J'ai vu Scott Pilgrim vs The World.



C'est le nouveau film d'Edgar Wright, mais sans ses deux acteurs fétiches Simon Pegg et Nick Frost car les persos ont tous entre 17 et 25 ans.

Scott Pilgrim est un jeune bassiste, fan de jeux vidéo retro, dont les relations avec les filles sont difficiles (il les drague en leur racontant l'origine du nom Pac-Man...). Il voit la vie à travers le prisme des jeux vidéo et le film épouse sa vision, ce qui nous vaut de nombreux inserts typés 8-bit : les personnages du film peuvent avoir une barre de vie, s'affronter à la manière d'un vs de Street Fighter, ramasser des 1UP, gagner des points d'XP, leurs actions sont ponctuées de bruitages issus de Mario ou Sonic...

L'histoire est celle de sa rencontre avec Ramona, une fille apparemment gentille mais qui se traîne toute une batterie d'ex encombrants. Scott va devoir tous les affronter comme autant de boss de fin de niveau. A chaque fois, il en apprendra un peu plus sur sa princesse, et sur lui-même.

Si vous avez apprécié Kick Ass, ce qui est mon cas (et oh combien), Scott Pilgrim devrait vous plaire aussi, mais personnellement je l'ai trouvé inférieur et j'en suis sorti avec une impression de verre à moitié plein. La mise en scène est très percutante et bourrée d'idées (on a l'habitude avec Wright), les dialogues sont savoureux, les personnages sympas et servis par de très bons acteurs (celui qui assure le rôle-titre n'est pas le meilleur, d'ailleurs). Le problème est que formellement, on ne sort jamais vraiment du film pour ado, alors que la clientèle visée tape allègrement dans la trentaine. Je me suis senti souvent mal à l'aise, pas concerné par ce que je voyais (contrairement à Shaun of the Dead, par exemple). Par moments (les scènes où Scott répète avec son groupe ou participe à un concours), l'ambiance est presque proche de celle d'un épisode de Hannah Montana. Embarrassant. Bref je me suis senti vieux en voyant ce film, alors que ça aurait du être tout le contraire.

Les références vidéo-ludiques posent aussi problème : nippo-centrées, génériques (très peu sont "sous licence"), elles ressemblent beaucoup aux gags qu'on peut observer dans certaines publicités ciblées "adulescent". Je ne doute pas de la sincérité du réalisateur, mais quand je le vois, dans le dernier Mad Movies, dire "je n'ai pas touché à un jeu vidéo depuis dix ans car j'y passerais trop de temps et je ne travaillerais plus", je me dis qu'il y a un souci quelque part.

Ces critiques mises à part, ça reste assez fin et bien écrit. Certains y voient déjà un film complètement creux et qui tourne en rond pendant toute sa seconde moitié, je ne suis pas sûr que les choses soient si simples. Mais dans l'ensemble, je préfère Kick Ass, qui n'est pas plus inventif mais moins prévisible, moins cliché, globalement plus intéressant.

PS : c'est adapté d'une BD, que je n'ai jamais lue.

Et avec un peu recul, et en lisant certaines réactions, je me demande même jusqu'à quel point ce film n'est pas péjoratif envers les geeks et autres amoureux de jeu vidéo, les enfermant dans le cliché du type immature qui ne sort jamais de ses univers virtuels.

Le 2010-12-23 09:32, RainMakeR a écrit :
Par contre j'ai pas vu le kitsch ?

Le 2010-12-18 21:32, RainMakeR a écrit :

J'avais trouvé que 2001 avait une intrigue bidon et une des pires fins de l'histoire du ciné. Ce film est super lent, normal pour un film sur l'espace, mais c'est pas parce qu'il est lent qu'il est chiant.

Le 2010-12-28 11:08, Laurent a écrit :

(vous savez, celui dont presque personne ne parle sur le forum de Grospixels, célèbre site de retro-gaming)

Le 2010-08-14 00:15, Wild_Cat a écrit :

Alors j'ai vu Primer.

C'est l'histoire de deux ingénieurs/physiciens, Aaron et Abe, qui en essayant de concevoir des supraconducteurs à température ambiante (donc grosso-modo une machine à antigravité) dans leur garage, construisent par accident une machine à voyager dans le temps.

C'est traité façon hard science, à savoir d'après les principes dont on pense que le voyage dans le temps marcherait s'il était inventé dans la réalité. On met en marche une machine à un point donné (la destination), on l'arrête N heures plus tard et on rentre dedans (point de départ), on passe N heures dans la machine et on en ressort au moment où on l'a mise en marche.



Sauf qu'on peut transporter une machine à voyager dans le temps à l'intérieur d'une autre machine à voyager dans le temps. Et créer des boucles. Et si Aaron et Abe font initialement joujou juste pour gagner du pognon à la bourse, ils se retrouvent rapidement pris au piège de leurs propres paradoxes et de leurs conflits moraux.

Contrairement à une grosse partie de la science-fiction, Primer part du principe (osé) que le public devant son écran est intelligent. Aucun personnage ne s'arrête pour expliquer à un autre "avec des mots simples" ce qu'il sait déjà. L'argot utilisé est dense mais sonne vrai. Les prototypes sont des boîtes en ferraille avec des cartes électroniques dedans -- pas de néons qui font bip-bip, ou d'ordinateurs sous Movie OS. Tout a l'air réel. Les personnages sonnent comme de vrais ingénieurs pris par surprise par ce qu'ils ont découvert, techniquement géniaux mais incapables de la moindre réflexion éthique sur ce qu'ils font.

Primer a été tourné par des amateurs, avec 5 acteurs, un budget total de $7000 et pas d'effets spéciaux (je n'ai pas dit "peu" mais bien "pas"), mais se paie pourtant le luxe de ne jamais avoir l'air cheap.

Et il est absolument brillant.

Le 2011-01-08 08:55, petitevieille a écrit :



J'ai regardé Primer hier soir, alors que j'étais pas super en forme.
Mauvaise idée : je luttais contre mon organisme qui me hurlait "dors", et j'ai rien capté aux boucles temporelles qui se chevauchent.

Le "problème" n'est pas tant la complexité des voyages que font les deux gars, mais plutôt les évènements que le film ne montre pas : on est au niveau des deux personnages, on voit les mêmes choses qu'eux, du coup on se confronte aux "énigmes" comme eux. Comme en plus la mise en scène n'est pas didactique du tout, ça mérite en effet au moins 2 visionnages.
Mais c'est extrêmement attirant.

Le 2011-01-09 10:02, Laurent a écrit :

Ah oui, c'est bien Primer... Je l'ai revu.

Un scénar sur 9 lignes temporelles avec 90% des rebondissements concentrés dans les trois dernières minutes du film, hors-champ et hors-dialogues. Mêmes les pires allumés du net n'arrivent pas à tout expliquer tellement c'est le souk.

C'est une machine à buzz, ce film, une arnaque intellectuelle, une cuistrerie. De la merde 2.0.