Loin de toutes ces analyses, si qq chose me plait, ça me plait, point. Que ce soit populaire ou non. Pour moi, c une forme de maturité que d'agir ainsi.

La haine du "populaire" provient de la volonté de chacun de se démarquer en ne faisant pas la même chose que la masse. Les gens espèrent ainsi inconsciemment en affichant leur amour pour une culture marginale se rendre plus intéressant.
En ce qui me concerne c'était le cas lorsque adolescent je jurais à tout le monde que Slayer étaient des génies incompris !

D'un autre côté, quand une chose est très populaire, le fait de s'y rallier a quelque chose de rassurant...

Sujet intéressant que la "haine du populaire", en effet présente dans tous les domaines artistique. Malheureusement, il y aura toujours des gens pour penser que si quelque chose plaît au plus grand nombre, c'est qu'il y a anguille sous roche, c'est que forcément l'auteur a du faire des concessions pour que tout le monde puisse saisir la portée de son oeuvre et que par conséquent il ne peut pas être intègre. Ou bien chez certains "critiques", c'est de la misanthropie pure et simple, ou de la vanité.
Mais dites-vous que ce le temps peut faire mentir ce genre d'attitude. Car le temps est seul juge. Je crois énormément en la vérité de la postérité, qui est capable de balayer toute mauvaise fois culturelle.
Prenons un exemple vidéo-ludique que tout joueur de rpg connait: le cas FF7. Il y a deux ou trois ans, le seul moyen de passer pour un rpgiste sérieux était de le vomir. C'était la brebie galeuse du genre, mais en fait on lui reprochait surtout, plus que sa qualité intrinsèque, d'avoir démocratisé un genre qui du coup avait perdu de son prestige. Aujourd'hui, cette attitude ridicule a à peu près disparu. On classe FF7 parmi les grands représentants du genre, ni plus ni moins, point. On en fait plus un raffut inutile, car il n'est plus un prétexte pour se positionner en tant que joueur. On a regardé le jeu pour ce qu'il est et on s'est apperçu que, même s'il a techniquement pas mal vieilli, il reste une magnifique aventure et que c'est tout ce qui compte. Et donc voilà, le temps a fait son oeuvre...
Bien sûr pour d'autres domaines, cela peut prendre plus que deux ou trois ans.

Moi j'ai adoré Aniki, mon père aussi d'ailleurs. "( du plaisir à aimer ce qui inconnu du grand public, et du rejet que l'on exerce une fois le grand public s'y étant mêlé )" Ca me rappele ce que j'expliquais pour les FF dans un autre Topic. Une attitude des plus detestable à mes yeux. Et qui se retrouve dans bien des domaines, artistiques nottament.

Tu as peut-être raison dans ton analyse Laurent, mais je crois qu'il est de toutes façons casse-gueule d'essayer d'interpréter du Kitano, ou même du cinéma purement japonais en général, avec nos yeux d'occidentaux. Je retiens surtout ses films pour leur ambiance et leur musique, et ça me suffit

Aniki mon frère est le seul Kitano que j'ai vu, alors je n'irai pas loin dans l'analyse, mais une chose m'a frappée :j'ai eu l'impression que Kitano avait voulu caricaturer la façon dont les films japonais sont vus en occident. Plusieurs indices vont dans ce sens :

- Au début, il est fait allusion au fait que pour les occidentaux tous les Japonais se ressemblent, et qu'on les confond facilement. Par la suite, la plupart des personnages japonais du film changent complètement de gueule, costume et coiffure, et de ce fait, en bon occidental peu habitué aux films nippons j'étais complètement perdu (ce qui ne fut pas un problème pour comprendre l'histoire, car la deuxième partie du film n'est qu'une succession de meurtres gore, et les personnages tombent comme des mouches à un tel point qu'on ne s'intéresse plus guère à eux).

- Le perso joué par Kitano s'appelle Yamamoto, un nom bien bateau auquel on a souvent recours quand on a besoin d'évoquer le Japonais lambda.

- Au début du film, Kitano se comporte comme le touriste Japonais tel que le voient les occidentaux, notamment à l'hotel quand il file des pourboires au garçon de chambre toutes les minutes.

- Le flash-back expliquant l'exil de Yamamoto au US est quasiment incompréhensible : décousu, monté bizarrement, sans prendre le temps de présenter les personnages. Encore une série de critiques souvent faites par leurs détracteurs aux films japonais, que Kitano semble avoir voulu illustrer.

Voilà ce que j'ai perçu, mais je ne suis certes par un critique éclairé pour ce genre de film.

Avec aniki, j'ai eu l'impression que Kitano tournait en rond. Pourquoi venir aux Etats-unis ? Cette surenchère meurtrière, est-ce dû au pouvoir d'évocation du cinéma américain en matière de violence ? Evidemmen à la fin, le personnage de Kitano fait face à la mort... Evidemment certains personnages se sacrifient....evidemment fidélité et trahison sont au rendez-vous. Evidemment la famille est plus celle que l'on se crée que celle des liens du sang.

Tandis que dans ses films antérieurs, tous les plans sont légitimes, ici certains semblent gratuits.

Contrairement à ses autres films, je n'ai vu aniki qu'une fois, au cinéma. ce film constitue toujours une énigme pour moi ^^

J'attends avec impatience un prochain film de sa part pour tenter de comprendre ce qu'il a bin pu vouloir faire

On dit souvent qu'un réalisateur fait au bout du compte toujours le même film. c'est pas faux avec Kitano, pour apprécier ce qu'il fait, il est intéressant de connaitre tous ses films, chacun étant une pièce de puzzle, une facette de sa propre personnalité (schyzophrénique et suicidaire )

Mais si la plupart de ses films se suffisent à eux-même, il me semble que ce n'est pas le cas pour aniki. sonatine et Hana-bi étaient en quelque sorte une synthese de son cinéma, Kikujiro, une légère démarquation ( qui renvoyait à ses prestations télé, la grâce en plus ), mais aniki.... une tentative de renouvellement ? raté alors, mais fascinant quand même effectivement.

D'ailleurs, c'est marrant, mais après avoir été idôlatré par des admirateurs iconoclastes, une fois sa popularité faite, le voilà considéré comme surestimé par ces mêmes personnes ( du plaisir à aimer ce qui inconnu du grand public, et du rejet que l'on exerce une fois le grand public s'y étant mêlé )

perso (juste pour ajouter moin petit grain de sel), le film de Kitano que je préfère est "Kids Return".
n'empeche, vous vous rendez compte, on a une star internationale avec nous!!!

Puisque tu dois être un spécialiste de Takeshi Kitano, Kitano, j'aimerais avoir ton opinion sur "Aniki, mon frère". Film fascinant, mais qui à mon sens finit par tomber dans l'hémoglobine gratuite, contrairement à Hana Bi ou Sonatine (je n'ai vu que ces 3 là). Tu l'as apprécié celui-là ?

hey, Kito (kitano pour les intimes:)), je peux en avoir un? signé : un admirateur près à tout (ou presque, faudrai pas abuser)