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Samuraï Shodown II
Année : 1994
Système : Neo Geo, Windows, Playstation
Développeur : SNK
Éditeur : SNK
Genre : Jeu de Combat (VS fighting)

Quinze mois après le premier opus, SNK sort une suite qui s'inscrit chez les fans de la NeoGeo dans le top 5 de sa logithèque : Samurai Shodown II.

Samurai Shodown II (Shin Samurai Spirits - Haohmaru Jigokuhen)
Année : 28 Octobre 1994
Systèmes : NeoGeo / PSX / PC

SNK a inventé l'Engrish : une variante intéressante de l'Anglais...
Allez, on appuie sur Start !

Alors que la menace d'Amakusa a été enrayée, le démon Ambrosia s'empare d'une jeune prêtresse Shinto, qui va tenter d'ouvrir les portes de l'enfer. Nos vaillants héros partent ainsi à l'assaut de l'infâme, avec quelques petits nouveaux, et une série d'améliorations très intéressantes.

Un écran de sélection plus fourni et plus joli !
Sieger, tout en finesse...

Avec quinze personnages, Samurai Shodown II propose un challenge plus long que son prédécesseur, et surtout plus difficile. Le jeu affiche une vélocité accrue, avec une jouabilité au top de sa forme, la configuration des boutons n'ayant pas évolué. La palette des coups a été correctement rallongée : chaque personnage possède désormais en moyenne cinq coups spéciaux, dont certains sont très originaux dans le domaine, fondés sur la feinte, l'inversion des commandes, l'automutilation... Il est également possible de se coucher au sol un court instant, une nouvelle forme d'esquive. Les supers ont fait leur apparition pour chaque participant, qui vont, en plus des dégâts occasionnés, briser l'arme de l'adversaire ; ce dernier peut continuer le combat à mains nues jusqu'à ce que Kuroko (le juge) lui en renvoie une. Enfin, dans la série "manipulations secrètes et mystérieuses", il est possible de transformer son personnage en "poupée-porte-clés" un court instant.

Les coups de Genjuro sont très graphiques.
Wan-fu goûte à la super de Cham Cham.

Quelle évolution graphique depuis le premier Samurai Shodown ! Ce deuxième volet affiche sans vergogne des écrans colorés au maximum, avec des fonds d'écran et des stages magnifiques, des portraits de personnage exceptionnels, le tout dans un style d'estampes japonaises de grande beauté. Les musiques sont elles aussi encore meilleures, c'est dire leur niveau de qualité. Je crois même affirmer sans me tromper qu'il s'agit des plus belles de la série. Les bruitages et voix sont fidèles à la NeoGeo, on ne peut rêver mieux. Cet épisode a reçu le succès qu'il méritait, tant ses innovations, ses idées et sa réalisation exemplaire ont ébloui le public amateur du genre. Samurai Shodown II a aujourd'hui une place de choix sur les étagères des fortunés possesseurs de NeoGeo, et il ne l'a pas volée.

L'attaque de l'haleine chargée de Nicotine.Insoutenable.
Kuroko en action. Planquez-vous.

Comme pour le premier épisode, quelques-uns des nouveaux personnages de Samurai Shodown II sont tirés de diverses références culturelles, expliquées ci-après.

Le cochon, en face, c'est bien Ukyo...
Nakoruru is on fire...
Une petite photo de famille : toutes les versions Tiny de Samurai Shodown II. Notez les cordons pour les accrocher au rétroviseur...

Kibagami Genjuro

Alors que le premier volet avait consacré une rivalité entre Haohmaru et Tachibana Ukyo, SNK a préféré laisser ce dernier avec ses soucis personnels de santé, et a créé Kibagami Genjuro, un personnage hautement charismatique au passif sulfureux... Amateur de femmes, responsable du meurtre de sa mère, Genjuro est un ronin sans foi ni loi qui n'a pour but que de défaire Haohmaru. Tous ses mouvements, et même la grenouille (Kaeru) qui le suit, sont tirés du jeu de cartes japonais ‘hanafuda'.

Une partie d'Hanafuda.

Kafuin Nicotine

Ce sympathique vieillard au nom singulier (prononcez Caféine) qui fume des substances douteuses et qui balance des talismans (appelés ‘o-fuda') à tout-va, a quelques points communs avec Dakuan, de l'animé ‘Ninja Scroll'. Une partie de l'équipe graphique a également travaillé sur cette œuvre.
Nicotine est le maître de Haohmaru et de Genjuro. Il avait congédié ce dernier, à l'âme trop noire. Avec l'aide de Kuroko, Nicotine avait déjà trente ans plus tôt tenté de défaire Mizuki, sans succès.

Dakuan, de Ninja Scroll.

Neinhalt Sieger

Traduisez son nom par 'la victoire non-stop', ce représentant germanique flanqué d'une arme surprenante ne présente pas de lien historique quelconque. En effet, s'il pourrait être un chevalier Teuton, le symbole du Lion ne correspond pas, et l'ordre des chevaliers n'avait prêté aucune allégeance à l'Empereur prusse. Il n'en reste pas moins un personnage original.

Un maître d'armes accompagné d'un chevalier de l'Ordre Teuton.

Cham Cham

Là aussi, Cham Cham est une pure invention, son singe Paku-Paku n'étant rien d'autre que son grand frère Tam-Tam, puni pour s'être fait voler la pierre Tangil qui protégeait le village.
La queue et les oreilles de Cham Cham ne sont que des accessoires. Elle ressemble un peu à Felicia, de la série Vampire (Capcom).

Felicia, dans le jeu Vampire Savior.

Kuroko

Le juge-arbitre de Samurai Shodown participe activement à l'intrigue, jusqu'à même se mêler aux combattants ! Kuroko est un kurogo, un assistant de Kabuki qui ne se bat pas en temps normal, mais qui prend en charge les tâches de la bonne exécution d'une représentation : il change les accessoires de scène, apporte de l'eau aux acteurs, ou les aide à changer de costume. Il est vêtu de noir et est masqué afin d'être le moins visible possible sur scène (dont le fond est du même ton uni, les camouflant), puisqu'il ne fait pas partie de la pièce.
Kuoroko, dans Samurai Shodown II, est un personnage puissant, puisqu'il possède une palette de coups particulièrement fournie, tirée de la logithèque des jeux de baston SNK (le Haoh-shokoken de Ryo Sakazaki, les coups de pied rapides de Tung Fu Rue...).

Peinture de Utagawa Yoshitaki (1841-1899) : yaegakihime Kitsunebi (1860). Deux kurogo portent l'actrice.

Rashoujin Mizuki

Mizuki, une enfant qui à la suite d'un pacte avec le démon Ambrosia, s'est transformée en démon, a pris possession du corps d'une prêtresse shinto. Elle porte donc les habits traditionnels de sa fonction. La bestiole à ses pieds, en revanche, c'est Haon, un cadeau des Enfers. Son arme est un artefact qui sert habituellement à purifier.
Pour la petite info, Muzuki est le premier boss féminin d'un jeu de baston.

Célébration d'un mariage traditionnel Shinto, avec, au troisième plan, deux prêtresses Shinto.
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