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Spyro the Dragon
Année : 1998
Système : Playstation
Développeur : Insomniac Games
Éditeur : Sony
Genre : Plate-forme / Action
Par DSE76 (27 mai 2017)
Cover du jeu avec le héros posant fièrement dans un décor en flammes. Je vous rassure, c’est juste pour repartir chez le joueur après achat.

Durant l’époque des 32/64 bits, nombre de jeux de plateforme 3D ont vu le jour. En 1998, une équipe âgée de tout juste 4 ans se lance sur son deuxième titre Playstation.

Pour ce nouveau jeu, Insomniac Games (c’est leur nom) décide de changer un peu par rapport à sa première production : après un jeu futuriste et assez sérieux, le studio veut quelque chose de plus léger, enfantin et fantaisiste, quelque chose qui puisse aussi surclasser Crash Bandicoot, car entre Insomniac Games et Naughty Dog, c’est la rivalité... toutefois assez amicale puisque leurs jeux respectifs se retrouvaient souvent sous forme de démo dans celui de l’autre.

En 1997, le développement commence : un décor est créé et met en place un personnage... un dragon, qui doit servir de héros, prenant quelque peu à contrepied une longue tradition présentant ces animaux comme antagonistes. Celui-ci devait à la base être vert mais la couleur du sol, vert justement, le rendait assez difficile à repérer, donc les graphistes l’ont changé en violet et lui ont donné le nom de Spyro.

La plateforme a un nouvel héros... et il pète le feu !

Spyro the Dragon est un jeu de plateforme en 3D dans la lignée de ceux produits à son époque, à savoir qu’on y trouve un ou plusieurs hub world centraux d'où le joueur peut accéder aux niveaux principaux, qu'il devra boucler avant d'y revenir pour s'y livrer à un collect-a-thon : vous êtes grandement encouragé à tout récolter pour faire le 100% et ainsi accéder à une fin spéciale.

Pour ce qui est de l’histoire, le monde vivait en paix jusqu’à ce qu’un certain Gnasty Gnorc, mélange entre gnome et orc, mette le bazar en transformant tous les dragons en cristal... Tous sauf un : Spyro, qui jure de lui botter l’arrière-train. Une aventure commence donc au premier monde, celui des Artisans.

Le début du jeu : comme bon nombre de ses contemporains, Spyro the Dragon comprend des niveaux centraux d'où partent les différentes missions, remplaçant la carte qui avait marqué le genre sur 16-bits.

Notre dragon violet dispose de pas mal d’actions : il peut marcher, sauter, foncer toutes cornes devant, cracher des flammes et voler (ou plutôt planer). Au cours de l’aventure, de nouvelles possibilités de gameplay s’ajouteront, parfois uniques à certains niveaux, apportant un peu de renouvellement dans l’aventure.

Le but du jeu est classique : atteindre la fin du niveau, symbolisée par une plateforme. Mais pour atteindre ledit niveau, il faut passer par un portail situé dans le hub. Attention, ce dernier est tout aussi dangereux que les niveaux eux-mêmes. Chaque hub contient 3 niveaux, plus un boss, et aussi un niveau spécial sur lequel on reviendra.

C’est par ce portail que vous accéderez au monde suivant. Il y en a 5 par monde (à l’exception du dernier).

En plus de devoir atteindre la fin du niveau, vous aurez quelques objectifs à remplir : le premier, lié à l’histoire, est de sauver les dragons transformés en cristal. Pour les libérer, il suffit de se rapprocher d’eux. Accessoirement, ils servent de point de sauvegarde. Ils peuvent vous donner un conseil sur les commandes du jeu, une astuce sur le niveau ou tout simplement vous remercier. Le deuxième objectif est de récupérer les joyaux présents un peu partout : sur les ennemis et aussi dans des conteneurs en tout genre. Enfin, des voleurs ont volé des œufs de dragon et il faudra leur régler leur compte (souvent au prix d’une sacrée course poursuite) pour les récupérer.

Le sauvetage des dragons et des œufs ainsi que la récupération des joyaux ne seront pas un objectif secondaire car pour passer d’un monde à un autre, il faudra faire appel à un aéronaute et son ballon. Or celui-ci vous demandera un certain nombre de dragons, joyaux ou œufs avant de vous laisser monter à bord.

Les aéronautes vous permettront d’atteindre le monde suivant, mais le voyage a un prix.

Évidemment, Spyro aura à affronter les sbires de Gnasty Gnorc (d’autant qu’ils détiennent un joyau). Ces derniers sont variés et dépendent souvent du monde ou du niveau où vous vous trouvez. Pour les combattre, Spyro peut soit les charger, soit les enflammer. Toutefois, certains ennemis sont protégés des deux attaques et il faudra trouver une astuce pour les vaincre.

Pour être plus prévis, il existe quatre types d’ennemis : le premier représente ceux dépourvus de protection qui peuvent être enflammés ou chargés indifféremment. Le second regroupe les gros ennemis, trop gros pour être chargés mais parfaits une fois grillés à point. Le troisième inclut les petits ennemis disposant d’une armure de fer qui absorbe le feu mais valdingueront facilement en leur fonçant dessus. Enfin, le quatrième type comprend les ennemis gros et blindés. Ceux-là demanderont de ruser pour les vaincre.

Ces gnorcs sont équipés d’un bouclier pour se protéger des flammes mais peuvent facilement être vaincus par une charge... ou en attendant qu’ils baissent leur garde pour les enflammer.

Lorsque Spyro se fait toucher, il perd un point de vie. Ceux-ci sont symbolisé par Sparx, la libellule qui le suit partout. Sa couleur indique le nombre de points de vie restants : doré, 3, bleu, 2 et vert, 1. Si Spyro se fait toucher quand Sparx est vert, ce dernier disparaît et si le dragon violet se fait toucher à nouveau, c’est la perte d'une vie et le retour au dernier checkpoint. La libellule peut aussi récupérer un point de vie (ou réapparaître) si Spyro dégomme un de ces animaux qui traînent dans le niveau et font apparaître un papillon. Point assez intéressant : Sparx collecte les joyaux passant à la portée de Spyro, utile pour les ramasser rapidement.

A propos des joyaux : ces derniers sont répartis dans le niveau mais on les retrouve aussi sur les ennemis et aussi dans des conteneurs. Ces derniers sont divers et variés, allant de la simple caisse en bois au coffre volumineux et blindé (impossible à charger ou enflammer donc) dont il faudra trouver la clé... ou un moyen plus explosif de l'ouvrir. Il y a aussi des conteneurs originaux, comme ceux avec une fusée qu'il faut enflammer plusieurs fois pour la faire décoller (elle peut servir de projectile) ou ces coffres qui font décoller un joyau en les attaquant et qu’il faut récupérer avant qu’il ne retombe.

Spyro the Dragon est parfois original quand il s'agit des conteneurs, comme celui-ci qu'il faut taper pour récupérer un joyau.

En plus des niveaux, vous aurez affaire à un boss. Il s’agit d’un niveau classique où vous aurez affaire audit boss... qui est en fait un ennemi d’élite avec des patterns, plus qu’un vrai boss. Il faudra pas mal de coups pour le vaincre et il y a aussi de l'opposition en chemin, qui parfois aidera le boss. Celui-ci n’est pas nécessaire à vaincre pour passer au monde suivant mais indispensable si vous visez le 100%.

Un autre type de niveau intéressant est celui des vols, les seuls moments où Spyro peut vraiment décoller, au lieu de simplement planer d'une plate-forme à l'autre. Il s’agit de défis dans lesquel vous devrez, dans le temps imparti, détruire des cibles. L’ordre importe peu mais leur placement est assez linéaire et guidé. Vous recevez du temps supplémentaire pour chaque obstacle détruit. Il y a 60 joyaux en jeu pour chaque série et 60 autres si vous les faites toutes, pour un total de 300.

Les vols : des défis linéaire où détruire les cibles le plus vite possible sera la clé. Les portails pour y accéder sont bien cachés.

Le level design s’accommode de la capacité de Spyro de planer, certaines plate-formes n'étant accessible qu'après un petit trajet aérien. Dans l'ensemble, variété et renouvellement sont au rendez-vous. Toutefois, par moments, le jeu devient assez difficile même pour un joueur confirmé. A noter que la progression est assez ouverte, plus que dans les deux suites, réservant parfois des cachettes pour les joyaux et autres objets à récupérer.

Le jeu est animé par une ambiance bon enfant, Insomniac voulant clairement l'adresser aux jeune joueur (sans pour autant le rendre très facile). En découle un humour assez léger qui s’installe dans toutes les composantes du soft : design, animation, level design, IA... Un petit festival !

Ça ne se voit pas sur l’image mais ces deux margoulins rallongent ou raccourcissent la plateforme. Le jeu est plein d'idées sympathiques comme celle-ci.

Spyro the Dragon profite de la deuxième partie de vie de la Playstation pour offrir des graphismes assez léchés. Le jeu est bien animé et se permet d’offrir quelques effets de distorsion, bien employés. Il est toutefois quelque peu pollué par les problèmes de caméra, mais on s’y habitue.

La bande son n’a pas réalisée par n’importe qui : Stewart Copeland... qui n’est autre que le batteur de Police (carrément !), reconverti dans la composition après la séparation du groupe (il a notamment travaillé sur les films Rusty James et Wall Street). Il livre ici des ccompositions de très bonne facture, parfois avec de l'orgue (rock hein !) et d'autres instruments moins habituels.

Spyro a bien profité de l’amélioration des outils de développement de la Playstation pour offrir quelque chose d’assez beau.

Comme Spyro est plutôt destiné à des joueurs assez jeunes, la progression principale se veut abordable tout en réservant de sacrés défis si on veut faire le 100%. Je pense en particulier au fameux niveau "Grands Arbres" et son dragon à atteindre, qui est une véritable énigme.

Enfin, comme souvent dans les plus anciens jeux de plate-forme en 3d, juger la hauteur pour atteindre en planant certains endroits n’est pas toujours facile. D'autre part l’eau est nocive, vous blessera et surtout vous vous y enfoncerez. Sortez de là si vous ne voulez pas mourir.

Les Grands Arbres représentent le gros défi pour obtenir le 100%, avec les Tours Hantées.

Plateformer 3D sympathique, Spyro the Dragon a permis à Insomniac Games de se tailler une réputation. Le jeu devint vite Platinium (1 million d’exemplaires vendus) et Sony le mit en valeur sur la boîte de sa console en tant que preuve de la puissance de celle-ci. Le dragon violet était promis à bel avenir, ce qui se confirmera jusqu’en 2001, lorsque Insomniac remarque que le tir est à la mode dans ce genre de jeu et qu’un dragon n’est pas adapté pour ça. Ça sera le début d’une spirale infernale pour Spyro, mais on en parlera une autre fois.

DSE76
(27 mai 2017)