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Las Vegas (L'Héritage)
Année : 1985
Système : MO5, TO7 ...
Développeur : Infogrames
Éditeur : Infogrames
Genre : Aventure
[voir détails]
Par Sebinjapan (14 mars 2011)

Las Vegas : ambassadeur du plan IPT !

Logo du plan IPT.

Sorti tout d'abord sous le nom de Las Vegas mais plus connu en tant que L'Héritage, le jeu dont nous allons parler aujourd'hui a croisé la route de nombreux écoliers, collégiens ou lycéens français qui s'éveillaient à la pratique de l'informatique au milieu des années 80. C'est en ces temps reculés que "sévissait" dans les établissements scolaires de l'hexagone ce que le gouvernement d'alors avait baptisé "Le plan Informatique Pour Tous" ou "Plan IPT". Cette mesure que nous devons au ministre Laurent Fabius avait pour but d'initier la jeunesse, ainsi que le corps enseignant (souvent à l'insu de son plein gré !) à la micro-informatique. Ainsi une ou deux heures par semaine étaient consacrées à la découverte d'une machine et à l'apprentissage de quelques lignes de langage BASIC. On n'avait pas franchement le temps d'apprendre grand chose et la matière elle-même en a ennuyé plus d'un. Les machines présentes en revanche fascinaient...

Expérience d'initiation à l'informatique dans une école primaire de Rennes.

Et heureusement, dans les établissements qui en avaient les moyens, on trouvait également des "clubs micro" auxquels l'enfant pouvait participer pendant son temps libre. Animés bien souvent par des amateurs passionnés, ces clubs permettaient de vraiment se lancer dans la micro-informatique, de tenter d'apprivoiser ce BASIC qu'on avait fait effleurer en classe, et surtout de JOUER !

Mais de jouer à quoi ? Eh bien à ce qu'on avait sous la main ! Et il s'agissait de logiciels fournis à l'établissement en même temps que les machines. Ces dernières, vous le savez surement, étaient pour la plupart des micro-ordinateurs de la marque française Thomson. Formidables outils pour les uns, bécanes obsolètes dès leur sortie pour les autres, les MO5, TO7/70 et autres TO9 ont en tout cas fait briller des étoiles dans les yeux de nombreux enfants. Les programmes étaient donc fournis par des sociétés (françaises également) qui étaient parvenues à passer un juteux contrat avec l'Éducation Nationale. Le jeune éditeur Infogrames était en bonne place parmi eux grâce à son "Cube BASIC", un ensemble de programmes destinés à l'apprentissage du BASIC bien sur.

Le TO7/70 en version "pro"avec son clavier mécanique.
L'un des 1ers gros succès de l'éditeur Infogrames.

Dans une démarche moins éducative mais bien plus ludique (et un petit peu commerciale bien évidemment !), Infogrames avait également inclus au sein des logiciels livrés aux écoles des jeux vidéo.
Deux d'entre eux se sont rendus immédiatement populaires auprès des jeunes et moins jeunes. D'abord, l'inoubliable Androides, un clone de Lode Runner incluant, comme ce dernier, un éditeur de niveaux pour une durée de vie infinie. Non seulement, la copie parvenait quasiment à égaler l'original, sorti sur Apple 2, mais le contexte même des "clubs micro" rendait son utilisation encore plus jubilatoire. Car il faut se rappeler que les machines étaient reliées entre-elles par l'intermédiaire de ce qu'on appelait le "Nanoréseau". On pouvait ainsi créer des niveaux, les sauvegarder au sein du réseau et permettre à ses amis installés sur d'autres ordis de la salle d'y jouer simultanément. Ambiance conviviale et parties sans fin au menu donc !

Androides fait le bonheur des joueurs sur micros Thomson.
Toute ressemblance avec un jeu existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence ...

L'autre jeu ... eh bien nous allons en parler un peu plus en détail...

L'Héritage : Panique à Las Vegas !

Dans L'Héritage, le joueur incarne Peter Stone, un looser de première qui se morfond dans sa chambre d'appartement minable dans une ville du Connecticut. Bien que ce héros malheureux n'apparaisse jamais à l'écran, on l'imagine mal rasé et puant l'alcool, se réveillant dans ses vêtements de la veille ! Quelle misère... Heureusement, le destin de Peter va être bouleversé en ce jour ou il reçoit un courrier qui n'est pas un rappel de facture pour une fois. Il s'agit d'un télégramme lui annonçant le décès de sa vieille tante. Pas le temps de verser une larme cependant puisqu'il apprendra ensuite très vite que cette dernière était richissime et qu'il en est le seul héritier. Mais il y a un "hic" : la dame était assez excentrique et, dans son testament, elle impose une épreuve à Peter Stone qu'il doit réussir s'il veut toucher l'argent. Il devra réaliser le même exploit que la vieille tante dans sa jeunesse : gagner un million de dollars en une nuit dans les casinos de Las Vegas ! Et le temps presse car il faut que l'argent soit apporté chez le notaire avant le lendemain matin.

Cette image d'intro n'existe pas sur la version Thomson et provient de la version Amstrad CPC.
Le télégramme de "Maitre Trucmuche" !

On ne s'attardera pas sur l'absurdité du scénario qui impose au joueur de faire fortune dans le but de... toucher de l'argent d'un héritage, pour nous lancer corps et âme dans l'aventure !

L'Héritage est divisé en 3 parties qui se chargent en mémoire séparément et auxquelles on accède à partir d'un code. La première partie se déroule dans l'immeuble où habite Peter Stone : le but est d'en sortir le plus rapidement possible pour prendre le taxi devant le mener à l'aéroport. Dans la seconde partie il s'agira de ne pas rater son avion et d'arriver en un seul morceau ! La troisième partie enfin voit Peter Stone "flamber" dans les casinos de Las Vegas !

Première partie : dans l'immeuble.

La partie débute dans la chambre de Peter Stone, au 17ème étage d'un immeuble miteux. Pas le temps d'admirer l'architecture des lieux ni les immeubles des bas-fonds de la ville qu'on aperçoit par la fenêtre : il faut plier bagages, et vite, car le temps presse. Le joueur interagit directement avec les objets et personnages se trouvant à l'écran à l'aide d'un pointeur qu'il dirige au joystick. Inutile de mémoriser une dizaine de touches du clavier pour accomplir diverses actions, comme dans L'Aigle d'Or par exemple, ici on ne peut que "cliquer" avec le bouton du joystick et l'action s'accomplira en fonction du contexte : prendre un objet, ouvrir une porte, parler à un personnage... Pas de problème de prise en main donc !

Les trois parties du jeu sont accessibles séparément.
La chambre minable de Peter Stone : l'aventure commence ici.

Il faut tout d'abord fouiller sa chambre en vue d'obtenir différents objets utiles. Mais que prendre dans tout ce bric-à-brac sachant que tout ne rentrera pas dans le sac du héros ? S'il semble évident de se munir de son passeport et d'empocher les quelques dollars se trouvant sur la commode, à quoi bon s'encombrer d'un cactus, d'une cafetière ou encore d'une machine à coudre ? Et emporter ce révolver, est-ce bien raisonnable ?
Une fois sorti de l'appartement (en cliquant sur la poignée de porte), on se retrouve dans un couloir menant à d'autres appartements, mais également aux toilettes se trouvant sur le palier, à l'escalier et à l'ascenseur. Impossible pour un joueur de 1985 de ne pas ressentir alors un agréable frisson en se rendant compte de la liberté offerte dès le départ par le jeu. Pensez donc : 17 étages comportant chacun une dizaine d'écrans et parcourus par de nombreux personnages. C'est le pied pour un jeu d'aventure graphique de cette époque. Et si chaque chambre comporte autant d'objets à découvrir que l'appartement de Peter Stone, il va y avoir de quoi faire !

Il vaut mieux aller aux toilettes avant d'entamer un voyage.
L'ascenseur vous permettra d'atteindre rapidement le rez-de-chaussée, sauf si les voisins l'arrêtent pour venir vous embêter.

Allons, ne nous emballons pas. D'abord, la plupart des portes des autres appartements resteront fermées, même si vous tentez de pousser le bouton de la sonnette. Les rares qui voudront bien s'ouvrir dévoileront un voisin pas très bavard ou bien une simple pièce vide, toujours la même. Ensuite, si on rencontre effectivement de nombreux personnages différents dans l'immeuble, ils ont tous la même chose à dire : exiger de Peter Stone qu'il rende l'argent qu'il leur a emprunté ! Pas de chance, l'ami Peter est fauché comme les blés et ne dispose pas d'assez de liquide pour rembourser tous ses créanciers. Il faudra alors compenser en leur offrant un des nombreux objets insolites qui se trouvent entassés dans son placard. A condition bien sûr de deviner quoi donner à qui, sinon ces antipathiques voisins ne le laisseront pas descendre jusqu'au rez de chaussée pour prendre le taxi.

Les bons comptes font les bons amis ? J'ai dit ça moi ?
Mais vous vous êtes tous donné le mot ou quoi ?

Si vous ne donnez pas le bon objet, ou si vous ne le donnez pas assez vite, le voisin vous enverra le chercher et vous perdrez ainsi de précieuses secondes. Vous pourrez parfois user de méthodes alternatives en proposant de l'argent ou bien en menaçant votre interlocuteur avec une arme... ce qui n'est pas franchement conseillé. Et d'ailleurs, si vous souhaitez jouer les gredins, vous pourrez fouiller les tiroirs des appartements vides dont la porte voudra bien s'ouvrir... mais attention à ne pas vous faire coincer !

Ne dérangez pas trop le voisinage, sinon...
... les forces de l'ordre vont vous tomber dessus.

Si vous avez pris la montre dans un des tiroirs de votre appartement, vous verrez les secondes et les minutes s'écouler inexorablement tandis que d'autres cinglés se mettront en travers de votre route pour réclamer leur bien. Il n'est franchement pas évident de déterminer, rien qu'à leur apparence, ce qui pourrait les satisfaire. Un collier de perles pour le gros monsieur à moustaches ? Admettons. Un cactus pour le chinois ? OK... Attention toutefois, il se peut que vous croisiez un voisin qui ne voudra d'aucune de vos babioles et vous obligera à mettre la main à la poche.

C'est bien connu : les chinois adorent les cactus.
Oh oh, il a l'air plutôt louche celui là...

Il va sans dire que les premières parties se traduiront par de nombreux allers-retours entre la chambre de Peter et les divers étages, ce qui mènera inexorablement au game over. Mais une fois que vous saurez qui veut quoi, vous pourrez sans problème poursuivre votre route jusqu'au rez-de-chaussée où vous pourrez enfin vous jeter à l'arrière du taxi. En route vers l'aéroport ! Eh ? Mais où est le chauffeur ?!? C'est pas le moment de prendre une pause ! Notez le numéro de téléphone sur la portière, et allez vite le rappeler à ses devoirs.

Voici enfin la sortie de l'immeuble... mais n'avez vous rien oublié ?
Cette fois c'est bon, en voiture Simone !

Deuxième partie : à l'aéroport

La seconde partie de L'Héritage est beaucoup plus courte que la première et vous posera beaucoup moins de soucis. L'aéroport n'est composé que d'une petite poignée d'écrans : seulement 6 avant de monter dans l'avion. Mais ce dernier décolle à 11:20, soit 3 minutes seulement après l'arrivée de notre looser adoré ! En fait tout se passera très bien jusqu'à ce que vous arriviez devant l'employé des douanes : ou est donc passé le passeport de Peter Stone ?! Il vous faudra alors explorer les moindres recoins de l'aéroport et utiliser votre logique. vous voyez ce clochard ? Il se peut que votre générosité soit payante...

Retenez bien l'heure du vol pour ne pas louper votre avion.
Merci mon pote : si je gagne à Las Vegas,je te fais cadeau de mon appart' !

Une fois le précieux document récupéré, il faudra vite se rendre vers la porte d'embarquement (ne vous trompez pas !) N'oubliez pas cependant de bien montrer patte blanche avant de monter dans l'appareil. C'est qu'on ne plaisante pas avec la sécurité dans les aéroports américains !

Si votre passeport est en règle, pas de problème, sinon...
Pas de doute, on est vraiment au pays des cow-boys !

Une fois bien installé dans son siège, plus rien ne pourra empêcher Peter Stone d'atteindre son but... si ? Oh misère, un détournement ! Et les revendications du pirate de l'air ne seront pas évidentes à satisfaire dans le temps imparti... qui est de dix secondes seulement ! À moins qu'un objet de l'inventaire trouvé précédemment ne puisse apaiser la fureur du terroriste ? Ce sera votre dernière épreuve (en version Thomson tout du moins, comme on le verra plus tard) avant d'arriver à bon port...

Un voyage qui s'annonçait super...
Il doit y avoir un problème avec vos portiques là !

Troisième partie : à Las Vegas

Les jeux sont faits, rien ne va plus ! Peter Stone est enfin arrivé à Las Vegas, il ne lui reste plus qu'à gagner 1 million de dollars. Une formalité. Hum... Dans cette troisième et dernière partie du jeu, les déplacements se font à partir d'une carte sur laquelle on clique afin d'arriver à différents lieux. On trouvera donc tout d'abord la maison du notaire à qui on doit apporter l'argent. Il y a également un prêteur sur gages à l'allure louche, un bar à strip-tease (yeah !) et surtout des casinos. Dans ces derniers, on pourra s'adonner à trois types de jeux de hasard : la roulette, le bandit manchot et les dés.

La carte aux trésors !
Ils savent recevoir à Las Vegas !

Mais encore faut-il avoir un capital de départ pour commencer à jouer. En fonction de vos actions lors des deux précédentes parties du jeu, les finances de Peter Stone seront variables mais dans tous les cas pas franchement mirobolantes. Pas de panique : on peut trouver un moyen de remédier à ça. Avez-vous remarqué les bibelots chez le notaire ? Avez-vous remarqué que ce dernier, apparemment très fatigué, à tendance à fermer ses yeux et à s'assoupir un court instant ? Si vous en profitez pour lui "emprunter" ses biens, vous pourrez ensuite les revendre au prêteur sur gages ! Et puisqu'on parle de ce dernier, il propose un autre moyen, beaucoup plus dangereux cependant, de ramasser beaucoup d'argent en un rien de temps : la roulette russe !

C'est une jolie collection que vous avezau dessus de vos casiers...
La roulette russe : pour les hommes, les vrais.

Avec tout cela, Peter devrait pouvoir empocher de quoi se présenter aux tables de jeu sans avoir l'air d'un clochard ! Remarquez que ça n'en gêne pas certains puisque le clochard de l'aéroport se retrouve mystérieusement à la même table de jeu que lui ! Peut-être est-il venu à Las Vegas faire fructifier l'argent que vous lui aviez donné quelques heures plus tôt ?
Attardons-nous quelques instants sur chaque jeu disponible. Pas de mystère avec le bandit manchot : vous pourrez insérer de 1 à 5 jetons valant 10 dollars chacun dans le monnayeur, abaisser la manette, et prier pour que les 3 roues défilant au centre de la machine s'alignent sur une combinaison qui vous fera gagner gros : on peut en effet empocher jusqu'à 100 fois sa mise.

La roulette.
"Made in Japan" ? C'est un pachislot alors !

Dans la roulette, ou "la boule", on pose sa mise sur un des 10 chiffres disponibles ou sur une catégorie pair / impair, noir / rouge et manque / passe. Si le chiffre choisi sort, on rafle 7 fois la mise.
Le jeu auquel on s'adonne aux dés est en fait le "craps". Le croupier lance deux dés dont il additionne les chiffres. Le nombre obtenu est ensuite joué et s'il sort au lancer suivant, le joueur double sa mise. Si certaines combinaisons sortent on perd son argent, mais, et c'est là tout le sel de ce jeu, si le croupier obtient des nombres / combinaisons particulières, il relance encore une fois et les gains possibles sont multipliés.

Les dés... mais attendez, je l'ai déjà vu quelque part lui...

Jouez, jouez et jouez encore, jusqu'au bout de la nuit ! Et si le temps vient à manquer, irez vous jusqu'à tenter le tout pour le tout avec la roulette russe encore une fois ?
Si vous parvenez à empocher le million de dollar avant 8 heures du matin, rendez vous chez le notaire afin d'admirer la fin du jeu !

Las Vegas : le "point and click" du MO5 !

À l'époque de sa sortie sur les micro-ordinateurs Thomson, L'Héritage, ou plutôt Las Vegas, a des airs de superproduction. Trois chapitres pour une grande aventure entièrement graphique incluant même des jeux dans le jeu, à savoir les jeux de hasard au casino. Avec ses beaux graphismes, sa prise en main aisée et sa durée de vie conséquente, il a tapé dans l'œil du public de l'époque. Il faut dire qu'Infogrames croyait énormément en ce soft, soutenu par une campagne publicitaire conséquente, et qui s'est ensuite vu adapté sous le nom L'Héritage : Panique à Las Vegas sur les machines 8-bits les plus en vue du moment : l'Amstrad CPC, le Commodore 64, le ZX Spectrum et même le MSX (pas de version Atari 800 cependant). Le titre sera même traduit en anglais, allemand et italien ! Même si les chiffres de vente toutes plates-formes confondues me sont inconnus, on peut raisonnablement imaginer que le jeu a connu un beau succès commercial.

Publicité pour L'Héritage dans les magazines français.
Changement de style pour la pub présente dans les publications étrangères.

Avec le recul, on ne peut qu'admirer l'interface totalement graphique du jeu : elle est clairement en avance sur son époque. Les jeux d'aventure proposant d'interagir directement avec les décors en cliquant simplement dessus ne sont alors pas légion. Et il est assez amusant de constater que ceux qui suivront proposeront une interface plus complexe, avec des icônes ou des verbes d'action à sélectionner avant de cliquer sur l'aire de jeu (forcément réduite par l'interface) ; mais ils évolueront ensuite vers un pointeur unique permettant de réaliser des actions contextuelles, sans les choisir au préalable dans un menu... comme L'Héritage !
Ce n'est pas la seule bonne idée présente dans le jeu. On peut aussi parler du système de mot de passe qui tient compte des objets transportés et de l'argent qu'on a en poche. Le fait de devoir réaliser des actions au bon moment (le vol chez le notaire dans la troisième partie) est également une bonne trouvaille, quoique peu exploitée ici.

En 1988, l'interface de Zak McKracken propose de nombreux verbes d'actions.
En 1995, retour à une interface épurée dans Discworld.

Techniquement, le jeu est vraiment beau et propose de plus de nombreux écrans. On y trouve même de petites animations venant donner de la vie, avec certains personnages qui bougent les lèvres en parlant ou le croupier du casino qui lance la boule ou les dés. On remarquera au passage que le jeu est doté d'une vraie personnalité avec son design très "BD" sans pour autant être recopié sur le style d'un auteur particulier. Seule la partie sonore est vraiment décevante puisqu'on n'entendra que quelques rares bruitages (en sonnant à la porte par exemple) et aucune musique, même pas en introduction.

Enfin, il faut signaler qu'il existe de nombreuses différences entre les versions MO5 et TO7/70 du jeu. La version TO7/70 (compatible TO8 et TO9) affiche des couleurs légèrement différentes mais propose surtout des éléments graphiques supplémentaires comme la présence du clochard à la table de craps, ou l'affichage du sac pour l'inventaire. On y trouve même des écrans totalement nouveaux comme le bar à strip tease ou l'écran intermédiaire permettant de se rendre chez le notaire. Enfin, la première partie est un peu plus longue puisqu'on y croise quelques personnages de plus et que les objets présents dans la chambre sont plus nombreux. Ces différences s'expliquent du fait que le TO7/70 dispose de 64k de RAM contre 48k pour le MO5.

Ce personnage n'apparait pas dans la version MO5.
La version MO5 est également épargnée par cet écran un peu sordide.

Les autres versions

Toutes les autres versions du jeu, sorties en 1986, partent sur la base de la version TO7/70. Graphiquement, elles sont toutes à peu près équivalentes, quoique la version Amstrad CPC soit victime d'une sorte de "tramage" et manque de couleurs. En comparaison, la version ZX Spectrum semble plus belle, même si elle souffre d'une résolution inférieure. Les versions MSX et Commodore 64 sont certainement les plus fidèles à l'original... trop fidèles même car on aurait bien aimé profiter de quelques modifications techniques, surtout sur la plan sonore. Malheureusement, aucune conversion ne fera l'effort et les aventures de Peter Stone se dérouleront toujours dans un silence de cathédrale...

Commodore 64.
Amstrad CPC.
ZX Spectrum.
MSX.

Il faut cependant noter que toutes ces conversions bénéficient d'un écran d'intro en plus, dans lequel on voit la fameuse tante décédée, et d'une séquence inédite par rapport aux Thomson. Celle-ci se déroule à la fin de la seconde partie, certainement jugée trop courte. En effet, une fois arrivé à Las Vegas, il faudra encore prendre le bon bus pour parvenir aux casinos. La séquence est en elle-même frustrante car, sauf erreur de ma part, il est impossible de trouver un indice pendant le jeu indiquant quel est le bus correct, et se tromper mène immédiatement au "game over". Mais cet ajout permet de profiter de nouveaux écrans plutôt amusants, surtout si le joueur décide de s'aventurer aux alentours de l'aéroport pour demander son chemin ! Voici ces fameux écrans, tirés ici de la version MSX :

Bénéficiant de belles couleurs et de ces quelques ajouts, on peu raisonnablement considérer la version MSX comme étant la meilleure.
Enfin dans certaines versions (la version française sur CPC par exemple) l'écran de fin fait allusion à d'autres épreuves à passer dans le but de décrocher le fameux héritage. D'autres épreuves ? Il ne peut s'agir que d'une suite à ce jeu. Et effectivement, un second opus appelé L'héritage 2 : Micmac en Ecosse sortait au même moment...

L'écran de fin de la version CPC annonce la suite.
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