J'ai craqué il y a une petite semaine pour The Vanishing of Ethan Carter sur PS4, en profitant d'une maigre solde. Cette version est la même que la version PC, à ceci près que l'intégralité du jeu a été portée sur l'
Unreal Engine 4.
Qu'est ce que TVoEC ? Un jeu de contemplation ? Un jeu d'enquêtes ? Un jeu d'énigmes ? Trouvez Objets Cachés ? Disons un mix de tout ça avec beaucoup, beaucoup de promenade à pied dans des décors qu'Alan Wake n'aurait pas renié.
Vous incarnez Paul Propesro, un détective chargé de retrouver le jeune Ethan Carter qui a mystérieusement disparu et dont l'enquête vous amène à explorer la campagne profonde de Red Creek Valley. Très vite, diverses choses anormales se produisent à mesure que vous progressez. Votre route peut aussi vous faire croiser des cadavres dans un état particulièrement amoché. Ces passages sont importants pour comprendre l'intrigue et savoir où continuer, même si le jeu est linéaire, il est possible d'effectuer certaines enquêtes dans le désordre.
Le déroulement du jeu est le suivant : vous explorez Red Creek Valley en marchant (maintenir R2 permet de courir, et croyez moi vous allez maintenir cette touche enfoncée un bout de temps) et déclenchez certains événements / trouvez des objets ça et là, liés à un crime. Une fois que suffisamment d'objets / événements sont découverts, vous pouvez étudier ce qu'il s'est produit en reproduisant l'ordre chronologique de l’énigme / crime jusqu'à retrouver le bon ordre et débloquer une scène qui permet de poursuivre l'histoire ou obtenir des infos sur le background. Ces passages sont très intéressants bien que plutôt mal amenés parfois : il est ainsi difficile de comprendre ce qu'il se passe car Propesro ne monologue que très rarement sur ce qu'il voit / se produit.
Le jeu l'annonce d'emblée : il ne vous prendra jamais par la main (ou presque). Ainsi : pas de carte, pas de lumière qui montre le chemin. Cela a un effet pervers dès le début car le plus difficile reste de comprendre ce que les développeurs attendent du joueur : ici, un piège se déclenche. On peut l'analyser. Une étrange sphère incomplète tente de se former, en vain. On progresse un peu : un autre piège se lance. On l'analyse : la sphère réapparaît, plus ou moins grande que la précédente. Et tout cela sert à... quoi ? C'est bien beau de ne pas prendre le joueur par la main mais ne laisser aucune information sur le gameplay, c'est quand même bien con. Mais heureusement, on persévère et on résout la première énigme, ne comprenant pas vraiment ce qu'il s'est passé / ce qui résulte de cette énigme. Puis on atteint le premier meurtre, où nombre de joueurs se sont retrouvés bloqués à regarder un cadavre avec cette étrange sphère sans qu'on ne sache à quoi ça sert ni pourquoi il ne se passe rien (c'est bien souvent la dernière enquête effectuée par les joueurs). Heureusement, à force de persévérance et de recherche, on fini par comprendre comment le gameplay et on rentre enfin dedans. Les quelques monologues de Prospero n'aident malheureusement pas beaucoup.
Certaines de ses pensées sont plutôt pertinentes mais nombre d'événements ne lui provoquent chez lui absolument aucune réaction. On a donc un peu de mal à rentrer dans le personnage, qui réagit quand bon lui semble. Heureusement le tout est contre balancé par l'ambiance, très réussie. Véritable carte postale, Red Creek Valley est magnifique et aucune zone n'est la même. Il est possible et même recommandé d'explorer les alentours de chaque zone, certains lieux menant à des objectifs secondaires ajoutant leur part de mystère à l'enquête mais lié à l'enquête principale. Certaines énigmes sont d'ailleurs plutôt flippantes. Le scénario fait d'ailleurs souvent penser à certains écrits de Stephen King (et une énigme fait très "Lovecraft"). Petit détail : il est nécessaire de résoudre toutes les énigmes et meurtres pour obtenir la fin complète, dont je ne spoilerai rien !
Mon retour sur cette première expérience avec un "Simulateur de marche" ? Très bon. Loin d'être un simulateur d'ouverture de portes comme Gone Home (du moins le retour que j'entend le plus),
Vanquish of Ethan Carter permet tout de même un brin d'exploration dans des décors qui frisent la perfection (le jeu est en 1080p et 30 FPS -on peut aussi jouer à 60 FPS mais ce n'est pas constant) et une ambiance réussie peu importe le décor. L'intrigue est pas mal, encore plus si on aime Stephen King ; on rentre vite dedans une fois le gameplay maîtrisé. Après, je ne sais pas quoi penser des autres jeux du même genre, même si Everybody's Gone To The Rapture m'intrigue quelque peu.
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Super Putty Squad, Mega Man 11, Bubsy 4, Sonic Mania... où est mon nouveau Turrican ?