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Index du Forum » » Discussions & Débats » » La représentation des sexes dans le jeu vidéo [Attention, posts longs]
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Auteur La représentation des sexes dans le jeu vidéo [Attention, posts longs]
Shenron
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Joue à Lost Judgment

Inscrit : Jan 17, 2008
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De : Massy

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Posté le: 2013-03-18 10:01   [ Edité le: 2013-03-18 10:08 ]
Citation :
Alors oui, les romances lesbiennes sont dans "Mass Effect", mais on sait tous que c'est parce que les hommes hétéros aiment les romances lesbiennes et que ça ne dérange pas beaucoup de femmes, alors que les femmes et les hommes hétéros aiment beaucoup moins les romances gays, en tout cas pour s'y projeter.

Et pourtant au Japon le yaoi est à destination d'un public féminin en majorité. Si EA veut vendre des ME là-bas, ils ferait bien de mettre un peu plus de bishonen dans sa série !

Simba, je suis d'accord avec toi sur le fait que le sexisme et la représentation des femmes dans les jeux sont un symptôme de comportements sociopathes et égoïstes, mais ça n'empêche pas de relever des faits précis, d'essayer d'attirer l'attention sur le problème et de le corriger un tout petit peu. Parce que c'est bien beau de constater que c'est la faute de la société et du marketing, que les JV ou la "communauté geek" ne sont pas le fond du problème, mais il faut bien commencer quelque part, et on n'est pas obligé de rentrer dans une politique de quotas pour ça.

Perso je ne demande pas qu'on écrive des personnages de jeu vidéo à destination des femmes, juste que de temps en temps, on n'écrive pas uniquement à destination des hommes, ou plutôt de l'idée que s'en font les auteurs/chara-designers/marketeux.

(Mais je ne suis pas contre le fait qu'on ait plus d'introduction de personnages masculins qui commencent en montrant leurs fesses, parce qu'il n'y pas de raison)

Citation :
L'article clame que "47% des joueurs sont des joueuses" en ignorant gaiement (et sciemment) à quoi ces gens jouent.

Oui, les femmes jouent majoritairement aux RPG, aux jeux de plateforme et aux puzzle-game. En même temps, à moins d'avoir baigné dedans depuis toute petite et être à peu près immunisée, comment veux-tu qu'elles aient envie de jouer à autre chose quand on voit la beaufitude généralisée de la production ? Et ça, sans compter des différences culturelles que j'énonce plus haut (les femmes doivent être douces et émotives, les hommes fiers et durs).

Et au delà de ça, les comportements relevés par l'auteure de l'article sont tout simplement édifiants, dans le sens où on sent qu'il y a une volonté de statut quo de la part d'une partie des joueurs, que ça dérange vraiment que des nanas osent poser un pied sur leur territoire et pire, s'offusquer de se faire renvoyer dans leur cuisine. Au secours.

Citation :
Sinon pour le 50/50, c'est une lubie qui est loin d'être partagée par toutes les féministes, même militantes. De même que l'accusation de rechercher "l'égalité parfaite" qui est plus un artifice rhétorique pour les discréditer qu'une réelle demande venant de celles-ci. Et comment peut on considérer que la politique des quotas aux USA émane d'une volonté réelle et sincère de limiter les discriminations? Alors qu'il s'agit comme bien souvent de faire semblant de, faire comme si on faisait réellement quelque chose contre...

Eh bien tu vois, perso ma position sur la discrimination positive a évolué. Je ne suis pas fan du tout des systèmes de quotas, mais ils n'empêchent que dans une société on demande encore aux femmes de faire leurs preuves en politique, je me dis qu'il faut plus que quelques exemples isolés pour faire bouger les mentalités.
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Kimuji
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Joue à Pillars of Eternity

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Posté le: 2013-03-18 10:08   [ Edité le: 2013-03-18 10:18 ]
Citation :
Le 2013-03-18 09:49, MTF a écrit :

Je pense que dans le jeu vidéo, c'est ici que le bât blesse. Que l'on veuille faire de Lara Croft autre chose qu'un "pur fantasme masculin", chose qu'elle était initialement mais qui était, en soi, interchangeable avec un héros lambda, avec un Mario même, tant mieux : mais en faisant en sorte qu'elle se fasse violée, en faisant en sorte de vouloir la "protéger", on réinstaure un rapport entre les sexes malsain. Tant qu'elle était une icône et que la question de la sexualité n'était pas mise sur la table, c'était fort bien : à présent qu'on la développe, on fait patatras.
Et je trouve ça dommageable.

Surtout quand le but recherché officiel est de rendre ce personnage plus "crédible et réaliste", là ça commence à sentir mauvais. Des jeux où les développeurs auraient cherché à présenter un héros masculin de manière plus réaliste en mettant en avant sa fragilité, en jouant sur l'envie qu'auront les joueurs de le protéger... ça viendrait pas à l'idée de grand monde et ça doit se compter sur les doigts de la main.

Citation :
Le 2013-03-18 10:01, Shenron a écrit :

Perso je ne demande pas qu'on écrive des personnages de jeu vidéo à destination des femmes, juste que de temps en temps, on n'écrive pas uniquement à destination des hommes, ou plutôt de l'idée que s'en font les auteurs/chara-designers/marketeux.

Bref des personnages bien écrits, tout simplement.

Citation :
Le 2013-03-18 10:01, Shenron a écrit :

Citation :
Sinon pour le 50/50, c'est une lubie qui est loin d'être partagée par toutes les féministes, même militantes. De même que l'accusation de rechercher "l'égalité parfaite" qui est plus un artifice rhétorique pour les discréditer qu'une réelle demande venant de celles-ci. Et comment peut on considérer que la politique des quotas aux USA émane d'une volonté réelle et sincère de limiter les discriminations? Alors qu'il s'agit comme bien souvent de faire semblant de, faire comme si on faisait réellement quelque chose contre...

Eh bien tu vois, perso ma position sur la discrimination positive a évolué. Je ne suis pas fan du tout des systèmes de quotas, mais ils n'empêchent que dans une société on demande encore aux femmes de faire leurs preuves en politique, je me dis qu'il faut plus que quelques exemples isolés pour faire bouger les mentalités.

Ce que je veux dire c'est que la question est complexe et qu'elle fait débat même chez les féministes (ou les minorités discriminées, les femmes n'étant pas une minorité bien sûr mais pouvant parfois y être assimilées étant donné certaines similitudes de traitement...) et qu'on ne peut pas utiliser cet argument de "l'égalité parfaite impossible et absurde" pour jeter le discrédit sur celles et ceux qui militent pour leurs droits.

Simbabbad
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Posté le: 2013-03-18 12:38   [ Edité le: 2013-03-18 13:11 ]
Bon, pour qu'on s'y retrouve il va falloir que je fasse des citations.

Citation :
Le 2013-03-18 00:51, Kimuji a écrit :
Sinon pour le 50/50, c'est une lubie qui est loin d'être partagée par toutes les féministes, même militantes. De même que l'accusation de rechercher "l'égalité parfaite" qui est plus un artifice rhétorique pour les discréditer qu'une réelle demande venant de celles-ci.

Ah mais pour ce qui est en gras, complètement, et c'est pour ça que tu ne me liras jamais parler de "féministes" mais de néo-féministes, d'ailleurs ces personnes ne sont pas féministes puisqu'elles ne respectent pas les femmes. Pour ce qui est du féminisme, je suis d'accord avec à peu près tout ce que dit Badinter.
Et pour le reste, on voit bien que tu ne t'es pas engueulés avec eux pendant des mois au point de finir par claquer la porte... je ne m'enquiquinerais pas à développer un argumentaire si j'étais face à du vent, je préférerais parler d'autre chose... ici, celui qui essaie de jeter le discrédit sur un argumentaire avec un faux argument, c'est toi.

@MTF: mais enfin les jeux ne disent pas que c'est mieux d'être hétéro, d'où tu sors ça? Simplement, 93% des gens sont hétéros, et les auteurs parlent de ce qu'ils veulent, compte tenu des pourcentages j'ai vraiment du mal à voir une distorsion négative. L'essentiel des comics homos montrent les hétéros comme étant soit coincés/frustrés, soit "convertibles", je n'ai jamais vu l'équivalent de ça chez les hétéros, et personne n'en fait une histoire.
On ne va quand même pas qualifier d'homophobe un hétéro qui dans son œuvre ne se projette pas dans un rapport homo, c'est du délire. Shenron parle du yaoi par rapport à "Mass Effect", mais justement: il se trouve que les femmes occidentales dans leur ensemble (je connais des exceptions) ne fantasment pas sur les rapports entre hommes, ceci expliquant cela. Pourquoi, il faut le leur demander, pour peu qu'on puisse expliquer consciemment ce genre de chose, mais si un jour les producteurs sentent qu'il y a une demande, alors ils le feront, et je pense que les hommes, homos comme hétéros, trouveront plutôt ça valorisant et sympathique - d'une part qu'on les désire ainsi, d'autre part, dans le cas des hétéros, parce que ça lèvera leur culpabilité de fantasmer sur la symétrique.
Ce que je vois, c'est qu'en sex shop je croise de plus en plus de mecs hétéros qui viennent acheter des godes ceintures pour leur copine, donc ça peut évoluer .

Pour Samus, il faudrait savoir ce que l'on veut. Si elle reste anonyme et se comporte de façon neutre au point qu'on pourrait l'échanger contre un homme ou un robot, c'est mal, parce que le fait qu'elle soit une femme reste virtuel. Si on développe son caractère en tant qu'individu avec un point de vue de femme spécifique, c'est mal, parce qu'elle "exhibe sa féminité".
On a dit tout et n'importe quoi sur "Other M", mais sur le fond, "Other M" a comme personnages principaux positifs deux ou trois femmes, et un homme qui se sacrifie pour épargner Samus parce qu'il considère (à raison) que Samus est bien plus importante que lui, et en partie parce qu'elle bien plus puissante qu'il ne l'est, d'ailleurs. Tous les salauds de "Other M", à contrario, sont des hommes blancs: le traître et les militaires.

Pour la comparaison entre Isaac et Harry Mason, j'avoue que je ne vois pas du tout de différence. Si Isaac peut se battre, c'est d'une part parce qu'il est dans un jeu qui ne repose pas sur les mêmes mécaniques, et ensuite, parce qu'il a la chance de porter des outils, armes et armure, qui sont pile appropriés à ce qu'il doit affronter. Il n'est ni top model, no testostéroné, et surtout pas dans l'original:



Visage quelconque, cheveux grisonnants, air fatigué et résigné, silhouette un peu informe...

Quant à Chris Redfield, pourquoi postule-tu qu'il deviendrait plus hétéro quand il devient plus musclé? Cela reviendrait à assimiler les muscles à l'hétérosexualité, ce qui serait profondément discriminant, et, de plus, totalement faux. Là encore, quand on renforce les muscles de Chris on n'est absolument pas dans une logique de discrimination, mais dans un emballement du fantasme par le biais du jeu qui se sépare de plus en plus du réel et de la société ("l'idéal du moi", comment je voudrais que les autres me voient dans la société) et se rapproche de plus en plus du "ça" (la démesure du fantasme pulsionnel ultime).
C'est une dérive générale, que l'on retrouve dans les jouets pour enfants, d'ailleurs, et de ce point de vue je suis également contre et je trouve également ça malsain, mais il s'agit d'une logique de manipulation commerciale où l'on pousse à l'immaturité d'un côté, pour ensuite fournir des plaisirs qui comblent cette immaturité de l'autre - et non dans une logique misogyne ou sexiste. On vit dans une société où l'on est matraqué par la publicité et le marketing pour que les enfants comme les adultes restent ou deviennent prématurément des adolescents, parce que les adolescents sont plus faciles à manipuler, et tout le monde est victime de ça.

Encore une fois, s'outrager que Kratos couche avec deux femmes lors de QTE de mauvais goût tout en ignorant que le même Kratos tue à plusieurs reprise des innocents de façon obligatoire et interactive (quasi essentiellement des hommes, au passage), et avec un rictus sadique, c'est refuser de comprendre le problème et l'instrumentaliser. C'est exactement comme Têtu qui va s'outrager de l'homophobie en Russie sans jamais s'intéresser à la situation générale de la Russie, alors que la Russie, c'est un pays où des gamins vivotent dans des caves en se shootant à la colle et en étant traité exactement comme des nuisibles, c'est un pays où une bonne part de la population vit comme au XIXème siècle, etc. C'est un tout, et je vois mal pourquoi je serais plus ému par les homos russes que par ces gamins russes ou d'autres catégories. C'est un problème à prendre dans son ensemble, et picorer dans cet ensemble pour l'utiliser comme argument manipulatoire et culpabilisant en extrayant certains aspects de son contexte, non seulement ça ne fait pas avancer le débat, mais ça l'embrouille.

Citation :
Le 2013-03-18 09:49, MTF a écrit :
Or, on l'observe - et Shenron a confirmé ceci - que lorsque tu es femme (ou noir, ou musulman, ou végétarien, ou tout ce qui ressort d'une "norme sociale stéréotypée") - il faut "faire ses preuves" en comparaison d'un homme : et c'est cette attitude-ci qu'il convient de dénoncer.

Mais ça par exemple, c'est totalement distinct des autres questions. C'est tout bêtement un esprit de corps: une femme qui arrive dans un milieu professionnel masculin aura à "faire ses preuves" exactement de la même façon qu'un citadin qui débarque à la campagne pour démarrer une exploitation agricole devra "faire ses preuves". C'est une question de préjugé qui doit être contenue et désapprouvée mais qu'on retrouve exactement dans absolument tous les milieux d'activité qui ont un point commun de genre, d'orientation, de classe sociale etc. et dans lequel débarque quelqu'un qui ne correspond pas à ce moule. J'ai un ami hyper éduqué qui était au RMI pour des raisons de santé et s'est retrouvé dans une chaîne de tri de déchets dans un milieu totalement différent du sien, il en a été exclu parce qu'il énervait tout le monde.

C'est le problème de cet article, qui crée un grand sac dans lequel il fourre tout un tas de questions tirées de problématiques distinctes.

Citation :
Le 2013-03-18 09:49, MTF a écrit :
J'ai été en faculté des Lettres, donc je connais bien les statistiques que tu évoques et je pense que c'est assez représentatif de la situation nationale. Mais est-ce à dire que les femmes sont plus enclines à parler de Littérature par un "état de nature", ou bien sont-elles là car un "état de société" les a convaincues que les Hommes excellaient dans les matières techniques et scientifiques, et les femmes dans les sciences humaines ? Et pourquoi donc, quand on en vient à l'enseignement supérieur, trouve-t-on plus d'hommes que de femmes dans des postes d'enseignants-chercheurs ou de maîtres de conférence dans ces mêmes facultés d'humanité ?

Mais on s'en fout. A partir du moment où on considère que les gens sont des adultes responsables, et que l'on fait la chasse judiciairement et socialement (par le biais de la réprobation, de la dénonciation de faits, etc.) à des choses comme reprocher à Duflot de porter un jean puis lui reprocher de porter une robe, les gens font ce qu'ils veulent et vivent leur vie comme ils veulent. Là, tu fais comme les néo-féministes, tu penses à l'envers, tu pars du principe que tout doit toujours être égal à tout et se répartir également, et si ça n'est pas le cas, c'est qu'il y a un problème.

Ce qui est marrant, avec le néo-féminisme, c'est qu'il instrumentalise les LGBT pour sa cause, alors que chacune de ces catégories est en contre-exemple total avec ses théories. Les hommes homos ont, donc, globalement les mêmes fantasmes que les hommes hétéros mais souvent en plus désinhibé, et n'ont rien à voir avec les lesbiennes, tout simplement parce que les homos hommes sont des hommes qui n'ont pas à composer avec les femmes, et les lesbiennes des femmes qui n'ont pas à composer avec les hommes. Et cela résulte dans des comportements et des modèles totalement différents: les couples homos qui veulent des enfants sont de façon écrasante des lesbiennes, et les bordels et saunas homos sont quasi exclusivement des bordels de mecs. Parce que les hommes et les femmes n'ont pas les mêmes aspirations ni les mêmes façons de voir le couple, le sexe, parfois le travail, etc. même si évidemment les facteurs individuels, de milieu etc. jouent énormément aussi.
Et il suffit de parler à des transsexuels, comme je l'ai fait, pour se rendre compte que la biologie joue sur les comportements. J'ai connu un homme en transition pour devenir femme (ou en tout cas, femme visuellement et psychologiquement en dehors des questions génitales) et une femme en transition pour devenir mec, et je peux te dire que les hormones changent tout, dans la façon de se comporter, de voir la vie, la libido, etc.

Quant au mariage pour tous, l'argument des homos comme incapables d'élever un enfant était hyper marginal, j'ai même plus souvent entendu le contraire de la part des détracteurs mêmes du projet: l'argument principal, c'était qu'on considérait qu'il était préférable qu'un enfant ait un père et une mère - ce qui est totalement différent. Longuet et Boutin eux-mêmes, pas les plus modérés, ont déclaré qu'ils ne voyaient pas de problème à ce qu'une personne homo éduque un enfant dans le cadre d'un mariage, du moment que le mariage en question soit hétérosexuel, les mariés faisant par ailleurs ce qu'il veulent à côté en privé.
On peut opposer des tas d'arguments à ça, notamment que les référents ne viennent pas que des parents effectifs, qu'attacher la parentalité à la biologie est une imposture (adoption et don de sperme pour un couple hétéro qui ne gênent personne, plus de 10% d'enfants de couples mariés ne sont pas du père "officiel" et sont donc illégitimes à l'insu du père et tout le monde s'en fout), qu'un couple qui élève des enfants sans s'aimer ou en tout cas en présentant un mensonge n'est peut-être pas le modèle idéal, que les études montrent que l'homoparentalité ne change pas grand-chose dans le pays où elle est admise depuis des plombes, etc. - mais ça n'est pas la même question que considérer que les homos ne peuvent pas éduquer des enfants.

Pour finir et pour revenir au sujet, là encore, avec le Lara Croft on ne fait pas sortir Lara du fantasme masculin, au contraire: apparemment, on cherche à faire jouir en la mettant en situation où elle se fait violemment malmener, puis on cherche à faire jouir en la faisant tuer des centaines de mecs de façon horrible mais c'est pas grave parce que c'est des salauds (les finishing moves, que je n'ai pas vus mais que j'ai vu décrits). Ce n'est "gentil" ni pour les hommes, ni pour les femmes, on est donc encore une fois dans la poussée à l'extrême des pulsions du joueur, et il faut décider si c'est convenable/acceptable, ou si on régule.
Moi, si on veut réguler, je veux bien, parce que cette régulation ne sera pas plus une dictature que celle des ficelles des éditeurs, et ça pourra permettre à des softs différents de se faire et de prospérer, et aux femmes (et à moi, incidemment, parce que les jeux de ce type, bof) d'avoir peut-être un panel plus large, et aux enfants de moins être exposés à des contenus malsains, mais il faut choisir, poser la question clairement, et ne pas verser de larmes de crocodile sur la dictature des choix des éditeurs tout en se disant farouchement contre la régulation ou la censure. Et il faut accepter l'idée que ça peut contrarier des projets qu'on aime bien, comme "No More Heroes", parce que comment faire le tri?

Tiens, par exemple, l'article aborde le truc de l'épouse/copine morte, mais c'est quoi, le cliché de l'épouse/copine morte, et éventuellement des enfants qui vont avec? C'est toujours la même optique: flatter le joueur. Non seulement il est hyper fort, viril et testotéroné, mais en plus il a été mari et père (donc encore plus un vrai homme), mais comme il sont morts, il est libre de coucher avec plusieurs femmes à la fois!
On a donc l'avantage de la copine (on est un mec pur, qui a été amoureux d'amour vrai) sans les inconvénients (on est libre)! On n'est pas dans l'oppression, on est dans la flatterie et le fantasme exponentiels. La vérité est plus déprimante que l'oppression de la femme: c'est qu'on propose à l'homme (mais c'est vrai pour tous les autres, je pourrais aussi disserter sur les programmes pour les enfants) de davantage vivre seul en se branlottant avec des fantasmes adolescents jusqu'au-boutistes qu'en accord avec la société réelle, et cela s'inscrit dans ce que j'ai dit plus haut.

@Shenron: mais est-ce que les femmes jouent à "Monster Hunter" ou "Earth Defence Force", qui ne sont pas beaufs du tout (question honnête, je n'en ai aucune idée).
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Posté le: 2013-03-18 13:56   [ Edité le: 2013-03-18 14:04 ]
Si il n'y avait pas eu des gens pour relativiser le genre Simba, tu penses qu'il y aurait la tolérance (certes relative) envers les homos ? Ton discours confine à une certaine ingratitude.

Et ta distinction entre féminisme et néo-féminisme ne tient pas car la théorie du genre n'est qu'une reformulation de la pensé de Simone de Beauvoir. Ou alors par "féminisme", tu penses aux suffragettes des années 20



Et je connais aussi un trans et je ne constate pas du tout les même choses que toi, ça ressemble drôlement à un argument d'autorité : "les différences biologique explique les différences de comportement" mais tu ne le démontres en rien.


De toute façon dès qu'on parle des conséquences comme l'égalité salariale ou les violences faites aux femmes, on ne risque rien, mais dès que l'on parle des causes comme le stéréotypes ou la patriarcat, on est accusé de ne pas respecter les femmes (c'est bien connu, historiquement les femmes ont soufert terriblement du féminisme) ou de vouloir créer un monde uniforme (suffit de se balader dans un centre commercial, on est envahi par les hermaphrodite).


Ton discours (qu'on oppose à chaque nouvel demande d'égalité) fait de toi, consciemment ou inconsciemment, le chien de garde de la domination masculine.



Shenron
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Posté le: 2013-03-18 14:36
Citation :
Encore une fois, s'outrager que Kratos couche avec deux femmes lors de QTE de mauvais goût tout en ignorant que le même Kratos tue à plusieurs reprise des innocents de façon obligatoire et interactive (quasi essentiellement des hommes, au passage), et avec un rictus sadique, c'est refuser de comprendre le problème et l'instrumentaliser.

En gros, on n'a pas le droit de s'offusquer de la mauvaise considération de la femme dans le jeu vidéo si on ne s'intéresse pas aussi aux maltraitances subies par le genre humain en général ? Alors pourquoi est-ce que file du pognon aux Restos du Coeur, puisque ça ne résout pas la famine en Afrique, je fous mon pognon par les fenêtres !

Ce genre de remarque revient souvent quand on aborde le sujet : pourquoi on ne s'intéresse qu'au sexisme et pas au racisme et à la violence, pourquoi ne parler que des jeux et pas du cinéma, et les droits de l'homme en Corée du Nord... L'auteur part d'une situation qu'elle subit, dont elle est témoin, et que beaucoup d'autres subissent également, et elle met l'accent dessus (peut être de façon peu subtile), qu'elle n'aille pas plus loin que ce postulat ne justifie pas qu'on discrédite sa démarche.

Citation :
Mais ça par exemple, c'est totalement distinct des autres questions. C'est tout bêtement un esprit de corps: une femme qui arrive dans un milieu professionnel masculin aura à "faire ses preuves" exactement de la même façon qu'un citadin qui débarque à la campagne pour démarrer une exploitation agricole devra "faire ses preuves"

Mais non ce n'est pas distinct. Pour reprendre ton exemple, un citadin n'a, à priori, pas le savoir faire pour faire tourner une exploitation agricole, faute de pratique. Perso j'ai jamais vécu à la ferme, évidemment que je serais bien infoutue de traire une vache.
Mais là on parle d'une pratique culturelle, ouverte à tous, et qui ne demande pas un savoir faire particulier : à ce que je sache on ne demande pas ses high scores sur Xevious à l'inscription sur les forums. Aucune raison logique à ce qu'une femme doive davantage faire ses preuves qu'un homme dans "la communauté geek", à moins qu'on soupçonne les femmes d'être majoritairement analphabètes.

Et une fois entré dans le groupe, il faut effectivement s'intégrer, ce qui est plus ou moins facile selon les communautés, et apparemment pose souvent des problèmes lorsqu'on est une nana entourée de gros blaireaux machistes.

Citation :
Et il faut accepter l'idée que ça peut contrarier des projets qu'on aime bien, comme "No More Heroes", parce que comment faire le tri?

Peut-être en réfléchissant au propos du jeu ? On sait tous les deux que No More Heroes n'est pas un jeu sexiste.

Citation :
Shenron: mais est-ce que les femmes jouent à "Monster Hunter" ou "Earth Defence Force", qui ne sont pas beaufs du tout (question honnête, je n'en ai aucune idée).

Je ne sais pas, je ne connais presque pas de joueuses. J'imagine qu'elles sont plus nombreuses sur MH que sur EDF, tout comme elles sont plus nombreuses à jouer à WoW qu'à TF2. MH, d'ailleurs, fait partie des quelques jeux dans lesquels les armures féminines sont à peu près aussi couvrantes que leurs équivalents masculins, pour le coup quelque le choix du sexe de son perso est peu important.

Mais globalement les femmes ne jouent pas, pour des raisons d'ordre culturel.

(Et perso j'aime bien le nouveau look de Chris Redfield, je le trouve mieux qu'avant, même, bien que ses bras soient un peu trop gros)
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Posté le: 2013-03-18 14:37
@ Sim : Mais au contraire, je pense de plus en plus que c'est du délire. Pour rester sur Mass Effect, puisque c'est l'exemple que j'ai donné précédemment, je ne parviens pas à voir différemment cette absence de relation gay comme résultant d'autre chose qu'un malaise concernant cette question du côté des développeurs. Tu le dis toi-même : le contraire serait valorisant, donc le problème n'est pas d'ordre esthétique mais sociétal ; et si ce n'est pas de l'homophobie stricto sensu mais plutôt quelque chose en creux, comme quoi la chose serait réprouvée et "anormale", renvoyant à un canon freudien séculaire qui n'a aucun sens. Dans le même genre, les spécificités de la customisation des personnages et des cicatrices renvoient à une représentation orthornormée des genres qui colporte une façon d'idéologie particulière. En ce sens, il aurait mieux fallu ne proposer aucune relation homosexuelle d'aucune sorte plutôt qu'un pis-aller qui se trouve être favorable aux relations lesbiennes et non aux relations gays.
Les auteurs ont beau écrire et parler de ce qu'ils veulent, en cela, il n'y a rien à redire, mais je trouve leur processus de réflexion pour le moins parcellaire et représentatif d'un certain laisser-aller ou d'un laisser-pisser étrange, qui va d'ailleurs dans les deux sens : quand tu évoques les comics homos, je ne vois pas de différences particulières, puisque "personne ne se plaint" et ça me pose tout autant de problèmes. Le fait qu'on n'en fasse pas "toute une histoire" n'est jamais représentatif que d'une nouvelle forme d'hypocrisie et de l'acception de certains objets vis-à-vis d'autres en fonction du genre, du sexe, de l'appartenance à une communauté ou à un groupe quelconque. Que dirait-on si un héros hétéro tenter de "convertir" un homosexuel en le ramenant sur le "droit chemin" ? C'est le "deux poids, deux mesures" qui me dérange, en fait.

De façon parallèle, je pensais à la féminisation des noms de métier en langue française. J'avais tendance à m'en moquer, et puis en réfléchissant, je me suis aperçu de ce qui dérangeait finalement : ce n'était pas tant le fait que cela ne soit pas appliqué systématiquement, mais que c'était fait de façon irrégulière. On a aucun problème pour maître/maîtresse, infirmier/infirmière... mais on est réticent pour auteur/auteure, le maire/la maire etc. et, curieusement, ce sont toujours ou dans la grande majorité des noms de fonction hiérarchiquement puissante d'un point de vue prestige ou intellectuel. Je pense que la question ne se poserait pas si tous ces termes étaient au "neutre masculin" (bien qu'elle serait déplacée ailleurs, comme en langue anglaise).

Du coup, cela me semble représentatif d'une forme de "sexisme/homo(hétéro)phobie/racisme" ordinaire plus ou moins malsain car institutionnalisé. Je renvoie d'ailleurs à la lecture de L'épreuve de la masculinité, témoignage de jeunesse de Simon Louis Lajeunesse (2008) que j'avais lu suite aux conseils d'un professeur de sémiotique à la faculté (qui était homosexuel également, pour l'anecdote) qui évoque ces questions. En tous cas, qui m'a aidé à m'apercevoir de certaines choses.



Pour Samus, n'ayant pas fait Other M à fond, je ne peux préciser la chose ici. Seulement, je peux revenir sur les autres épisodes que je connais, quant à eux.
Dans les autres jeux de la série Metroid, donc, le problème n'est pas tant de l'expression de sa "féminité" : à mon sens et de ce que j'ai pu lire, ce n'est pas ceci qui est reproché à la direction prise par les jeux. Je ne me souviens pas avoir lu ou entendu quoi que ce soit concernant le réflexe "maternaliste" qu'elle aurait face au bébé Metroid de la fin de Metroid II, ni concernant ses relations avec les PNJ dans Metroid Prime 3, par exemple. Ce qui est reproché, ce n'est pas tant l'expression de sa féminité que des caractères physiques : elle apparaît en bikini si on finit le jeu rapidement comme un "trophée" alors qu'un superbe work-art aurait pu convenir. Verrait-on Master Chief en slip de bain quand il se décidera de montrer son visage si on termine Halo 8 (oui, je prédis la fin de la série au huitième épisode, je suis comme ça) rapidement ? Je trouve la chose loin d'être nécessaire, si ce n'est pour plaire à un public qui, d'origine, ne demandait pas spécifiquement cela et il est vrai que cela désert la représentation du personnage féminin.
C'est toujours un problème. Je côtoie une doctorante qui travaille sur la représentation des personnages féminins dans le film Delirious (de Tom DiCillio) et qui montre bien qu'il n'y a pas ici de juste milieu entre la femme-objet désirable et consommable, et la paparazzi qui doit jurer comme un homme, dissimuler ses formes et gueuler plus fort que la meute pour être acceptée dans le groupe de Steve Buscemi.

Mais cela ne signifie pas que sous couvert qu'on ne puisse trouver un juste milieu qu'il faille considérer la situation comme "naturelle", et Samus - mais, encore une fois, je n'ai pas fait Other M donc je dis cela sans connaître ce dernier jeu - me semble aller d'un côté à l'autre de cette représentation sans pouvoir trouver un "juste milieu".

Pour Chris Redfield, justement, tu pointes du doigt exactement le problème : "pourquoi postule-tu qu'il deviendrait plus hétéro quand il devient plus musclé? Cela reviendrait à assimiler les muscles à l'hétérosexualité, ce qui serait profondément discriminant, et, de plus, totalement faux". Bien entendu, c'est faux. Mais c'est la représentation stéréotypée qui désire cela. Et comme par hasard, cela intervient au sein d'un jeu où il doit interagir constamment avec une héroïne (et non pas suivre une aventure solitaire avec quelques entrecroisements). Si ce n'est que là où tu attribues l'expression de ce phénomène à une hypertrophie du es psychanalytique au détriment du moi et du sur-moi dans une logique commerciale se ramenant au "remplissage" d'un besoin pulsionnel animal et primitif, je considère quant à moi les dommages collatéraux de ce "remplissage" qui amplifient des stéréotypes, d'où normalisation de comportements sexistes, racistes, capitalistes, etc.
Le problème n'est pas tant que le ça soit supposément une pulsion d'hétérosexualité sauvage, mais qu'on l'excite et le soulage par l'exhibition de cette hérétosexualité sauvage et désordonnée, alors qu'il pourrait très bien se produire sur la nourriture, le sommeil ou les cartes postales. Je ne parviens pas à ne pas distinguer cette logique marketing et commerciale à l'ordre du monde inventé par la société capitaliste, qui a érigé la possession individuelle et le rôle domestique des femmes comme normalité absolue, alors que ce sont deux constructions humaines post-industrielles et non pas inaltérables et immortelles, absolues et éternelles. C'est notamment pour cela que j'ai du mal avec les gender studies en général, surtout quand elles se piquent de diachronie, car elles recopient des calques modernes sur des événements anciens sans se poser la question de la pertinence de la comparaison (relecture de Levi-Strauss ou du mythe de la "Damoiselle en détresse", etc.).

Pour la suite, je vois mal comment on peut à la fois reprocher à cet article de faire l'impasse sur certains aspects du problème, et de l'autre côté lui reprocher de vouloir tout mettre indistinctement. Concernant God of War, nous sommes d'accord, la question de ces scènes de sexe sont à remettre en considération avec l'ensemble des exactions perpétrées par le joueur/personnage pour finir le jeu, mais cette scène est particulière car d'une part elle est optionnelle, et n'est donc pas présenté comme un aspect définitoire de sa personne mais comme un aspect annexe (renvoyant à ce que tu dis plus loin, "Tiens, par exemple, l'article aborde le truc de l'épouse/copine morte, mais c'est quoi, le cliché de l'épouse/copine morte sq."), ce qui pose des questions quant à sa viabilité, d'autre part il est présenté comme de façon parfaitement gratuite, ne rapportant strictement aucun bonus particulier pour la suite du jeu. C'est un "plan nichon" parfaitement inutile et libidineux, et je trouve ça étrange.

Du reste, je répète ce que j'ai dit plus haut : prendre un problème complexe par une unité entière, ce n'est pas occulter l'ensemble du problème mais donner un exemple préhensible permettant de comprendre l'objet dans sa totalité ; il faut commencer par quelque chose.

Concernant ensuite l'exemple que tu cites sur "faire ses preuves", je trouve celui-ci biaisé. Tu ne peux pas comparer la situation d'une femme qui doit "faire ses preuves" à celle d'un citadin qui débarque à la campagne. Ce qui est mis en question, ce n'est pas le fait de devoir prouver son talent ou son expertise dans un milieu en particulier, la chose est unanimement acceptée. On ne va pas confier un poste de charpentier à quelqu'un qui ne saurait ce qu'est un arbre : c'est le fait que cette demande de "faire ses preuves" est tributaire non pas d'une caractéristique secondaire qui n'appartient pas de fait à ta personnalité (tu as choisi de vivre en ville, mettons) mais d'une caractéristique première stéréotypée, qui peut être tant positive que négative. Sous prétexte que tu es une femme, tu n'es pas censé t'y connaître en science/en politique/en etc., de la même façon que si tu es blanc, tu es censé ne pas savoir danser, ou si tu es asiatique tu es fort en maths. C'est là la différence je pense que l'on peut faire entre les deux situations : dans le premier, la demande de "faire ses preuves" est liée à une expertise professionnelle et culturelle, dans le second à une caractéristique supposée t'appartenir de fait compte tenu de ton sexe, de ton âge, de ton origine sociale ou autre. Du coup, je rapproche ça davantage de ton exemple concernant ton ami au centre de tri de déchets que de celui du citadin à la campagne.

Cela m'amène alors à ce dont je parlais en fac de lettres. Le fait est, précisément, que je ne m'en moque pas et que je ne trouve pas que cela soit faire un apanage du néo-féminisme ou d'un autre courant quelconque dans lequel j'aurai du mal à me reconnaître (je veux bien me déclarer marxiste car j'aime bien la barbe, mais sinon...). la question est justement là, et encore une fois les termes du débat sont les mêmes mais nos avis sur la chose sont opposés : quand bien même l'on peut considérer effectivement que nous sommes des "adultes responsables", je pense également que nous sommes des produits, tous autant que nous sommes, d'un état de société qui imprime en nous certaines images et certaines idées. Pour le coup, je serai plutôt rousseauiste dans l'esprit. Même si je suis de ton avis concernant les influences biologiques - je ne connais pas de LGBT parmi mes proches connaissances, donc je m'en remets à ton expérience volontiers - qui doivent peser à un moment ou à un autre du développement intellectuel ou du rapport au monde ; mais même en considérant ces différences (qui sont même loin de faire l'unanimité auprès des spécialistes : le cerveau est asexué, les différences sont surtout de l'ordre du physique [taille, poids, force physique...]), négliger la part de la société dans ces comportements me semble être une erreur ou un problème.
Je ne dis pas que "tout doit toujours être égal à tout" (cf. la distinction que je fais plus haut entre l'égalité et l'équité) mais je trouve étrange que dans une société qui prône l'égalité sexuée comme étant une chose "de droit" au sens le plus pur du terme l'on retrouve des distinctions statistiques selon les professions et les facultés aussi flagrantes (la chose n'étant pas réservée qu'aux seuls sexes, il faut voir la représentation des ouvriers dans l'éducation supérieure... 10% selon l'Insee, pour environ 30% de la population active, sans même parler de la différence de répartition entre faculté et grandes écoles). Et si ce n'est se rabattre sur une considération et des explications sociétales et stéréotypées des rôles de chacun, je ne vois pas comment l'on pourrait expliquer statistiquement ces différences flagrantes.


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Posté le: 2013-03-18 14:38
Phiew, c'est du sport de vous lire mais ça n'en reste pas moins passionnant.

Et pour rester dans le sujet, je viens de tomber sur cet article sur Slate :



http://www.slate.fr/story/69561/vingt-quatre-heures-vie-gameuse
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Posté le: 2013-03-18 14:41   [ Edité le: 2013-03-18 14:46 ]
Merci Shenron tu me fais économiser beaucoup d'énergie en répondant aux passages que je n'ai pas le temps de relever.

Citation :
Le 2013-03-18 14:38, Erhynn Megid a écrit :

Phiew, c'est du sport de vous lire mais ça n'en reste pas moins passionnant.

Et pour rester dans le sujet, je viens de tomber sur cet article sur Slate :



http://www.slate.fr/story/69561/vingt-quatre-heures-vie-gameuse

Alors pour cet article comme pour le premier si je souscris aux revendications, ces histoires à propos de la "communauté geek" et de ceux qui voudraient se faire "accepter comme geek parmis les geeks" ça commence à me sortir par les trous nez.

Voilà ce que j'ai mis comme commentaire à l'article du blog Genre!:

Citation :
Pour ma part j’en ai ras le cul de la soit disant communauté geek, communauté qui n’existe que depuis que le marketing s’est aperçu qu’il y avait une niche potentiellement rentable à créer. Avant on était désigné comme geek PAR LES AUTRES, les gens dits normaux, au mieux parce que nos passions encore peu populaires suscitaient de l’incrédulité, au pire par mépris de notre différence. Aujourd’hui on se revendique soit même geek, on est fière d’être geek, et pour les plus attardés on a même établit toute une liste de critères qui permettent de reconnaître le vrai geek du faux geek. Autant dire qu’il s’agit de deux phénomènes totalement contradictoires, on étaient catalogués, on affichait pas une identité ou une marque de fabrique. On étaient pas une communauté, on se retrouvait juste entre « exclus » (je mets des guillemets parce qu’on étaient pas des bêtes traquées non plus…), maintenant ce sont les geeks, enfin ceux qui pensent appartenir à cette communauté créée de toutes pièces, qui fixent les limites et qui excluent ceux qui ne rentrent pas dans le schéma établi… C’est une inversion totale des rôles, on a même l’émergence d’une élite geek auto-proclamée maintenant, on marche en plein non-sens.

On aurait pas demandé mieux que d’êtres acceptés sans que nos différences fassent obstacles, de ne pas avoir besoin de montrer patte blanche et montrer qu’on étaient conformes aux normes sociales en vigueur, de ne pas devoir rire gêné aux blagues dont on faisait l’objet juste pour sauver la face (tiens marrant la similitude avec les filles obligées de rire des traits d’humour lourdauds dont elles sont parfois la cible). Depuis quand il faut montrer patte blanche pour avoir « l’honneur » d’être un geek?

Oui il y a aussi eu des filles pour se payer notre tête au moment où chez les jeunes les hormones se réveillent, mais elles étaient pas plus nombreuses à le faire que les mecs, marrant comme à ceux-là (les mecs) on leur en tient pas autant rigueur des années plus tard. Pourquoi? parce qu’au fond on aurait aimé être à leur place? Les deux se retrouvaient entre-eux et s’auto confortaient mutuellement dans leur normalité en établissant une frontière entre « eux et nous », certaines s’amusaient à nos dépends… et ça faisait bien rire les mecs avec qui traînaient avec elles. Mais je me rappelle aussi qu’il y avait des filles elles aussi mises à l’écart, pour des raisons tout aussi dérisoires d’auto-affirmation de soi par l’exclusion d’un groupe désigné, elles n’étaient pas forcément fana d’informatique, de jeux vidéo ou de jeux de rôles, mais en général on s’entendait bien avec elles et on s’en foutaient qu’elles en aient pas toujours grand chose à cirer des jeux vidéo on aurait jamais eu l’idée de leur faire passer un test de « geekitude » avant d’accepter leur compagnie, parce qu’une attitude amicale et le fait de ne pas être jugés pour nos centres d’intérêt c’était l’essentiel (tout comme elles devaient apprécier le fait qu’on ne les juge pas selon les critères qui leur valaient d’êtres mises à part).

C’est comme si l’équivalent actuel des cons de l’époque où il était de bon ton de se faire mousser sur le dos des mecs qu’on désignait comme les geeks étaient en fait les avatars de la nouvelle « communauté geek ». On était les exclus, j’espère que nombre d’entre-nous n’ont pas basculé du coté de ceux qui pratiquent l’exclusion et la chasse au mouton noir, et que nos expériences passé nous ont un peu appris quelque chose à propos de la tolérance.

C’est amusant de lire des accusations telles que « féministes revanchardes » quand elles viennent probablement de geeks revanchards d’une époque où la cible c’était eux.


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Posté le: 2013-03-18 15:00
Citation :
Merci Shenron tu me fais économiser beaucoup d'énergie en répondant aux passages que je n'ai pas le temps de relever.

C'est parce que nous, les femmes, savons faire deux choses à la fois, et donc répondre pour deux personnes en même temps.
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Posté le: 2013-03-18 15:02   [ Edité le: 2013-03-18 15:07 ]
Citation :
Le 2013-03-18 15:00, Shenron a écrit :

C'est parce que nous, les femmes, savons faire deux choses à la fois, et donc répondre pour deux personnes en même temps.

C'est horriblement sexiste ce que tu dis là!

A propos de Mass Effect il faut aussi préciser que la présence d'une romance gay dans ME3 a donné lieu à une volée de critiques à l'encontre de Bioware... chose qui ne s'est pas produite pour les moultes romances lesbiennes de la série.

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Posté le: 2013-03-18 15:18
Citation :
C'est horriblement sexiste ce que tu dis là!

Hé, j'ai peut-être besoin d'aide pour porter des cartons, mais je peux à la fois discuter en ligne et poutrer tout le monde dans Gears. Je remplace Marcus quand je veux, moi !
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Posté le: 2013-03-18 16:45   [ Edité le: 2013-03-18 16:52 ]
Citation :
Le 2013-03-18 13:56, Amindada a écrit :
Si il n'y avait pas eu des gens pour relativiser le genre Simba, tu penses qu'il y aurait la tolérance (certes relative) envers les homos ? Ton discours confine à une certaine ingratitude.

Je n'ai pas à ressentir de la gratitude pour un mouvement avec lequel je suis en désaccord complet, qui a dix ans à tout casser, qui à mon avis est contre-productif, se trompe de diagnostic et de cible, et qui ne respecte pas les femmes. Et qui, qui plus est, n'a aucun rapport avec l'homosexualité, puisque le genre et l'orientation sexuelle sont deux choses n'ayant aucun rapport. De plus, tu n'as absolument aucune idée de ce que j'ai pu faire ou non personnellement pour la tolérance.

La tendance que je dénonce croit que toutes les différences homme/femme sont culturelles, que le culturel consiste uniquement en l'oppression masculine contre les femmes, et que si une répartition n'est pas strictement identique entre les genres, alors c'est de l'oppression.
Non seulement cela n'entre pas en ligne de compte de l'homosexualité, mais ça lui est contradictoire: si les hommes et les femmes n'étaient pas vraiment différents, pourquoi des gens s'enquiquineraient à préférer uniquement des personnes de leur propre sexe, alors que ça génère un casse-tête logistique épouvantable? Si j'aime les hommes, ce n'est pas pour des questions de formes de parties génitales, c'est un tout, c'est bien parce qu'ils sont différents des femmes, sinon je ne me serais pas emmerdé à réduire mon champs de 47% de la population à 3%.

Citation :
Le 2013-03-18 13:56, Amindada a écrit :
Et ta distinction entre féminisme et néo-féminisme ne tient pas car la théorie du genre n'est qu'une reformulation de la pensé de Simone de Beauvoir. Ou alors par "féminisme", tu penses aux suffragettes des années 20

Non, Simone de Beauvoir disait que l'on était les deux, qu'il y avait le biologique ET le culturel, et, bien sûr, le personnel. Elle ne niait pas que les hommes et les femmes puissent être différents (pas supérieurs ou inférieurs, différents) autrement que par oppression masculine.

Pour le reste, je n'ai aucun problème à ce qu'une femme ait une position de pouvoir. En fait, je pense que l'on est dans une époque qui devrait logiquement aboutir à ce que les femmes prennent de plus en plus de pouvoir, parce que comme je l'ai dit (à la page précédente je crois), les comportements instinctifs de l'homme sont tous confrontés à une impasse dans le monde tel qu'il existe actuellement. C'est bien pour ça qu'on exploite sa frustration avec le virtuel, ce qui génère les débordements dont on discute.

Citation :
Le 2013-03-18 14:36, Shenron a écrit :
Citation :
Encore une fois, s'outrager que Kratos couche avec deux femmes lors de QTE de mauvais goût tout en ignorant que le même Kratos tue à plusieurs reprise des innocents de façon obligatoire et interactive (quasi essentiellement des hommes, au passage), et avec un rictus sadique, c'est refuser de comprendre le problème et l'instrumentaliser.

En gros, on n'a pas le droit de s'offusquer de la mauvaise considération de la femme dans le jeu vidéo si on ne s'intéresse pas aussi aux maltraitances subies par le genre humain en général ? Alors pourquoi est-ce que file du pognon aux Restos du Coeur, puisque ça ne résout pas la famine en Afrique, je fous mon pognon par les fenêtres !

Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit ni ce que je veux dire, et ce n'est en ligne ni avec mes posts dans ce topic, ni dans mes posts sur ce forum en général, ni avec mes goûts ludiques.

Je ne dis pas: "oui mais Kratos tue aussi des gens donc c'est pas grave, circulez il n'y a rien à voir", je dis que c'est un problème qu'il faut comprendre et identifier correctement si on veut le combattre. Je n'atténue ni ne nie que c'est sexiste et que ça pose problème et qu'il faut en parler (la preuve, je tartine pendant des heures), ce que je dis, c'est que ce sexisme n'est pas un sexisme institutionnel, mais un sexisme sociopathe qui est encouragé par une tendance sociopathique récente et plus globale des loisirs virtuels en général (films, pornos) et vidéoludiques en particulier, et que c'est lié à une évolution du contexte mondial ET à une manipulation marketing. Et que donc, s'il on veut faire quelque chose contre, il faut s'en prendre à cette logique-là.

Ensuite, si pour s'en prendre à cette logique on passe par la censure, il va être vachement difficile de faire passer "No More Heroes" au travers des gouttes, pas parce que "No More Heroes" est sexiste, on est d'accord là-dessus, mais que tu n'as pas de critère objectif pour affirmer que "No More Heroes" n'est pas sexiste. La censure, c'est un processus qui ne peut pas se permettre beaucoup de subjectivité, il faut des critères plus ou moins objectifs, et donc ce n'est pas facile de faire le tri en pratique, on ne peut pas juste dire: "ce que j'aime bien c'est OK".

Citation :
Le 2013-03-18 14:36, Shenron a écrit :
Citation :
Mais ça par exemple, c'est totalement distinct des autres questions. C'est tout bêtement un esprit de corps: une femme qui arrive dans un milieu professionnel masculin aura à "faire ses preuves" exactement de la même façon qu'un citadin qui débarque à la campagne pour démarrer une exploitation agricole devra "faire ses preuves"

Mais non ce n'est pas distinct. Pour reprendre ton exemple, un citadin n'a, à priori, pas le savoir faire pour faire tourner une exploitation agricole, faute de pratique. Perso j'ai jamais vécu à la ferme, évidemment que je serais bien infoutue de traire une vache.

Ce n'est pas ce que je voulais dire, mais là c'est de ma faute, j'ai pris un mauvais exemple.

J'en prends un autre, plus clair: j'ai vu un reportage sur la construction du Titanic, qui utilisait beaucoup d'ouvriers irlandais, et donc catholiques. De temps en temps, un ouvrier protestant se retrouvait dans le lot, et il se faisait bizuter, était plus sanctionné que les autres en cas d'erreur, etc. et ne se faisait intégrer qu'après avoir fait plus d'efforts que les autres, après avoir "fait ses preuves".

Je ne dis pas que c'est bien, je dis que la défiance vis-à-vis des femmes dans certains corps de métier où il y a surtout des hommes relève de la même logique, qui est différente de celle du comportement de Kratos par exemple, et qui touche toute personne se retrouvant dans un milieu professionnel avec un décalage. On pourra faire ce que l'on voudra, c'est un réflexe naturel (pas bon, naturel), et il faut le combattre avec des outils différents parce qu'il n'est pas de même nature.

Ensuite, pour ce qui est des comportements de blaireaux sur les forums, il y a là une grosse touche du syndrome Penny Arcade (personne normale + anonymat + public = psychopathe, là on retombe dans la glorification de la pulsion conne), et ça, on le combattra en virant l'anonymat par exemple, donc c'est encore un autre truc.

@MTF: je trouve que tu intellectualises vachement tout.

Est-ce que tu es vraiment surpris que pour une bonne part des hommes hétérosexuels le lesbianisme n'ait pas le même sens que l'homosexualité masculine? Ou que le lesbianisme pour un mec hétéro ne soit pas superposable à l'homosexualité masculine pour une femme hétéro?

On ne peut pas imposer aux gens d'avoir des comportements intimes, des projections et des fantasmes rigoureusement symétriques, et les culpabiliser si ça n'est pas le cas. On n'a pas à régenter les inconscients. Les actes, oui, les paroles, en partie, mais si on en arrive à cette volonté de surveillance de l'intime, c'est inquiétant.

Les situations ne sont pas identiques, par exemple tu ne peux pas raisonnablement être surpris ou gêné de constater que 2% de la population (les mecs homos) qui bave potentiellement sur 50% de la population (les mecs en général) fantasme d'en "détourner". Quand tu quittes la logique abstraite dans laquelle tu es et que tu essaies de comprendre les choses en allant dans le concret, ça devient évident: on est comme une fille à une soirée de mecs homos bien foutus.
C'est d'ailleurs bien ça qui explique sur un plan pratique tout bête la vision qu'a longtemps eu la société occidentale sur l'homosexualité. Le vrai drame de l'homosexualité pendant longtemps, ça n'a pas été l'homophobie, ça a été de trouver un partenaire, et ce qui a vraiment fait avancer la cause des homos ça a surtout été Internet, parce qu'il était enfin possible de se rencontrer sainement en prenant son temps.
Rembobine d'un siècle, sans Internet, sans minitel, sans presse spécialisée, sans beaucoup de lieux dédiés ou d'associations, et tu as une toute petite minorité invisible de gens éparpillés dans toute la France attirée par 50% de la population. La frustration, l'isolement, l'envie, ça rend fou, et loin des grandes histoires d'amour qu'on aime maintenant mettre en avant, la problématique de l'époque était surtout de se soulager avec quelqu'un qu'on ne trouve pas repoussant, et par les attirances pour des hétéros. Cette situation encourageait des comportements et façon de penser comme ceux qu'on peut lire dans Gide et qui personnellement m'ont dégoûtés. Dans ce contexte, comment savoir que les comportements constatés ne venaient pas de l'homosexualité en soi mais de la problématique tout conne de l'isolement et de la frustration?

Au-delà d'approuver ou de réprouver tel ou tel cliché ou comportement ou attitude historique, il faut essayer de comprendre, parce que c'est comme ça qu'on peut peser sur les choses.

Citation :
Le 2013-03-18 14:37, MTF a écrit :
Pour Chris Redfield, justement, tu pointes du doigt exactement le problème : "pourquoi postule-tu qu'il deviendrait plus hétéro quand il devient plus musclé? Cela reviendrait à assimiler les muscles à l'hétérosexualité, ce qui serait profondément discriminant, et, de plus, totalement faux". Bien entendu, c'est faux. Mais c'est la représentation stéréotypée qui désire cela.

Bah tu me l'apprends. J'ai vu beaucoup d'homme musclés homos au ciné, dans des séries TV, dans les jeux...

Citation :
Le 2013-03-18 14:37, MTF a écrit :
La question est justement là, et encore une fois les termes du débat sont les mêmes mais nos avis sur la chose sont opposés : quand bien même l'on peut considérer effectivement que nous sommes des "adultes responsables", je pense également que nous sommes des produits, tous autant que nous sommes, d'un état de société qui imprime en nous certaines images et certaines idées. Pour le coup, je serai plutôt rousseauiste dans l'esprit. Même si je suis de ton avis concernant les influences biologiques - je ne connais pas de LGBT parmi mes proches connaissances, donc je m'en remets à ton expérience volontiers - qui doivent peser à un moment ou à un autre du développement intellectuel ou du rapport au monde ; mais même en considérant ces différences (qui sont même loin de faire l'unanimité auprès des spécialistes : le cerveau est asexué, les différences sont surtout de l'ordre du physique [taille, poids, force physique...]), négliger la part de la société dans ces comportements me semble être une erreur ou un problème.

Mais personne ne néglige la part de la société dans ces comportements, ce que certains disent, c'est qu'il n'y a pas QUE le culturel, que le culturel n'est pas QUE oppressif, et que l'on n'a pas à régenter un libre arbitre non délictueux.

Évidemment que maintenant que l'on a le contrôle des naissances, que toutes les classes sociales peuvent allaiter les bébés avec du lait de vache, que les divers appareils ménagers, les facilités alimentaires et le système éducatif font que l'on n'a plus besoin que quelqu'un reste pour s'occuper de la maison, que les métiers sont beaucoup moins contraignants physiquement, etc. évidemment que les hommes et les femmes se retrouvent être beaucoup plus proches qu'on ne pouvait le penser à une époque.
Mais d'une part ce n'est pas QUE une question d'oppression, comme pour l'homosexualité c'est aussi une question toute bête de logistique, et ensuite malgré cet aplanissement il n'est pas interdit d'envisager qu'il reste des différences. Que ces différences soient biologiques, des restes culturels du passé qui finiront par disparaître ou se symétriser, ou une culture dans laquelle les hommes et femmes se retrouvent, elles sont là, et elles ne sont pas forcément mauvaises ou condamnables. L'essentiel c'est que les gens qui veulent faire quelque chose le puisse sans qu'on leur mette des bâtons dans les roues pour de mauvaises raisons.
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Posté le: 2013-03-18 17:00
Citation :
Je ne dis pas: "oui mais Kratos tue aussi des gens donc c'est pas grave, circulez il n'y a rien à voir", je dis que c'est un problème qu'il faut comprendre et identifier correctement si on veut le combattre. Je n'atténue ni ne nie que c'est sexiste et que ça pose problème et qu'il faut en parler (la preuve, je tartine pendant des heures), ce que je dis, c'est que ce sexisme n'est pas un sexisme institutionnel, mais un sexisme sociopathe qui est encouragé par une tendance sociopathique récente et plus globale des loisirs virtuels en général (films, pornos) et vidéoludiques en particulier, et que c'est lié à une évolution du contexte mondial ET à une manipulation marketing. Et que donc, s'il on veut faire quelque chose contre, il faut s'en prendre à cette logique-là.

J'avais bien compris ta position : le sexisme dans les jeux c'est grave, mais cela découle d'un phénomène plus large auquel il convient de s'attaquer pour éradiquer le problème. Soit, je ne peux pas vraiment être en désaccord avec ça. Mais ça n'empêche qu'il faut bien un angle pour pointer le problème du doigt, et la question du sexisme seul provoque des réactions assez spécifiques pour qu'on se permette de l'aborder non pas indépendamment du reste, car tout se rejoint, mais avec un angle de réflexion également spécifique. Il est le symptôme d'un mal plus profond, et si soigner les symptômes n'éradique pas le mal, ça soulage la victime.

Je ne crois pas non plus que quiconque ait évoqué la nécessité d'appliquer une censure sur le contenu des jeux (ou alors j'ai mal lu l'article, c'est très possible). Juste de diversifier l'offre, de faire un peu gaffe, d'au moins s'arrêter deux secondes pour réfléchir avant de pondre un énième cliché.
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Joue à faire l'imbécile.

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Posté le: 2013-03-18 18:19
@ Sim : Merci, j'aime bien intellectualiser

Je ne suis pas surpris, je suis juste étonné et navré de voir surtout que ce que l'on présente comme de l'inconscient ou de l'intime est surtout une construction sociétale et culturelle, mortelle, alors que l'on voudrait nous faire prendre cela comme un ensemble de traits inaliénables constitutifs de notre espèce biologique dans son ensemble. Quand on évoque l'homosexualité comme étant une chose "contre nature", on oublie de dire qu'elle est très représentée dans le monde animal en général - et pas seulement chez les primates - et que sa représentation et considération a évolué au fur et à mesure des époques et des civilisations, tout comme tout ce qui est du ressort de la sexualité en règle générale (de la taille du sexe aux attributs considérés comme érotiques, etc.).
Ce que je déplore, et ce que j'essaie de dire, c'est que les représentations genrées sont davantage - du moins, dans la vision que j'ai des choses - des constructions artificielles et historiques et qu'en tant que telles, on peut les juger, les remettre en question voire les dénoncer, ce que l'on ne saurait faire avec une "direction biologique". C'est un débat vieux comme tout, la part de l'inné et de l'acquis, mais ici, la question me semble bien davantage, justement, du ressort de l'abstrait que du concret et je pense que la réflexion doit se faire à ce niveau, et non à un autre.

Tu me demandes de comprendre une situation. À ton tour, je te renvoie la question, même si de ce point de vue-là, n'étant pas homosexuel et ne connaissant pas de personnes homosexuelles (ou bien alors je l'ignorerais, ce qui est toujours possible) je ne peux évidemment pas faire preuve d'autorité "personnelle" sur ces questions, mais il me semble que tu parles d'une époque et d'une situation du ressort du passé, avant l'Internet, avant la société dans laquelle nous vivons. La question a toujours été là : les cultures et les civilisations évoluent, mais on ne fait que répéter des schémas séculaires. On parle énormément d'homosexualité ou de la place des femmes, mais avec des cadres et des stéréotypes vieux comme Hérode qui ne s'adaptent pas à la situation contemporaine que nous connaissons, créant un décalage gênant et perturbant. Les situations ne sont pas identiques, effectivement. Pourquoi agit-on comme si elles l'étaient encore ou, encore, pourquoi nous fait-on croire que les choses ont changé alors que c'est faux ?
J'ai surtout l'impression, peut-être fausse, que les situations que tu décris te semblent "normales" voire "naturelles" et que ce sont des choses contre lesquelles on ne saurait lutter ou combattre, espérant que cela s'arrange par l'évolution des mentalités ou des comportements.

J'avoue ne pas être aussi optimiste que toi. Peut-être est-ce également dû au fait que je vive trop dans "l'abstrait", mais quand nous avons tous été à un moment ou à un autre victimes d'un regard approbateur (me concernant, c'était l'obésité) et que l'on voit des schémas se reproduire ou être répétés partout sans remise en question, comme si c'était "naturel"... Oui, j'aime à m'interroger. Quand dans une grande partie des films, séries, comics etc. on présente les obèses ou les personnes en surpoids comme des abrutis visqueux, ça me renvoie à quelque chose de concret, oui. Mais je continue de considérer cela comme une façon d'intellectualiser la chose et de remettre en cause des modèles culturels, espérant qu'un jour ils soient l'objet d'une véritable réflexion de fond et rentrent en adéquation avec la société que nous traversons.
Il y a compréhension, et je trouve déplacé que tu sous-entendes que je vive dans un monde des Idées isolées des contraintes matérielles et "concrètes". La différence étant peut-être que ma démarche accorde une plus grande place à l'influence de la culture, et toi au biologique. Et étant plus bourdieusien que je ne saurais l'admettre, je considère effectivement que dans ces comportements, le culturel est non seulement tout, mais qu'il est surtout oppressif malheureusement. Il le serait même à deux niveaux, à un premier degré "assumé" et "revendiqué", mais qui serait finalement bien moins présent qu'à un second degré qui ne fait que reproduire ses schémas oppressifs constants. Et il ne s'agit pas, justement, de "régenter" ces comportements mais de les faire connaître, tout simplement, et de montrer ce qu'ils peuvent avoir d'inanité.

L'on peut considérer ça comme du "post-modernisme" dégénéré, effectivement. Mais malheureusement et ce faisant, à mon grand dam, ne pas le faire revient à fermer la porte à une possible modification sensée de ces constructions, la neutralité ou, encore, à rabattre tout ceci derrière le concept de "libre-arbitre", c'est affirmer la primauté d'un individu éclairé et doué de toutes ses capacités intellectuelles pour faire la part des choses ; mais le fait même que la culture soit un levier, même médiocre, c'est rendre impossible cette position (inné et acquis, encore une fois).
Pour moi, tout est culturel, je suis très montaignien en esprit sur ces questions. Et c'est encore cela qui nous empêchera de tomber sur un accord définitif sur ces questions, mais c'est rassurant quelque part.

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Concernant, pour finir, cette question des "muscles stéréotypés", je renvoie à l'article qui indique des études sociologiques expliquant ça bien mieux que moi d'une part, et que d'autre part ce n'est pas parce que ce stéréotype se retrouve en tant que tel aussi chez les homosexuels qu'il n'est pas lié à une représentation stéréotypée de l'hétérosexualité. J'essayais justement de faire la distinction entre ce qui relève d'une création stéréotypale destinée à plaire à une collectivité imaginaire dans laquelle elle pourra se projeter (le mythe de "l'homme à femme", de Bob Morane à James Bond) et le stéréotype destiné à plaire à une autre communauté par un idéal de séduction, de soumission, etc. Une création stéréo ou archétypale n'est jamais parfaitement unilatérale, cf. Barthes)

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Posté le: 2013-03-18 19:58   [ Edité le: 2013-03-18 20:13 ]
Citation :
Le 2013-03-18 17:00, Shenron a écrit :
J'avais bien compris ta position : le sexisme dans les jeux c'est grave, mais cela découle d'un phénomène plus large auquel il convient de s'attaquer pour éradiquer le problème. Soit, je ne peux pas vraiment être en désaccord avec ça. Mais ça n'empêche qu'il faut bien un angle pour pointer le problème du doigt, et la question du sexisme seul provoque des réactions assez spécifiques pour qu'on se permette de l'aborder non pas indépendamment du reste, car tout se rejoint, mais avec un angle de réflexion également spécifique. Il est le symptôme d'un mal plus profond, et si soigner les symptômes n'éradique pas le mal, ça soulage la victime.

S'il s'agit de relater des faits, c'est bien sûr toujours bon, mais le problème c'est que cet article donne comme responsables les "cishommes" et la "communauté geek" sans approfondir (bien qu'il prétend être un long article de fond), au point où ça fait même tiquer ici des gens pourtant extrêmement favorables au combat lié.
Et donc, je vais te dire ce qui va se passer: tu as des gars qui n'ont jamais été spécialement sexistes mais qui vivent mal la culpabilité ou qui ont des problèmes personnels qui vont se braquer, l'anonymat des forums aidant, ils vont peut-être sur-réagir, du coup en face ça va sur-réagir aussi (parfois aussi pour se débarrasser d'un sentiment de culpabilité), et au final tu vas avoir des gens qui ont toujours été gentils et égalitaires avec les femmes en général et leur copine en particulier qui vont s'entretuer en ligne, et s'égarer dans des généralités ou des réflexes de défense douteux.
Pour finir, des "camps" ou "communautés" se seront créés, du ressentiment aussi, et on n'aura pas avancé d'un iota sur les problèmes de fond.

Par exemple, je te le dis tout de suite: je n'aurais jamais osé avancer les arguments que j'ai avancés si j'avais été hétéro, j'aurais eu trop peur de m'en prendre plein la tronche parce que je sais comment fonctionnent les raccourcis.

Et donc, je pense qu'aborder les choses ainsi (pas relater ou dénoncer des faits, ça c'est neutre, mais le type d'analyse ou de regroupement de l'article) est contre-productif, alors que si on abordait les choses différemment en essayant de prendre du recul, éventuellement en partant du point de départ du sexisme comme tu le dis, ça pourrait faire réfléchir tout le monde sans braquer outre mesure.
Ce n'est pas super compliqué non plus: on l'a fait, Cracked le fait de temps à autre, etc.

Citation :
Le 2013-03-18 17:00, Shenron a écrit :
Je ne crois pas non plus que quiconque ait évoqué la nécessité d'appliquer une censure sur le contenu des jeux (ou alors j'ai mal lu l'article, c'est très possible). Juste de diversifier l'offre, de faire un peu gaffe, d'au moins s'arrêter deux secondes pour réfléchir avant de pondre un énième cliché.

Ah mais cette possibilité de censure, c'est moi qui l'ai abordée, parce que je vois mal comment on pourrait faire autrement si on veut réguler. Les éditeurs et les services marketing ont un système parfaitement rôdé et ils n'ont à priori pas de raisons d'arrêter d'appuyer sur des boutons qui font vendre, en particulier maintenant que le système du "buzz" est archi-maîtrisé.

Citation :
Le 2013-03-18 18:19, MTF a écrit :
Ce que je déplore, et ce que j'essaie de dire, c'est que les représentations genrées sont davantage - du moins, dans la vision que j'ai des choses - des constructions artificielles et historiques et qu'en tant que telles, on peut les juger, les remettre en question voire les dénoncer, ce que l'on ne saurait faire avec une "direction biologique".

Mais pourquoi pas?

C'est un tout, tout se confond: le culturel, les contingences matérielles, l'historique et le biologique, comme je l'ai évoqué dans l'évolution de l'égalité homme/femme ou de l'homosexualité par rapport aux contraintes.

Le biologique n'a pas à être un point d'arrivée incontestable, c'est un point de départ à partir duquel on peut construire ce qu'on veut avec les autres outils - mais encore faut-il prendre acte de son existence sans le diaboliser en tant que tel. On peut tout à fait considérer qu'un instinct biologique n'est pas acceptable en société mais le canaliser pour autre chose.
Si, pour prendre un exemple un peu con mais parlant, on est un homme et que l'on a des envies de domination sur les femmes, on peut exprimer ça de façon contestable ou injuste ou agressive (au travail, en agression sexuelle, etc.), ou le canaliser pour en faire un jeu amoureux parfaitement maîtrisé et partagé avec une partenaire qui sur le fond dirigera tout. On peut aussi faire du ping-pong par transfert en inversant cette logique et en comblant le besoin initial par projection. L'instinct se détourne par la culture, la compréhension, la maîtrise, etc.
De la même façon, la fiction peut sublimer des plaisirs à priori coupables ou non acceptables et leur donner un sens nouveau en les questionnant, par exemple, dans les jeux vidéos, les "Silent Hill", ou "No More Heroes", etc.

Le problème, c'est qu'une nouvelle tendance s'est créée dans la fiction qui au lieu d'utiliser les pulsions comme outils se contentent de les combler littéralement.

Tout le principe de l'éducation des enfants, c'est de leur apprendre à savoir maîtriser leurs pulsions et leurs envies en comprenant qu'ils ont bien plus à y gagner qu'à tout avoir tout de suite de façon brute.
Il y a un excellent épisode de la "Quatrième Dimension" où un gangster méprisable et imbécile se prend une balle et se retrouve devant une sort d'ange gardien qui lui dit que tous ses souhaits seront exaucés. Le type demande tout: un palace luxueux, de l'argent, de gagner à toutes les machines à sous, de jolies femmes soumises, de pouvoir humilier les policiers comme il le veut, etc. mais au bout de quelques jours il se met à se lasser parce qu'il ne rencontre jamais de contrainte, ou de sens à ce qu'il fait, ou de vraie personne. Au bout d'une semaine, il craque et dit: "j'en ai assez, je vais devenir fou, le Paradis n'est pas pour moi, emmenez-moi en Enfer", ce à quoi "l'ange gardien" répond: "ah, mais VOUS ÊTES en Enfer", et il se révèle être un démon.

Accepter et comprendre le biologique et les instincts sociaux, ce n'est pas se coucher devant un ordre établi que l'on ne contesterait pas, c'est mieux pouvoir les maîtriser pour faire autre chose.

Le jeu vidéo est en fait un exemple parfait de détournement d'instincts, d'ailleurs.

Citation :
Le 2013-03-18 18:19, MTF a écrit :
On parle énormément d'homosexualité ou de la place des femmes, mais avec des cadres et des stéréotypes vieux comme Hérode qui ne s'adaptent pas à la situation contemporaine que nous connaissons, créant un décalage gênant et perturbant. Les situations ne sont pas identiques, effectivement. Pourquoi agit-on comme si elles l'étaient encore ou, encore, pourquoi nous fait-on croire que les choses ont changé alors que c'est faux ?

Mais les choses ONT changé, à un point hallucinant que je n'aurais pas pensé voir de mon vivant. On est arrivés à 66% de gens favorables au mariage des couples de même sexe, alors qu'une majorité était hostile au PACS il y a dix ans. Et l'image des homosexuels a totalement changé depuis que je suis gosse - et en partie parce qu'ils ont changé, d'ailleurs, et c'est pareil pour l'homme et la femme. L'homme se pense plus comme un objet de désir, de plaisir, de soutien, de confort, etc.

Simplement, je n'aime pas que l'on parte de l'idée que la situation a été différente parce que les gens ont été "méchants", alors que maintenant ils seraient plus "gentils". C'est toujours plus compliqué que les films hollywoodiens avec des héros anachroniques qui vont juger au crible de nos repères modernes telle ou telle époque, parfois en mentant au passage (ah, "Elephant Man" et ses mensonges sur l'Angleterre victorienne qui est le souffre-douleur des Américains.)

EDIT: personnellement, je serais pour un recadrage sur le sujet des jeux vidéo.
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Shenron
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Joue à Lost Judgment

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Posté le: 2013-03-18 21:20
Pour recadrer, je viens de parcourir mes photos de la Gamescom et des TGS, et je dirais à vue de nez qu'il y avait 10% de femmes à la GC, et peut-être 5% au TGS. Cela comprend les journalistes, bloggeurs, et professionnels divers présents durant leurs journées réservées.

Je pense que s'il y a plus de femmes à la Gamescom, c'est surtout parce qu'il est plus facile pour beaucoup de gens de s'y rendre (notamment pour les bloggeurs, qui viennent facilement de toute l'Europe), alors qu'envoyer quelqu'un au TGS coûte du pognon, et que les femmes dans les rédactions n'occupent pas un rôle assez important pour ça.
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Le petit Hulk
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Posté le: 2013-03-18 21:53   [ Edité le: 2013-03-18 22:05 ]
Jouez à Fable les gens.
La English touch par excellence (ils sont bien plus ouvert que nous tous)

Tu veut jouer un homo ? ok tu peut.
Tu veut jouer une lesbienne ? tu peut aussi.
Tu veut un hétéro ? pas de problème
Puceau for life ? Yeah!

Mais là ou sa prend tout son sens, c'est que tu peut donner le look que tu as envie à ton perso.
Gay style village people (caricatural à mort) c'est possible.
Gay style élégant et raffiné, possible.
idem pour le look féminin, le jeu offre toutes les possibilités.

Dans le deux tu as même une potion (un peu caché) pour changer de sexe en cours de partie.
Le jeu autorise le mariage gay, lesbien et même l'adoption d'enfants pour les couples du même sexe.

De plus, dans tout les fables, il y a des tas de scènes (quêtes annexe notamment) qui parle de gay, lesbienne, libertinage et ce, sans aucun tabou et sans que jamais ce soit caricatural (avec l'humour britsh de bon goût, forcément)

Fable je vous dis.

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Kimuji
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Joue à Pillars of Eternity

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Posté le: 2013-03-19 08:08
On comprend mieux l'enthousiasme de Laurent pour la série, coquin!

Mario86
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Joue à Super Mario Kart

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Posté le: 2013-03-19 11:44
Sans vouloir verser dans le "tl;dr" de bas étage, j'arrive un peu après la bataille, et je n'ai même pas eu ne serait-ce que l'envie de survoler la discussion ainsi que l'article qui est vraiment trop long (et pourtant j'adore les pavés). Pourtant, toute discussion sur la confrontation des sexes et notamment dans les médias et la culture m'intéresse beaucoup, et de ce fait, j'aimerais savoir si l'un d'entre vous saurait faire un très léger résumé du propos global de l'article, que je n'aurai jamais ni le temps ni le courage de consulter.
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Citation :
Le 2011-06-09 14:26, petitevieille a écrit :
Ah non, si je fais venir Mario86 ici vous allez souffrir les enfants. Il est encore plus aigri que moi !


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Simbabbad
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Posté le: 2013-03-19 13:25
C'est toujours un peu périlleux de résumer alors qu'on a pris part à une conversation, mais bon:

- L'article énumère des anecdotes et représentations sexistes dans le jeu vidéo et les comics que tout le monde ici condamne, et met tout ça sur le dos des "cishommes" (les mecs hétéros) qui seraient des machos intolérants vis à vis des femmes, des homos et des trans, et sur la "communauté geek" qui devrait avoir honte d'elle-même.

- Mon point de vue c'est qu'elle confond plusieurs problèmes, que ce qu'elle voit comme de l'oppression hétéro se retrouve à l'identique chez les mecs homos (tenues, fantasmes, jeu des rapports de force dans le sexe) et que ce n'est pas un problème de "cishommes" mais de fantasmes masculins tout court, qui dans le cas des hétéros se retrouvent confronté au fait que les femmes n'ont pas les mêmes envies qu'eux, car les hommes et les femmes sont de fait différents quelles qu'en soient les causes.
Dans le cadre du jeu vidéo, je pense que le vrai problème est que les jeux sont de moins en moins axés sur l'image que le joueur aimerait que l'on ait de lui dans la société (un héros, un bon maire, un explorateur, un redresseur de torts, un sauveur) comme à une époque, et de plus en plus sur la réalisation de fantasmes violents qu'on ne peut réaliser dans la vraie vie (être un super mâle alpha qui se fait des gonzesses soumises en claquant des doigts, qui tue quiconque ne lui plait pas ou pour rigoler, et qui terrasse des dieux à mains nues), et que cette tendance se retrouve dans tous les loisirs virtuels (jeux, TV, cinéma, porno) parce que les producteurs de loisir trouvent que c'est bien commode d'appuyer sur ces boutons pour vendre, et que ce processus rend impossible le concept de "jeu pour tous" puisque les fantasmes sont différents. A part corriger ça par la censure (donc la société), je vois mal comment on pourrait en sortir.

Pour les autres points de vue, c'est toujours délicat de résumer celui des/parler pour les autres, donc rapidement:

- Shenron n'a pas vraiment vécu personnellement de comportements ou paroles déplacées en tant que joueuse, mais pense comme l'article qu'on "type" beaucoup trop le jeu vidéo et les personnages, ce qui rebute les joueuses et fait qu'elles se contentent de certains genres alors qu'elles seraient disposées à jouer à autre chose si les jeux étaient moins beaufs et mieux écrits, ce qu'elle attribue à un manque d'efforts. Également, quand elle voit certains comportements professionnels (stéréotypes, machismes), elle se demande si les quotas ne seraient pas une bonne idée, comme à l'assemblée, pour renverser la vapeur.

- Kimuji est d'accord avec Shenron et pense que je dédouane/dédramatise trop des comportements condamnables, et ajoute que ça l'agace qu'on détourne le concept de "communauté geek" en en faisant un truc "cool".

- MTF est difficile à résumer! Il pense que l'on pense dans les jeux et la fiction et les représentations encore trop selon des schémas révolus, que l'on ne prend pas encore assez acte que la société est maintenant différente de ce que l'on nous présente (domination des "cishommes"), que se baser sur de vieilles représentation c'est OK quand ça a un sens (sauver la princesse dans un contexte médiéval) mais sinon, non, et que l'individu doit s'affranchir de la culture qui est oppressive, sachant que la part du biologique chez l'homme et la femme est à peu près nul, et que par conséquent on devrait retrouver beaucoup plus d'équivalence dans les choix d'études, de loisirs, etc.
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