(Pourvu que FRANZ57 ne tombe pas sur ce topic
)
Un vrai sujet de philosophie que ce gromatch, où la question posée en appelle directement une autre ^^
La Dreamcast est-elle sortie trop tôt ? Non, bien sûr que non. Elle est sortie pile au bon moment, Sega ayant « profité » de l’échec de la Saturn pour réfléchir sur la stratégie à suivre et nous sortir sa plus belle machine depuis la Megadrive. Les similitudes d’architecture avec le système Naomi donnaient enfin corps au concept d’arcade à la maison, le line-up s’est très vite diversifié, le marketing avait juste ce qu’il fallait d’agressif sans en faire des tonnes… et pourtant, ça n’a pas pris.
Alors se pose la question cachée derrière la question apparente : Pourquoi la Dreamcast n’a-t-elle pas marché ? Ou plutôt, avait-elle seulement une chance de marcher ? La dernière console de Sega n’a jamais pu s’imposer durablement, et ce pour plusieurs raisons dont certaines relèvent du « pas de bol » le plus absolu :
— Une perte de crédit de Sega suite à une chaîne de la lose pas possible. Les segalopins ont du mal à le reconnaître, mais à force d’enchaîner les échecs ou semi-échecs, l’image de Sega s’est fortement dégradée en tant que constructeur de consoles. Game
Gear, Mega CD, 32-X, Saturn…. Tous ces systèmes ont leur part de (très) bons jeux, mais à chaque fois ont vu leur durée de vie abrégée soit par des défaillances de conception, soit par des erreurs marketing. Mettez-vous un peu à la place des consommateurs : voir défiler à la chaîne du hardware et des extensions dont le SAV n’est visiblement pas assuré comme il devrait l’être, il y a de quoi fuir chez la concurrence.
— La durée de vie de la playstation — chère au cœur de petit vieille — étendue grâce à une série de très bons jeux repoussant pour certains les limites techniques de la 32-bits :
Alone in the Dark IV, Soul Reaver, Final Fantasy IX, ISS Pro Evolution 2, Gran Turismo 2… A quoi bon se presser pour se ruer vers la génération suivante, alors que l’on est encore en train d’amortir l’achat de la dernière console ?
— Sony qui ne commet pas l’erreur de se reposer sur ses lauriers, comme Nintendo au temps de la Super Famicom et réduit le créneau temporel dont bénéficiait la Dreamcast en lançant une nouvelle campagne marketing encore plus agressive (si c’était possible) que la précédente. On peut critiquer le procédé, mais pas un éventuel immobilisme de Sony.
— De grosses licences couvées jalousement par Sony, comme Nintendo en son temps : le cas
Metal Gear Solid 2 est le plus représentatif, quand on mesure le temps écoulé entre les premières images parues et la sortie effective du jeu. Là-dessus, Konami a clairement contribué à torpiller Sega.
— LE coup de génie marketing de SONY du combo console / DVD à un prix somme toute raisonnable. Je parlerais aussi de coup du sort, le DVD étant alors une petite révolution dans la manière de consommer du film à la maison quand on repense à la qualité souvent, osons le mot, merdique des VHS. La confrontation ultérieure HD DVD / Blu-Ray n’aura pas eu le même impact — la preuve en est qu’il se vend toujours autant de DVD.
— Dans le meilleur des cas, en imaginant que la Dreamcast ait eu une durée de vie plus conséquente, Sega n’aurait pu qu’atténuer ses pertes face à Sony, avant de se manger deux autres mastodontes dans la tronche avec les consoles de Big N et Microsoft : le coup de grâce était inévitable.
Il est en tous cas amusant de voir que ce gromatch laisse transparaître de la rancune mal recuite et toujours pas digérée. De la part de petite vieille, c’est normal, ça fait partie du personnage, mais l’aigreur générale des ségalopins est telle que pour un peu se réveillerait en moi le troll Nintendo, pourtant entré en hibernation depuis l’époque de la N64. Imaginez un petit être rabougri, tordu, malingre, à l’air sournois, affreux gremlin voûté sur lui-même et se frottant les mains :
Gniiiii… Gniii… Sega est mort ? BIEN FAIT !!!! En plus, c’est même pas français comme nom ! Gniiii… yark, arf, yark !!!