Mon hypothèse est que, comme c'est une première séance, ces jeunes te donnent des réponses provocantes pour te tester (même inconsciemment) et voir ta réaction. Le fait que tu aies d'emblée organisé un petit débat pour les faire parler de cette forme de provocation t'a permis d'assoir ton autorité sans laisser passer le truc. Je crois que c'est vraiment le mieux à faire.
S'ils continuent à trouver la violence de GTA5 positive, je crois que c'est un peu en raison du "piège du menteur" ; une fois que la mayonnaise a pris, ils n'ont plus tellement la possibilité de se dédire en public, les copains les regardent... Pour autant, ça ne veut pas dire qu'ils aiment (réellement) cette violence, elle leur permet juste d'imposer aux regards des autres une maturité, une expérience idéalisée de la vie qu'ils n'ont (heureusement) pas encore. Cette familiarité avec le soit-disant banditisme de sjeux vidéo, c'est une manière de s'imposer socialement et d'être reconnu.

Crois-tu que, sans ces images, ils ne chercheraient pas à en faire autant ?
(Je pose la question, Odysseus, mais au fond, je crois que je suis assez de ton avis).

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L'autre élément qui me choque, c'est que sur les trois questionnaires que l'on voit, on constate que celui qui avoue jouer seul, mais aussi en famille et entre amis (donc plus encadré) a une plus belle écriture et ne fait pas de faute...

Un peu pareil que W, je ne suis pas du tout psychologue, mais quand des gosses suggèrent de faire un questionnaire sur les armes de Call Of, je me demande aussi si ça n'est pas du troll pur et simple de leur part (ils auraient repéré que l'éducation est un sujet qui te tient vraiment à coeur et feraient exprès de grossir le trait ?).

Courage

Il doit y avoir deux-trois gamins qui jouent un peu la carte de la provoc' à deux balles, c'est certain. Mais, d'expérience, je pense que le gros des troupes ont une réelle conviction dans leurs propos.
Il faut souligner que l'historique du quartier et le défaitisme ambiant font que, pour pas mal de mômes, la voie de la délinquance apparaît à leurs yeux comme toute tracée. De fait, les exemples de réussite immédiatement accessibles sont ceux issus de ce milieu.
Oui, c'est très triste et c'est aussi mon job que de leur présenter autre-chose à travers cet atelier, à commencer par les métiers du jeu vidéo.

Maintenant, j'ai prévu de partir sur de nouvelles bases avec eux, en présentant le projet sous un autre angle. On va voir ce que ça donne.
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"Il n'est pas de lutte plus violente et déterminée que celle d'un homme face à son envie d'aller aux toilettes" - Karate Boy

Effectivement, la route s'annonce longue pour arriver à leur faire entrevoir des alternatives.

Ne pas oublier tout de même que ce sont des gosses de 8 - 9 ans et qu'ils sont encore en âge d'être positivement influencés si on arrive à les motiver. C'est peut être idéaliste de dire ça, mais je ne conçois pas que la route d'enfants aussi jeunes soit tracée à l'avance si on se donne les moyens de corriger le tir. Et pour ça, tout le monde devrait s'y mettre. Pas seulement les enseignants.

Après, il est clair que l'environnement n'encourage pas forcément un véritable changement de fond. Que ce soit par l'attitude des parents ou le monde extérieur. C'est d'ailleurs très juste et symptomatique de dire que les jeunes caïds sont leur seul véritable exemple concret de réussite.
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Tutafé. Ceci dit, ma marge de manœuvre est très faible, à divers égards:

- Je ne dispose que d'une heure et demi par semaine, temps duquel il faut déduire 15 minutes de récré, 10 minutes pour aller dans la salle informatique, et 10 minutes pour les amener à la sortie de l'école, soit 35 minutes de moins (la salle informatique est au dernier étage et à l'opposé de l'entrée de l'école). En réalité, il me reste donc un peu moins d'une heure à chaque séance, et c'est bien peu même si c'est toujours ça de pris.

- Le contexte est hybride. Nous sommes certes dans un milieu scolaire mais placés dans un évènement extra-scolaire. Autrement dit, les règles de vie, mais aussi les relations adultes-enfants et entre les enfants eux-mêmes sont différentes.

- On ne peut pas demander à un gamin de laisser son contexte social à l'entrée de l'atelier, et il faut composer avec des passifs parfois très lourds, à commencer par le rôle des premiers adultes qui en sont responsables, c'est-à-dire les parents. C'est d'autant plus un exercice délicat lorsque ces parents sont absents ou abusivement autoritaires. Il faut jongler en permanence avec notre rôle d'animateur, qui n'est ni un substitut parental, ni un grand frère, et encore moins un prof, bien que nous partageons pas mal de points communs avec ces derniers. Aussi, l'image renvoyée par d'autres animateurs provenant de structures annexes n'aide pas toujours à poser des bases sereines en terme de relations, image dont on hérite pourtant de facto et dont il faut pouvoir rapidement se détacher au fil des séances.
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"Il n'est pas de lutte plus violente et déterminée que celle d'un homme face à son envie d'aller aux toilettes" - Karate Boy

Bon courage pour ce futur atelier ^^
Je suis en plein dedans cette semaine et une des enfants porte le nom de : Sega

J'espère que t'en auras un ou une comme ça aussi

Ça doit faire quatre ou cinq semaines que je suis dessus et ça se passe super bien. Il faut dire que c'est le genre d'atelier qui marche toujours très fort, notamment parce-que ça mélange un côté bricolage (faire les décors, les personnages, etc.) avec un autre plus technique (animation, cadrage, montage et compagnie).
Du coup, les mômes adhèrent immédiatement au truc et sont vraiment investis, à contrario d'un projet jeu vidéo où il faut généralement deux-trois séances pour qu'ils commencent à bien cerner le truc, et donc à aller au-delà du "le code, c'est chiant".

Un temps, j'avais songé à faire un parallèle entre l'atelier film d'animation et un autre sur la robotique que j'avais fait précédemment, en utilisant le robot comme personnage principal. Mais ça risquait de scinder le projet en deux équipes, alors que l'un des objectifs pédagogiques était justement de rapprocher les gamins. Sans compter la gestion en terme d'animation, où il aurait fallu jongler d'un groupe à l'autre, soit un truc pas gérable.

Par curiosité, tu les fais bosser avec quoi tes gamins? Pixelart? Lego? Autre-chose?

Alors quand il y a peu de matos fourni et peu de temps dans l'atelier (entre 1 et 3 jours) c'est :
- Lego (trois grandes plaques et le contenu d'une boîte immense)
- animé sous webcam non HD
- pilotée par monkeyjam
Je fournis trois portables peu précieux, trois caméras (2 webcam + APN et un bon pied) et trois grandes plaques de Lego. Et ça se passe toujours bien ^^
(ça fait trois postes de tournages où on peut placer jusqu'à 4 gamins... max)

Là je suis dans une structure fondée par Folimage avec noir de matos :
- un poste par gamin (ils sont neufs)
- la CS4 ou 5
- des 5D et des spots en veux-tu en voilà (y a même un banc titre)
- ils viennent découvrir flash et after pour de l'anim' et effets spéciaux

En gros, quand il y a les moyens c'est tout informatique et toutes techniques sinon c'est Lego ou de la pixillation quand c'est le bordel (parce que là tout le monde participe et on peut faire le con sous la caméra).
Le dessin traditionnel a très très peu de succès... c'est trop long pour eux, ils ne voient le résultat qu'à la fin, contrairement à l'ordi (tablette, webcam) où à tout moment on peut vérifier rapidement son animation.
Je ne fais pas trop de volume non plus (hors Lego) parce que je suis nul en lumière et gaucher ^^

Atelier du mardi: deuxième séance du troisième trimestre

Les enseignants sont les super-héros du 21ème siècle.

Ce coup-ci, j'arrive avec 30 bonnes minutes d'avance pour installer sur chaque poste les sprites dont je vais avoir besoin pour les prochaines séances. En l’occurrence, je les fais bosser sur le tuto du jeu du crabe (CF Groblog "Faites vos jeux") car ça me semble un bon compromis entre nombre réduit de séances et groupe peu enclin à la discipline.
A mon arrivée, une prof est en train de projeter "Le Retour du Jedi" à ses élèves, avec en perspective de les amener à créer une émission vidéo de critique ciné, ce qui est juste la classe. Sauf qu'au moins la moitié des gamins s'en tape royalement et met le boxon malgré ses multiples rappels à l'ordre. Ambiance.
Pendant que j'installe mes trucs dans mon coin, je constate que dans le lot il y a au moins trois des gamins que j'ai en atelier, ce qui n'augure que du bon pour la suite...

Plus tard, lorsque je les monte en atelier, je les installe à des places bien précises en alternant ceux qui sont relativement calmes avec les autres, puis je fais un point sur le règlement. L'atelier commence tranquillement quand je remarque qu'une gamine refuse obstinément de faire ce qui est demandé et commence à mettre le boxon, puis finie carrément par être agressive et insultante.
Ma collègue l’emmène faire un petit tour du côté de la directrice d'où elle ne reviendra qu'un bon quart d'heure plus tard, non sans s'être excusée au préalable.

Intérieurement, je suis dépité. Parce-qu'au-delà de toute la bonne volonté que je peux y mettre, de l'envie de bien faire, de l'écoute et de la compréhension dont je peux faire preuve, j'ai l'impression que certains gamins sont totalement hermétiques à la moindre forme d'autorité. Et aussi parce-que ça me rappel d'autres ateliers particulièrement dures d'il y a quelques années, où j'ai notamment vu des mômes de 12 ans tabasser leur prof... Sérieusement, on est où? Quand va-t-on prendre conscience de la gravité du problème et commencer à agir dans le bon sens? Est-ce-que les profs, et plus largement le monde enseignant, sont voués à être les punching-ball des maux de notre société? Des chiffres tous frais ont démontrés que 49% des chefs d'établissement ont été victimes de violences de la part des parents d'élèves, lesquels sont censés s'occuper de ces gamins en grandes difficultés. Le constat est posé. On fait quoi maintenant?

Là, à chaud, j'ai surtout animé la séance d'aujourd'hui pour ceux qui ont envie de faire l'atelier, qui y prennent du plaisir malgré l'ambiance délétère et qui font un effort pour bosser. Ceux-là, je les adore et je les admire, parce-qu'il leur faut un sacré courage pour ne pas céder à la pression du groupe. Parce-qu'honnêtement, je n'y ai pris presque aucun plaisir. Mon boulot c'est de leur faire découvrir le jeu vidéo autrement et de leur montrer comment créer le leur, pas de jouer à la police. Les méthodes pédagogiques ont nécessairement leurs limites, et il y a des problématiques qui ne se résolvent pas en à peine une heure d'atelier hebdomadaire. Et encore, l'air de rien, je tiens le coup parce-que c'est un milieu que je connais très bien et que je sais que tout n'est pas perdu, y compris pour les mômes les plus durs. Mais quid des jeunes enseignants fraîchement débarqués de province qui enquillent les anti-dépresseurs au bout de quelques mois? Quid des animateurs qui préfèrent se faire porter pâles plutôt que de remettre le pied dans leurs salles d'ateliers? Quid des parents d'élèves qui continuent à se mobiliser mais qui désespèrent d'être les seuls à s'engager un tant soit peu dans la vie scolaire de leurs enfants?

Bon an, mal an, j'ai animé l'atelier en leur présentant Scratch puis en leur faisant ajouter les décors, les sprites du crabe ainsi que les scripts de ce personnage. Ils s'en sont tous bien sortis, même si je ne suis pas certain qu'ils aient tous pigé le fonctionnement du truc. En tout cas, ils ont au minimum cerné la logique du logiciel, ce qui est déjà plutôt pas mal pour une première prise en main et laisse entrevoir un filet de choses potentiellement intéressantes pour la suite. Ces mômes sont loin d'être idiots et peuvent faire preuve d'une certaine solidarité (autre que celle de faire des conneries), donc c'est bon signe. Il faudrait juste qu'ils parviennent à canaliser tout ça dans le projet. Du coup, je prévois de présenter ça un peu autrement, en les incitant d'avantage à participer aux différentes étapes de chaque séance. Mais aussi en prenant un temps avec eux chaque mardi pour discuter de choses et d'autres via le jeu vidéo. J'ignore ce que ça peut donner, mais je ne perd rien à essayer. Et pourquoi pas diffuser une petite musique d'ambiance style "Spa et Massage Collections: volume 4" en fond sonore sur mon PC portable, histoire d'amadouer les plus nerveux? A tester.

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J'ai conscience que pour ceux qui ne bossent pas dans ce milieu, ce compte-rendu doit apparaître comme un avant-goût de l'enfer où Nabila et Michael Vendetta auraient eu des enfants, en plus de recevoir la Légion d'Honneur*. Et j'ai pas mal hésité avant de poster ça. Mais, dans le même temps, je voulais aussi témoigner que l'enseignement n'est pas nécessairement ce paradis rose et cotonneux que certains fantasment. C'est une réalité largement teintée de nombreuses nuances de gris où, à l'image des gamins avec lesquels on est amené à bosser, chaque jour est différent et au cours desquels on rencontre de nombreuses difficultés qu'il faut surmonter. Parce-que je sais qu'avant la fin du trimestre ces gamins iront me voir dans la cour en me demandant de commencer l'atelier avant l'heure. Parce-que je sais qu'ils seront heureux de présenter leurs jeux à leur proches. Parce-que je sais que certains me feront des petits dessins pour me remercier et qu'ils diront à leurs copains que l'atelier jeu vidéo, ben c'est vachement bien. Juste qu'aujourd'hui, c'était une journée sans, mais que la semaine prochaine sera sans doute bien plus constructive et intéressante.


* Sur ce dernier point, tout n'est pas perdu.
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Atelier du mardi: troisième séance du troisième trimestre

Je ne m'attendais pas à un torrent de réactions sur la note précédente, mais là, c'est le désert...
Bon, on va continuer vaille que vaille.

Nouvelle séance donc, et presque nouveau groupe. Pour faire court, et suite à de multiples réclamations d'animateurs responsables d'autres ateliers, les gamins imbuvables ont tous été casés dans un "atelier" spécialement créé pour eux, durant lequel ils tapent dans une balle dans la cour de récré. Oui, c'est pas glorieux, mais là, pour avoir discuté avec quelques animateurs en amont de la séance de mardi, c'était soit ça, soit l'exclusion définitive d'une bonne vingtaine de mômes devenus ingérables. Parmi eux, six des gamins que j'avais précédemment ont rejoint les rangs de ceux que plus personne ne veut. Du coup, j'en ai récupéré d'autres qui sont certes plus jeunes mais respectueux de tous et qui ne pourrissent pas les ateliers.

A partir de là, on a enfin pu vraiment avancer dans le projet. Les enfants ont ajouté les animations du crabe ainsi que les scripts qui vont bien, et c'était l'émerveillement généralisé quand ils ont vu qu'à chaque touche pressée correspondait le mouvement qui va bien, ce qui fait juste super plaisir!
Comme ils pigent vite et ont saisi la logique du truc, je les ai lancé sur l'ajout du premier fruit et de ses scripts. Mais cette fois, j'ai pris le temps de développer à mort en les sollicitant en permanence sur chaque étape de l'écriture d'un script, avec la méthode suivante:

notre fruit doit tomber de haut en bas, avec pour règles:

- qu'il ne doit pas dépasser la ligne du sol
- qu'il doit clignoter deux secondes avant de disparaître si le crabe ne l'a pas touché
- qu'il doit immédiatement disparaître une fois touché par le crabe
- qu'il doit revenir dans un temps compris entre trois et six secondes après disparition (peu importe la cause)

Ben ils étaient juste super impressionnants! A quelques erreurs près, tous les blocs de scripts qu'ils suggéraient correspondaient aux besoins du jeu, avec les bons réglages et le bon ordre logique. Je pense en particulier à deux gamines extrêmement vives qui, non contentent de s'amuser à modifier certaines données, ont seules démarré la création d'un autre fruit, en copiant le même script tout en modifiant les données pour créer une variation dans l'affichage des sprites. Comme elles étaient bien lancées, j'ai invité les autres mômes à en faire autant, et ils ne se sont pas laissé prier. Le résultat est qu'ils ont déjà tous leurs fruits, parfaitement réglés, et qu'ils ont même corrigé le délai dans le saut du crabe en le rallongeant très légèrement pour faciliter les sauts au-dessus du futur oursin.

Je suis super content qu'ils speedent autant, car non seulement ça signifie que l'on va pouvoir terminer le jeu bien plus vite que prévu, mais aussi qu'ils vont pouvoir avoir au moins deux séances de rab pour personnaliser entièrement leur jeu. Car l'objectif est, à terme, qu'ils modifient les décors et les sprites avec leurs propres dessins issus de leurs univers. Si les PC ne déconnent pas trop, j'amènerai un ou deux scanners pour qu'ils copient leurs dessins fait à la main et les ajoutent dans leur jeux. Ça donnera un rendu plus sympa et surtout leur facilitera la tâche car le dessin à la souris reste toujours aussi délicat.

Bref, c'était une séance autrement plus fun que la semaine dernière, tant pour eux que pour moi.
Le seul souci est que certain ne semblent pas avoir complètement saisi qu'ils ne vont pas créer le prochain Mario/colof/GTA mais juste un petit jeu à partager avec les copains et la famille, ce qui est déjà pas mal.
Le truc est qu'étant la situation des deux séances précédentes, je n'avais même pas eu l'occasion d'exposer les bases du truc, en particulier la partie d'introduction (histoire du jeu vidéo, ses genres, ses métiers et son processus de création). Il me semble encore assez prématuré d'aborder tout ça dès la semaine prochaine car deux ou trois autres mômes doivent s'ajouter au groupe et j'ignore encore si ça collera (on m'a dit que oui dans l'oreillette, mais à voir). Au pire, j'attendrai encore deux semaines et tenterai de condenser ça à mort sur environ 45 minutes. On verra bien ce que ça donnera.

PS: désolé pour la mise à jour en décalé, c'est juste que j'avais bêtement oublié de poster ça. La prochaine MAJ aura donc bien lieu mardi soir.
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Hmmm, quand tu dis taper dans un ballon, c'st genre ils leur ont fait un atelier foot oO ?
V'la les clichés

Je me rappelle plus d'ailleurs c'est obligatoire ce genre d'atelier ? parce que bon si les mecs veulent pas etre là autant qu'ils rentrent chez eux quoi...
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Tu nous a coupés un peu les pattes aussi avec ton compte-rendu déprimant

C'est terrible que des gosses si jeunes soient déjà quasiment irrécupérables. Heureusement que les nouveaux rattrapent le coup, j'imagine qu'avec deux groupes identiques dans leur comportement, tu te serais jeté par la fenêtre !
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Ils sont tous méchants (sauf Sega, qui est juste con).

Il y a déjà un atelier foot. Là, c'est un atelier bouche-trou, avec une baballe pour taper dedans histoire de passer le temps. Ou comment acheter la paix sociale. C'est tout sauf constructif.



Là, tu soulèves un problème majeur: les ateliers ne sont pas obligatoires MAIS de très nombreux parents n'étant pas (ou ne voulant pas) être disponibles pour s'occuper de leurs enfants, ben les mômes sont casés sur ces ateliers.
Du coup, il y a actuellement un gros débat en interne (éducation nationale et structures d'animation) concernant ces cas de figure précis, et personne ne semble véritablement appliquer le règlement des ces ateliers qui stipule pourtant clairement que les animateurs sont en droit d'exclure les gamins trop difficiles. Plus précisément, la plupart des animateurs le font, mais la pression des parents d'élèves fait que beaucoup d'écoles cèdent et réintègrent ces gamins sur ces ateliers. Ce qui est d'autant plus paradoxale que nombre de ces parents ne s'investissent en aucune manière dans la vie scolaire de leurs enfants...
Bref, là encore, on achète la paix sociale. Je ne peux donc qu'espèrer que des mesures très concrètes vont être prises à la rentrée, même si j'en doute fortement.

Shenron: ces gamins ne sont pas irrécupérables - aucun enfant ne l'est - ils sont "juste" très mal entourés.
Tiens, un exemple vécu aujourd'hui: un gamin que j'ai eu sur un autre atelier au deuxième trimestre. Ce môme est adorable, très intelligent, drôle et toujours poli. Mais il est d'une violence physique inouïe et passe son temps à se bastonner à chaque récréation, en classe ou durant les ateliers. Et quand je te parle de baston, c'est vraiment de la bonne grosse baston bien crado...
J'ai passé le trimestre précédent à discuter avec lui, à essayer de comprendre la source du problème et à l'aider à canaliser sa violence. Avec moi, ça se passe juste super bien. Il est ultra gentil, vient me faire des coucous quand il me croise dans la rue et me fait des confidences. Mais avec les autres, c'est l'horreur, en particulier avec sa maîtresse et les élèves de sa classe qu'il martyrise en permanence (yeux aux beurre noir, contusions, coupures, etc.). Encore aujourd'hui, il a latté une gamine toute mimi qui ne lui demandait rien et j'ai dû l'amener à la pharmacie en urgence, pour situer.
Sauf qu'un jour, je suis tombé sur la mère de ce môme et j'ai tout de suite pigé: elle se fout royalement de son fils. Pour parler crument, il est là comme une poule qui pond un œuf. Et aucune discussion n'est possible, elle se barre direct dès que quelqu'un de l'école souhaite lui parler, voire balance des chapelets d'injures et de menaces. En somme, nous n'avons qu'un pouvoir très limité pour aider ce môme, parce-que les lois sont mal faites/mal appliquées, et ensuite parce-que beaucoup d'enseignants ont depuis longtemps baissé les bras (chose que je ne cautionne pas mais que je peux comprendre).
Du coup, et j'en reviens à ma question il y a deux posts: on fait quoi?
Quand on voit en France le scandale qu'a causé la seule idée de débattre au sujet des punitions corporelles qu'infligent certains parents à leurs gamins, et donc de l'éducation que donnent certains parents à leurs enfants, comment peut-on simplement espérer aller au fond des choses et faire prendre conscience de problème de société aussi graves?
Parce-que tant qu'il y aura des parents pour considérer que l'école est un substitut à l'éducation qu'ils devraient donner à leurs gamins, qu'on passera à la météo après avoir annoncé que deux enfants meurent chaque jour sous les coups des connards qui sont sensés s'en occuper (voir ce terrible article du Monde) et que des comportements de violences verbales et/ou physiques à l'endroit des autres élèves et des enseignants ne seront jamais acceptables, alors rien ne changera et la situation ne fera même qu'empirer.

Sinon, oui, c'est déprimant. Mais, comme je l'indiquais, c'est aussi une réalité quand on touche à l'enseignement et qu'il ne faut surtout pas occulter parce-qu'elle est difficile, mais bien au contraire la regarder en face pour espérer un jour améliorer les choses.
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"Il n'est pas de lutte plus violente et déterminée que celle d'un homme face à son envie d'aller aux toilettes" - Karate Boy

Hmm je connais mal la loi en france, mais dans les series us tu balances la mere aux services sociaux et hop

Tain ca m'enerve ce genre de parents qui "font des gosses pour les allocs". Moi ma fille je suis limite mère juive avec
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Encore merci pour ce blog socio-déprimant génial dont je viens de rattraper les dernières pages.
Que les parents se foutent de l'éducation de leurs gosses et ne s'en occupent pas une minute, c'est déjà révoltant. Mais qu'en plus ils bousillent les efforts d'éducateurs motivés, ça me fout vraiment hors de moi.
J'ai déjà envie de foutre des beignes aux mères inconscientes qui viennent fumer et agitent leur clope devant le nez des gamins à la sortie de la maternelle, mais c'est vraiment pas grand chose par rapport à d'autres comportements qui risquent de me rendre bien furax quand mon gamin va arriver à l'école primaire, puis au collège ...

Atelier du mardi: troisième séance du troisième trimestre

Une séance de rêve!

J'avais moyennement envie de lancer les gamins sur du script, bien que ce soit prévu d'ici peu. D'abord parce-que je n'étais pas forcément d'humeur à faire mumuse à tourner autour des ordinateurs pour corriger chaque ligne, ensuite parce-que les mômes n'étaient pas forcément chauds pour ça non plus.
On est donc parti sur la modification des sprites et des décors en utilisant l'outil intégré de Scratch.

L'idée de départ a été de les faire bosser sur l'univers de leurs jeux, ce qu'ils souhaitaient y mettre, ce qu'il voulaient créer comme personnages. C'est une phase délicate car très vite les mômes s'enflamment et se lancent dans des trucs très intéressants mais juste irréalisables en l'état. Passage d'autant plus difficile que les enfants doivent garder constamment à l'esprit que leurs univers vont être conditionnés par le gameplay du jeu, ce qui est loin d'être évident.
Nous avons donc beaucoup discuté en amont pour que je puisse discerner ce qui les intéressait, mais aussi les aider à situer ce qui est faisable. Gros challenge donc, à plus forte raison face au désormais classique "j'ai pas d'idée, je sais pas quoi faire, tu peux me le dessiner maître s'il-te-plaît?". ^^

Il y a eu un peu de tout, des univers très classiques tendance poney arc-en-ciel, comme cette gamine qui a fait un lapin qui doit manger des carottes. D'autres plus funky comme une bactérie dans un estomac qui doit manger des sucettes. Et des bien perchés mais très drôles, en particulier un haltérophile dans une salle de sport qui doit manger des barres énergisantes tout en esquivant des haltères en chute libre.

Assez rapidement, ils ont entièrement refait le décor principal de leurs jeux, puis se sont attaqués au sprite principal et ses trois phases d'animation. Là, quelques difficultés à tenter de conserver les proportions. J'ai donc dû leur tracer un cercle au centre de l'image et leur demander de se restreindre aux bords du cercle afin de ne pas avoir des lapins de 2000x6000, ou inversement, avec des sprites absolument minuscules.
Après avoir bossé sur le sprite qui tend vers la droite puis, une fois fait, ils ont découvert la fonction copier (copier du sprite de droite, le renommer puis appliquer un effet miroir horizontal). C'était la révélation!
Puis ils ont bossé sur les fruits en modifiant là aussi le contenu pour l'appliquer à leurs univers. Tous n'ont pas terminé, ce qui est assez ennuyeux car plusieurs vont rater les deux prochaines séances puisqu'ils seront en classe découverte. M'enfin, ils se sont vraiment éclatés et moi aussi, donc au pire, on trouvera une combine pour rattraper le coup d'ici leur retour en Juin.
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J'aurais dû écrire plus tôt, mais mieux vaut tard que jamais : vraiment merci Thezis pour ce blog passionnant, même si parfois déprimant (certains passages de ton avant-dernière séance m'ont rappelé mon expérience malheureuse en la matière et les raisons pour lesquelles j'ai si vite abandonné l'enseignement).

En tout cas, ravi de voir que les choses s'arrangent maintenant que les gamins avancent sur la réalisation de leur jeu.

C'est sympa, merci pour ta réaction.

Par contre, je ne suis pas Thezis.
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On reconnaît enfin mes mérites sur ce site, il était temps !
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Dans la vie, il y a 3 catégorie des personnes : ceux qui savent compter et ceux qui ne savent pas compter. (Anonyme)

Toutes les chouettes se ressemblent !