Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Phil (08 octobre 2007) Sid Meier est aujourd'hui un des plus grands noms du jeu vidéo, et ceux qui ont joué à Pirates! lorsqu'il est sorti en 1987 savaient déjà il en serait un jour ainsi. Bien avant des jeux de gestion comme Sim City ou de construction de carrière, Sid Meier avait compris les ingrédients nécessaires à un jeu qui saurait intéresser un nouveau public aux ordinateurs personnels. En effet, Pirates! ne ressemble à aucun autre jeu de l'époque et même aujourd'hui il est difficile de le comparer à d'autres, si ce n'est sa séquelle, (qui est en fait une version originale remise au goût du jour) : Pirates! Gold. Ici, la liberté est totale, vous pouvez jouer à ce jeu selon votre caractère. Il n'y a pas de but précis; seulement des sous-quêtes que vous n'êtes pas obligé d'accomplir d'ailleurs et le seul objectif du jeu consiste à jouer la période constituant votre vie active pour accumuler des richesses et des titres qui vous permettront de partir à la retraite dans de bonnes conditions (eh oui les fonds de pensions et de retraite complémentaire n'existaient pas à l'époque). Donc, après quelques choix initiaux concernant la période de jeu (entre 1560 et 1680), votre nom, vos habiletés etc., vous voilà aux commandes d'une petite embarcation gagnée grâce à la mutinerie que vous venez de diriger en pleine mer des Caraïbes, avec un petit stock de nourriture et une poignée d'hommes qui vous ont supporté dans votre rébellion. À partir de là, vous êtes libres de « mener votre barque » comme bon vous semble, personne ne viendra vous ramener dans une ligne de jeu qui volontairement n'existe pas. Libre à vous donc de devenir le pire des pirates, pillant tout ce qui bouge, attaquant des villes aux garnisons quelquefois importantes, vous gavant d'or et de rhum et prenant de gros risques lorsque vous tombez sur des corsaires recommandés par les autorités des pays représentés dans cette région ; ou alors libre à vous de devenir justement un de ces corsaires dont la renommée sur les mers augmente au fur et à mesure que vous êtes récompensés par les ambassadeurs des pays mandataires (récompenses qui peuvent aller du lopin de terre à la main de la fille de l'ambassadeur... eh oui, dans Pirates! vous pouvez même vous marier !) ou encore de partir à la recherche de trésors bien dissimulés dont les bouts de cartes se vendent cher pour le peu d'informations qu'elles comportent, ou encore sauver les membres de votre famille éparpillés aux quatre coins des caraïbes et retenus en esclavage ; bref, tout est pensé, tout est possible et surtout, la vie est dure. Pour certains côtés, ce jeu se rapproche d'Elite et le contexte différent ne gâche en rien la qualité des émotions que l'on ressent en jouant à un tel jeu. L'aspect historique n'est pas non plus mis de côté ; ainsi, vous verrez certaines villes changer de nationalité au fil des guerres qui opposent l'Espagne, l'Angleterre, la France et les Pays-Bas pour les richesses locales. À vous de tirer parti aux mieux de ces événements car attaquer un navire étranger en temps de paix est un acte de piraterie qui vous vaudra l'hostilité de tous, même de vos compatriotes, alors que le même coup de canon en temps de guerre est un acte de noblesse dont il ne faudra pas vous priver. Il existe plusieurs phases de jeu, et toutes sont d'une jouabilité unique ; ainsi vous pourrez arpenter les mers à bord de votre plus beau navire capturé pour vous déplacer sur la carte (indispensable), attaquer des navires en pleine mer et donc manœuvrer comme Nelson face à la flotte de Napoléon pour vous placer au mieux sous le vent et réussir un abordage qui débouchera sur une scène de combat à l'épée entre vous et le leader adverse, vous pourrez aussi visiter les villes à la recherche d'informations sur les autres villes, ou pour vendre vos marchandises et bateaux capturés, ou pour recruter de nouveaux matelots qui seront d'autant plus enclin à vous suivre que vous êtes riche et célèbre, ou encore aller à la banque et diviser le butin avec les compagnons d'armes qui vous restent. S'ensuivra alors une pause de quelques mois au terme de laquelle vous pourrez choisir de reprendre la mer, ou si vous êtes trop âgé pour l'aventure, de prendre votre retraite et enfin, vous pourrez voir votre score sous forme de « Rang » : bref le bilan de votre vie. Bien que n'étant pas le premier jeu de Sid Meier, celui-ci est pour moi (Phyl) le meilleur ; et de loin. Même si je ne nie pas le succès colossal d'un jeu comme Civilization et qui le mérite amplement ou encore le plaisir de jouer aux trains dans Railroad Tycoon, je dois bien dire que même aujourd'hui je joue encore régulièrement à Pirates! et que je ne m'en lasse pas. Ce jeu à donc été logiquement adapté sur nombre de plates-formes telles que C64, l'Amiga, l'Atari ST, l'Amstrad CPC, l'Apple SE/30 (en N&B), la console Nintendo (NES), le PC (avec des graphismes vilains en CGA). Plus tard, le titre sera remis au goût du jour, notamment sur PC et Sega Genesis avec Pirates! Gold : deux superbes versions. 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