Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Avant HumanL'histoire de l'éditeur japonais Human Entertainment est aussi passionnante et complexe que relativement peu connue. On aurait tort de la résumer uniquement à la série Fire Pro Wrestling et à quelques autres jeux de sport uniquement. C'est alors que les dirigeants de Sonata décident de changer d'orientation. Ils découvrent la PC Engine de NEC et Hudson et la société évolue alors de simple studio de développement en un véritable éditeur dans le but de soutenir principalement cette nouvelle machine. Sonata change alors de nom et devient Human Entertainment. L'âge d'or de HumanLe premier jeu développé et édité par Human est bien entendu Fire Pro Wrestling Combination Tag. Sorti en 1989 sur la PC Engine, il obtient un grand succès au Japon (et pas ailleurs !), permettant à la société de s'agrandir et de se lancer dans de nombreux nouveaux projets, toujours dédiés en priorité à la console de NEC, même si certains softs dédiés aux consoles Nintendo (Famicom, Gameboy, puis Super Famicom) seront également rapidement produits (et parfois distribués par d'autres sociétés comme par exemple Hal Laboratory). Parmi les grands succès de Human du début des années 90, on trouve les épisodes suivants de Fire Pro Wrestling, bien sûr, mais aussi d'autres jeux, surtout des jeux de sport, qui vont marquer leur génération. Aucun joueur japonais de cette époque ne peut passer à coté du jeu de foot Formation Soccer (adapté en tant que Super Formation Soccer/Super Soccer sur Super Nintendo), du jeu de tennis Final Match Tennis ou de la série de simulations de Formule 1 Human Grand Prix (ces derniers sont dédiés à la Super Famicom et sortent chez nous sous le nom de F1 Pole Position). Suite à ces nouveaux succès, Human se diversifie au milieu des années 90 et s'éssaie à d'autres genres, tout en concentrant ses efforts sur les consoles Nintendo désormais. On leur doit ainsi un sympathique jeu d'action mettant en scène des pompiers sur Super Famicom : Firemen. Ou encore Taekwondo, une simulation poussée du sport de combat du même nom, mais aussi la très bonne série de jeux d'aventure horrifiques Clock Tower qui débute sur la 16-bits de Nintendo avant de poursuivre sa route sur la Playstation de Sony. Et puis un peu plus tard, il y a aussi la série des Conbini dont de nombreux épisodes sortent sur toutes les machines japonaises de la Saturn à la PS2 en passant par le PC et les téléphones portables, et qui consiste à construire/gérer un petit magasin de quartier. Dans le même temps, Human crée deux studios de développement dédiés à la programmation de jeux pour deux éditeurs externes, à savoir BEC pour Bandai et Hunex pour NEC. Le premier a produit (et produit encore) une liste longue comme le bras de jeux adaptés des licences de Bandai (jeux Gundam, DBZ, Ultraman...), tandis que le second a développé pas mal de jeux « d'otakus » sur des consoles CD, principalement la PC-FX de NEC. Sur cette machine, on leur doit d'ailleurs un jeu de catch féminin disposant de la licence AJW : Queen of Queens. Autre initiative intéressante : l'établissement d'une école de programmation de jeux vidéo, l'une des premières de son genre au Japon. Et si vous vous demandez quel était le niveau des diplômés de cette institution, sachez que le jeu Firemen déjà cité, ainsi que Septentrion (SOS en occident), un très original jeu d'action/aventure se déroulant pendant le naufrage d'un navire et édité chez Vic Tokai, sont tous deux des projets de fin d'année de l'école en question ! La chute de HumanEt puis... toutes les bonnes choses ont une fin. En effet, à la fin des années 90, les affaires de Human ne vont plus très bien. On ne connait pas exactement toutes les raisons qui ont mené au dépot de bilan à la fin de l'année 1999, mais certains signes ne trompent pas. Human n'a clairement pas réussi à négocier le virage technologique des consoles 32-bits et de la 3D. Sur Playstation, Saturn ou Nintendo 64, les jeux Human en 3D sont laids, il faut le reconnaitre. Pire, le gameplay si précis et minutieux qui faisait la gloire de certains titres 2D, ne se transpose pas avec succès quand on remplace les pixels par des polygones. Ainsi Fire Pro Wrestling Ironslam 96, Hyper Formation Soccer, Hyper Final Match Tennis et Human Grand Prix New Generation/F1 Pole Position 64, tous des suites en 3D de grands succès de Human de l'ère 16-bits, tous ces titres déçoivent les fans et sont très mal accueillis par la presse. Il y a bien quelques succès comme le tactical-RPG Epica Stella (Vanguard Bandits aux USA) et le techniquement superbe jeu de catch Oja no Tamashi, tous deux sur Playstation mais ils arrivent bien trop tard. En plus de cela, Human a investi dans le marché de l'arcade sans succès avec des versions plus orientées « action » de ses simulations sportives phares. La licence Fire Pro accouche de Blazing Tornado tandis que Human Grand Prix se mue en Front Row et Formation Soccer en Grand Striker. Pourtant loin d'être mauvais (Grand Striker 2 est même très réussi), aucun de ces jeux ne parvient à s'imposer dans les salles japonaises. Et puis Human perd aussi des points sur son terrain de prédilection : le puroresu (catch japonais) ! Et ce pour trois raisons... Après HumanHuman cesse donc d'exister en tant qu'éditeur et développeur de jeux en 1999. Les derniers jeux en fin de production à ce moment-là sont édités par d'autres sociétés comme par exemple Fire Pro Wrestling sur Wonderswan qui sort chez Naxat. Et parmi les nombreux studios de développement créés par des anciens de Human, citons principalement Nude Maker (Steel Bataillon en collaboration avec Capcom, Infinite Space en collaboration avec Platinium Games) et surtout Grasshopper Manufacture (Killer7, No More Heroes...). Il est d'ailleurs amusant de voir que le charismatique fondateur de Grasshopper, Goichi Suda, glisse souvent des références au puroresu dans ses productions, comme quoi il n'a pas oublié sa passion première, ni les années passées chez Human à travailler sur la série Fire Pro Wrestling ! Ceci est la dernière page de la première partie du dossier Fire Pro Wrestling de Grospixels. Le dossier sera complété par une seconde partie, avec au menu : Sources, remerciements, liens supplémentaires : - Quasiment toutes les photos proviennent de scans issus de ma collection personnelle de magazines et de livres dédiés au puroresu.
- Les sources suivantes ont été consultées afin de rassembler/vérifier des informations en rapport avec le puroresu : wikipedia, puroresufan.com, puroresu.com, les colonnes « Puroresu Pulse » de David Ditch, et les magazines japonais Puroresu Weekly et Gongs. - Les sources suivantes ont été consultées afin de rassembler/vérifier des informations en rapport avec la série Fire Pro : wikipedia, gamefaqs. - Les sources suivantes ont été consultées afin de rassembler/vérifier des informations en rapport avec Human Entertainment : wikipedia, moby games, et le numéro 5 de Pix'n love.
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