Je viens de lire ton article sur le jeu laurent, et je voulais juste apporter une petite précision que tu connaissais peut être.

Lorsque tu parles du film, tu mentionnes que l'acteur jouant Eldon Tyrell est le même que le barman de Shining (Loyd non ?).

Savais tu que la sequence de fin, retirée pour le director's cut (les paysages verdoyants imposés par la production) provenaient des rushes du même shining (les plans en helico dans le colorado).

C'est tout

Non, je ne savais pas du tout ! En plus, j'adore faire le mariole en société en racontant des anecdotes sur Kubrick.
D'ailleurs, ces plans aériens n'ont pas été faits par lui. Il n'était pas présent dans l'hélicoptère, celui dont l'ombre est visible à un moment pendant le générique de Shining (une erreur dont on se demande toujours comment elle a echappé au maître).

Merci pour cette précision. Merci aussi d'avoir lu l'article.

Par contre : C'était pas plutôt dans le Montana ? (Ce sont les Rocheuses, et je crois que c'est dans le Montana, mais je voudrais pas dire de bêtise)

_________________

Fort possible que ce soit dans le montana, j'ai dit colorado parce que la plupart des bouquins de stephen king se passent là.

C'est marrant ce que tu as remarqué au générique, c'est aussi ce que je me suis dit. Mais alors ce qui m'a le plus étonné, c'est la séquence de la poursuite entre Nicholson et danny dans le labyrinthe enneigé. A un moment donné, la caméra suit danny qui court, tout seul (et cette précision va prendre toute sa valeur dans la phrase qui suit ). Si tu fais attention, on peut voir la neige soulevée par la course du caméraman.

C'est à dire qu'à l'ecran tu vois le petit de dos, et en bas de l'ecran tu vois les gerbes de neige qui proviennt du cameraman.
Pour un grand monsieur connu pour sa maniaquerie, c'est assez étonnant.

Ps : si tu ne l'as pas déjà fait, je ne saurais que trop te conseiller d'acheter le DVD du film qui comprend l'excellent docu tourné pendant le tournage (et qui démontre à quel point Nicholson était vraiment barré, aussi bien pendant qu'entre les scenes, cf la scene ou il se lave les dents, tu comprendra quand tu le verra )

Ton article il était vraiment bien.


-------------------

Philip k dick is watching us

Merci ! J'aimerais beaucoup voir ce documentaire. J'ai juste vu le passage ou Kubrick pourrit Shelley Duvall d'une voix très calme, lui apprenant carrément son métier (paraît qu'en fait c'était pour la mettre dans les mêmes conditions psychologiques que la femme qu'elle incarnait).

Pour les fameux travellings gigantesques sur plusieurs centaines de mètres, il s'agissait si j'ai bien compris d'une caméra qui se portait à pied, et qui pesait plusieurs dizaines de kilos. Kubrick avait chargé un grand type de porter l'engin. Peut-être qu'il n'a pas eu le courage de lui faire refaire une fois de plus la prise histoire qu'on ne voit pas les gerbes de neige. Ou peut-être que l'enfant était choqué et qu'il n'ont fait qu'une prise.

Des erreurs comme ça, il y en beaucoup dans le film, va voir la fiche "goofs" sur IMDB.
Il y en a des dizaines dans tous les films de Kubrick, en raison de sa tendance à refaire plein de fois les scènes et mélanger au montage final des petits bouts de différentes prises. Le résultat est que le décor change, des coiffures ou des objets changent en pleine scène (comme celles dans Shinig ou Nicholson rembarre sa femme, assis à sa machine à écrire : regarde les chaises derrière lui, elles apparaissent et disparaissent comme des fantômes)

Sinon, une grosse bêtise dans Eyes Wide Shut : Au début du film, Tom Cruise et Sydney Pollack parcourent un long couloir bordé de miroirs. A un moment, il y a un décrochement, et un preneur de son est caché derrière. L'ennui c'est que l'espace d'un instant, on voit son reflet dans le miroir d'en face, et ça saute aux yeux vu l'aspect immaculé de la pièce.
J'avais cru le voir en voyant le film au ciné (en fait dès qu'il y a beaucoup de miroirs dans un décor de film, j'ai tendance à traquer le caméraman se reflétant, et on en voit souvent !), puis j'ai lu la confirmation de ce "goof" dans un magazine par la suite. Par contre, dans la version vidéo, ça a été corrigé (en même temps que quelques manips digitales sur les scènes d'orgie pour éviter l'interdiction du film au moins de 16 ans)

On est en plein HS ! Je vais déplacer le topic un peu plus tard.

_________________

Il s'agit d'une Steady-cam Lolo, et je crois que Shining était un des premiers films (si ce n'est le premier) a l'employer

Une steadycam, en effet, mais adaptée à un transport à pied et des mouvements dans toutes les directions. C'est le secret de ces fameux travelings de dix bornes sans rails, et en faisant demi-tour tout en contournant le petit graçon en passant très près de lui. Ce modèle de caméra fêtait son inauguration dans Shining et c'est son inventeur qui la manipulait.

Dans Full Metal Jacket, par contre, c'était un caméraman français (j'ai oublié son nom).

_________________

Steady cam c'est ca, ca s'attache a la ceinture avec une sorte de harnais. Enfin je crois.

Je ne savais meme pas qu'il y avait une section "goof" sur Imdb (je connaissais pas le mot goof en fait )

Ca me rappelle trop ce film avec benoit poelvoorde (nb, les convoyeurs attendent) ou son fils fait une emission radio sur ce type d'erreur

Pour en revenir a kubrick, et plus particulierement à barry lindo, certaines sequences ont été tournées avec pour seule source de lumiere des bougies. Et pour cela, il a utilisé des caméras tres speciales.

Me rappelle plus le détail, tout est dit sur le docu "a life in pictures"

Incorrectly regarded as goofs: The helicopter's blades/shadow in the opening shot are meant to be visible. It's Kubrik "signing" his film.

IMDB

Ah ! Je vois qu'on parle de Kubrick en l'appelant le maitre et ca me fait bien plaisir car il le mérite.



Ce docu est dispo dans le coffret kubrick, indispensable pour les fans. On y apprend que Kubrick était loin d'être un vieux fou misanthrope mais simplement quelqu'un aimant protéger sa vie privée.
On y apprend que Kubrick n'a jamais l'intention de réaliser AI. Par contre il voulait le produire et il a appelé son pote Spielberg a la rescousse.
On y apprend qu'il a voulu faire un film sur Napoléon qui aurait été surement mieux que l'horreur qui est passé sur F2.
on y apprend qu'il aurait voulu faire un film sur la Shoah mais qu'il a laissé tombé après la liste de Schindler.
Etc...

Par contre, j'en profite pour pousser un gros coup de gueule : tous les films avant Lolita ont été produit par d'autres boites que la warner (columbia et mgm) et elles n'ont pas réussi à s'entendre pour faire un gros coffret commun. C'est pour ca qu'on doit acheter séparement deux de ses plus grands chef d'oeuvres que sont Dr Folamour et Les sentiers de la gloire.

J'ai vu ce document, qui on ne sait trop pourquoi a été diffusé sur France 3 en intégralité. On n'y apprend pas grand chose par rapport aux biographies qui avaient déjà été écrites, mais il y a des images d'archives persos de son enfance bien marrantes, et des témoignages d'admiration de cinéastes actuels sympa.

Pour le coffret qui occulte Dr Folamour et Les sentiers de la gloire, Kubrick met tout le monde d'accord sauf les gros pleins de fric qui se sucrent sur son dos ! Lui qui maniait si bien l'ironie, ça doit bien le faire rire, d'autant que c'est l'un des cinéastes les plus rentables de l'histoire pour les studios, puisqu'il supervisait tant de choses lui même que ses films avaient un staff réduit (il lui est même arriver d'embaucher des collaborateurs très côtés et ne rien leur laisser faire), et le tournage à 90% en studio ou dans des décors restreints faisait économiser pas mal.

C'est particulièrement flagrant dans Full Metal Jacket, qui est le plus fauché de tous les films sur le Viet-Nam (et le seul Kubrick que je n'arrive pas à aimer complètement) : trois hélicos qui se battent en duel, un ou deux tanks, des flingues qui ne tirent presque jamais, une 2CV, une Dauphine et une 403 qui tournent en boucle autour d'un rond point, comme dans un sketch de Devos, pendant la scène ou Joker négocie une passe avec une prostituée Viet-Cong (regardez bien le second plan), une scène de bataille tournée dans une usine désaffectée avec un ou deux palmiers histoire de faire exotique.
Pareil dans Eyes Wide Shut, avec ses taxis qui ont tous la même plaque d'immatriculation (et pour cause, c'est toujours le même !).
A ce titre, les films de Kubrick, surtout les trois derniers, font figure d'OVNI visuels, de films tournés à l'ancienne (un peu comme les Hitchcocks).

Par contre, Bulbi, le coup de la signature pour l'hélico visible, ça me semble difficile à avaler. Je vois mal Kubrick signer son film avec une bourde qui casse l'ambiance. Enfin...
_________________

Exact laurent, le doc a été diffusé sur france 3. Comme bcp de chef d'oeuvres d'ailleurs. Ce soir, Fury, de fritz lang, dans l'inegalable cinéma de minuit.

Pour revenir a kubrick, le maitre pour faire plaisir à CBL, il y a tellement de choses à dire que j'ai juste envie de parler de full metal jacket, qui est très fauché, d'accord, mais qui sied (siet ? sied ? sié ?) bien a son propos. Puisque celui ci est de montrer la deconstruction d'un individu. Et donc pas besoin de demesure visuelle a la coppola (Le chef d'oeuvre du film de guerre, pour moi) mais juste quelque chose de très proche des hommes.

Et en ce sens, les zooms sur les impacts de balle du sniper sur le soldat blessé sont vraiment marquants.

apres ce que j'en dis...

Absolument. J'aime beaucoup la première partie du film, à savoir les classes des marines, puisque ça me rappelle des souvenirs (j'ai vécu des classes un peu similaires, en plus soft quand même), et c'est remarquablement construit. Sinon, j'ai apprécié l'humour noir de la deuxième partie, les remarques cinglantes sur la désinformation en temps de guerre notamment.

Toute la fin avec la lutte contre le sniper est impressionnante, une vraie leçon de mise en scène. On a l'impression d'assister aux prémices de Counter Strike en live, c'est visionnaire et diablement efficace (d'ailleurs les auteurs de Half-Life Opposing Force s'en sont rappelés en rendant un hommage direct au film).

Par contre, il y a ces conversations entre soldats et journalistes que je n'aime pas du tout. Les acteurs, à l'exception de Matthew Modine et "Cow-boy", ne sont guère convaincants, et les dialogues frisent le foutage de gueule. Kubrick a décidément du mal dans la direction d'acteurs pour les scènes dialoguées (voir aussi le face à face surjoué et longuet entre les époux Cruise dans Eyes Wide Shut), et il aurait du utiliser plus d'acteurs capables de se débrouiller tout seuls, comme Nicholson ou Mc Dowell.

Sinon, pour revenir à FMJ, même si au niveau visuel le film souffre de la comparaison avec Apocalypse Now (qui, je suis d'accord avec toi, d'ailleurs, est LE film de guerre), reste que l'intelligence et la précision qui s'en dégagent font qu'on est quand même dans un Kubrick.

Par contre, c'est assez marrant de voir comment deux films, dont l'un (Apocalypse Now) a été réalisé dans des conditions de bérézina totale, par un réalisateur qui avait perdu le contrôle de la situation, et l'autre
(FMJ) est l'oeuvre d'un cerveau qui contrôle
tout aboutissent tous deux à une vision ultra pertinente de la guerre.

_________________

Savais tu que l'instructeur (R. Lee Ermey) était un réel sergent instructeur du corps des marines qui s'est très largement inspiré de son vécu pour les scenes de confrontation (c'est toi john wayne ou c'est moi ? ). Je crois qu'il a pas mal travaillé comme consultant sur d'autres films.

Reste un acteur qui m'a marqué, celui qui joue leonard (Vincent D'Onofrio), celui qui se met une balle dans la tete après avoir descendu l'instructeur.

Je suis d'accord avec toi, les 2 films ne jouent pas sur le même tableau. Concernant la destruction des valeurs humaines, outrages de Brian de palma est vraiment interessant. D'autant plus qu'il permet de voir confronté Michael J Fox et Sean Penn (periode je fais de la muscu et je picole plus qu'al pacino et charlie sheen reunis). Ou comment un simple soldat reagit face à un viol collectif.

Juste pour conclure, un film de guerre qui n'en est pas vraiment un, Deer Hunter, aka Voyage au bout de l'enfer. Ca c'est le film qui te prend aux tripes.

Je connais bien ces deux films. Je pense acheter Outrages en DVd assez rapidement, car ma femme adore ce film. Il est pas mal, en effet, avec une bonne interprétation et un scénar bien construit.

Voyage au bout de l'enfer est le premier film que j'ai vu en vidéo ! C'était sur un magnétoscope Sony Betamax !
Un superbe film, d'une profonde humanité, et qui part d'une situation spectaculaire pour créer un drame intimiste.
Ce genre de film on n'en fait plus du tout aujourd'hui, à part ce monument de vacuité et d'ennui qu'est "La ligne rouge" (si avec ça on n'a pas d'autres participants à la conversation, je laisse tomber ).
_________________

Moi le film la Ligne rouge j'aime beaucoup...sa musique
A propos de "Vincent d'Onofrio" il joue actuellement dans une serie policière pas terrible appellé "New York section criminel"
diffusé le samedi sur TF1.

[ Ce Message a été édité par: qazer89 le 2002-10-29 19:48 ]

La scéne qui m'a le plus marqué dans Deer Hunter c'est la "Roulette Russe" y'a un jeu d'acteur là dedans rien que d'y penser j'ai encore des frissons...
_________________

L'aventure est dans l'esprit de celui qui la poursuit et, dès qu'il peut la toucher du doigt, elle s'évanouit, pour renaître bien plus loin, sous une autre forme, aux limites de l'imagination...

La ligne rouge ne m'a pas vraiment emballé. Tu as parfaitement résumé ce que j'avais ressenti Laurent, vacuité et ennui. C'est beau, très beau (surtout les yeux du heros m'ont dit les filles) mais c'est vraiment trop contemplatif à mon gout. En meme temps, je ne l'ai vu qu'une fois au cinéma, peut être meriterait-il une seconde vision.

Mais c'est pour ce genre de films (Apocalypse Now, deer hunter) que je reve d'un ensemble home cinema avec retroprojecteur (a defaut d'un betamax )

Plus particulierment pour deer hunter, c'est vraiment dommage que Michael Cimino n'ait pas eu plus de succes par la suite.
Enfin c'est quand meme le type qui a fait le sicilien avec Christophe Lambert !

Juste en passant, Apocalypse Now est adapté d'un bouquin de Joseph Conrad qui s'intitule Heart of Darkness, plus particulierement toute l'histoire dans l'histoire, c'est à dire le colonel Kurz et son statut de dieu qu'il s'est forgé aupres d'une certaine population indigene. Vraiment bon comme livre.

Maze : tu devrais essayer une balle dans la tete (john woo, ou tsui hark, ne sais plus), il y a egalement des scenes très marquantes.


Pour conclure, si dans les precedents posts on parlait de kubrick comme du maitre, je voulais juste attirer à votre attention le talent et l'aura immense de Christopher Walken.

C'est bien John Woo, et ça date de 1990

Je trouve que parler d'aura à propos de Walken est faire preuve de justesse.
C'est vrai que c'est un comédien trés particulier et vraiment interessant par rapport à de nombreux autres acteurs preformatés et creux made in hollywood.

A noter pour les fans de Walken que dans le prochain Spielberg (qui fait preuve d'un tel stakhanovisme qu'on commence déjà murmurer qu'il a un nègre), Leonardo Di Caprio interprète un type recherché par le FBI dont les parents sont interprétés par Christopher Walken et Nathalie Baille ! Joli couple, non?
_________________