bon je pense pas que ce soit le bon topic mais bon lolo va etre content
Article de overgame
Revendeur en colère
Next Generation est de retour sur Internet, donc. Et le nouveau site, lancé il y a quelques jours, affiche déjà son ambition : partager des "opinions fortes", proposer des articles rédigés dans un style "original et spirituel". Comme, par exemple, l'exposé édifiant d'Eric Grissom, gérant d'un magasin indépendant de jeu vidéo dans le New Jersey, race en voie d'extinction totale aux Etats-Unis. En effet, incapables de rivaliser en volume de ventes avec les grandes surfaces de type Best Buy et les chaînes telles que Electronics Boutique et Gamestop (qui ont d'ailleurs fusionné il y a peu), les petits revendeurs n'obtiennent que les miettes que veulent bien leur laisser les distributeurs et, donc, peinent à attirer des joueurs avides de goodies et de promotions en tous genres.
Grissom dévoile ainsi dans son article les mécanismes parfois odieux du réseau américain de distribution de jeux vidéo. Comment, par exemple, les grossistes écoulent sans complexes leurs titres invendus lorsque la demande est supérieure à l'offre. "L'année dernière, durant la grande pénurie de consoles de 2004, les distributeur ont vraiment baisé tout le monde en lançant un système de bundle," explique-t-il. "Pour obtenir une PS2 slim à 147$, il fallait également sélectionner un paquet de titres parmi une liste. Et celle-ci comprenait en majeure partie des jeux dont personne ne voulait. […] Pour quatre PS2, par exemple, il fallait également leur acheter huit Killzone et un demi-kilo de Celebrity Deathmatch. […] Et ça a été encore pire à la sortie de la PSP. Le prix public conseillé est de 250$. Votre prix ? 280$, plus 150$ de ces mêmes jeux PS2 qu'ils n'ont pas pu vous refiler précédemment. 150$ de jeux de merde par PSP." Des jeux qui, finalement, rapportent très peu. Selon Grissom, un titre vendu 50$ au consommateur est généralement acheté entre 41 et 43 dollars par le revendeur. Le distributeur ne semble pas beaucoup mieux loti : il doit payer chaque unité aux environs de 40$. "Et encore," continue l'article, "seul quelques grossistes triés sur le volet achètent leurs jeux directement chez l'éditeur. Il y a donc de grandes chances que vous ayez affaire à un distributeur se fournissant chez un autre distributeur. Un peu comme un réseau de vente de drogue, sauf que personne ne trippe."
Comment ces petites boutiques s'en sortent-elles ? En stockant des goodies old school : cartouches 8 ou 16 bits, antiquités console. En vendant également des jeux d'occase, une pratique dont Grissom questionne la moralité ("Il faut un cœur de pierre pour tendre 6$ à quelqu'un en échange d'un jeu qui a probablement été acheté 50$, mais vous apprendrez à faire avec"). Mais contre toute attente, la bataille semble apparemment valoir la peine. "Pourquoi continuer ? Parce que l'on est passionné de jeu vidéo. Parce sans les magasins indépendants pour sortir Katamari Damacy de l'ombre, les grands magasins ne seraient peuplés que de crétins essayant de vendre Driv3r à votre grand-mère. Parce que l'on fournit un endroit où les gens peuvent non seulement faire leur shopping mais aussi discuter de jeu vidéo avec des passionnés." Avec la démocratisation du haut débit et l'arrivée de la distribution via Internet (sur le modèle de Steam, par exemple), Grissom ne se fait cependant aucune illusion sur l'avenir de la "boutique traditionnelle de jeu vidéo". Plus que l'expression d'une juste colère, donc, on lira surtout cet article comme un chant d'amour (et du cygne) à une profession n'ayant aucune intention de tirer sa révérence sans un ultime combat.]]>
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