Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par JPB (28 novembre 2003)
Cette page a pour but de vous présenter le premier jeu à utiliser le Freescape : Driller. Ce jeu, je l'avais acheté sur Atari ST en 1988 (après avoir échangé avec Super Hang-On qui, bizarrement, ne fonctionnait pas sur ma machine ; mais je dois avouer que mon ST était un peu spécial). Je me rappelle également que c'était l'époque où j'ai déménagé de Marseille à Nancy, et que j'avais emporté mon ST à l'hôtel pour jouer le soir à Driller, parce que je voulais absolument trouver le fin mot de l'histoire.. Quelques infos préliminaires...
Incentive Software créa plusieurs jeux avant de se faire plus largement connaître du public. Ainsi, en 1984, sortirent 3 jeux textuels sur la trilogie de Ket (Mountains of Ket, Temple of Vran & The Final Mission) sur des ordinateurs tels que l'Amstrad, le C64, le Spectrum mais aussi le Dragon 32 et le BBC... Des noms évoquant un passé lointain. C'est en 1987 qu'ils mirent au point le procédé Freescape : un moteur permettant d'afficher des objets relativement complexes en 3D pleine, et ce assez rapidement. Grâce au Freescape, Incentive lança plusieurs jeux qui eux, sont plus connus que leurs précédents titres : Driller (appelé Space Station Oblivion aux Etats-Unis) suivi de Dark Side, Total Eclipse suivi de Sphinx Jinx, Castle Master suivi de The Crypt... Ces jeux sortis sur diverses machines (Spectrum, C64, Amstrad puis convertis plus tard sur ST, Amiga, PC) étaient tous basés sur le Freescape et donc, sur une totale liberté de mouvement et une résolution de puzzles assez ardus (rien à voir avec Riven, je vous rassure, mais il fallait parfois se creuser la cervelle).
C'est aussi à Incentive Software que l'on doit 3D Construction Kit (édité par Domark), un outil permettant de créer soi-même des objets et des mondes en utilisant le Freescape. Je l'avais, et je peux vous assurer que la simplicité d'utilisation était bien réelle, mais qu'une scène avec des objets complexes mettait l'Amiga à genoux. En 1991, la société changea de nom et devint Superscape. L'histoireJe vais ici vous faire un résumé : je me suis amusé (enfin amusé, c'est beaucoup dire : j'en ai bavé, oui !) à traduire la nouvelle fournie avec le jeu, si vous voulez la lire pas de problème : elle est disponible en bonus, en fin de page. Des centaines d'années plus tôt, les Terriens se rendirent compte de la catastrophe qu'ils avaient faite : la Terre se mourait, surpeuplée par les humains qui dévastaient ses dernières ressources et se faisaient la guerre... Quelques savants se réunirent et décidèrent d'envoyer un vaisseau spatial (l'Exodus) à la recherche d'un nouveau foyer. Une des nombreuses sondes envoyées à travers l'univers revint, porteuse d'espoir : une planète, Evath, près de l'étoile Vasculan, était prête à accueillir l'espèce humaine. Mais à cause de son éloignement, le voyage durerait plus d'un siècle. Ce furent alors quelques personnes qui partirent, mais la plupart des passagers de l'Exodus furent des embryons. Une fois sur Evath, les débuts de la colonisation ne furent pas faciles. Mais après des années de troubles croissants, un nouveau gouvernement assez strict fut instauré, et des lois furent éditées. Ainsi la vie redevint calme. Les personnes qui ne respectaient pas la loi étaient exilées sur Mitral, une des lunes jumelles d'Evath ; tous ces exilés furent appelés les Ketars, et ils étaient un sujet tabou sur Evath. Tant sur la planète Evath que sur Mitral, fut découverte une nouvelle source d'énergie, qu'on appela cristaux de Rubicon. Il fallut créer des mines pour les exploiter. Sur Evath, l'extraction fut facile. Mais sur Mitral, les Ketars aménagèrent 18 immenses plate-formes (hautement sécurisées) sur toute la surface de la lune pour pouvoir exploiter les gisements de Rubicon plus facilement... Hélas, au bout de quelques années, leur acharnement à creuser un peu n'importe comment créa des poches de gaz de plus en plus nombreuses sous la surface de Mitral... et les Ketars impuissants à arrêter le phénomène durent s'exiler en catastrophe et en secret sur un continent inexploré d'Evath. Et voilà où vous en êtes : les poches de gaz augmentent toujours sur Mitral... et un météore va croiser son orbite dans quelques heures : la lune explosera alors, balayant tout un continent d'Evath et éjectant la planète hors de son orbite ! Le but du jeuVous êtes envoyé sur Mitral, dans une sonde, afin de localiser sur chacune des 18 plateformes la poche de gaz principale : vous installerez une installation de forage au-dessus d'elle, et ainsi au final la lune sera "désamorcée".
Ça, on va dire que c'est la théorie. C'est vrai que ça a l'air facile, surtout dans le premier secteur (Amethyst) où, comme dans Indiana Jones, une grosse croix sur le sol indique l'endroit où installer la foreuse ! Imaginez la lune comme un polyèdre formé de 18 carrés reliés entre eux. Il y a des zones dans lesquelles il ne faut surtout pas aller (les trous entre les carrés) : dans ce cas vous tombez de la plate-forme et vous mourez. Mais pour les 18 secteurs de Mitral, certains sont fermés. Notamment deux : le côté clair (Diamond) et le côté sombre (Trachyte).
Cette carte était livrée avec le jeu. Il fallait la monter soi-même ! :-) Mais on pouvait s'en servir pour s'y retrouver, ce qui était fort recommandé. Je vous aurais bien montré la mienne, mais elle est partie avec le reste dans la vente de mon Atari ST (pour m'acheter un Amiga 500)...
Voici les étapes du jeu : Régulièrement, vous pourrez consulter l'écran d'info en cliquant sur la lentille du tableau de bord, pour savoir où vous en êtes. Au fait, je crois avoir oublié de vous dire que vous n'avez qu'une heure et demie (voir le compte à rebours en haut à droite) pour réussir... Sinon il sera trop tard ! Les véhiculesMoyen de transport presque parfait, la sonde ressemble à un tank. Elle peut tirer, ses boucliers sont assez costauds, et surtout elle vous permet de demander la téléportation d'une foreuse à un endroit précis. Vous pouvez vous déplacer dans les 4 directions, mais pas sur les côtés. Vous pouvez regarder vers le haut ou le bas, et incliner le véhicule à droite ou à gauche. Vous pouvez enfin surélever la nacelle par rapport aux chenilles (un peu comme la Citroën CX, vous voyez ?) Bref, la seule chose que vous ne pouvez pas faire, c'est franchir des obstacles trop hauts. Au fur et à mesure de vos pérégrinations, vous trouverez peut-être un autre moyen de transport... Un jet. Mais s'il peut voler (en restant au-dessus des plates-formes pour se stabiliser) il lui est en revanche impossible de téléporter une foreuse. Vous devrez donc l'utiliser pour activer des mécanismes ou pour aller en reconnaissance... puis reprendre la sonde ! L'énergie et les boucliers
Les véhicules que vous pilotez possèdent 2 réserves : l'énergie d'une part et les boucliers d'autre part. Dans les deux cas il est possible de recharger les compteurs, en tirant sur des cristaux de Rubicon. Certains vous donneront de l'énergie et d'autres vous redonneront de l'armure. Le forage
C'est facile la première fois, dans le secteur de démarrage (Amethyst). Les autres fois, c'est un peu plus délicat. Pour valider l'emplacement d'une foreuse, vous devez avoir plus de 50% de réussite. En-dessous, la foreuse ne sert à rien, il faut la rapatrier et la re-téléporter à un autre endroit. Ici, sur la seconde image, l'ordinateur m'informe que j'ai eu 100% de réussite : chouette ! Bien sûr, plus votre taux de réussite est élevée, plus vous obtenez de points.
Comment faire pour savoir où placer la foreuse ? Les mécanismes
Les mécanismes sont placés un peu partout. Et ils sont assez nombreux. Il vous faudra les activer tous pour arriver à pénétrer dans ces mystérieux endroits. Ensuite, il y a les petits activateurs. Certains ouvrent ou ferment une porte. C'est l'utilisation la plus courante. D'autres activateurs vous permettront d'aller à un endroit auparavant inaccessible. Certains permettront d'activer les Téléporteurs. Ce sont des T qui, quand vous entrez en contact avec eux, vous emmènent jusqu'au Téléporteur suivant dans un ordre pré-établi. De cette manière, vous pourrez accéder à des secteurs jusqu'ici hors de portée, pour débloquer une ouverture par exemple. Au début du jeu, les Téléporteurs sont inactifs. Il y a tant d'autres utilisations des divers mécanismes... Vous les découvrirez par vous-mêmes. Les ennemisIl y en a de 2 sortes. Les Balises Laser sont placées un peu partout dans les secteurs. Dès qu'elles vous voient, elles vous tirent dessus. Vous pouvez vous enfuir, vous mettre hors de portée grâce aux éléments présents sur le secteur, ou leur tirer dessus à votre tour. Dans ce cas, il peut se passer pas mal de choses : la Balise peut être détruite, ou tournée dans une autre direction, ou même il peut très bien ne rien se passer. Vous pourrez parfois utiliser des éléments du décor pour les détruire. C'est assez amusant, surtout que dans ces cas c'est le seul moyen viable ! Notez que la véritable surface de Mitral, sous les plates-formes, est truffée de Balises Laser. C'est surtout pour cette raison que vous devez à tout prix rester dans les secteurs ! Autres ennemis, les Skanners planent en orbite autour de Mitral. Si vous restez trop longtemps dans un secteur quelconque, vous êtes repéré et un Skanner vient se placer au-dessus de vous. Vous pouvez le détruire facilement (un tir suffit). Si vous continuez à fureter dans le même secteur, un autre Skanner arrivera sous peu. Les derniers trouble-fête sont les éléments du décor. Attention à ne pas faire de mauvaise manœuvre qui vous ferait chuter, même d'une petite hauteur. Et encore une fois, attention à ne pas quitter les secteurs en allant à un mauvais endroit ! Sinon... La réalisationVisuellement, c'est un feu d'artifice de couleurs. Déjà, le tableau de bord avec ses tons rouges et jaunes est superbe. Les petites lumières qui clignotent ne servent à rien mais sont bienvenues. Les boutons de commande (déplacement, inclinaison, forage, etc...) sont bien visibles et faciles à utiliser, sachant qu'il est possible de cliquer dessus avec la souris en plus des touches du clavier. Je ne sais pas, j'ai toujours trouvé que les graphistes avaient fait un super boulot sur ce tableau de bord. Le plus important cependant, c'est l'aire de jeu, en 3D. Vous avez vu les images tout au long de cet article : les objets sont assez cubiques, évidemment rien à voir avec ce qui se fait de nos jours, mais en comparaison, l'ensemble est quand même plus carré que Carrier Command, ou Starglider 2 (de la même époque). Ce n'est pas grave, car les formes sont quand même parfois assez surprenantes, et les couleurs sont relativement bien choisies. L'animation : assez lente. Ne nous leurrons pas, l'animation patine quand il y a plusieurs objets à l'écran, et elle est super fluide quand on regarde le mur juste à côté. Je ne dis pas qu'il est impossible de jouer ; simplement, l'animation est saccadée par moments. C'est somme toute normal, et comme Driller n'est pas un jeu d'action, ce phénomène n'est pas pénalisant. Le son : très très simple. Des bruits plus ou moins doux pour les actions, des sirènes d'alarme quand un Skanner apparaît, des bruits aigus pour les lasers, rien de fantastique. Les bruitages sont efficaces, c'est tout. Pas de musique non plus. Le maniement : facile, mais il faut parfois jouer serré pour ne pas faire un faux pas. C'est l'animation qui pénalise quelquefois le maniement des engins, sinon on peut absolument tout faire avec. Attention, des bugs subsistent, notamment quand vous prend l'envie de faire un tour dans le ciel avec le Jet. Si vous dépassez les limites d'un secteur, il y a fort à parier que vous serez contraint de recharger le jeu. Évidemment, il est possible de sauvegarder n'importe quand. Et de recharger sa sauvegarde quand on veut... On se prend au jeu rapidement. Même s'il est parfois frustrant de poser plusieurs fois de suite sa foreuse avant de trouver un lieu approprié. Sinon, les mécanismes révèlent leurs secrets petit à petit, et la progression est régulière. La durée de vie est assez courte quand on connaît tout (on a une heure et demie de jeu, c'est suffisant) mais il vous faudra quand même du temps pour appréhender correctement les surprises laissées derrière eux par les Ketars. Si vous avez apprécié Driller, la suite, Dark Side, vous emmènera sur l'autre lune jumelle d'Evath : Triscupid, pour une mission aussi palpitante.
Driller fut testé : Bonus !Déjà, la traduction de la nouvelle fournie avec le jeu Ensuite, Un petit tableau indiquant les meilleurs emplacements des foreuses dans chaque secteur... C'est toujours utile de savoir où creuser ! ;)
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