A l'heure où constructeurs, éditeurs et développeurs se frottent déjà les mains à l'idée de pouvoir verrouiller toujours plus le monde du jeu vidéo, d'autres solutions émergent doucement. Et notamment celle de la Piratebox.



Une Piratebox, qu'est-ce-que c'est?

Il s'agit tout simplement d'un petit assemblage nomade et/ou sédentaire qui permet se s'affranchir de l'Internet. Ce qui signifie: plus de publicité, plus de récupérations des données personnelles, plus de flicages ainsi qu'une liberté totale d'échange et de partage.

Concrètement, et dans le cas d'une Piratebox nomade, on trouve un petit routeur wi-fi, une clef USB sous OpenWrt (distribution GNU/Linux ultra légère) et une batterie. L'ensemble coûte environ 60€, prix variable selon le matériel choisi.
Le principe consiste donc de permettre à n'importe qui d'accéder à un ensemble de fichiers, de manières anonyme et sans restriction, depuis votre clef USB. L'éthique veut qu'il s'agisse de fichiers libres, soit des livres numériques, des films, de la musique, des logiciels, etc. A noter que le système utilisé permet d'établir un chat, toujours sympa si l'on veut échanger de vive voix.
Une autre éthique, celle du retrogamer, veut que les anciens jeux, mais aussi les systèmes qui permettent de les émuler, soient également accessibles à tous, ne serait-ce que pour des raisons de conservation du patrimoine.



Et là, vous sentez venir le truc.
Sachant que l'on peut accéder à une Piratebox depuis n'importe quel appareil ayant accès à un réseau wi-fi (ordinateur, smartphone, tablette, console, etc.), il est techniquement tout à fait possible de créer des Piratesbox axées 100% retrogaming. Plus besoin de vous trimballer avec une carte SD surchargée, de jongler avec différents homebrew, tout est là, en ligne, à portée de clic, avec la délicieuse sensation de découverte du contenu proposé et la possibilité d'échanger avec de parfaits inconnus. Du vrai internet 1.0.

Un gars (et sans aucun doute d'autres) a déjà monté ce type de Pirateboxe en ayant l'élégance de demander aux éventuels utilisateurs rencontrant son réseau ce qu'ils souhaiteraient y trouver.
Mon objectif est identique, à savoir offrir la possibilité à qui n'en veut, que ce soit dans le métro, la rue, un bar ou que sais-je, de pouvoir taper du Final Fight s'il le souhaite. Mieux, l'idée est d'offrir en sus des playlists régulières d'OST, de remix, d'articles et de superplays accessibles à tout à chacun. Et que chaque utilisateur puisse ajouter ce qui lui plaît dedans.

Depuis peu, un projet complémentaire voit le jour, celui de pouvoir connecter des Piratesbox automatiquement les unes aux autres via Forban. Je vous laisse imaginer ce qu'un tel réseau maillé peut produire, c'est juste magique!

C'est donc avec joie et entrain que je vais monter la mienne d'ici une quinzaine de jours, en proposant quelques émulateurs, ROMS et compagnie, et qui seront complétés je l'espère par les apports d'autres utilisateurs.
Au cas où vous vous poseriez la question, il existe des cartographie des Piratebox à travers toute la France. Il est aussi tout à fait possible d'indiquer une Piratebox nomade et/ou sédentaire par l'affichage du logo en première image de ce post, qu'il s'agisse d'un autocollant, d'un t-shirt, d'une image rageusement peinte au typex sur son sac à dos ou que sais-je encore.
Pour ma part, le sac à dos est déjà prêt, et je compte me faire imprimer ça en fronton d'une de mes casquettes. A terme, je collerai aussi quelques logos sur mes points de passage les plus fréquents, mais de manière à ne pas non plus ennuyer les mecs de la voirie qui ont déjà suffisamment de boulot comme ça.

Les esprits partageux peuvent aussi sans problème imaginer l'organisation de tournois par Piratebox interposées. Pour ma part,j'ai dans l'intention de proposer du scoring sur certains jeux, à commencer par Pac-Man (ça se joue vite dans le métro et chacun peut laisser aisément son score).

Bref, pour moi, et je l'espère pour d'autres grospixeliens, la Piratebox représente quelque-chose de très fort, profondément marqué par une idée simple mais extrêmement riche. J'invite donc tout ceux qui le souhaitent à faire part ici de leurs retours d'expériences et autres sources d'informations dans l'optique d'une collaboration étendue.

Pour plus d'informations, voici quelques liens que je vous recommande:

- Wiki français de la Piratebox.
- Wiki français de l'internet maillé.
- Tutos pour fabriquer sa Piratebox (ou en commander une sur le site pour les feignasses).
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"Il n'est pas de lutte plus violente et déterminée que celle d'un homme face à son envie d'aller aux toilettes" - Karate Boy

Le principe me semble formidable. J'ai juste quelques questions de noob concernant l'aspect technique de la chose, je peux ? J'ai jeté un oeil sur le wiki et le tuto que tu as mis en liens mais eux-mêmes renvoient vers moultes liens différents et je me suis tout de suite senti perdu.

Concrètement, comment ça marche ?
Les box sont équipées d'une antenne et émettent uniquement en wifi et uniquement vers les autres Pirate Box, c'est bien ça ? Le wiki mentionne la problématique des box rurales, mais effectivement, si on habite au fin fonds de la Meuse et que 90% des box se trouvent sur Paris, c'est inutilisable, si ? C'est comme le Streetpass de la 3DS ?

Tu connais http://www.pleasuredome.org.uk ? Il n'y a pas de pub.

Je ne sais pas pourquoi mais ça me laisse plutôt froid.
En gros c'est un serveur de fichiers autonome.

Avantages :
- ça n'a pas l'air cher pour ce que c'est
- bien que ça soit ouvert à tous (vu que les communications ne sont pas cryptées à priori, sinon adieu l'accessibilité à tous), un flicage à grande échelle semble moins évident

Désavantages :
- je ne peux m'empêcher de voir ça comme du "sous p2p". Les fichiers ne sont disponibles que localement, donc leur disponibilité est très limitée.

En fait, vu la portée ça s'apparente à de l'échange de proximité.
Mais quelles données souhaiterais-je partager en proximité que je ne pourrais partager via Internet (ou à l'inverse : quelles données puis-je espérer y trouver auxquelles je n'ai accès nulle part ailleurs) ? Je n'ai pas de réponse, pour l'instant je n'ai jamais été inquiété.

En tout cas le nom et le logo me paraissent bien mal choisis. Va expliquer que ton système est basé sur une éthique après ça... Si ça prend de l'ampleur, beaucoup vont comparer ça à du trafic de fichiers illégaux, vont demander que ça soit interdit, en réponse à quoi ça sera taxé
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En l'état, le maillage des Piratebox n'est pas pleinement opérationnel. A l'heure actuelle, l'essentiel des communications se fait donc entre une Piratebox et ses utilisateurs. Pour un descriptif technique plus simple, tu peux trouver des infos ici.

Pour les zones rurales, c'est comme pour tout: s'il y a deux péquins à la ronde, difficile de faire grand-chose de collectif en local. Maintenant, rien n'empêche tout à chacun de faire sa propre Piratebox et de tisser son réseau. Il me semble qu'en Limousin c'est même relativement actif alors qu'il s'agit du département le moins peuplé de France.
De toute façon, on est dans le domaine du "faites-le vous même". C'est à chacun de décider s'il souhaite ou non participer à ce type de réseau, ou à d'autres. A chacun aussi de savoir prendre l'initiative et d'amorcer un courant.



C'est bien de l'échange de proximité, à ceci près que l'aspect nomade permet d'établir un réseau à géométrie variable.
La question de la création d'un tel réseau est justement de s'affranchir d'Internet. Pas d'abonnement, pas de traçage, une liberté d'échange théoriquement totale. Mais l'idée n'est pas seulement de partager des fichiers. C'est avant tout celle d'établir des réseaux réellement indépendants, totalement ouverts, actifs et qui constituent une passerelle permanente à la fois virtuelle et physique entre ses utilisateurs. C'est, pour schématiser, et dans le cas précis de ce topic, la différence qu'il y a entre jouer sur Kaillera et jouer dans un parc avec des potes mais aussi de parfaits inconnus, à l'occasion d'un pique-nique improvisé.
Le plaisir de la découverte, l'échange permanent au-delà de la "simple" plate-forme de communication,ce genre de choses.



Le logo a visiblement été fait à l'arrache sous Inkscape. Rien n'empêche d'en créer un autre avec des bisounours et de jolis arc-en-ciel pour ne pas effrayer Madame Michu qui a peur des zinternets. Idem pour le nom, adaptable à l'envie. On peut très bien appeler ça une Retrogaming Box avec un logo de tête de mort en pixelart et un fond multicolore.

Et que certains comparent ça à du trafic de fichiers illégaux, ce serait à moitié vrai, dans le sens où les ROMS sont actuellement soumises à un ensemble législatif qui interdit leur copie, leur diffusion et leur utilisation. C'est toute la question du retrogaming, et celle sur laquelle butte toutes les communautés un minimum soucieuses de la conservation et de la diffusion du patrimoine vidéo ludique. C'est aussi celle sur laquelle nous devrions, il me semble, ne pas nous contenter de la simple accessibilité à ces fichiers, les ayants-droits pouvant à tout moment faire fermer le robinet. Donc tuer le retrogaming, doucement mais sûrement, du moins tel qu'il existe depuis plus d'une dizaine d'années.

Quant à la taxation de ces réseaux, je leur souhaite bonne chance.
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"Il n'est pas de lutte plus violente et déterminée que celle d'un homme face à son envie d'aller aux toilettes" - Karate Boy

Je rejoins Laurent : le choix du terme «pirate» est sans doute un pied de nez, plus qu'un hommage au piratage, mais ça reste très maladroit dans un monde où les gens ne savent même pas ce qu'est un hacker…
Le Libre est trop souvent associé au piratage, ça arrange bien ses ennemis, et là on conforte la confusion.

Évidemment ça ne pouvait pas s'appeler Freebox, il paraît que c'est déjà pris.

C'est aussi, j'imagine, une reference aux nombreux "parti pirates" qui se sont cree ces dernieres annees.

Si les scores en France sont assez faible (au mieux, les candidats font 2%), le parti pirate a tout de meme reussi a envoye quelques membres au parlement europeens et dans quelques parlements nationaux.
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