Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
|
|||
|
Par JPB (21 avril 2024) Ce document est une retranscription des rares feuillets manuscrits et des quelques photos trouvés près de la Zone d'Exclusion Olympique, le 17 août 1999. JOUR 1 Depuis Seattle j'ai pris le ferry, qui m'a déposée au départ d'une route, sur un coin perdu au sud de la côte de la Péninsule Olympique. J'ai regardé mes notes, surtout le plan qui m'indiquait de bien rester sur la route. J'ai posé les feuilles sur le siège passager, j'ai démarré, j'ai commencé à rouler doucement, d'abord à cause des virages parfois serrés, et aussi parce que l'endroit est imposant : pas d'autres voitures, pas d'animaux à part quelques oiseaux, et surtout, toujours visible derrière les arbres, le Mur barrière, construit par l'ARDA (la branche spécialisée du Gouvernement) pour sécuriser la Zone d'Exclusion Olympique. J'ai pris une photo avec mon Polaroïd, parce que les gens qui ne l'ont pas vu ne peuvent pas se rendre compte de ce que représente un mur parfaitement vertical de 300 mètres de haut, mais ça ne rend pas vraiment sur la photo. Quand j'ai pu revoir ce qui m'entourait, j'étais debout dans la forêt, avec des portions de sol et de végétation qui brillaient d'une lueur jaune, qui bougeait et semblait pulser. Il a fallu quelques secondes pour que je comprenne que j'étais de l'autre côté du Mur barrière, en plein dans la Zone d'Exclusion Olympique. C'était mon objectif depuis le début, mais je ne pensais pas y arriver de cette façon ! Ensuite, j'ai vu flotter une des roues de ma voiture à quelques mètres de moi. Et plus loin, une autre, le moteur, une portière... Ma voiture n'existait plus, elle avait été désossée et seuls quelques composants étaient encore visibles, flottant paresseusement en l'air. J'étais vivante, sans comprendre ni comment ni pourquoi, mais je ne me sentais pas bien du tout. J'ai commencé à avancer sur ce qui semblait être un chemin, et au bout de plusieurs mètres, j'ai aperçu une espèce d'abri en tôle, sous lequel un vieux break klaxonnait et me faisait des appels du seul phare qui lui restait. Je me suis aussitôt dirigée vers lui, mais j'ai vite découvert qu'il n'y avait personne dedans. La voiture était plus une épave qu'un véhicule, mais elle avait l'air de fonctionner. À ce moment, une voix est sortie de la radio, me disant de me dépêcher de m'enfuir sous réserve de me retrouver happée par une "instabilité". Je n'ai pas trop compris ce qu'était une "instabilité" mais comme cela avait l'air dangereux, j'ai fait la seule chose possible : prendre la voiture pour m'enfuir. Mais la roue avant gauche était manquante : j'en ai ramassé une qui était posée par terre à côté du break, je l'ai mise en place aussi vite que j'ai pu, et j'ai pris place au volant. La clé était sur le contact et le moteur a péniblement démarré quand je l'ai tournée. J'ai roulé aussi vite que possible, ce qui était beaucoup dire vu l'état de la voiture, et j'ai même dû siphonner l'essence d'une autre épave sur la route pour pouvoir continuer à avancer. Après quelques kilomètres, j'ai fini par franchir une porte grillagée derrière laquelle se trouvait un garage, avec station essence. J'ai conduit le break à l'abri, j'ai rapidement fait le tour des lieux, et je me suis effondrée dans le seul fauteuil présent. JOUR 2 C'est en revenant de ma première expédition que je me suis dit qu'il fallait que je raconte ce qui m'arrive, que je fasse mon travail de journaliste, après tout. J'ai donc déniché un carnet, un stylo BIC à moitié vide, et j'ai écrit ce qui m'est arrivé la veille, puis ce qui suit. Le garage est un des seuls endroits sûrs de toute la Zone d'Exclusion Olympique (je vais l'abréger ZEO). En écoutant par radio la propriétaire du garage,Oppy, ainsi que Tobias et Francis, tous trois d'anciens scientifiques de l'ARDA plus ou moins piégés dans la ZEO, j'ai compris les bases de ce qui s'y passe - ce qui est très loin de permettre de tout comprendre sur la Zone elle-même. J'ai pu prendre quelques photos avec mon Polaroïd, que j'avais gardé en bandoulière lors de mon arrivée dans la ZEO (ainsi que mes vêtements, heureusement). Je n'ai pas beaucoup de pellicules d'avance alors j'essaierai de montrer le plus de choses intéressantes sans prendre n'importe quoi en photo. Là j'ai pris le garage d'Oppy. Même si elle ne m'aime pas beaucoup, elle m'a dit qu'elle allait tenter de m'aider à sortir d'ici, encore qu'elle et ses deux collègues ne sachent ni comment je me suis retrouvée dans la ZEO, ni commment me renvoyer à l'extérieur du Mur barrière. Et j'ai réussi à prendre un portail de retour, mais du simple fait de sortir de mon break à ce moment-là, je balisais à mort. JOUR 4 Je commence à tenter de construire des choses, pour pouvoir rentrer chez moi. Le garage d'Oppy possède une technologie incroyable qu'elle a plus ou moins inventée. On peut créer facilement des objets manufacturés. Du moment qu'on possède les plans et les composants, c'est le garage qui fait le travail. Ainsi, j'ai pu bricoler des outils tels que le "grattoir" qui réduit les objets en composants, ou le mastic de réparation qu'il suffit de tartiner sur un objet quelconque pour le voir se réparer en quelques secondes ! Mais comme au départ, il ne restait plus rien dans le garage, j'ai dû faire une première sortie dans une zone proche, à quelques heures de route, pour récupérer des composants en vrac et certains spécifiquement demandés par Oppy. J'ai pu constater de mes yeux que la ZEO peut être aussi belle qu'affreuse. Le temps, déjà, peut changer d'un coup sans prévenir, et on peut passer du grand soleil à une pluie battante avec des rafales de vent en quelques minutes. Heureusement, la plupart des végétaux sont restés "standard", et je n'ai pas vu d'animaux à part des oiseaux qui ne font que passer loin dans le ciel. En revanche, j'ai découvert ce qu'on appelle des Anomalies, et encore, juste quelques-unes par rapport à toutes celles qui se trouvent dans d'autres zones. La première, ce sont les "Ravisseurs". Des espèces de robots volants, avec une lumière verte, qui patrouillent selon un itinéraire plus ou moins régulier. S'ils voient un objet lumineux ou métallique, ils passent au rouge et se servent de leur électro-aimant pour le capturer, puis le traînent sur plusieurs dizaines de mètres avant de le relâcher plus ou moins fort. Souvent, ils s'arrangent pour que le break percute des obstacles, ce qui n'arrange pas son état. Je suis vite devenue prudente. Là, j'ai réussi à en prendre un en photo en restant à bonne distance. À chaque retour au garage, je rafistole mon vieux break comme je peux, j'engrange les composants que j'ai trouvés (principalement de la ferraille provenant des innombrables carcasses de véhicules), et je regarde ce que je peux construire de nouveau. JOUR 5 Les scientifiques m'appellent "la nouvelle", vu qu'il m'est impossible de les contacter, et me donnent des instructions par radio. Ils se posent des questions sur mon break, surgi bien opportunément. Oppy m'a demandé d'aller dans un endroit bien précis, à Sierram, pour valider une de leurs théories. En m'y prenant comme je l'ai déjà expliqué, j'ai d'abord dû faire plusieurs voyages afin de débloquer différents lieux, avant de pouvoir obtenir un itinéraire qui me permette d'aller jusqu'à Sierram. Finalement, j'ai repris la route d'une traite en passant par toutes ces zones déjà découvertes pour l'atteindre. L'endroit est vraiment incroyable. Au centre, là où il y avait une ville, maintenant il n'y a plus qu'une anomalie gigantesque, qu'Oppy a surnommée Cappy le Colosse. Je l'ai pris en photo, mais personnellement je ne l'oublierai jamais. Après des péripéties que je ne raconterai pas ici (parce que d'une part ce serait trop long à raconter, et d'autre part personne ne me croirait), j'ai traversé Cappy qui m'a servi de portail de retour. Ce voyage a permis aux trois scientifiques de confirmer que le vieux break que je conduis et que je répare depuis quelques jours est ce qu'ils appellent un Vestige, et qu'ils n'en ont pas vu depuis 20 ans. Ils m'ont expliqué que ce sont des objets miteux et abîmés (a priori n'importe quel objet) qui ont été "contaminés" par la zone, et qui obtiennent des capacités ou propriétés que je qualifierais de "paranormales". Leur enthousiasme m'a toutefois refroidie quand ils m'ont annoncé, tout joyeux, que chaque fois qu'une personne découvrait un Vestige, il devenait de plus en plus obsédé par lui jusqu'à devenir fou et s'enfuir avec dans les profondeurs de la zone - disparaître en d'autres mots. Je me demande ce qui va m'arriver, si je vais pouvoir m'en C'est tout ce qui a été trouvé, la suite est écrite sur d'autres pages qu'on n'a pas réussi à récupérer.Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (6 réactions) |