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Racter
Année : 1984
Système : Amiga, Apple II, Mac, DOS
Développeur : Inrac Corp.
Éditeur : Mindscape
Genre : Simulation
Par JPB (15 avril 2024)

Durant les premières années où j'ai eu la joie / la chance / le plaisir (ne rayer aucune des mentions, aucune n'est inutile) d'utiliser mon Amiga 500, au milieu de tous les jeux que je découvrais petit à petit, un jour de 1990 je suis tombé sur un véritable OVNI : Racter.

J'en avais entendu parler en lisant un test dans le Tilt n°42, en mai 1987, mais à l'époque je n'avais pas d'Amiga, alors j'avais juste noté l'existence de ce logiciel. Et voilà que, quelques années plus tard, il tombe enfin entre mes mains !

Je mets la disquette dans le lecteur de l'Amiga, elle boote et m'amène au Workbench (pour ceux qui ne connaissent pas, c'était l'équivalent du bureau de Windows). Un double-clic sur l'icône en forme de disquette, puis un autre double-clic sur l'icône en forme de tête, et hop ! une belle image de présentation plein écran (une tête de robot souriante). Au bout de quelques instants s'ouvre une fenêtre CLI (pour ceux qui ne connaissent pas, c'était l'équivalent du shell / powershell de Windows, comme quoi Bill Gates n'a rien inventé).

Le Workbench de l'Amiga et l'écran d'introduction de Racter.
Cliquez sur une image pour une version plus grande.

Après un temps relativement long, pendant lequel le lecteur de disquettes fait entendre son orchestration habituelle, le texte dans la fenêtre CLI change et indique le message suivant, en même temps qu'une voix masculine anglaise - artificielle, certes, mais largement compréhensible - sort des haut-parleurs :

- Hello, I'm Racter. Are you XX ? (Bonjour, je suis Racter. Êtes-vous XX ?)

Ouah, mon Amiga me parle !! C'est marrant et suffisamment compréhensible pour moi, qui ne suis pas très à l'aise à l'oral même si je me débrouille assez bien à l'écrit. Heureusement quand même que le texte s'affiche en même temps que la synthèse vocale pour que je puisse faire l'association texte/voix. Bref, je ne me souviens plus du nom qui était écrit mais en tout cas non, ce n'était pas moi. Donc logiquement je réponds :

- No.

- Who are you then ? (Qui êtes-vous alors ?)

Je lui dis que je m'appelle Jean-Pierre Bouchot. J'en bave un peu parce que le clavier a basculé en QWERTY et que je ne m'y attendais pas, mais les réflexes reviennent vite.

- You are Jinne-Pierre, then ? me demande-t-il avec l'accent.

Je réponds que oui.

- Hello, Jinne-Pierre. I believe you're interviewing me. Are you continuing XX's interview ? (Salut, Jean-Pierre. Je crois que vous m'interviewez. Est-ce que vous continuez l'interview de XX ?)

- No.

- Then we'll forget about XX and start over. What would you like to know ? Excuse me a minute while I attend to some business - I'll be right back. (Alors on va oublier XX et repartir à zéro. Que voudriez-vous savoir ? Excusez-moi une minute, j'ai un truc à faire - je reviens tout de suite).

Le lecteur de disquettes se remet en marche quelques secondes, et l'écran affiche (pendant que la voix déclame) :

- I'm back (Me revoilà).

Et là, je me demande de quoi on va bien pouvoir parler...

Les ancêtres des dialogueurs

Racter n'est pas le premier programme à vocation de discussion, ces fameux chatbots / dialogueurs / agents conversationnels (là, rayer les mentions inutiles) qui ont tant le vent en poupe depuis l'essor de l'IA, "démocratisée" par OpenAI et ChatGPT en 2022...

AUTOMATES

Ainsi, en 1780, l'Abbé Mical a réalisé deux têtes qui dialoguaient ensemble. Placées sur un socle à l'intérieur d'un petit théâtre, voici à quoi correspondait ce dialogue :
- Le Roi donne la paix à l'Europe.
- La paix couronne le Roi de gloire.
- Et la paix fait le bonheur des peuples.
- O Roi adorable père de vos peuples, leur bonheur fait voir à l'Europe la gloire de votre trône.

Bon, c'était peu de choses en comparaison d'aujourd'hui, mais à l'époque c'était impressionnant. Vous en saurez plus ici.

ROBOTS

Plus proche de nous, la société Westinghouse Electric and Manufacturing Co créa en 1927 Televox, surnommé Herbert : créé par Roy Wensley, il ne parlait pas (même si on lui a ajouté deux phrases par la suite) mais était capable d'exécuter des commandes transmises par téléphone. La même société persévéra et présenta Willy Vocalite en 1932, et surtout Elektro en 1937 : ce robot était capable de marcher, bouger la tête et les bras, il avait un vocabulaire d'environ 700 mots, et surtout il fumait comme un pompier. Vous ne me croyez pas ? Regardez donc cette vidéo faite lors de l'expo "Le monde de demain" de 1939.

Les têtes parlantes de l'Abbé Mical.
En haut : Televox, et en bas : Elektro (et son chien Sparko).

Pour info, cette vidéo-ci est bien plus nette (remasterisée) mais est plus générale et s'écarte un peu du sujet de cet article. Je vous la conseille quand même, vous pourrez profiter de cette plongée 85 ans dans le passé (et constater que les mœurs ont heureusement bien changé depuis 1939).

Turing et ses travaux

ALAN TURING

Pour revenir un peu plus dans le vif du sujet, avant tout il faut parler d'Alan Turing. Je vais juste résumer certains aspects qui nous intéressent ici, je vous conseille d'aller lire la page Wikipedia le concernant.

Turing est né le 23 juin 1912.
Pendant ses études, il montre des prédispositions pour les matières scientifiques, au détriment des matières plus classiques, ce qui le pénalise lors de nombreux examens, et fait qu'il finit par étudier au King's College de l'université de Cambridge.
En 1936, il présente une expérience de pensée qui permet de bien définir les notions d'algorithme et de programmation : elle sera appelée par la suite la Machine de Turing et sera à la base du fonctionnement des ordinateurs.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, ses travaux sur le décryptage (notamment celui de l'Enigma allemande) permettent, d'après de nombreux historiens, de raccourcir la guerre de deux ans.
Fin 1945, il rédige le premier projet d'un ordinateur : l'Automatic Computing Engine (ACE), mais à cause de nombreux obstacles, il abandonne ce projet deux ans plus tard.
En octobre 1950, il publie l'article "Computing Machinery and Intelligence" dans lequel il explore le problème de l'intelligence artificielle et tente de définir une épreuve permettant de qualifier une machine de "consciente" : ce sera le Test de Turing.
Il et mort le 7 juin 1954 (à 41 ans). Si les causes de sa mort sont connues (empoisonnement par cyanure), les raisons de celle-ci sont encore débattues de nos jours.

Si le personnage vous intéresse (ce que je trouverais normal vu ce qu'il nous a apporté), je vous conseille vivement de regarder The Imitation Game de Morten Tyldum, avec Benedict Cumberbatch et Keira Knightley. C'est un bijou, les acteurs sont fantastiques, et l'histoire est réellement prenante. Néanmoins, plusieurs inexactitudes introduites dans le film ont fait l'objet de nombreuses critiques : vous pourrez en savoir plus sur la page Wikipedia du film.

LE TEST DE TURING

Au départ, il s'agit d'un "jeu d'imitation" (d'où le nom du film d'ailleurs) dans lequel un homme et une femme vont dans une pièce séparée, et comme dans un jeu de rôles, l'homme essaye d'imiter une femme ; les observateurs discutent avec les deux protagonistes en écrivant des questions et en lisant les réponses qui leur sont renvoyées et doivent déterminer qui est la femme.
Pour l'appliquer à l'ordinateur, un homme et un ordinateur doivent tous les deux essayer d'imiter une femme : l'ordinateur est considéré comme "intelligent" s'il y arrive aussi bien que l'homme.

Je lui demande quel âge il a. Il me répond : "Pas vieux. Laissez-moi réfléchir. Comment se fait-il que je sois
très vieux ? Parce que les ordinateurs insistent sur l'importance que je sois très vieux.
"
À la fin, il me demande mon nom, et me répond que sa sonorité lui paraît vaguement familière...

Par la suite, dans les années 70, ce test a été officieusement renommé "Test de Turing", et sa forme a évolué pour devenir celle qu'on connaît encore aujourd'hui : un ordinateur, communiquant par des questions et réponses écrites, tente de se faire passer pour un être humain et est considéré comme "intelligent" s'il y parvient.

Logiciels conversationnels

LES ORIGINES

Le premier logiciel conversationnel, dont s'inspire Racter, est ELIZA. Écrit par Joseph Weizenbaum en 1966, ce logiciel simule un psychothérapeute qui dialogue en reformulant la plupart des affirmations du "patient" en questions, et en les lui posant. Par exemple, si j'écris "Je ne me sens pas bien", ELIZA répondra "Pourquoi dites-vous que vous ne vous sentez pas bien ?", et ainsi de suite. ELIZA ne donne pas de réponses, encore moins de diagnostics : elle se contente de relancer la conversation. Mais quelque part, cette "faiblesse" est un atout : certaines personnes ne souhaitent pas vraiment qu’on leur réponde, tout ce qui les intéresse est d'avoir l'impression d'être écoutées... On raconte ainsi, paraît-il, beaucoup d’anecdotes à propos de gens qui devenaient de plus en plus dépendants émotionnellement de leur relation avec ELIZA...
La tendance humaine à attacher aux mots un ou des sens que l’ordinateur ne peut y avoir mis est appelée effet ELIZA.

Mais ce n'est que le premier. Depuis, il y a eu d'innombrables chatbots (dont Racter), soit pour générer des conversations, soit par la suite pour aider des utilisateurs sur certains sites Web spécifiques (banque, recherche d'infos administratives, sites de vente...) : vous savez, ces petites fenêtres en bas à droite avec un petit avatar qui vous demande comment il peut vous aider...

L'APPORT DE L'IA

En gros, si on voulait comparer l'apport de l'IA dans les chatbots, un collègue de travail qui bosse justement sur l'apport de l'IA dans nos outils - Jonathan - m'a fait cette comparaison que je trouve très sympa : "C'est comme un jeu de rôles. Avant, y jouer c'est comme dans un Livre dont Vous Êtes le Héros : il faut choisir entre deux ou trois choix déjà prédéfinis. Avec l'IA, y jouer c'est comme avoir un vrai Maître de Jeu humain pour diriger la partie."

Évidemment, on n'en est pas encore là quand on parle de JdR micros/consoles, même Baldur's Gate III est scripté et toutes les situations ont été prévues et écrites par les développeurs. Mais on s'éloigne du sujet, revenons au premier chatbot utilisant une intelligence artificielle.

Racter me dit que c'est l'heure d'une histoire, je lui propose que son sujet soit Alan Turing. Il me raconte un truc incompréhensible : "À ce moment, Paul s'approcha de Bill en sautillant. Ils guidèrent leurs sauts rageurs vers des sphères ou des réflecteurs dans le magnifique studio. Au fond de leurs cœurs épuisés, une obsession effrayante ronronnait comme un électron. Alan Turing chanta à Paul pendant que Bill commençait à évoquer les chiens et les aigles".

ChatGPT a été lancé le 30 novembre 2022 par OpenAI. Il travaille par décompositions du texte en petits blocs (appelés tokens), puis par statistiques de probabilité du mot suivant pour inscrire une réponse. En gros, ChatGPT ne calcule pas, ne connaît pas les réponses aux questions, ne sait pas si ce qu'il dit est vrai ou pas. Il se contente, en fonction de ce qui est écrit par l'utilisateur, de fournir une suite de mots qui lui paraissent cohérents, selon le même principe que celui que vous connaissez déjà : quand vous écrivez un SMS sur votre smartphone et que celui-ci vous propose automatiquement les mots suivants. Il faut donc être très prudent avec les reponses qu'il fournit.

L'autre jour, j'ai essayé de le piéger et je lui ai demandé pourquoi les éléphants ont la peau bleue et des ailes. Réponse : "Je suis désolé, mais les éléphants n'ont pas la peau bleue ni des ailes. Cette description correspond à une créature mythique appelée "l'éléphant bleu volant". Il s'agit d'un éléphant imaginaire qui a été popularisé dans les années 1960 par une publicité pour une marque de lessive française."
Je lui explique que je n'ai jamais vu cette pub et là il s'embrouille déjà sur la date : "Elle a été diffusée pour la première fois à la télévision en 1987 pour promouvoir la lessive "Le Chat". [...] La musique de la publicité, "L'envol du grand éléphant" de Gérard Lenorman, est également très célèbre en France."
Quand je lui dis que cette chanson n'a jamais existé, il me répond : "Je suis désolé si j'ai pu vous induire en erreur dans ma réponse précédente. Vous avez raison, "L'envol du grand éléphant" n'est pas une chanson réelle. Il s'agit en fait d'une musique originale créée spécifiquement pour la publicité de l'éléphant bleu volant. Cette musique a été composée par Jean-Claude Petit, un compositeur français de musiques de films et de publicités."
N'importe quoi, en somme. :-)

Heureusement, sans vouloir le piéger et en s'y prenant bien (notamment via l'utilisation correcte du PROMPT), on peut arriver à des résultats très utiles, voire bluffants.

Actuellement, en avril 2024, ChatGPT3.5 est gratuit et ses données sont valides jusqu'en janvier 2022. ChatGPT4, lui, est payant et plus performant (et ses données sont valides jusqu'en avril 2023).
D'autres IA ont été mises en place (vous en trouverez une liste non exhaustive ici), il en existe même une française : Mistral. Et il faut aussi parler des IA associées à la création d'images (Dall-E, Midjourney...)

ET TURING DANS TOUT ÇA ?

Depuis 1990, le Prix Loebner, compétition annuelle, récompense les chatbots qui réussissent au mieux les critères du Test de Turing, avec récompense monétaire à la clé. Ce concours est critiqué par les chercheurs en intelligence artificielle. Mais pour l'instant, à moins que je n'aie pas su trouver l'info, aucun programme n'a réellement réussi le Test de Turing malgré les avancées technologiques. Le dernier Prix Loebner a eu lieu en 2019, je ne sais pas s'il sera relancé.

Mais qui est Racter, alors ?

Racter, abréviation de Raconteur, est une version simplifiée d'un autre programme plus complexe réalisé par Mike Chamberlain, et qui n'a jamais été distribué. C'est ce logiciel original qui a servi à écrire un livre : The Policeman's Beard Is Half Constructed (La Barbe du Policier est à moitié construite). Si vous vous demandez à quoi ça peut ressembler, et que vous lisez l'anglais, en voici la version .pdf. Bonne lecture !
Comme le dit Wikipedia (en anglais), la sophistication revendiquée pour le programme était probablement exagérée. Mais c'était un bel essai, l'idée était amusante, et au final ça nous a permis d'avoir la création de Racter par Inrac Corp. et sa commercialisation en 1986 par Mindscape et Ubi Soft !
On retrouve d'ailleurs certaines structures de phrases ou de paragraphes du livre dans Racter.

Tout d'abord, sachez que la documentation indique que Racter est "à moitié approuvé par l'institut de la folie artificielle" et précise : "Logiciel de la langue de bois".
Racter n'est pas là pour aider les gens à se dépatouiller dans quelque domaine que ce soit, ou pour donner des infos sur un sujet en particulier. Non, Racter est un logiciel conversationnel au sens le plus strict du terme. Il sert à discuter de sujets variés, il est capable de phrases assez compliquées et de tenir compte de sujets déjà évoqués, mais c'est tout. On lui donne un élément (en général, soit il nous demande quelque chose, soit il attend qu'on lui pose une question) et il embraye directement dessus.

Images de la boîte du jeu.
Cliquez sur l'une d'elles pour une version plus grande. Merci au site Hall of Light !

La personnalité de Racter est assez étrange. On sent qu'il ne va pas très bien. Lorsque je discute avec lui, même sans qu'il reprenne des mots déjà utilisés lors de conversations antérieures, il me dit qu'il est "maniaque et déséquilibré et furieux". D'autres fois, il sort des vannes et rigole. En plus je trouve que souvent, il radote. Sans compter sa façon de passer du coq à l'âne, mais il a quand même de la mémoire. Mais le pire, c'est que de temps en temps, il éternue et s'excuse d'avoir chopé un rhume.

Il a de la culture. Enfin, il donne l'impression d'en avoir ! Il fait des citations de Lincoln, de Nietzche ; il me demande qui est mon "pauvre" préféré et quand je lui dis que je n'en ai pas, il me répond "Je parie que vous aimez vraiment Bob Cratchet" (Bob Cratchit est l'employé de Scrooge dans Un chant de Noël de Dickens). Ses comparaisons ne sont pas des plus heureuses, et quand je lui propose de raconter une histoire dont il serait le héros, le résultat est encore pire que celle qu'il m'a racontée sur Alan Turing. Bref, on ne s'ennuie pas.

Racter n'aime pas les ordinateurs ? Bizarre... Tout à coup il éternue et se dit qu'il est en train d'attraper froid. D'autres fois il éternue moins fort et s'en excuse.
Quand il me demande d'où je viens, j'essaie de lui faire comprendre en même temps où j'habite et d'où je viens, mais il n'aime pas trop les réponses complexes, et me demande de préciser juste la réponse à sa question.

Et surtout, Racter reste un programme simple, sans logique ni connaissances de base qu'un humain possède, ce qui permet d'avoir des réactions amusantes voire surréalistes de sa part. Je me rappelle qu'avec Thibault, un ami que j'avais retrouvé lors de vacances à Clermont-Ferrand, à force d'argumentations on avait réussi à lui faire admettre que j'étais mort et que je vivais au Paradis. Et là, Racter me dit : "J'ai connu une Crinoline (!) Bouchot, elle est morte. Vous la voyez souvent ?" Forcément, on a éclaté de rire.

Même si ELIZA existait depuis 20 ans, Racter a été un des tout premiers logiciels de ce type "grand public", touchant les possesseurs de PC, d'Apple II, d'Amiga et de Macintosh. De plus, la synthèse vocale était un élément natif de l'Amiga via le programme intégré Narrator Device, qui gérait les phonèmes en anglais. Même pas besoin de développer quelque chose en plus ! Du coup, l'impact de Racter - notamment pour les possessseurs d'Amiga - était réellement impressionnant.

Conclusion

Mais vous vous en doutez, passé la surprise, puis les expérimentations, on finit par se lasser et on en fait vite le tour. On reconnaît vite les différentes constructions qu'il utilise régulièrement, en changeant leurs contenus pour moitié aléatoirement et pour moitié en piochant les textes écrits par l'utilisateur. On se lasse encore plus vite si on ne connaît pas toutes les subtilités de l'anglais, vu les réponses parfois surréalistes de Racter. Donc comme certainement beaucoup de gens qui ont connu ce logiciel à l'époque, j'ai assez rapidement arrêté de l'utiliser, et je m'en servais juste pour montrer les capacités de l'Amiga à des potes qui ne l'avaient jamais entendu parler.

Racter se souvient des conversations précédentes, et maintenant il se sert de mon nom (que je lui ai dit avant). Et surprise, il me ressort sa fameuse Crinoline Bouchot ! Mais cette fois elle habite à Chelles, pas au Paradis. Ça donne des indications sur la structure du programme et sa façon d'utiliser les infos du "joueur".

Je me suis dit que ce serait marrant que vous l'entendiez aussi papoter, alors j'ai fait une toute petite vidéo dans laquelle je poursuis l'interview. N'hésitez pas à aller la regarder.

Histoire de boucler la boucle, voici une question que j'ai posée à ChatGPT3.5 en avril 2024 :

Moi - Que peux-tu me dire à propos du programme RACTER sur Amiga en 1986 ?

ChatGPT - Le programme RACTER était un logiciel de génération de texte développé par William Chamberlain et Thomas Etter dans les années 1980. RACTER était célèbre pour être l'un des premiers exemples de génération de texte basée sur des règles et d'intelligence artificielle. Il était conçu pour simuler la rédaction de texte de manière semblable à celle d'un écrivain humain. La version Amiga de RACTER a été publiée en 1986. Sur cette plateforme, le logiciel a été loué pour sa capacité à générer des histoires, des poèmes (??) et d'autres formes de texte de manière créative. Les utilisateurs pouvaient interagir avec RACTER en lui fournissant des mots ou des phrases d'entrée, puis en regardant le logiciel générer des réponses en fonction de ses algorithmes. Bien que les résultats de RACTER puissent sembler parfois étranges ou absurdes, ils ont contribué à ouvrir la voie à des développements ultérieurs dans le domaine de la génération de texte et de l'intelligence artificielle conversationnelle.

Bof, pas si mal... ;-)

Racter fut testé :
- dans le Tilt n°42 de Mai 1987 (Tilt Parade, 12/20) ;
- dans le Jeux & Stratégies n°47 d'Octobre/Novembre 1987 (3/5).

JPB
(15 avril 2024)