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Index du Forum » » Discussions & Débats » » Y'a comme un malaise
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Auteur Y'a comme un malaise
Al-Kashi
Tenace !!!
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Joue à Danganronpa 2 (PC)

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Messages : 2136
De : Patrie de Nanarland

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Posté le: 2011-10-13 21:30
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Le 2011-10-13 14:17, Simbabbad a écrit :
Attacher une femme nue à un engrenage pour qu'elle se fasse broyer et bloquer un mécanisme dans God of War 3 (au lieu d'utiliser une cale), c'est tellement too much que c'est impossible de prendre ca au sérieux, mais ça me fait gerber. Je n'ai tout simplement pas envie de le faire.

Je profite de la digression faite dans le topic sur Resident Evil Racoon City pour élargir un peu le sujet. Avez-vous eu des moments de dégout, de répulsion ou tout simplement de malaise dans des jeux ? Je ne parle pas des survival horrors comme Silent Hill, où c'est un des principes du jeu que d'être mal à l'aise, à l'instar d'un train fantôme 2.0. Non, plutôt le sentiment de "bon, ils sont allés trop loin, là, ça ne m'amuse pas".

Un exemple : en ce moment on loue beaucoup "The Binding of Isaac". Barre de vie, Gameblog. Tiens, Jeuxvideo.com : "Scato et politiquement incorrect, Binding of Isaac ne se refuse rien et autant dire qu'on apprécie". Hé ben non. J'ai testé juste la démo, ben désolé outre le fait que les contrôles et la précision sont à la ramasse, j'ai juste trouvé ça glauque, ce quasi-foetus qui essaye de survivre dans un environnement malsain. Avec les 5€ du jeu ("Pas cher, en plus !"), je préfèrerais plutôt m'acheter LBA sur GoG, tiens.

Et vous ?

Erhynn Megid
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Joue à Freelancer

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De : Orléans

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Posté le: 2011-10-13 22:19
@Al-Kashi :
J'ai tendance à penser un peu pareil. The Binding of Isaac (que j'ai acheté cash et j'ai l'impression que la Team Meat vient élargir mon cercle d'amis, j'y reviendrai) est assez glauque et malsain. Je crois savoir qu'on affronte à un moment donné la mère d'Isaac. Alors on y retrouve toute la patte Super Meat Boy sans aucune difficulté, mais je n'accroche pas à tout niveau ambiance (on tire avec ses larmes, on balance de la pisse inutile au possible, on marche constamment sur de la merde, de la merde, et encore de la merde : ah ah ah).

Pour revenir sur "l'arnarque" : après avoir démontré à tous les possesseurs de Super Meat Boy que le pad filaire Xbox 360 est plus que génial pour jouer à SMB, ben TBoIsaac se permet de n'être jouable qu'au clavier ou à la souris, pour les manettes, prennez JoyToKey et faites pas chier. Ah et coté résolutions, on se tape du 720p maximum sur PC (alors que SMB proposait du 1920x1080) et les sauvegardes jouent au yoyo (tiens, pour te faire plaisir, tu n'as plus d'objets dans ta liste sur l'écran titre).

Je reviens de nouveau vers le sujet : un des jeux qui m'a dégouté : God of War 3. J'ai pourtant été jusqu'au bout. Il serait idiot de ne pas reconnaître au jeu une réalisation de très haut niveau, mais les à coté... pourquoi cet imbécile de Kratos fait-il le ouin ouin quand on voit comment il massacre le moindre innocent, qui n'est pas plus innocent que la femme et sa gamine qu'il a tué de ses propres mains ? Pourquoi massacrer la pauvre Gaïa, qui n'a pas vraiment de raison d'être "méchante". D'autant plus qu'elle hurle de douleur et qu'il faut s'acharner sur son coeur pendant une bonne dizaine de minutes pour la tuer, et j'ai beaucoup de mal à m'amuser dans un jeu vidéo quand j'entends une voix de femme qui hurle sous les coups de mon "héros", y'a rien de drôle ni de "fun". Pareil tout comme la "madame cale à engrenage" que l'on s'évertue à protéger jusqu'à ce qu'elle finisse broyée pour retenir un engrenage. Gnéé, c'est mature ça.

Rarement vu un personnage de JV aussi demeuré de ma vie de joueur. Après avoir fini le 3, j'ai revendu la trilogie complète. Un autre JV m'a pas mal agacé sur ce point (même si je l'ai fini) c'est Saints Row 2. Le jeu se prend souvent trop "premier" degré et le personnage principal est d'un débile profond sans nom. C'est bien simple, les missions se déroulent en deux catégories :

1 : Tel chef de gang m'a trahit dans le premier opus, donc je vais lui faire payer, sans assurer la protection de mes uniques vrais amis / alliés / personnes qui n'ont rien à voir dans l'histoire.
2 : Mince, le chef de gang sur qui je me suis vengé n'est pas content (on se demande bien pourquoi !). Du coup, un de mes vrais et très rares amis se fait violemment torturer pendant des plombes voir tuer, parce que comme un neuneu, je n'ai rien fait pour l'en empêcher. Le héros est très colère, du coup, il va se venger ! Et on retourne à la première catégorie.

10 Print "J'ai un QI d'huitre et je rend la campagne solo inintéressante".
20 Gogo 10.

J'aime de moins en moins les jeux où on joue un mec de ce genre qui se la pète et qui tue gratos sans raison apparente.

C'est une des raisons pour lesquelles GTA IV et Red Dead Redemption furent de sacrés bon sang de bols d'air : les choix, même limités. Tout en ajoutant le fait que le personnage principal n'aspire PAS à devenir le caïd / chef de gang / don de la mafia locale / numéro Uno / Big Boss, est donc autrement beaucoup plus intéressant (même si la mission de l’hôpital dans GTA IV est assez malsaine).
_________________

Super Putty Squad, Mega Man 11, Bubsy 4, Sonic Mania... où est mon nouveau Turrican ?


Niloc-Nomis
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Joue à Dishonored (One X) / Metro 2033 (Switch)

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De : Ferté sous Jouarre

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Posté le: 2011-10-13 22:26
La première mission de No More Heroes 2, attendu fébrilement et payé plein pot.
On doit découper des biatchs de clips hip hop que nous balance l'adversaire. Elles ont beau être vulgaires cette gratuité m'a révulsé.



C'est bizarre, je ne sais pas à quoi ça tient vu que le premier épisode se clot sur une boucherie bien pire, mais qui ne m'a pas dérangé. C'est moins gratuit je pense, un peu plus de contexte...
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... mais j'ai rebranché la Master System sous la télé!


Odysseus
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Joue à lâcher trois poissons-ballons sur la ligne de départ.

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De : Αἰαία

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Posté le: 2011-10-13 22:49
Saints Row 2, c'est du second degré à fond la caisse, avec des tonnes de références aux films de série B et Z.

Kratos est un personnage bien plus profond que tu ne le laisse entendre. Il est à l'image de la mythologie grecque dont il s'inspire, où tous les protagonnistes sont plombés par le destin, menant bien souvent une vie ou réalisant des actions à l'opposé de ce qu'ils sont/souhaitent. Et ça se termine toujours dans le drame, la douleur et la mort violente.

Pour ce qui est de Gears of War 3, je n'y ai pas joué. Mais pour avoir très assiduement pratiqué les épisodes précédents, je peux comprendre l'éventuel malaise que l'on peut ressentir sur certaines scènes.
Après, et donc sous réserve d'y jouer un jour pour me forger ma propre opinion, je garde à l'esprit que les Gears of War sont des jeux sciemment caricaturaux, volontairement exagérés jusque dans le design des personnages. Gears of War est un jeu bête et méchant, le revendique et doit se jouer comme tel. Ce n'est pas un serious game...

Ceci dit, la seule fois où, dans un jeu vidéo, je me suis dit "Merde, ça va trop loin", c'était avec une image preview tirée de Fable, où le héros plantait une épée dans la tête d'un môme. Le truc avait fait scandale et Molineux s'était excusé mille fois.

Sauf qu'avec le recul, et même si je suis bien conscient que ce genre de truc n'apporte rien en terme de gameplay sinon un petit plaisir sadique con-con ( le même qui nous fait latter des poules dans Zelda ), je reconnais qu'il aurait été intellectuellement bien plus honnête d'incorporer cette possibilité, du moins dans l'idée que l'on puisse zigouiller le tout venant. Donc pourquoi pas les gosses?
Certaines remarques ci-dessus sur la mort virtuelle de personnages féminins - nues, bouh! - me font toujours froncer du sourcil dans l'idée qu'il est, pour certains, plus choquant de voir mourir tel type de personnage que tel autre.
Et il faudra m'expliquer en quoi tuer un personnage avec une arme à feu est moins choquant - pour ceux qui y sont sensibles - qu'en le balançant dans un rouage.

nono261084
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Posté le: 2011-10-13 22:52
Non. Je pense sérieusement que vous êtes des chochotes Ca reste du virtuel. Je trouve ça bien moins choquant que ce qu'on voit dans certains jt.
Gow 3 est jouissif. L'arrachage de tête et le défonçage de crâne sont sans doute les meilleurs passage.
Saint row ne se prends pas une seule seconde au 1er degré.
Quel plaisir de massacrer des persos venant du fléau musical qu'est le hip hop. Vivement un jeu bien gratuit où l'on puisse trucider toutes les "stars" de cette merde qui innonde tout les médias.

Plus sérieusement y'a rien de choquant là dedans... C'est juste histoire d'assouvir de bas instincts. Faut savoir faire la part des choses. Ca reste d'ailleurs dans le politiquement correct et on voit bien pire au ciné. M'enfin bon trucider des bébés dans dante inferno ou sortir le colon d'un monstre dans splatterhouse, j'aime bien.

JiPé
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Joue à STREETS OF RAGE 4 !!!

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De : valence passion

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Posté le: 2011-10-13 22:52
(bonne idée ce topic)

Je citerai Infamous.
Mon premier run je l'ai fait en gentil avec tout les pouvoirs boostés à fond. Puis j'ai voulu les comparer avec ceux que l'on obtient en étant infâmes.

Ca été super pénible pour deux raisons :

1- il faut être un salaud en tuant les ennemis et/ou les civils en pompant l'activité électrique de leur cerveau lorsqu'ils sont en état de faiblesse.
Et je déteste ça, abattre le faible qui ne peut plus répliquer... c'est trop facile et ça n'a aucun intérêt.
Et pour avoir le statut d'infâme qui débloque les pouvoirs, il faut en pomper des cerveaux.

2- les sorts obtenus sont nuls et brouillons. C'est fait pour créer le plus de dommage collatéral possible, du coup toute la finesse et le côté ludique des "bons" pouvoirs disparaissent.

En fait et ce quelque soit le medium, peut importe le niveau de cruauté qu'on expose/exerce sur une représentation du vivant (femme, enfant, minorité, chatons...) mais si :
- c'est facile
- c'est gratuit
- ça se prend au sérieux
C'est mort, ça m'énerve, je passe mon chemin et j'en dis du mal.
_________________

"D'accord Force Créatrice, vous vous chargez de la qualité, je prendrai soin de la quantité."


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Volkor
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Posté le: 2011-10-13 23:30
Dans le genre mal à l'aise, je citerai Fallout 3. Un bon jeu de rôle sur lequel je me suis amusé la plupart du temps. Pour le reste, il m'avait déprimé et j'ai ressenti durant mes longues heures sur les terres dévastées une certaine usure psychologique que je n'avais jamais ressenti jusqu'alors dans un jeu vidéo. Faut dire que capturer des gosses pour les revendre aux esclavagistes, on connait plus fun.

Après, je dirai Modern Warfare 2, avec la fameuse scène de carnage à l'aéroport qui te renvoie dans la tronche une certaine culpabilité d'avoir si bien rempli ta mission. En fait, tous les COD depuis World at War comprennent une scène dérangeante. A croire que Treyarch et Infinity Ward jouent à tour de rôle à celui qui fera la scène la plus dégueulasse (massacre des soldats allemands qui se rendent dans World at war, tuerie de l'aéroport dans MW2, torture d'un prisonnier avec du verre cassé dans la bouche dans black ops)

Simbabbad
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Posté le: 2011-10-13 23:43
Citation :
Je pense sérieusement que vous êtes des chochotes Ca reste du virtuel. Je trouve ça bien moins choquant que ce qu'on voit dans certains jt.

Il ne s'agit pas de ne pas supporter la violence d'une scène, il s'agit d'être dégoûté par un esprit malsain. Silent Hill ou Dead Space ou Fatal Frame ou Deadly Premonition ont des scènes très fortes et choquantes, mais elles ont un sens, et ce sont des jeux où on ne joue pas une caricature d'ado psychopathe (anachronique de surcroît, dans le cas de God of War) qui se fait plaisir.

C'est la raison pour laquelle j'ai adoré Bad Girl avec ses hordes d'esclaves zentai dans No More Heroes alors que, comme Niloc, les deux filles qu'on découpe gratuitement m'ont immédiatement refroidi.

Houellebecq disait dans la bio de Lovecraft que le sadisme donnait des résultats artistiques bien moins intéressants que le masochisme. Force est de constater que les jeux horribles où on en prend plein la gueule (et les gens auxquels on s'identifie) sont bien plus intéressants que ceux où on est censé se faire plaisir en ricanant, je trouve.
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MTF
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Joue à faire l'imbécile.

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Posté le: 2011-10-14 07:53
Tout est toujours une question de point de vue. En fait, la question soulevée par Al-Kashi a parti liée avec la morale ("est-ce que je fais est, oui ou non, en accord avec mon idée de la morale et de la morale suivie par le personnage à cet instant ?") d'une part, et de là notre faculté à prendre de la distance sur ce qui se voit à l'écran. Dans cet article de Cracked.com, l'auteur évoque le fait que les jeux vidéo, de nombreuses façons, nous inculque toujours une notion très aiguë de la morale et du bien ; et il s'étonne de voir "prendre plaisir" en lan etc. ou à se défouler "gratuitement" car, selon lui -- et je tends à être d'accord avec ça -- ces mécanismes ne sont pas celui d'un joueur, mais de quelqu'un qui ne joue pas précisément.

Un peu comme quelqu'un qui prétendrait jouer au football mais qui passe son temps à crier dans tous les sens, sapant le moral de l'équipe. Je ferme la parenthèse.

Tout comme Sim, j'aime le "malsain" à condition qu'il soit quelque part justifié dans le cadre d'une progression quelconque, gameplay, histoire... Le gratuit n'est pas intéressant. Le gratuit peut certes être défoulant, mais dans ce cas-là, autant taper dans un punching-ball : ça coûte moins cher et ça évite aux média de faire des amalgames.


Ça paraît stupide, mais dans le côté "je trouve qu'ils vont trop loin", ben... Xenoblade m'a fait ça. Ça vient certes de la structure MMORPG du titre, mais le fait de devoir de soi-même agresser les petites bestioles pour les tuer et gagner de l'xp (au contraire des rencontres aléatoires des autres j-rpg où on ne fait que se "défendre" finalement), petites bestioles qui neuf fois sur dix vous laissent peinards mais que vous devez tuer pour remplir une quête X ou Y...

Comme quoi, le plus petit détail "gratuit" me fait vraiment tiquer J'ajoute du reste que je n'ai rien contre un gratuit ouvertement second degré à la Conker, mais uniquement contre celui qui se prend trop au sérieux... Peut-être que le jeu vidéo n'est pas (encore) taillé pour ce genre de choses.

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Odysseus
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Joue à lâcher trois poissons-ballons sur la ligne de départ.

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Posté le: 2011-10-14 08:17
Simbbabad, j'aimerai bien que tu expliques, de manière concrète, en quoi Kratos est une caricature d'adolescent psychopathe, et en quoi un éventuel anachronisme peut porter préjudice au personnage ou aux situations de jeu.

Volkor, je te rejoins sur Fallout 3, du moins sur l'ambiance ultra déprimante qui s'en dégage. Mais là aussi, ça fait partie du truc: un univers post-apocalyptique n'est jamais un paradis, bien au contraire.

Par contre, et je sais que je me répète, mais j'aimerai bien que l'on me dise en quoi s'en prendre à certains types de personnages - dans ton exemple, des enfants - est plus grave que de s'en prendre à d'autres.

Ne te connaissant pas, je ne me permettrai pas de t'attribuer cette réflexion, mais à lire certains joueurs ici ou ailleurs, je constate que beaucoup se basent sur une échelle de valeur très contestable, qui veut, par exemple, que tuer un personnage noir est plus grave qu'en tuer un blanc, que zigouiller virtuellement une femme est plus terrible que de tuer un homme, ou que réduire un enfant en esclavage est plus contestable que de le faire avec un adulte.

Car si je peux parfaitement comprendre que l'on s'offusque des violences - au sens large - et dérives de certains jeux ( même si ce n'est pas ma vision des choses ), je n'admet pas en revanche que l'on établisse une hiérarchie dans ce qui serait acceptable et ce qui ne le serait pas. On prend tout ou on prend rien, mais on ne s'arrange pas avec notre morale en fonction des objets de réflexion de celle-ci.
Pour moi, c'est de l'hypocrisie, de la bonne conscience mal placée étouffée dans une logique bancale.

Bisous.

MTF
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Joue à faire l'imbécile.

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Posté le: 2011-10-14 08:31
Tu as raison Nordine : tuer/réduire en esclavage un être humain, qu'il soit homme, femme, enfant, noir, blanc, rose etc. est en définitive tout autant répréhensible et préjudiciable pour l'humanité. Mais tu ne saurais réduire malgré tout ces questions et les embrasser d'un seul tenant car la morale et les exactions, malheureusement et cela est le problème du droit, de la morale, de la loi, entraînent une hiérarchisation ou, plutôt, une logique de "circonstances atténuantes" se doit d'être appliquée, auquel cas une catégorie judiciaire comme l'homicide involontaire n'aurait jamais vu le jour.

Exemple concret appliqué aux jeux vidéo : dans le premier Metal Gear Solid, l'on nous apprend très tôt que les gardes et soldats que l'on rencontre en cours de jeu sont des "soldats-génomes", génétiquement modifiés et, pour ainsi dire, parfaitement lobotomisés, ceci afin de nous empêcher de ressentir quelque chose après les avoir tués (si on choisit de le faire ; pour l'anecdote, le seul "vrai" soldat du jeu est celui qui se retrouve à poil lors de l'échappée de Meryl), a contrario des boss qui, eux, ont de véritables histoires et passés et justifient des longues discussions sur la guerre, la mort etc. (Sniper Wolf, Raven...).

Est-ce que tuer des soldats-génomes est moins poignant que de tuer les boss ? Dans l'économie du jeu, oui. Est-ce à dire que l'on crée une "hiérarchisation" ? Oui, quelque part. On écrasera sans soucis les fourmis, on ne massacrera plus les pandas.

Revenant ainsi à l'humanité, même si toute violence sur tout être est préjudiciable, le "casus belli" par exemple fait que l'on acceptera de "tuer" si cela se place dans une logique de morale plus haute. Ce qui est pointé, ce n'est pas tant des questions ethniques/d'âge etc. mais l'inclusion ou de "justifications" qui permettent de considérer qu'un crime n'est pas, ou non, "gratuit" dans l'économie du jeu. Si celui d'un soldat d'une faction adverse paraît acceptable, celui d'un enfant, d'un autre côté, l'est bien moins. Et là, ce n'est plus une question tant de hiérarchisation que de morale au premier degré.

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Odysseus
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De : Αἰαία

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Posté le: 2011-10-14 09:32
La hiérarchisation est justement induite par l'idée que nous avons tous, individuellement, de la morale.
Pour paraphraser Léo Ferré, ce qu'il y a de terrible dans la morale, c'est qu'elle est toujours la morale des autres.
Autrement dit, c'est une chose éminement subjective, propre à chacun, mais surtout qui prend bien plus pied dans une culture, un vécu, une idéologie ou un mode de pensée que d'une morale objective universelle, commune à tous.

Malgré tout, elle est sujette a une certaine logique, fondée sur l'honnêteté que l'on a avec soi-même et avec les autres, et qui se concrétise sur ce que l'on pourrait appeler des valeurs.
Si, dans le lot des valeurs qui nous sont propres, nous les faisons fluctuer selon les contextes ou interlocuteurs rencontrés, alors nous ne sommes plus honnêtes, et notre morale ne vaut pas plus qu'une simple humeur. C'est, pour moi, le coeur du sujet, au-delà de la façon dont une situation vidéo ludique est amenée.

Dans l'exemple d'un contexte guerrier, il n'y a, à mon sens, pas de demi mesure envisageable, à condition que le jeu concerné s'assume pleinement.
A partir de là, et pour peu que l'on adhère à une démarche de ce type, aucune économie morale n'est envisageable. La mort doit y être acceptée comme étant partout, sous toutes ses formes, y compris les plus barbares et "injustes".

Le conditionnement du joueur, par le jeu comme par lui-même, y est aussi pour beaucoup.
Quand on joue, pour rebondir sur cet exemple, à Gears of War, on sait que l'on ne part pas à la cueuillette aux champignons mais à une grosse boucherie qui tend vers l'ultra violence. A partir de là, si l'on reste logique et honnête dans sa démarche, balancer une personne pour l'utiliser comme un cale n'est pas - toujours à mes yeux - plus répréhensible, moralement parlant, que de mitrailler "l'autre".
A l'inverse, il me paraît plus "moralement logique" de rejeter en bloc ce type de jeu, sans demi-mesure qui tendrait à s'arranger avec une part du contenu tout en rejetant l'autre.



spacecowboy
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Joue à Bloodstained

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Posté le: 2011-10-14 10:28
Je suis complètement d'accord avec toi Nordine. Dans le même ordre d'idées, j'ai toujours du mal à accepter que l'on pleure davantage la mort d'un homme si celui-ci avait une femme et des enfants. Si tu es célibataire, tu peux crever, tout le monde s'en fout.

Néanmoins, dans le domaine du jeu vidéo (et peut-être du cinéma), il y a une petite nuance. Le jeu vidéo est créé en grande partie par des hommes blancs pour des clients qui sont, eux aussi, des hommes blancs en majorité. Par conséquent, si un développeur nous pousse à tuer une femme, un enfant ou un Noir, on peut considérer qu'il le fait en connaissance de cause et qu'il veut souvent dire quelque chose par là. Après, on peut entrer ou non dans la logique du développeur et donc parfois répugner à tuer tel personnage choisi délibérément pour sa différence.

Pour ma part, je ne me souviens pas avoir été dégoûté par la morale d'un jeu vidéo, mais il faut dire que je joue rarement aux titres polémiques. Certes, j'hésite parfois à poser certains actes dans des jeux... mais je n'hésite jamais trop longtemps (hum). En gros, je ne crains absolument pas que mes actes immoraux dans un jeu vidéo puissent influencer mon comportement dans la vraie vie. Mais bon, j'ai 31 ans et pas 15.
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Shenron
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Joue à Lost Judgment

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Posté le: 2011-10-14 10:31   [ Edité le: 2011-10-14 10:33 ]
Sur les cas Gears et God of War : je n'ai jamais été choquée par le premier, alors que je trouve le 3è épisode du second ridiculement violent, et effectivement, sans me mettre vraiment mal à l'aise, je trouve cette violence trop gratuite pour être honnête.

Dans Gears of War, certes on tronçonne, certes on écrase des crânes, mais hormis un léger effet de mise en scène, ces actions ne sont pas mises en avant. Ce sont des faits de jeu au même titre que d'enjamber une barricade, et même de vrais éléments de gameplay : tronçonner peut être plus avantageux que de tirer, écraser le crâne rapporte plus d'expérience. Mais les deux ont une contrepartie : ils rendent vulnérables. Et en plus, ce sont des actes de violence un peu sadiques mais qu'on peut également subir, ce qui, je trouve, en diminue l'impact.

Pour ce que j'ai vu de God of War III, j'y ai peu joué, et donc je rate certainement tout l'aspect mythologique (de la série en elle-même, pas en général), scénaristique, développement du personnage, etc, mais j'ai été un peu choquée par la façon dont on arrache la tête d'Hélios. Parce que c'était filmé en gros plan, parce que la séquence est exagérément longue, et parce qu'on est impliqué tout le long puisque c'est un QTE façon button mashing. Alors peut être que le caractère torturé de Kratos justifie cet acte de barbarie, mais il n'empêche qu'elle est mise en scène d'une façon complaisante et grossière qui, en tous les cas, ne sert pas son (éventuel) propos.

Ceci étant, je n'ai jamais été vraiment mise mal à l'aise d'une façon négative dans un jeu, mais il faut dire aussi que je filtre beaucoup en amont, et que j'ai peu de chances de tomber sur un titre potentiellement choquant.
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Ils sont tous méchants (sauf Sega, qui est juste con).


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Al-Kashi
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Joue à Danganronpa 2 (PC)

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De : Patrie de Nanarland

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Posté le: 2011-10-14 10:58
Mon propos initial ne visait pas simplement la violence, mais était plus large : scatologie, etc.

Concernant la violence, je pense que tout tourne autour de la notion de justice. Pourquoi serait-on plus choqué par l'exécution d'un nouveau-né que par le massacre de centaines de gangsta emperlousés ? Parce que dans le premier cas, c'est tout simplement injuste. Selon notre empathie, on peut plus ou moins consciemment s'identifier à la victime : "Je suis un bébé impuissant, j'ai rien fait et un méchant monsieur vient m'enfoncer une épée dans le crâne. Pourquoi ?". "Yo, chuis une kaillera qui deal et qui flingue à tout va, la violence c'est mon quotidien et... oups, j'ai une balle dans ma tête. J'ai p't'être mérité ça, en fait".

Quant à l'argument "tout ceci est sans importance parce que c'est virtuel", je m'inscris en faux. Etant des êtres humains, on peut être touché (de toutes les manières différentes) par un livre, un jeu, un film (ex : je n'ai pas pu dépasser la moitié de "La Route", insoutenable quand on est soi-même père), bref une oeuvre toute immatérielle qu'elle puisse être.

Shenron
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Joue à Lost Judgment

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Messages : 9737
De : Massy

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Posté le: 2011-10-14 11:14
Citation :
Posté le: 2011-10-14 10:58 Mon propos initial ne visait pas simplement la violence, mais était plus large : scatologie, etc.

Je pense que l'approche est la même, à savoir : est-ce que c'est justifié ? Est-ce que ça sert le gameplay, le scénario, la démarche artistique ou intellectuelle du créateur de l’œuvre ? Je suis de ceux qui pensent qu'on peut tout montrer dans un film, ou tout faire dans un jeu, du moment que c'est légitime et que c'est bien fait, dans le sens où la scène en question a un but précis et réussit à l'atteindre.

Citation :
Quant à l'argument "tout ceci est sans importance parce que c'est virtuel", je m'inscris en faux. Etant des êtres humains, on peut être touché (de toutes les manières différentes) par un livre, un jeu, un film (ex : je n'ai pas pu dépasser la moitié de "La Route", insoutenable quand on est soi-même père), bref une oeuvre toute immatérielle qu'elle puisse être.

Certes, mais ça reste personnel. Tu dis que la Route est insoutenable quand on est soi-même père, mais je suis persuadée qu'un tas de papas ont tout à fait pu le regarder, parce qu'on n'est pas tous égaux devant une œuvre de fiction. Je pense qu'il faut se garder de généraliser son propre ressenti, même si, par la force des choses, on est tous influencé par une "morale" plus ou moins commune.

Si on est plus choqué, dans un jeu, par la mort d'un enfant que par une "racaille", c'est parce qu'on considère que les enfants sont innocents, et de fait, il représentent rarement une menace. D'ailleurs, quand c'est le cas, l'idée choque tellement qu'elle peut appeler une censure, comme ce fut le cas avec Silent Hill à sa sortie.


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Posté le: 2011-10-14 11:17
Je ne me prononcerai pas sur les notions de morale et de justice, j'avoue ne pas encore avoir poussé la réflexion autour de mes actes dans les jeux-vidéos dans ce sens (peut-être parce que je joue très peu à des jeux qui pourraient inciter ces réflexions).
Mais au niveau du ressenti, du dégout qui survient sur l'instant, face à une image ou une action, il se trouve que j'ai moi aussi éprouvé un profond malaise en m'essayant à la démo de God of War 3. Je n'avais vraiment pas envie d'arracher une tête de façon aussi graphique, comme un événement de la démo nous impose de le faire.
C'est le seul cas ou j'ai été "choqué" dans un jeu, mais je ne me suis pas essayé à la plupart des jeux déjà cités dans ce sujet.

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Posté le: 2011-10-14 12:09   [ Edité le: 2011-10-14 12:10 ]
Citation :
Le 2011-10-14 08:17, Nordine a écrit :

Par contre, et je sais que je me répète, mais j'aimerai bien que l'on me dise en quoi s'en prendre à certains types de personnages - dans ton exemple, des enfants - est plus grave que de s'en prendre à d'autres.

Ne te connaissant pas, je ne me permettrai pas de t'attribuer cette réflexion, mais à lire certains joueurs ici ou ailleurs, je constate que beaucoup se basent sur une échelle de valeur très contestable, qui veut, par exemple, que tuer un personnage noir est plus grave qu'en tuer un blanc, que zigouiller virtuellement une femme est plus terrible que de tuer un homme...

D'abord, j'apprécie la précaution initiale et les bisous s'ils visent à dédramatiser.

Ce n'est pas moi qui utilise une échelle de valeur, c'est les jeux dont je parle . Si le boss de No More Heroes était une matrone qui lance deux chippendales à Travis qui s'amuse à les découper, j'aurais exactement la même réaction. Si Kratos était une femme et attachait un beau mec nu à un engrenage pour qu'il se fasse broyer pour lui permettre de passer, j'aurais la même réaction. D'ailleurs, j'ai eu à peu près la même quand il fallait tuer des gens innocents pour qu'ils tombent sur des leviers ou quand on brûle vif un soldat dans une cage dans un "puzzle bloc" dans le premier.

Mais Kratos n'est pas une femme, et ce ne sont pas des chippendales que Travis découpe, parce que le monde n'est pas symétrique. Si tu te ballades la nuit dans un parking, les chances que tu te fasses violer par une femme sont nulles, l'inverse n'est pas vrai. Les chiffres des hommes hétérosexuels victimes de violence domestique sont incomparables avec les femmes victimes de violence domestique. Donc, que tu le veuilles ou non, montrer une femme sous un jour sexy et racoleur avant qu'on la fasse se faire massacrer par le joueur a une signification spécifique, qu'on ne voit jamais en symétrique. Personne ici ne parlait des personnages féminins traités comme des personnages masculins, comme Bad Girl dans No More Heroes ou énormément d'autres, donc l'argument de la réciprocité ne tient pas.

De plus, tu n'as pas fait attention à mes exemples: dans Deadly Premonition, Fatal Frame, Silent Hill, beaucoup de femmes ou de symboles féminins s'en prennent plein la gueule, mais le sens n'est pas le même. James s'en veut, c'est tout le principe de Silent Hill 2, dans Fatal Frame on est censé être horrifié par ce qui se passe, par être racolé puis y participer en trouvant ça drôle ou "cool". Donc même dans ces jeux où on les femmes sont avant tout des victimes et où on est en dissymétrie, ça ne me gêne pas parce que le sens n'est pas le même, on n'est pas dans la glorification.

J'ai l'impression que tu ne m'as pas compris: je ne m'offusque pas des violences dans les jeux, je suis repoussé par le sens symbolique qu'elle peuvent avoir parfois. C'est l'esprit, le contexte qui comptent. Comme le disait David Cronenberg, une scène d'un homme fouettant une femme dans un film n'a pas le même sens selon qu'il s'agit du jeu sexuel qu'un couple épanoui pratique depuis des années ou s'il s'agit d'une scène de snuff movie.

Citation :
Le 2011-10-14 10:58, Al-Kashi a écrit :
Concernant la violence, je pense que tout tourne autour de la notion de justice. Pourquoi serait-on plus choqué par l'exécution d'un nouveau-né que par le massacre de centaines de gangsta emperlousés ? Parce que dans le premier cas, c'est tout simplement injuste. Selon notre empathie, on peut plus ou moins consciemment s'identifier à la victime.

Ou alors on peut ne pas avoir envie de s'identifier avec le personnage qui le fait.
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Posté le: 2011-10-14 12:53
Citation :
Le 2011-10-14 09:32, Nordine a écrit :

La hiérarchisation est justement induite (...)



Simbabbad a parfaitement pointé ce qu'il fallait concernant cette réponse, mais j'y reviens également un instant. Le propre de la morale, du moins dans la définition que je tends à considérer, c'est qu'elle n'est pas selon moi une donnée individuelle mais collective, au contraire. Elle peut être ou non en accord avec la loi, mais elle constitue dans tous les cas un ensemble de règles observées (ou qui devraient être observées) et partagées par tous les membres d'une société commune. L'on pourrait même dire, quelque part, que la notion de morale supplée la loi sur certains aspects (d'où la création en droit internationale d'une "morale internationale" pour régler ces questions). Qu'elle prenne racine dans une histoire de la civilisation, cela ne fait aucun doute ; la morale que l'on applique est fille d'une morale médiévale tournée autour des vertus cardinales, elle-même issue notamment d'une morale antique. Il y a eu après "extension" progressive des principes de morale à des classes, des sexes, des ethnies : les enfants étaient auparavant à peine considérés comme des êtres humains, de même que les femmes ou certains peuples. Et puis, de réflexions en réflexions, d'habeas corpus à Las Casas, la morale qui ne s'appliquait qu'à l'homme blanc citoyen s'est étendu à tous.

De là, la notion de valeur, qui elle tend à être absolu et, ici, individuelle (encore une fois en m'appuyant sur des définitions de dictionnaires) tend à être soumis à la morale et aux lois notamment. Si on considère ainsi que la morale est constituée de valeurs (d'équité, de justice, de vérité...), la somme des valeurs amène à une équation particulière où seule la morale prévaut. Il y a des nuances entre société, comme la fameuse opposition entre morale "méridionale" et morale "septentrionale", l'une voulant que la vie d'un homme vaut davantage que celle d'un peuple entier, l'autre voulant le contraire.

Car il est nombre de cas où la morale "globale" se doit de prévaloir. Revenons sur les jeux guerriers : tuer un homme est un acte répréhensible. Tuer un soldat aux services d'un dictateur afin de ramener la justice et l'équité à tout un peuple est un "fait de guerre", et salué comme tel.

Je pense au contraire que tout rejeter en bloc ou tout mettre au même niveau n'est pas faire preuve de morale : si tuer un homme est accepté sans compromis et sans problèmes moraux, le tuer sur le champ de bataille et le torturer revient au même. Si tuer un homme est vécu comme un problème moral, autant l'est également les innocents tués par le dictateur que l'on est censé renverser : comment alors reconnaître le "bien" et le "mal" ? Les jeux guerriers tendent à éliminer ces problèmes en ne présentant que deux factions en présence, les "gentils" et les "méchants". Et il est alors moral que les premiers tuent les seconds. Si les gentils devenaient aussi méchants que les méchants, une crise de conscience se déclencherait alors, fond de tiroir exploité par pas mal de jeux.

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Posté le: 2011-10-14 14:15
Bon ben voilà... Je n'ai pas eu le temps de poser ma petite brique à l'édifice ce matin, et Simba et MTF viennent de dire tout ce que j'aurais eu à dire sur le sujet.

Finalement, j'en rajoute une couche quand-même.

Comme souligné, ce n'est pas l'acte en soi qui est source du malaise, mais sa signification, le contexte dans lequel il s'inscrit et le ton général de l'oeuvre.
La violence exercée dans un jeu (ou dans n'importe quelle oeuvre du reste), qu'elle soit physique ou psychologique, exercée sur les personnages ou le joueur (spectateur, lecteur...) passe du supportable à l'insupportable de par son contexte. C'est ce contexte qui attribue la valeur morale des actions du personnage.

On s'attache beaucoup, dans ce topic, à des actes de violence gratuite (God of War 3 notamment - que je n'ai pas joué, je me suis arrêté au 2 qui déjà me semblait trop complaisant pour on personnage).
Mais il existe d'autres formes de violence qui peuvent choquer, dégoûter, donner envie de lâcher la manette. Du moins, cela m'est arrivé. Je ne sais pas si je suis le seul.
L'attitude du héros de GTA VC par exemple me donnait plus envie de lui donner une paire de baffes à chaque action qu'à continuer l'aventure. L'apologie de l'immoralité, de la méthode "je m'essuie les pieds sur tout le monde pour monter au sommet" me dérangeait. Quant à la soit-disant ironie... Elle me semblait plus un alibi destiné à promouvoir ce qu'on déclare dénoncer.
Au contraire d'un Bully, qui avec les mêmes mécaniques et un univers différent, m'a semblé plus fin et du coup sympathique. Tout désagréable que soit parfois le personnage principal, on le sait d'emblée pris au piège : soit il rentre dans le moule et devient au choix paillasson ou psychopathe, soit il se rebelle contre et pour cela doit adopter l'attitude du psychopathe. "Foutu pour foutu, essayons de survivre" semblait être ici l'ambiance.


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