Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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En 1991, SEGA lançait la Game Gear, console portable couleur et rétroéclairée qui devait concurrencer la Game Boy de Nintendo et réprenait le hardware de la Master Sytem. En 1991 sortait aussi Sonic the Hedgehog, la nouvelle franchise 16-bits de SEGA qui fit de l'ombre à Nintendo et sa Super NES. Le lien entre les deux ? Eh bien, toujours en 91, Sonic the Hedgehog, version 8-bits du jeu 16-bits, sortait sur Game Gear, sur Master System pour nous autres Européens ainsi que pour les Brésiliens. Ce Sonic the Hedgehog 8-bits, sauce Master System/Game Gear, est toujours un jeu de plateformes et conserve la quasi totalité du gameplay, avec quelques concessions du fait de la moindre puissance de la machine. Le port a été réalisé non pas par la Sonic Team mais par Ancient. Oui, les gens derrière Streets of Rage ou La Légende de Thor. On retrouve même le musicien Yuzo Koshiro aux manettes du PSG (la puce sonore de la Master System). Pas grand-chose n'a changé par rapport à la version 16-bits : vous êtes Sonic, un hérisson bleu tout juste arrivé à South Island, et tous les animaux de l'île ont été transformés en robots par le malfaisant Dr Ivo Robotnik a.k.a. Eggman, ce dernier cherchant les puissantes émeraudes chaos afin de dominer Mobius. Pour parvenir à le faire échouer, il suffira d'atteindre chaque fin de niveau, symbolisée par un panneau. Comme dans la version 16-bits le jeu est découpé en six zones, chacune divisée en trois actes. Le but des deux premiers actes consiste à arriver à la fin du niveau, et le dernier acte correspond à un combat contre le docteur venu vous arrêter. Touchez-le huit fois et vous pourrez exploser la capsule, libérer vos amis et terminer la zone. Le jeu consiste toujours à faire se déplacer rapidement le hérisson bleu, soumis à l'inertie, et à le faire sauter ou rouler en boule (avec la touche bas) pour exploser les méchants robots. Se mettre en boule sur une pente aura forte tendance à vous faire accélérer jusqu'à vous rendre incontrôlable, mais heureusement un simple saut permet de reprendre les commandes. Les anneaux sont toujours là pour aider Sonic à rester en vie et il les perdra progressivement s'il se fait toucher. Collecter 100 anneaux vous fera gagner une nouvelle vie. Pour des raisons de limitations techniques, Ancient a dû faire quelques concessions : pour commencer, le level design est un peu plus plat et constitué de blocs plus réduits, adieu loopings et dénivelés irréguliers. D'autre part, Sonic perd tous ses anneaux lorsqu'il est touché mais n'en laisse qu'un seul derrière lui, impossible à récupérer, alors que dans la version 16-bits les anneaux perdus restaient à l'écran un instant et il était possible d'en récupérer une partie avant qu'ils disparaissent. Cette fois donc, pas question donc de se faire toucher deux fois sans avoir collecté entre temps des anneaux présents dans le niveau. Tout comme dans la version Megadrive, il y a un special stage accessible uniquement en ayant 50 anneaux ou plus à la fin du stage. Il s'agit d'une zone flipper assez colorée dans laquelle Sonic aura l'occasion de rebondir un peu partout. Le but consiste à récupérer un max d'anneaux, ainsi que des vies et des continues (seul endroit où en récupérer). En revanche, n'espérez pas trouver les fameuses émeraudes du chaos,car non, elles ne sont pas dans les niveaux bonus mais dans les niveaux réguliers. Collectez-les toutes pour avoir la vraie fin. Mais attention, certaines sont bigrement bien cachées, alors soyez aux aguets et n'hésitez pas à plonger dans ce qui ressemble à du vide. Pour continuer avec les différences par rapport à la version MD, les power ups, toujours dans des moniteurs, sont beaucoup moins présents : on a certes toujours les super chaussures, l'invincibilité, les dix anneaux et le bouclier, mais ils sont plus rares, surtout les deux premiers éléments. En revanche, il y a une vie par niveau (les récupérer toutes en fait apparaître une dans le dernier stage) et un bouclier gardé à la fin d'un acte est conservé au suivant. Comme on l'a vu, le troisième acte de chaque zone est un "boss fight". Petit problème : il n'y aura aucun anneau à ramasser dans ce troisième acte, ce qui fait que le combat se déroule en "un-coup-t'es-mort", à moins d'avoir gardé un bouclier de l'acte précédent. Les boss de la version 8-bits ont une grande tendance à faire perdre des vies, donc. Les badniks sont de retour mais sont beaucoup moins nombreux (puissance de la console oblige) et encore plus vicieusement placés. De manière générale, les pièges sont plus retors que ceux de la version 16-bits et causeront du souci aux joueurs. Par ailleurs, le panneau de fin s'est vu adjoindre une nouveauté reprise par tous les jeux Game Gear/Master System suivants : selon le portrait du panneau, vous obtiendrez un bonus, qui n'est pas choisi au hasard car il dépend de votre stock d'anneaux et du temps que vous avez mis. Le level design a vu nombre de pièces présentes dans la version 16-bits coupées dans celle-ci. De plus, ce Sonic 8-bits est bien plus linéaire avec quasiment pas de chemins alternatifs comme son grand frère. Mais il ne néglige pas l’exploration pour autant, avec les vies et émeraudes à trouver. Beaucoup plus plateforme que son grand frère, son level design est aussi plus peaufiné, le rendant bien fun à jouer. La réalisation est assez léchée : malgré la palette moindre sur Master System/Game Gear, le jeu est d'un coloré, peut-être bien plus encore que la version 16-bits (de quoi rendre jaloux les possesseurs de NES, d'ailleurs). Chaque zone a son identité propre. Les sprites sont détaillés, aussi bien animés que dans la version MD, et les arrières-plans sont parmi les plus beaux que la console ait connu. En revanche, il faut relever un sérieux bémol au plan technique : le jeu a fortement tendance à ralentir, ce qui fait un peu tâche pour un Sonic. Sur le plan sonore, si les bruitages s'en sortent bien, c'est surtout du côté musical qu'il faut lui trouver des qualités. Grâce à la magie de Yuzo Koshiro, les compositions de cette version 8-bits sont très pertinentes, parfois même plus que les originales, et on se prend à rêver parfois d'un remix en FM Megadrive. En réalité, les versions Master System et Game Gear diffèrent quelque peu : le petit écran de la console portable de SEGA entraîne une baisse la zone affichée, et Ancient s'est vu obligé de mettre quelques panneaux "!" pour signaler certains gouffres. En revanche, la version Game Gear dispose d'une palette plus importante, ce qui rend le jeu plus bariolé. Sinon, il y aussi des différences de placement d'objets, et les boss sont (encore) plus difficiles sur Master System. Conçu pour une Master System commercialement mourante (ce sera le seul titre Sonic de la console vendu internationalement) et pour booster la Game Gear qui vient juste de sortir, Sonic the Hedgehog version 8-bits vit dans l'ombre de son grand-frère, quelque peu oublié du grand public voire de la Sonic Team elle-même. Mais pour les joueurs possesseurs de Master System ou ceux qui ont acheté une Game Gear pour frimer, il restera en mémoire comme l'un des meilleurs épisodes de la série, sans problème à égalité avec les épisodes 16-bits. DSE76 (22 février 2016)
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