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Le Manoir de Mortevielle
Année : 1987
Système : Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, C64, Windows, ZX Spectrum
Développeur : Lankhor
Éditeur : Lankhor
Genre : Aventure
[voir détails]
Par Maze007 (21 septembre 2001)
Écran d'introduction et jaquettes de la boîte.

1987 : un jeune allume son Atari ST et est à jamais marqué par un son : son ordinateur lui parle...

2001 : je me souviens encore de cette première expérience de synthèse vocale : “Février 1951... Profession : détective privé. Le froid figeait Paris et mes affaires lorsque... Une lettre, un appel, des souvenirs d'une enfance encore proche... Que de jeux dans les pièces délabrées du manoir de Mortevielle... Julia, une vielle femme à présent...“

Ainsi commence votre aventure, vous : Jérome Lange, qui vous rendez chez une vieille connaissance... La lettre stipule que Julia a besoin de vous pour résoudre une énigme : la disparition d'une de ses amies. Arrivé sur place, vous apprenez la disparition de Julia, morte des suites d'une embolie pulmonaire...

Les affaires vont mal...
Max, le domestique, vous accueille au Manoir.

Étrange est le premier mot qui vous vient à l'esprit, et vu que vous êtes bloqué au manoir par une tempête de neige, votre instinct de détective vous dicte de profiter de la présence de tous pour élucider une affaire tout autre que celle pour laquelle vous étiez venu (sans éveiller les soupçons du ou des meurtriers). Voila, le décor est planté : un manoir isolé, des suspects, une mort prétendue naturelle et d'autres surprises... En bref, un huis-clos digne d'un roman de Conan Doyle.

Récolte d'indices

Votre chambre.
La cuisine .

Le principe de jeu est simple : vous démarrez dans votre chambre et disposez d'une liberté de mouvements totale dans le manoir et ses alentours proches (chapelle, extérieur...) Vous pouvez interroger les suspects quand vous les rencontrez, fouiller les chambres, placards, tiroirs... Un véritable panel d'actions est à votre disposition par le biais des menus déroulants. La fenêtre de jeu ressemble à s'y méprendre à l'interface d'un logiciel de dessin : une frame principale et des menus déroulants pour les déplacements et actions. Pour les habitués des jeux d'aventure type LucasArt, cette interface va les dérouter au plus haut point (voire les faire pester). C'est d'ailleurs avec Deluxe Paint que le jeu a été réalisé (un exploit à l'époque).

L'objet du délit : Deluxe Paint.
Un des nombreux menu déroulants.

Votre collecte d'indices ne sera pas facilitée par les occupants du manoir, car si vous travaillez au vu et au su de tout le monde, vous vous attirerez des ennuis (sous la forme d'une lame glacée entre les omoplates). De surcroît, si vous questionnez trop les occupants, vous vous heurterez à un subtil “vous êtes trop curieux”, toujours en synthèse vocale comme toutes les voix du jeu.

En un mot comme en cent, votre enquête ne sera pas facile, et ce ne sont pas les sauvegardes cruellement absentes qui vous sauveront la mise une fois de plus. Le Manoir de Mortevielle est une aventure difficile car l'esprit des créateurs y est des plus tordus. J'avoue, après avoir gardé des souvenirs forts de ce jeu, être un peu déçu, car je n'y ai pas retrouvé la magie d'origine. C'est peut être l'influence des jeux actuels, dommage, mais hormis ceci il vous faut essayer ce jeu - ne serait-ce que pour une des premières expériences de synthèse vocale, et un gameplay très novateur.

La salle à manger.
Le bureau.

Si comme moi vous êtes un fan de Lankhor devant l'éternel (ha ! que de temps passé sur Vroom et consorts à l'époque), cette adresse devrait vous ravir : http://Lankhor.net.

Sinon, il faut savoir que le Manoir de Mortevielle a été adapté sur Apple IIgs, mais pas par Lankhor (qui n'a jamais travaillé sur Apple).

Maze007
(21 septembre 2001)