Attention je suis en forme, je vous tape toute la page 29 du Repérages de dec/jan! C'est parti...
1)
Metal Gear Solid 2
2) GTA: Vice City
3)
Shenmue 2
4)
Rez
5) Pikmin
6) Oddworld: Munch's Odysee
7)
Ico
Frequency
9) Super Monkey Ball
10) Halo
"A l'origine c'est un jeu de mémoire. Quatre gros boutons lumineux associés à quatre sons différents. Un test presque aussi traumatisant que le Rubik's Cube. Cela s'appellait Simon. L'ancêtre, le chaînon manquant entre jeu et instrument. Puis vint Parappa the Rapper sur Playstation. La même chose, mais en rythme. Avec entre temps, l'avènement d'une musique à créer seul, sur ordinateur, à la maison. Voilà pour les prémisses.
Mais, depuis le milieu des années 90, les intéractions entre jeux et musiques électroniques ont été rendues si inextricables qu'il devient difficile de parler encore de destinées parallèles. La musique de jeux est devenue entre-temps un genre. Et la musique électronique (à en croire certains) un jeu. Ainsi Modern Groove Ministry of Sound Edition et MTV Music Generator 2 pour la PS2 ne sont pas des jeux à proprement parler mais des interfaces de création audiovisuelle.
Ultra minoritaires sur le marché, ces "titres" témoignent pourtant d'une tendance particulièrement sensible cette année dans le jeu vidéo: la revanche, après des années, du son sur l'image. Exemples:
Rez ou Frequency. Abstraits, presque conceptuels, ces "simulateurs musicaux" transforment la console en instrument et le joueur en interprète. Les niveaux deviennent des partitions et la sensation ludique laisse la place au sentiment d'interprétation. Mais si l'on reste encore au niveau primaire (croix, triangle, rond, carré) de Simon, ce qui fascine c'est qu'il aura fallu plus de vingt ans au jeu vidéo pour devenir véritablement audio. Parappa the Rapper 2, Gitaroo Man, Britney's Dance Beat le confirment: jadis complément, le son est devenu aujourd'hui ingrédient (parfois prédominant) du jeu électrinique.
De la même oreille, on remarquera que l'atout décisif de GTA par rapport notemment à sa version béta State of Emergency [?] tient au musical. Ici, c'est du décalage et non plus du synchronisme que surgit le plaisir de jouer. Le choix de la station de radio que l'on désire écouter/entendre (héritage direct de
Out Run) participant d'une implication dans l'univers représenté presque plus forte que les actions proprement dites. La sortie dans les bacs de la BO de GTA Vice City conforte d'ailleurs cette hypothèse.
Sons toujours, ou plutôt silences.
Metal Gear Solid 2 et
Ico, deux jeux opposés s'il en est, partagent le même soin apporté aux moindres épaisseurs sonores. Bruit du vent, des pas, cris des mouettes, le son est ici texture, ambiance. Détimbré, il induit la claustrophobie, réverbéré, il est l'agoraphobie. Dans ces univers, le son écrit l'espace autant (si ce n'est mieux) que l'image elle-même. Il est vraiment temps de parler de jeux audio-vidéo.
Thomas Schmitt
Voila, j'ai trouvé ça plutôt pertinant. Maintenant c'est les tenants du Grozik qui vont me faire déchanter!
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... mais j'ai rebranché la Master System sous la télé!