Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par MTF (25 avril 2022) On a déjà bien parlé des Donkey Kong Country sur le site, que ce soit par l'intermédiaire de l'épisode fondateur, de sa suite magistrale et de son troisième épisode un peu plus incertain, ou par la série des Donkey Kong Land, qui essaie de faire du neuf à partir du vieux. J'aimerais cependant revenir une fois encore chez les grands singes, en abordant la trilogie des Donkey Kong Country Advance, parue entre 2003 et 2005, car elle propose suffisamment de nouveautés pour autoriser la relecture. Les Donkey Kong Country sont sans doute aucun de ceux-la, et on pouvait effectivement craindre que le portage sur Game Boy Advance n'aille pas sans simplification plus ou moins visible du matériau original. Cela est vrai, et il suffit de comparer les épisodes deux à deux pour trouver aux reprises une animation simplifiée, des arrière-plans moins détaillés, une vitesse moindre. Heureusement, RareWare, comme ils sont encore derrière les jeux, n'a pas cherché à compromettre le plaisir des jeux et a accepté ces difficultés. Ils en ont dès lors profité pour améliorer légèrement la formule. En revanche, et fort de l'histoire de la trilogie, les développeurs ont proposé une meilleure harmonisation de son ambiance. À présent, tous les stages bonus sont précédés d'une vignette introductive explicitant leur enjeu ; les tonneaux bonus sont identiques entre les épisodes ; les ennemis se retrouvent tels quels. On a à présent véritablement l'impression de jouer à un tout cohérent, et moins à une collection d'épisodes épars mollement réunis entre eux. Les ajouts les plus notables se trouvent cependant dans les à-côtés, des plus nombreux. D'ores et déjà, tous les épisodes ont leur lot d'objets cachés, et inédits, à collecter : dans le premier, ce sont des appareils photos, dissimulés ci et là, qui donnent accès à des artworks ; dans le second, des plumes dorées, cachées dans les niveaux au même titre que les pièces « DK » ; dans le troisième, il y a quelques oiseaux-bananes en plus. De la même façon, toutes les cartes du monde ont été refaites : plutôt que les écrans fixes de jadis, on a à présent droit à des images qui imitent des sortes de zones trois-dimensionnelles au rendu... discutable, peut-on dire, du moins, je trouve qu'il s'agit là d'une fausse note étonnante tant elle s'accorde des plus mal avec le reste. Ce nouveau dessin se retrouve ailleurs, et particulièrement dans quelques nouveaux boss qui sont assez moches : on a clairement perdu le moule dans lequel les autres ennemis avaient été fabriqués. Enfin, il faut parler de Donkey Kong Country 3 Advance, qui est de loin le plus notable de ces ressorties et sans doute celui que l'on retiendra le mieux. Il est curieux d'ailleurs qu'au même titre que Donkey Kong Land 3, il soit celui qui ait fait l'objet du plus grand soin. D'ores et déjà, disons qu'il y a là, et pour la seule fois de ces épisodes, un monde entièrement inédit. Accessible vers le milieu de l'aventure, il ne présente pas d'environnements neufs mais une compilation d'anciens. Ils sont assez bien touchés, et proposent des challenges intéressants, mais on regrettera de n'avoir rien de nouveau à se mettre sous la dent. Pour cette réédition, David Wise reprend les rênes et ne garde rien de l'album original. Mais est-ce à cause de mon habitude de la musique première ; ou bien à cause de ses qualités intrinsèques ; je n'apprécie franchement pas ces nouvelles compositions, à une ou deux exceptions près. Elles sont certes plus en ligne avec les précédentes, plus joyeuses et bonhommes, mais elles sont en décalage avec l'ambiance plus assombrie du jeu. Même, David Wise s'autorise à reprendre des anciennes gloires passées, comme « Aquatic Ambience », et il expérimente des musiques plus atmosphériques où l'on n'entend rien ou presque pendant les vingt ou trente premières secondes. Terminons, dès lors, par la question cruciale : quelle(s) version(s) choisir ? Bien entendu, les jeux originaux étaient et demeurent d'excellents titres, et comme ils sont à présent des plus facilement accessibles sur console virtuelle, on ne saurait passer à côté. Doit-on cependant se pencher sur ces rééditions sur Game Boy Advance, que l'on trouve encore en occasion ? Tout dépendra de votre sensibilité à la chose et, surtout et selon moi, de l'épisode dont on parle. Dans tous les cas, on ne retrouvera pas tout à fait la maestria graphique des originaux : si vous voulez avoir l'idée la meilleure de celle-ci, il n'y a pas de doutes à avoir et, pour peu que vous rajoutiez des scanlines pour vous approcher du rendu de l'époque, il vous faudra jouer aux versions Super Nintendo. Pour le troisième épisode en revanche, et rien que pour le changement de bande originale, je reste sur la version Super Nintendo. Si vous trouvez en revanche la nouvelle ambiance à votre goût, là encore, la version Advance sera pour moi celle à choisir tant le nouveau monde, ainsi que les quelques petites améliorations de confort de jeu, en font une expérience définitive.
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