachète la société ainsi que tout ce qui est relatif à sa propriété intellectuelle, et fonde Cinemaware, Inc. Immédiatement, des conversions de ses anciens titres sont réalisées pour fonctionner sur PC Windows, Macintosh, et même pour certains d'entre eux sur Game Boy Advance ou Playstation. Si vous voulez en savoir plus, le plus simple est de vous rendre sur leur site officiel : http://www.cinemaware.com/.

La Première Guerre Mondiale

Je ne vais pas ici la raconter ni la résumer, d'abord parce que je ne le pourrais pas, et ensuite parce que le site, en dehors du devoir de mémoire, n'a pas vocation à se substituer aux livres d'histoire. Des infos innombrables sont disponibles sur le sujet, déjà tout simplement dans votre dictionnaire, ou même sur Wikipedia.

Si vous voulez voir par vous-mêmes ce qui reste de la Guerre des Tranchées, visitez l'Ossuaire de Douaumont près de Verdun, ainsi que tous les monuments autour ; et n'oubliez pas le Mémorial de Verdun. Bien sûr, toute la Première Guerre Mondiale ne s'est pas passée à Verdun, mais c'est là qu'ont eu lieu les combats parmi les plus meurtriers (et quelque part les plus inutiles). La région est pleine de tristes souvenirs, le sol porte encore les traces des obus.

L'Ossuaire vu du ciel, photo prise il y a bien des années.

Wings : le jeu

Le contexte

Pour resituer les choses par rapport au jeu, voici une carte de France en 1916, la plus propre que j'aie pu trouver (je l'ai quand même un peu retravaillée). Rappelez-vous : à cette époque, la France n'intègre ni l'Alsace ni la totalité de la Lorraine... La frontière nord-est est bien différente de celle actuelle !

Pour certains d'entre vous (en tout cas pour moi qui habite Nancy), les noms qui seront évoqués tout au long de Wings sont particulièrement concrets : Luxeuil, Nancy, Metz, Lunéville, Nomeny, Sarrebourg... Ensuite on monte un peu vers le Nord avec Amiens.

À l'époque où j'ai découvert ce jeu, en 1991, j'étais tout le temps fourré chez un copain qui avait un Amiga lui aussi ; il habitait justement Nomeny... Je lui ai montré Wings, on l'a fini chacun de notre côté.

En quoi consiste exactement Wings ? C'est une série de missions entrecoupées d'une histoire, celle d'un jeune pilote tout fraîchement sorti de l'École de Pilotage, qui se retrouve - du moins au début - à Luxeuil. Appelé à tenir le Journal de l'escadron (le 56ème), il va noter tout ce qui se passe autour de lui.

Nouvelle affectation, nouvelle tâche : tenir le journal de vol de l'escadron.

La première date, vous l'avez lue plus haut : c'est le 2 mars 1916. Les petites notes journalières font très "authentiques", déjà par le style employé (ça fait vraiment "journal de bord") et le fait que le pilote nous confie ses craintes, ses espoirs, sans se contenter de dire ce qu'il a fait la veille ou va faire le lendemain. Les créateurs du jeu ont bien réussi cette implication : c'est l'histoire du pilote et ce qu'il va vivre tout au long de la guerre qui tient le joueur en haleine. Alors évidemment, sans aller jusqu'à s'identifier à lui, on va au moins se donner du mal pour qu'il réussisse ses missions - en tout cas pour qu'il ne se fasse pas descendre bêtement lors d'un combat aérien.

Le journal de l'escadron raconte les évènements marquants. Il est parfois émaillé d'articles ou de photos.

Un autre aspect qui renforce l'immersion du joueur, c'est le fait que les petites notes du héros sont parsemées d'éléments provenant directement de l'Histoire. Bien sûr, ce n'est pas systématique ; en tout cas, les évènements qui ont marqué la Guerre sont retranscrits dans le journal de l'escadron. Par exemple, la mort d'Immelman le 18 juin 1916, le départ de Luxeuil pour aller à Amiens (Bataille de la Somme)...

Dernier élément qui donne envie de s'accrocher : le palmarès et l'évolution du joueur proprement dit. En effet, au début du jeu, vous devez répartir 40 points parmi quatre compétences : pilotage, tir, réparation et endurance. Ces éléments vont évoluer au fur et à mesure du jeu, mais on ne pourra pas les consulter par la suite. C'est surtout dès le départ qu'il est important de définir l'orientation de votre avatar : sait-il bien voler mais sans être très résistant ? Est-il capable de toucher un ennemi de loin ? Est-il doué pour réparer les mitrailleuses si elles s'enrayent ?

Au début : le choix des compétences.
Au cours du jeu : l'évolution du pilote.

De plus, vous commencez en tant que Premier Lieutenant, et vous prendrez rapidement du galon (en plus des récompenses comme la Military Cross. Et pour finir, un classement mensuel donnera le top 10 des pilotes, avec leur tableau de chasse. On y trouvera des noms fantaisistes, mais aussi certains noms réels (Immelman, Boelcke...)

Une remise de médaille.
Le Top Ten.

Encore une fois, je trouve que tous ces éléments composent une réelle alchimie qui pousse le joueur à continuer à jouer sur la durée, et pas seulement sur une ou deux missions.

Les missions

Jusqu'ici je vous ai parlé du jeu en général. Accrochez-vous : il y a 230 missions ! Chacune d'elles est précédée d'un petit texte dans le journal de l'escadron, qui explique la raison de la mission : parfois, elles servent de support à une action historique. Mais en fait, il n'existe que trois types de missions, qui sont répétés tout au long du jeu. Bien sûr, on constate quelques changements visuels, et leur difficulté va en augmentant ; mais fondamentalement on en revient toujours aux mêmes éléments.

Le mitraillage

On vous envoie parfois mitrailler des objectifs variés : l'infanterie, un convoi de camions de carburant, un train, des dépôts de munitions... Au début de chaque mission, on vous donne l'objectif principal à atteindre, et le ou les objectifs secondaires. Dans tous les cas, il est interdit de tirer sur les camions ou tentes de la Croix Rouge !

Le convoi à détruire.
Éliminer l'infanterie dans les tranchées ennemies.

Cette partie du jeu est un shoot'em up en vue isométrique, qui rappelle le vénérable Zaxxon. On dirige l'avion qui peut se placer dans la partie droite de l'écran, et il tire des salves devant lui. Le décor défile régulièrement vers le bas à droite, ainsi on a l'impression que l'avion suit la route (ou le train, ou tout ce qui s'offre à lui).

La difficulté de cette épreuve, c'est que l'avion a besoin de plusieurs coups au but pour faire exploser un objet (même les fantassins). Ainsi, comme on ne peut pas modifier la vitesse du scrolling, il faut au contraire faire ralentir l'avion en le faisant "reculer" vers le coin de l'écran. Mais du coup, on a moins de marge de manœuvre pour les objectifs suivants : il faut se précipiter à leur rencontre, et tirer continuellement dessus en reculant pour garder la même cible. Ensuite on recommence jusqu'à la fin du parcours.

Mon avion a pris des coups, mais il vole encore vaillamment.

L'avion, par ailleurs, n'est pas indestructible. Les fantassins, les canons sur le côté de la route ou sur les convois, et surtout les énormes canons anti-aériens (surnommés "Archie") font tout ce qu'ils peuvent pour vous abattre. Il est donc conseillé de ne pas rester sur une même trajectoire, ce qui est contraire à la manœuvre nécessaire à la réussite de la mission. Alors, il faut choisir ce qui est mieux à chaque instant : cribler de balles un camion, ou tenter d'esquiver un obus anti-aérien ? Se concentrer sur les éléments d'un convoi, ou alterner et détruire les perturbateurs autour d'eux ?

Je regrette qu'il soit si difficile d'éliminer l'infanterie... Non seulement ils se cachent, mais quand on les voit, il est des fois difficile d'arriver à les toucher avant qu'ils soient hors de portée des canons.

Le bombardement

Ce genre de missions ne commence qu'à partir de juin 1916, car jusque là les obus sont rationnés, il en manque, et donc toutes les missions se font au mitraillage ! Le héros est heureux le jour où on leur fournit enfin des obus...

Ici, c'est encore une fois une version simplifiée d'un shoot'em up. On se retrouve avec une vue du dessus, l'avion au premier plan et le décor qui défile vers le bas en-dessous (on volera parfois au milieu de petits nuages, l'effet est très réussi). Au début de la mission, une photo montre le ou les objectifs à détruire à tout prix : hangars, ponts, train ; il peut également y avoir des objectifs secondaires. Là encore, défense de bombarder des écoles ou des équipements de la Croix Rouge.

La photo de reconnaissance.
L'objectif en vrai !

En face de vous (en-dessous pour être exact), l'ennemi dispose de canons anti-aériens, disposés un peu partout. Il arrive que vous ayez en plus à affronter des avions ennemis. Pour vous défendre, vos armes sont le canon, qui élimine ce qui se trouve devant vous, et pour les objectifs au sol, vous emportez une cargaison de bombes visibles sous vos ailes. Attention : d'une mission à l'autre, vous n'en transportez pas autant, ne vous amusez pas sur les objectifs secondaires si vous n'avez pas assez de bombes pour être sûr de détruire votre cible !

Le pont à détruire est entouré d'une ribambelle de canons anti-aériens.

Il est difficile de viser correctement : d'une part les bombes situées à l'extrémité des ailes ne tombent pas pile sous votre avion, et d'autre part il faut tenir compte de l'inertie lors de la chute pour les larguer au bon moment. Il vous faudra quelques essais avant de pouvoir pleinement apprécier le bombardement aérien.

Et surtout, évitez à tout prix les obus : deux coups bien placés peuvent vous envoyer au tapis.

Les patrouilles

Elles constituent le gros morceau du jeu. Je dirais à vue de nez qu'il y en a environ 150, ce qui laisserait 50 missions de mitraillage et 30 de bombardement. Je vous avoue que je n'ai pas re-fini le jeu cette fois-ci, mais je ne dois pas me tromper de beaucoup.

Contrairement aux autres types de missions, dans les patrouilles on peut mourir. Lors d'un bombardement ou d'un mitraillage raté, même si on est abattu, on peut rentrer à la base pour se faire enguirlander ; mais au moins on est en vie. Dans une mission de patrouille, on peut rater une mission ou être abattu et arriver à se poser - et donc dans les deux cas rentrer se prendre un savon ; mais on peut aussi être abattu et mourir - soit en se crashant, soit en étant tué sur le coup. Attention donc à être très vigilant pour ne pas perdre votre pilote !

Vol en formation au début d'une mission.
Hé oui, des fois on vole dans le noir !

Quelles sont les missions qu'on vous donne dans ces cas ? Des patrouilles au-dessus de lignes ennemies ou des vols de protection autour de votre base ; dans les deux cas, on se retrouve en plein dogfight (combat aérien) soit à lutter contre des avions ennemis, soit à détruire des ballons d'observation protégés par des avions ennemis.

Comme on pilote des coucous de la Première Guerre Mondiale, pas d'instruments, on vole "avec ses fesses". Si vous commencez à voir des buissons au sol, c'est que vous volez trop bas ; si vous montez trop vite, vous allez caler et vous risquez de vous crasher. Les performances de votre avion sont toutes relatives, ce qui vous sauve c'est que l'ennemi n'a guère mieux à proposer à ses pilotes... Et pour savoir où se trouve la menace la plus proche, c'est facile : votre avatar tourne la tête pour la regarder.

Je vais t'avoir, je vais t'avoir !

Comment dirige-t'on l'appareil ? Facilement. Pas de décollage, pas d'atterrissage, on ne sait pas où est le Nord, mais dans Wings ça n'a pas d'importance puisqu'on vous place sur le terrain à l'endroit où les affrontements commencent et se terminent. Pas de manette de gaz, on se contente de gérer le roulis au joystick, sachant que le déplacement latéral est géré automatiquement par l'inclinaison de l'appareil avec l'horizon. Plus on veut tourner vite, plus on donne de roulis à l'avion. On peut se permettre des figures acrobatiques, telles que le tonneau ou le looping, mais ça ne sert pas à grand chose et c'est plutôt dangereux.

Le but des combats est simplissime : détruire tous les avions et/ou ballons ennemis.
Dans le cas des ballons, ils sont faciles à viser et à détruire puisqu'ils sont immobiles ; mais ils sont toujours couverts par une batterie anti-aérienne, qu'il vaut mieux détruire au plus vite (leurs tirs, s'ils vous touchent, font très mal). Parfois, les ballons sont escortés par des avions.

Mes mitrailleuses s'enrayent : je suis mal et je ne me prive pas de le dire !
"Je suis une cible facile ici !"

Et on en revient aux affrontements. Vos adversaires sont toujours rouges, votre avion et celui de vos équipiers sont jaunes. Vous tirez avec vos mitrailleuses sur les ennemis, qu'il faut garder en joue suffisamment longtemps : un simple tir ne fait pas grand chose. Au bout d'un bon moment et de quelques centaines de balles tirées, votre adversaire explose, son avion crache une fumée continue et il pique vers le sol. Un de moins. Mais ne relâchez pas votre attention et regardez régulièrement autour de vous : combien de fois ai-je exulté en pensant avoir fini la mission, pour me faire descendre par une dernière petite rafale ennemie...

Au cours du temps qui passe, vous affronterez des appareils différents : monoplans (Fokker E.III), biplans (Fokker D.VI), puis triplans (Fokker Dr.I comme celui du Baron Rouge). Vos appareils également se moderniseront, et seront plus performants pour rester dans la course à l'armement et à la maniabilité. Les missions restent ainsi relativement identiques, c'est leur contexte qui change un peu la donne. Ah si : parfois, vous volerez à l'aube ou au crépuscule, je vous souhaite bonne chance pour arriver à distinguer un avion ennemi d'un ami quand il fait nuit !

J'ai percuté l'avion ennemi : je suis mort sur le coup (lui aussi d'ailleurs).
Mon appareil plonge en piqué vers le sol.

La seule chose que je ne supporte pas dans cette partie du jeu, ce sont les mitrailleuses qui trouvent le moyen de s'enrayer au beau milieu d'un combat. Et là, il faut attendre qu'elles se débloquent (ce délai est géré par la compétence de mécano de votre héros), parfois le temps paraît interminable... Parce que pendant ce temps vous ne pouvez absolument rien faire à part éviter de vous faire toucher. Les mitrailleuses s'enrayent de temps en temps, pas à chaque mission heureusement... mais chaque fois c'est LA fois de trop !

La réalisation

Il faut déjà distinguer les écrans fixes du reste. Les remises de décorations, les petites images montrant Farrah qui vous parle, ou le décollage de votre avion avant une mission, tous ces écrans sont très fins, remarquablement travaillés, avec un choix des couleurs parfaitement maîtrisé. Superbe travail, mais vu les réalisations Cinemaware on peut considérer que c'est une habitude chez eux.
Les écrans qui s'intercalent juste avant et juste après une mission (ou qui s'affichent quand vos mitrailleuses s'enrayent) sont très dépouillés, mais calqués sur ceux des films de l'époque du cinéma muet, et donc on les reconnaît au premier coup d'œil, c'est marrant ! Justement, il semblerait que visuellement, Wings s'inspire d'un vieux film muet de 1927, appelé... Wings, réalisé par William A. Wellman. Un petit lien est dispo sur Wikipedia.
Les musiques qui sont jouées lors de ces écrans ont un style parfaitement dans l'air de ces films muets, elles renforcent admirablement cette ambiance 1920 qui transpire tout au long du jeu. Les sons des instruments sont parfaitement reconnaissables, là aussi c'est du beau travail.

17 décembre 1903 : premier vol d'un aéronef motorisé, construit par les Frères Wright.
Cette petite animation sert d'intro au jeu.

Les missions de mitraillage et de bombardement proposent de jolis sprites colorés. Pas de souci pour reconnaître les cibles, leur dessin est très pointu, ça fait d'ailleurs un peu cartoon. L'animation est fluide, on connaît les capacités de l'Amiga à ce sujet. Le maniement de l'avion est réactif, quant aux bruitages ils sont tout à fait corrects : en dehors du vrombissement du moteur de votre avion, vous entendrez les explosions des véhicules ou les cris des fantassins touchés, par contre plus de musique (c'est voulu et tout aussi bien).

Enfin, les missions de pilotage sont à contre-courant du reste du jeu. En dehors du dessin de votre avion et de la tête du pilote, on se retrouve dans un affichage très succinct, de la 3D pleine assez dépouillée. N'oubliez pas qu'on parle d'Amiga en 1990, alors le sol est vert, le ciel est bleu, pas de dégradé à l'horizon, et l'animation est en dents de scie en fonction du nombre d'éléments à l'écran. On est ici dans le cadre d'un jeu d'action avec seulement quelques éléments de simulation : les commandes sont réduites au minimum, comme j'en ai déjà parlé plus haut. Les bruitages sont là aussi très réussis : le vrombissement du moteur ou son crachotement quand il cale, le bruit des balles qui sifflent à vos oreilles, l'horrible "clic-clic" des mitrailleuses enrayées... Je regrette juste que les explosions n'aient pas plus d'ampleur, elles font un peu "pâlichonnes".

La suite de l'introduction : l'évolution des avions au service de la guerre...

Wings est une grande production comme Cinemaware savait si bien les faire. L'histoire du héros, l'ambiance visuelle et sonore du jeu donne envie d'aller toujours plus loin, même si la lassitude de reproduire toujours le même type de missions devient fatalement présente au bout d'un moment ; dans ce cas, on passe un peu à autre chose et quelques jours plus tard, on retrouve avec plaisir ce jeu pour continuer à découvrir ce qui se passe ensuite.

De nos jours, il est fort probable que personne ne tiendra les 230 missions et ne verra la fin de Wings... Quoique, ce n'est peut-être pas impossible : ceux qui accrocheront à l'histoire pourront peut-être avoir assez de patience (merci les émulateurs et leur sauvegarde instantanée !) pour y arriver...

Wings fut testé :
- dans le Tilt n°82 d'octobre 1990 (Hits, 17/20) ;
- dans le Gen4 n°26 d'octobre 1990 (Gen d'Or, 93%) ;
- dans le Joystick n°9 d'octobre 1990 (90%).

JPB
(05 juillet 2010)
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