Je peux plus la voir cette émission, et ça tient en parti à ce fameux couple de crétins finis que sont Zemmour et Nolleau hypocrites, cyniques et à la fois avocat du diable et démagogues quand ça les arrange. Capables de modifier leur avis à la volée si ça peut créer une polémique ou emmerder l'invité. Ils habillent leurs interventions d'un ton sérieux et concerné alors qu'en réalité elles sont avant tout là pour créer le spectacle.

J'avais entendu parler de Mangez-le si vous voulez à l'émission de Ruquier sur France 2 avec Zemmour et le Brice de Nice des critiques (ceci n'est pas un compliment), j'ai nommé Nolleau, qui servent de critiques.

Il m'a beaucoup intéressé, mais j'avoue être réticent à lire ce genre de livres, aussi bon soit-il. []

Voilà, en une journée, j'ai dévoré littéralement ce livre que j'avais réservé depuis trois semaines à la bibliothèque.




Ce roman historique de Jean Teulé retrace le calvaire d'un brave homme, intelligent, honnête, généreux, qui, en pleine guerre franco-prussienne de 1870, se voit lynché par les habitants d'un village de Dordogne dans lequel il se rendait à l'occasion de la foire locale.
C'est le pourquoi et le comment de cette barbarie (qui a réellement eu lieu) que l'auteur nous raconte dans son livre de 130 pages.

Je ne connaissais guère Jean Teulé. Tout au plus je savais qu'il avait publié des BD dans Charlie Mensuel, et je me souvenais vaguement de ses chroniques dans Nulle Part Ailleurs. J'ai découvert un écrivain qui sait à la fois tenir le lecteur en haleine, transcrire très fidèlement visiblement un fait-divers sordide qui jeta l'opprobre sur un village tout entier, tout en faisant preuve ici ou là d'un certain humour noir. Par ailleurs, le style employé évoque tout à fait le XIXème siècle, avec de temps en temps des phrases lapidaires qui font bien écho à la faible intelligence des paysans du coin.

Ce livre n'est pas un livre fantastique ou de SF (encore moins), mais il est sacrément gore. C'est un grand coup de poing dans la gueule que l'on se prend. Certains sur le forum ont été marqués par le film "Martyrs" (que je n'ai pas aimé personnellement), eh bien ce livre m'a très certainement marqué pour un bout de temps... []

J'ai lu dernièrement Le Cycle de Tschaï, de Jack Vance.



Unique volume réunissant les quatre tomes de Tschaï, à savoir Le Chasch, Le Wankh, Le Dirdir et Le Pnume.

On y suit les pérégrinations d'Adam Reith, un Terrien qui se retrouve malgré lui sur la planète Tschaï, dans une situation catastrophique : le vaisseau dans lequel il se trouvait auparavant a été pulvérisé alors qu'il se dirigeait vers la planète dans un petit astronef. L'explosion détraque complètement son astronef, et son collègue et lui n'ont d'autre choix que de s'écraser sur Tschaï. Après un atterrissage douloureux et une éjection brutale, Adam Reith voit plusieurs ethnies arriver sur le site du crash, puis repartir les unes après les autres, chacune avec un niveau technologique complètement différent. Plus étrange encore, certains ressemblent énormément aux humains. Pourtant, Tschaï se situe à plusieurs années lumière de la Terre.

Dès lors, Adam Reith n'a qu'une seule et unique idée en tête : quitter cette planète et retourner sur Terre.

J'avoue que la lecture du Cycle de Tschaï a été à la fois passionnante et un peu difficile : il arrive que pendant de nombreuses pages il ne se passe pas grand chose voir rien, sinon qu'on parle des différentes ethnies avec des termes assez riches et pas très accessibles. L'histoire reste très bonne bien que sans réelle surprise sinon la découverte des peuplades et différentes races toutes plus surprenantes les unes que les autres, les coutumes, les mentalités... tout cela est d'une grande richesse, rendant cet univers d'une grande cohérence. Les personnages sont très attachants (Traz et Anacho notamment), d'autres font bouillir le lecteur de rage... bref l'effet est réussi .

J'ai eu du mal à accrocher cependant au personnage d'Adam Reith, il manque un petit quelque chose qui le rende vraiment attachant, sinon qu'il s'exprime avec beaucoup de talent, et sait aussi bien utiliser la parole que l'épée / l'arme à feu pour sortir d'une situation difficile.

Un de mes premiers romans de SF, que je conseille en tout cas. Le prochain sera Omale, à priori radicalement différent et pas du même auteur.
[]

Je ne sais pas trop. Ces dernières années, j'ai eu du mal à me plonger à fond dans un roman. La faute à ces damnées consoles portables aux courbes alléchantes et aux jeux chronophages.

Il n'y a guère que pendant les vacances d'été que je prends le temps de lire, mais cet été, les enfants nous ont pris beaucoup de temps. Du coup, je ne lisais que par à-coups, ce qui m'a sans doute empêché de m'imerger dans La peau froide. Je crois également que la fin partait un peu trop en vrille (mais je n'en jurerais pas non plus)/J'aurais peut-être dû attendre l'hiver d'être sous la couverture de mon lit pour le lire.

Donc, mon avis sur le livre n'est pas forcément très pertinent. Cela-dit, le thème est très sympa, et le lieu choisi est idéal. Pour le coup, je m'imaginais très bien sur place, sur une île ressemblant à Saint-Pierre et Miquelon.

Sinon, j'ai commencé Mangez-le si vous voulez hier. Il me reste quelques pages à lire et je vous en parle.
[]

Chatpopeye > Zut, je suis déçu que tu n'ais pas plus apprécié que cela La Peau Froide .. tu peux developper ??

Tiens j'en profite pour préciser que le titre du prochain Pirates des Caraibes semble être 'Sur des mers plus ignorées...' roman dont je vous parlais précédemment et qui a inspiré l'univers de Monkey Island. La boucle est bouclée []

J'en profite pour signaler que cet été, j'ai lu, sur les conseils de Nano et de Nordine, La peau froide et Une fantaisie du docteur Ox.

Le premier m'a bien plu, mais cela n'a pas été le coup de poing dans la gueule auquel je m'attendais. J'ai apprécié le deuxième, mais je ne m'attendais pas du tout à ce style plutôt léger. En même temps, à mesure que je le lisais, je pensais sans cesse à ce livre que je dois lire prochainement: Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé.
Merci en tous cas à tous les deux de m'avoir donné des idées de lecture.

Par ailleurs, j'ai enfin fini Cellulaire de Stephen King, deux ou trois ans après l'avoir commencé . En fait, j'avais laissé tomber une première fois, puis j'avais réessayé avant de faire une longue pause au bout d'une cinquantaine de pages, et finalement, je l'ai fini cet été. Qu'il est loin le temps où je restais éveillé jusqu'à l'aube pour finir Marche ou crève... Depuis La ligne verte et Un tour sur le bolid', je ne crois pas qu'un roman de Stephen King ait réussi à me passionner comme c'était le cas avant les années 2000. Si ses idées de départ sont toujours sympathiques, le style part souvent en vrille je trouve, et King abuse des réflexions intérieures des personnages. Quant aux fins, si avant elles pouvaient souvent paraître décevantes, voire expédiées en regard du reste du livre, maintenant, elles le sont réellement. []

Moi, pendant ce temps-là, j'ai lu "Furies of Calderon", le premier roman du cycle "Codex Alera", par Jim Butcher. Et je me suis régalé du début à la fin.

Ce n'est pas très étonnant, car Jim Butcher est de très loin mon écrivain de fantasy urbaine préféré. Il est, avant tout, l'auteur des "Dossiers Dresden" ("The Dresden Files" en VO -- une série TV basée dessus a duré une saison il y a quelques années), une série de romans noirs à la Raymond Chandler dont le héros est un magicien travaillant pour la police de Chicago. Son monologue intérieur est encore plus fendard que celui de Max Payne. C'est formidable et il faut que vous lisiez ces bouquins... Mais ce n'est pas le sujet de ce post. Je vous en parlerai un jour si ça vous botte.



Furies of Calderon, donc. Parlons de high fantasy qui se déroule dans un univers inspiré par l'empire Romain, avec une petite dose de shintoïsme dans la gestion de la magie. Si comme moi vous en avez un peu marre en ce moment de la fantasy à la Donj' avec des dragons, des nains avec des casques à cornes et des haches, et des elfes qui les détestent, viendez, c'est par ici que ça se passe.

Chaque habitant de l'Empire d'Alera contrôle une ou plusieurs furies, des esprits élémentaires capables de tous les grands classiques de la magie élémentaire si on leur demande, et de buffs qui dépannent beaucoup quand on est dans la mouise ou dans la vie de tous les jours (les furies de l'eau permettent de lire les sentiments et de détecter les mensonges, celles du bois de devenir presque invisible, celles du métal de roxxer à donf quand on a une épée à la main, etc.). Tout le monde... Sauf Tavi. Tavi, apprenti fermier et protagoniste de son état, qui ne sait pas non plus se battre, et qui, contrairement à ce que vous pensez, n'apprendra pas à utiliser la magie au milieu du bouquin pour buter le méchant et sauver la gonzesse.

La gonzesse, c'est Amara, espionne, deuxième tête d'affiche. Elle ne tombe pas amoureuse de Tavi, mais avec son aide (car il a beau être tout weak, le jeune monsieur est quand même futé), elle va empêcher une guerre qui pourrait précipiter la chute de l'empire... Mais ce faisant attiser plein d'intrigues politiques sales et putassières qui commenceront à sérieusement se développer dans le livre suivant, "Academ's Fury", que j'ai reçu il y a quelques jours et sur lequel je me jetterai dès que j'aurai terminé "The Scar", de China Miéville (très bien aussi pour le moment).


Bref, c'est très sympathique, ça se dévore en un rien de temps (pourtant ça fait bien 500 pages), et même si beaucoup des postulats de départ sont classiques (le coup du seul gland qui ne sait pas faire de magie c'est même du vu et revu), l'exécution est de très grande qualité et l'histoire évolue dans des situations très souvent inattendues.

Jim Butcher s'avère donc être non seulement un très bon écrivain, mais aussi quelqu'un d'extrêmement versatile -- en effet, là où je m'attendais à du "Dresden dans l'empire romain", j'ai trouvé dans Alera un style narratif complètement différent, qui met en place une intrigue se déroulant à une échelle beaucoup plus grande que ce dont je pensais le monsieur capable.

Foncez!

Ah, par contre, ce n'est pas encore sorti en France. VO only, désolé. (là, je viens de perdre la moitié de mon lectorat)

Mais les 6 premiers volumes des Dossiers Dresden (par le même auteur, donc, si vous avez suivi ) existent, eux, en VF, et ils sont tout aussi bons! Foncez (encore)!
[]

Juste histoire de remonter le topic.

J'ai acheté récemment La disparition, de Georges Perrec. Il s'agit de ce fameux roman de 300 pages écrit sans utiliser une seule fois la lettre E. Le genre de performance d'écrivain dont Perrec s'était fait une spécialité. Eh bien en fait j'ai trouvé ça assez nul, et je ne suis pas allé au bout.

Certes, le roman raconte une histoire (la lettre E a disparu de l'univers et un homme semble être le seul à se rendre compte que quelque chose cloche) et fait preuve de pas mal d'humour, mais en réalité on lit en pensant en permanence à l'absence de cette lettre, et on traque tous les procédés dont son auteur à usé pour arriver à ses fins. Et ils ne sont pas si nombreux que ça, le plus fréquent étant les interminables énumérations de mots sans E séparés par des virgules. Georges Perrec aurait-il inventé le name dropping ? C'est possible. En tout cas ça n'a pas grand sens, ça fait très remplissage et c'est vite ennuyeux.
[]

Merci pour ces precisions Laurent.


Je vous en parlais il y a quelques temps sur ce même topic, mais "La conspiration des Ténèbres" vient de faire l'objet d'un sympatique article sur le blog de Rafik Djoumi.
J'en profite pour relancer l'intérêt sur ce roman qui devrait plaire au minimum aux amateurs d'ambiance noir, de cinéma fantastique et de bonnes intrigues. []