Ah ben ça c'est cool JC ! Je revenais justement poster sur ce topic.

J'ai fini Assassin's Creed, et comme dirait Mickael Kael, c'est l'heure du bilan.

J'ai vraiment bien aimé ce jeu, même si j'ai du mal à me l'avouer complètement. Le bilan de ses défauts est parfaitement accablant, mais ce premier volet est déjà tellement généreux envers le joueur qu'on a envie de pardonner. Pêle-mêle :

- l'aspect "furtif", malgré toutes ses imprécisions, a répondu à mes attentes. Alors ok, l'IA est au niveau du premier Tenchu (qui a 15 ans d'âge, je le rappelle), que dis-je, elle est pire. Deux générations de consoles plus tard, c'est dur à avaler. Mais comme pour ce dernier, une fois qu'on a cerné les "règles", on s'amuse bien. C'est quand même le pied de se balader sur les toits, de zigouiller quelques archers, de se faire trois gardes en quelques secondes grâce aux couteaux de lancer, bref globalement d'avoir l'impression de régner sur la ville dans l'anonymat. Ce côté bac-à-sable pas bourrin, associé au plaisir de manipuler un perso aussi classe dans des décors aussi splendides, c'est toute la réussite du jeu.

- les combats sont moyennement intéressants, ça va à petites doses, à la limite. La dernière partie du jeu n'est qu'une succession de bastons à ciel ouvert, c'est très peu inspiré. C'est surtout ça qui m'a laissé sur ma faim, plus que l'épilogue (certes abrupt).

- je reste sceptique sur ce type de contrôle semi-automatisé/contextuel. On comprend qu'un saut entièrement manuel rendrait incertaines les phases où on trace de toit en toit, mais je ne sais pas si la solution proposée est la meilleure. Il y a comme une volonté de permettre au plus grand nombre de "faire des trucs cools" sans trop responsabiliser le joueur vis-à-vis de sa manette… ça illustre un peu le clivage casual/hardcore. C'est marrant car on vient de parler de la complexité des contrôles de Super Mario Sunshine (ici) : on voit clairement une différence d'approche, et on sent bien l'évolution de certaines tendances pendant les quelques années qui séparent ces deux jeux. Il semble également difficile d'adapter le contrôle d'un jeu aux "besoins" de mise en scène sans sacrifier quelque chose au passage.

- il est aussi étrange de devoir combiner un stick analogique + une gâchette analogique + un bouton pour courir à vitesse maximale, surtout pour associer l'escalade et les sauts à la même combinaison. Dans les courses-poursuites, il faut vraiment s'habituer à n'appuyer sur A que lorsque la route est bien dégagée, pour éviter le fameux coup du "Atair saute sur des tabourets et gravit des murets de moins d'un mètre de haut". J'ai mis du temps à assimiler ça alors que le tuto le recommande. Sur ce coup-là, le jeu aura été plus logique que moi

- ouille les bugs. J'ai joué sur 360, en installant le jeu, et je suis étonné des bugs que j'ai pu voir dans AC. J'ai vu des soldats accroupis dans le vide, ou escaladant sur place le haut d'une échelle imaginaire. J'ai vu mon nombre de couteaux chuter à zéro d'un seul coup. J'ai eu une grosse chute de framerate qui n'a disparu qu'en quittant la ville (comme Jika). J'ai dû recommencer un assassinat car le chef de bureau ne m'a pas parlé quand je suis revenu de mission. J'ai eu 3 plantages de la console, comme ça, en pleine partie. Et j'ai entendu en permanence des voix in-game dans une autre langue : très souvent une langue dont je ne suis pas sûr mais qui ressemble à de l'arabe (mais le jeu n'est pas localisé dans cette langue que je sache ? super bizarre), assez régulièrement de l'allemand, et une fois de l'espagnol.
A ce qui me semblait, les deux derniers bugs (freeze et langue incorrecte) sont censés être des bugs critiques qui ne doivent pas se trouver sur le jeu final…

- pour ce qui est des assassinats, bilan à l'équilibre : 4 exécutions nettes et sans bavure (la séquence de panique générale restant inévitable après le meurtre), 4 émeutes générales, et une exécution sur une cible en fuite. C'est à Acre que j'ai eu le plus de plaisir et de réussite dans ces séquences. Pour Guillaume de Montferrat, tout s'est passé comme je l'espérais. Et la mission sur le port m'a bien plu malgré quelques chutes dans l'eau et le fait qu'aucun des chemins proposés par les indices ne soit le meilleur Sinon, j'ai peu goûté la mission avec le prince de marchands et celle avec De Sablé dans le cimetière : tu crois tout planifier et c'est la cohue inévitable (c'est presque plus énervant que pour la mission avec Talal, à laquelle j'avais rien compris dès le début). Non mais, on se croirait dans Phoenix Wright. Autant dire que ce n'est pas trop ce que je recherchais en m'essayant à ce jeu.

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Bon bref, en tous cas je ne regrette pas d'avoir fait ce premier épisode malgré tout ça. ACII est déjà mien, je suis très curieux de le découvrir mais je vais peut-être marquer une pause entre les deux pour mieux l'apprécier.
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"Et quand ils devenaient mécontents […] cela ne menait à rien, car sans idées générales, ils ne se focalisaient que sur des contrariétés insignifiantes. Les plus grands maux échappaient invariablement à leur attention." G. Orwell

Cette série a clairement un capital sympathie incroyable.

Rien que pour la beauté des animations, la classe de Ezio et de Altair, la grandeur des villes visitées et la promesse de nous faire vivre la vie d'un assassin, ca fonctionne à plein tube. Alors que pas mal de petits trucs déconnaient comme il faut dans le premier opus...

C'est rigolo parce que sur la version PC que j'ai, si j'ai peut-être eu quelques bugs d'affichage (qui ne m'ont pas marqué), je n'ai jamais eu le moindre souci de jeu ou de fonctionnement. Pas de ralentissement notable, pas de crash Windows, rien du tout. C'est cool.

Côté maniabilité, le gros gros avantage d'Assassin's Creed II par rapport au premier volet, c'est surtout qu'Ezio SAIT NAGER. On ne meurt plus bêtement en ratant un saut dans la flotte. Utile à Venise d'ailleurs. Mais encore une fois, aujourd'hui alors que j'ai fini les 3 premiers épisodes (j'attends que le 4ème passe en petit budget), c'est bel et bien le 2 que je préfère, par les nouveautés qu'il met en place par rapport au premier, les différents lieux, le capital sympathie d'Ezio Auditore et des personnages qui gravitent autour de lui... Franchement c'est pas la peine d'attendre, Twipol : fonce et éclate-toi, tu ne seras pas déçu du voyage !


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JPB,
tombé dans les jeux vidéo depuis TRON

Je ne saurais en effet que trop recommander Assassin's Creed II à quiconque a bien aimé le premier, mais sans plus car rebuté par ses évidents défauts qui auront gonflé même les fanboys de la saga qui ont accroché d'emblée (et dont je fais partie). Non seulement il les corrige plutôt bien, mais l'histoire d'Ezio est vraiment très intéressantes, le jeu est blindé de PNJ et de quêtes annexes fort sympathiques, mais quel dommage que Brotherhood ne lui ait pas été annexé en attendant un an de plus, bon sang.

Je détaillerai un peu plus tard éventuellement, car j'ai beaucoup à dire sur cette saga qui fait partie de mes 3 préférées sur cette nouvelle génération.
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Dingue, c'est un peu le monde à l'envers ça ! Les seuls crashes que j'ai eus sur 360, c'était lors de tentatives de parties en réseau sur Puzzle Fighter, dont le netcode est tout pourri. J'ai peu apprécié, mais je me suis dit que c'était un cas particulier (et j'ai dû avoir ça deux fois sur une longue période). Donc trois crashes sur un gros jeu d'un gros éditeur, ça m'a fait drôle. D'autres ont eu ça ? Et le coup des voix pas en français ? Ce truc m'a quand même vachement surpris. J'ai un peu bossé comme testeur de localisation il y a quelques années, et si on avait laissé passer un truc comme ça (même dans un jeu "AA"), je pense qu'on nous aurait envoyé directement Altaïr au service test.

Ah et sinon pour revenir sur les aspects sympathiques d'AC premier du nom, j'ai omis de préciser que j'avais bien aimé le background et le scénario. OK ça semble préparer le terrain pour la suite plus qu'autre chose, ok les dialogues sont souvent mauvais (je trouve), mais le choix du contexte historique est intéressant et courageux, tout en évitant les maladresses possibles. Et j'ai bien aimé ce côté non-manichéen. En attendant de voir la suite, pour l'instant je trouve que le côté "je doute du bien-fondé de mes actions" fonctionne pas mal.
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"Et quand ils devenaient mécontents […] cela ne menait à rien, car sans idées générales, ils ne se focalisaient que sur des contrariétés insignifiantes. Les plus grands maux échappaient invariablement à leur attention." G. Orwell

Des voix pas en français dans AssCreed, il me semble bien en avoir entendu quelques unes... mais bon, est-ce que ce n'est pas "justifiable historiquement" ? ^^
Ce qui m'a plus gêné, c'est les "sale voleur" quand le voleur en question est une femme. C'est moyennement pro pour un AAA.
J'ai aussi souvent lu à droite à gauche qu'on pouvait entendre dans ce premier AC des audios directement tirés de Splinter Cell, mais pour le coup je soupçonne un peu la légende urbaine.

Concernant le scénar, c'est drôle, j'ai adoré AC2 mais je me suis aussi rendu compte en y jouant que le scénario de cette série m'indiffère complètement. Déjà parce que les templiers, c'est un peu comme les zombies, trop c'est trop. Et puis c'est plein de trucs qu'on ne comprend pas, qui font genre "mystère mystérieux" mais qui ne sont jamais expliqués...

Enfin, pas grave, j'ai quand même adoré le voyage
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Si loin une roue

Je me suis attaqué directement à Brotherhood, que j'ai récupéré à petit prix (29 euros je crois). J'ai peu joué, mais j'ai subi une vraie claque graphique. Je crois que je viens de rentrer dans la next gen (j'ai la PS3 depuis cet été seulement, et n'ai joué qu'à GTA4 - abandonné et Vanquish - terminé). C'est beau, c'est fluide, dieu que c'est beau. J'ai été désarçonné par le scénario (la partie comntemporaine évoqué un peu avant), et finalement je trouve que ça tient bien la route. Le jeu d'acteurs est assez bon je trouve (VO en anglais). L'histoire me fait penser par certains aspects à l'"Histoire Secrète", une série de BDs en cours actuellement.

J'y joue épisodiquement, je suis au tout début, j'essaye d'assimiler le système de combats. Ca me fait penser un peu à Infamous (essayé la démo du 2) pour la liberté d'évolution en ville, et le fait d'utiliser stratégiquement les toits... J'ai un peu de mal avec l'inventaire par contre. Mais je me régale.

Tiens, ça me fait penser, cette histoire de gueguerre Templiers vs Assassins, ça n'a pas déjà été évoqué dans les Chevaliers de Baphomet ? Avec les Templiers dans le rôle des gentils pour cette fois ?

Tout pareil...mais seulement pour l'histoire coté Desmond. Parce que coté Ezio j'ai adoré démêler les fils entre l'Histoire et le scenario. Coller une raclée aux Pazzi ou à Savonarole, taper la discut' avec Machiavel, Leonardo, ou Laurent de Medicis, c'est un vieux rêve de geek fan d'Histoire qui se réalise.



Sur PS3 ? Parce que sur 360 c'était pas terrible, avec du tearing en veux-tu en voilà, et de grosses baisses de framerate. Par contre Revelations n'a pas ce genre de problème.

Edit : il me semble que dans Broken Sword les templiers sont aussi des "méchants".

Dans Broken Sword, ouep, ça y ressemble.

Les Templiers sont présentés comme des victimes de Philippe le Bel, qui en voulait à leur fortune. Ils les fait donc accuser d'hérésie, et notamment d'idolâtrer un Dieu païen du nom de Baphomet et les accuse également d'homosexualité -- l'un de leur symbole est un cheval monté par deux cavaliers --, et tout cela finit par un joyeux bûcher. Dans le monde contemporain, on découvre que les Templiers veulent reprendre leur revanche sur le monde et récupérer leur fortune.

On ne cite pas directement des "assassins", mais la secte de Haschashis, "les fumeurs de Haschich" (étymologie correcte du mot français "assassin"), qui faisaient fumer de la drogue à des passants pour les convaincre de les rejoindre, leur faisant croire qu'ainsi ils obtiendraient tout ce qu'ils avaient vu dans leur délire de hippie (:)). Ils ont été des ennemis des Templiers du fait des croisades (le jeu place leur centre historique en Syrie), et aujourd'hui, le descendant de la secte - l'homme qui commet l'attentat déguisé en clown au début du jeu - cherche à empêcher les Templiers de mener à bien leur projet.

À noter que le jeu considère que les Templiers adoraient effectivement Baphomet, ce qui a été démontré comme faux par les historiens, puisqu'ils étaient au contraire particulièrement chrétiens bien que cathares, ce qui explique qu'ils étaient particulièrement en froid avec la papauté.
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Sans parler qu'ils sont au centre du "Pendule de Foucault" de Umberto Eco, qui est un des livres qu'il faut avoir lu avant de mourir. Maintenant. Tout de suite. Sinon je ne vous parle plus. Allez, hop hop !

Tout à fait Al. J'ajoute que Le Pendule de Foucault montre bien à quel point Dan Brown n'a rien inventé, l'abruti.

Oui sur PS3. Pas l'ombre de tearing jusque là, et pourtant j'y suis assez sensible (et je connais bien ce phénomène, que je traque pour les films : pchc+projecteur à la maison depuis un paquet d'années). Et c'est fluide. Quand j'y rejoue, je ferais particulièrement attention à ces deux points, c'est clair que j'ai été tellement "soufflé" par Rome, que je n'ai pas scruté tous les détails, je me suis laissé emporter pas l'ensemble.

Pour le pendule de foucault, j'avais attaqué sa lecture, et j'ai rapidement laissé tomber, n'accrochant pas du tout au style d'Umberto Eco, que j'ai trouvé extrèment lourd et ampoulé (je vais me faire un ami là tout de suite, après Littell et les bienveillantes... )

Je suis exactement de ton avis, cependant. Il a un style très pesant, qui tranche avec ce qu'on a l'habitude de lire aujourd'hui (rien à voir avec un Queneau, par exemple). Mais je trouve que l'érudition et l'humour qui se dégagent de ses textes le valent bien

Alors j'y ai pensé (notamment pour toutes ces voix qui m'ont semblé être en arabe), mais ça semblait vraiment relever du bug. Dans ACII, toutes les voix "informatives" (gardes, hérauts, marchands...) sont en français et le reste est en italien pour l'ambiance, donc tout va bien. Mais dans AC, j'entendais aléatoirement les gardes parler dans une autre langue quand ils me repéraient sur un toit ou me prenaient en chasse. Plus flagrant, les gardes molestant les citoyens le faisaient assez régulièrement dans une autre langue.

"- Ach! #@$%§ nicht £€&## !
- Mais je n'ai rien fait !"

C'est quand même du gros bug ça (alors que le coup du garde traitant une femme de "sale voleur", effectivement c'est ridicule, mais pas critique).

Sinon, j'ai donc (largement) commencé ACII. Premières impressions en vrac :

- un looong prologue semi-interactif un peu ennuyeux, avec en point d'orgue "appuie sur Y pour faire un bisou à Cristina, appuie sur B pour la peloter" (David Cage, sors de ma console !).

- et puis Ezio revêt enfin son capuchon blanc (aaaah !). Bon, c'est un peu dur à avaler quand même tout ça. Altaïr, la guilde et tout le toutim, ça en imposait, c'était quand même plus crédible.

- une fois dans le vif du sujet, comme promis, tout marche mieux que dans le premier niveau gameplay. Que ce soit la dissimulation dans la foule, les gardes qui vous délogent d'une cachette trop évidente... ça fait vraiment plaisir.

- bon il y a encore des trucs comiques : marcher avec une escorte de filles de joie exubérantes permet... de passer inaperçu, et on peut soudoyer un héraut en plein discours, sous les yeux du public, pour le faire parler d'autre chose (grandiose, digne des Monty Python).

- déception avec ma première cible, qui m'a fait le coup de "j'ai des yeux dans le dos". Au moins cet homme d'âge mur et d'apparence peu sportive ne s'est pas rué sur moi en dégainant un glaive. J'imagine que c'est "prévu comme ça", le gars te repère mais on te laisse ostensiblement quelques secondes pour l'exécuter avant que les gardes n'arrivent.

- j'aime beaucoup les informations historiques qu'on collecte, et le ton parfois sarcastique employé (comme le fait que la notion de "vœu de pauvreté" était finalement assez relative au sein de l'Eglise, "surtout si on est pape"), je ne m'y attendais pas et j'ai trouvé ça très bon.

- je connais trop mal les jeux actuels pour comparer, mais l'animation des visages m'a paru souvent très bonne. Le père d'Ezio, par exemple, est très réussi.

"- Merci étranger. J'aimerais que mes fils aient seulement...
- ... la moitié de mon courage, oui je sais, on me l'a souvent dit. Maintenant monsieur, faut que je vous laisse hein, j'ai passé un excellent séjour mais on m'attend en Italie."
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"Et quand ils devenaient mécontents […] cela ne menait à rien, car sans idées générales, ils ne se focalisaient que sur des contrariétés insignifiantes. Les plus grands maux échappaient invariablement à leur attention." G. Orwell

En fait je n'ai rien contre l'érudition, rien contre un style riche. Rien contre le fait de lire un livre lentement, si le propos nécessite reflexion (je fais l'expérience de lire Debord, que je n'avais jamais lu, et je dois dire que j'en suis presque réduit à lire un paragraphe à chaque fois, pas plus, le temps d'ingurgiter et de digérer, c'est dingue d'ailleurs de constater que son propos reste tellement actuel, et on disait déjà cela il y a 10 ans). Là, avec Eco, ce qui m'a fatigué, ce sont ces phrases à rallonge, et tous ces adjectifs, j'avais été marqué par une phrase où il déclinait des couleurs en disant : ce n'était pas bleu, ce n'était pas turquoise, ce n'était pas .... pendant trois plombes. Donc un style riche ok, j'aime bien le vocabulaire, mais pas si c'est au détriment de l'efficacité ou de l'esthétique. Là je trouvais ça juste pesant.

Désolé pour le HS.

Ah mais ce que tu décris, c'est un style !... sauf que c'était le nec plus ultra en 1940, quoi Ça fait un peu penser à du Lorrain ou du Huysmans post-romantique, et le Nouveau Roman est parti en guerre contre les "adjectifs poisseux" [le "paragraphe manifeste du quart de tomate"], et boum taratata.

Après, peut-être que la chose passe mieux en italien, mais comme je ne connais pas la langue, je n'ai pas pu essayer. Si jamais, en revanche, tu veux te réconcilier avec Eco, je te conseille Comment voyage avec un saumon



Un recueil de chroniques qu'il a faites pour un journal italien, c'est très drôle et incisif et ça parle de tout. J'aime beaucoup celui où il explique pourquoi "il n'a pas le temps". Une bonne surprise, qui prouve que le bonhomme peut faire autre chose que... ben... des adjectifs

C'est très intéressant merci. A rebours fait partie de la période que tu cites ? Je me rappelle l'avoir lu (sans doute partiellement) et avoir été rebuté par le style justement. Il faudrait que je lui redonne sa chance.

Pour le pendule de foucault, je vais m'y attaquer de nouveau si tu trouves que ça en vaut la peine (quand par contre... j'ai une palanquée de bouquins à lire, car contrairement aux JV je n'ai quasiment jamais de passage à vide concernant la littérature). Re-désolé du HS, mais c'est très intéressant MTF, merci.

À rebours date de 1884, donc un peu avant. C'est la période décadente dans ce qu'elle a de plus systématique, mais personnellement, je considère que cela s'applique davantage au propos du texte (qui fait très "fin de siècle") qu'au style, qui fait très néo-romantique. Un rêve de Zola est aussi de cette école, et Proust s'en est inspiré au début de sa carrière (cf. Les Plaisirs et les jours, et un peu dans Swann). Ce dernier a par la suite beaucoup fait évoluer son style, en accord avec ce qui se passait dans le monde à cette époque notamment avec Faulkner, en introduisant la dimension psychanalytique et analytique de la psyché humaine, posant les premières bases de ce qu'on a appelé ensuite "l'ère du soupçon", qui conduira ultimement à l'écriture blanche qui et la norme aujourd'hui en France, bien qu'à mon sens c'est une fumisterie car tout le monde le fait à sa sauce... Tu as les auteurs qui le font bien (Quignard, Michon) et ceux qui le font moins bien (Beigbeder, Houellebecq même si, pour ce dernier, Les particules élémentaires était très bien touché, avant de sombrer dans la facilité avec ces derniers romans). Me concernant, je commence à en avoir marre de ce style et j'aimerai qu'on passe à autre chose.

Plus digeste que Foucault ou le nom de la rose, je te conseille aussi L'île du jour d'avant, où le format diaristique allège beaucoup le style de l'auteur. Une bonne entrée en matière je pense.

Bizarre, j'ai un assez mauvais souvenir de l'Ile du Jour d'Avant. N'étant pas familier du XVIIè siècle, l'histoire m'est largement passé au-dessus de la tête, sans parler du fait que (de mémoire, c'était il y a 16 ans) la grammaire utilisée est celle de l'époque, ce qui rendait la lecture pénible.