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Boulder Dash - La série
Année : 1983
Système : Arcade, Amstrad CPC, Apple II, Atari 8-bits, Colecovision, C64, MSX, PC88, ZX Spectrum ...
Développeur : Liepa, Peter
Éditeur : divers
Genre : Arcade

III. Boulder Dash EX
Année : 2002 (2003 pour l'Europe)
Système : Game Boy Advance
Développeur : Vision Works
Editeur : Kemco
Support : Cartouche

Vous me voyez venir avec mes gros sabots de retro-gamer chevronné, vous vous dites, ce gars-là vient nous faire la réclame d'un titre vieux de 20 ans avec des trémolos dans la voix, tout ça parce qu'il ressort sur GBA. Vous n'avez pas tort, car Boulder Dash est un jeu dont le format est tout à fait adapté aux consoles portables d'aujourd'hui, et dans ce cas précis, la GBA. C'est d'ailleurs avec cette idée derrière la tête que je me le suis procuré.

La cartouche propose en fait deux jeux (d'où le EX), à savoir une version relookée et le jeu original de 1984. David ayant bien souligné le principe génial qui fait tout l'intérêt de ce dernier (il était même étonnant que depuis vingt ans, personne ne se soit inspiré de ce génial gameplay), nous nous intéresserons donc ici à la nouvelle version présente sur la cartouche.

Une sombre histoire

C'est la mode : impossible désormais de nous mettre entre les mains un jeu brut de décoffrage sans une petite intro qui va bien. Donc, un méchant, une nana enlevée par le méchant, un héros etc. Inutile de s'appesantir, on est là pour débloquer du niveau, et du niveau, il y en a ! 75 en tout, répartis sur 6 mondes différents. Ici, pas de niveau de difficulté à choisir dès le début. À chaque tableau fini, on déverrouille le suivant, point. Pour terminer un tableau, un certain pourcentage de diamants suffit, mais pour bien finir le jeu, ça ne suffira pas. On va y revenir plus tard.

Les principales nouveautés résident donc dans la plus grandes variété d'ennemis, qui sont propres à chaque monde, ainsi qu'au fait que certains bonus permettent de faire pivoter l'écran d'un quart de tour à droite ou à gauche, faisant ainsi basculer tout ce qui s'y trouve dans une nouvelle configuration.

De même il existe des bonus grappins qui permettent d'attraper un rocher ou une gemme, voire un monstre à distance.

Enfin, dans certains cas on peut briser les rochers ou les murs.

On utilisera notamment pour ça des bombes que l'on place façon Bomberman.

Un gameplay enrichi intelligemment

Ces quelques nouvelles règles suffisent à enrichir considérablement le gameplay d'un titre déjà fort addictif, et on se régale à la fin de chaque niveau ou l'on est congratulé d'un « perfect » gagné à la force des neurones. Car c'est surtout en cela que Boulder Dash Ex diffère de son grand-père : il s'agit bien plus d'un « puzzle game » que d'un jeu de plates-formes. En effet, une fois que l'on a repéré le cheminement, la séquence logique à produire, il n'est pas très difficile de la réaliser, la difficulté de manœuvre du héros étant moindre que dans le premier opus. Il vous faudra rester presque une seconde en dessous d'un rocher qui menace de tomber pour vous le prendre sur la tête !

Les écrans sont beaucoup plus petits que dans la version originale et c'est souvent nécessaire pour appréhender l'ensemble de la situation et résoudre l'énigme. On peut souligner avec bienveillance l'option qui permet d'ailleurs de faire scroller l'écran dans tous les sens avant de commencer un niveau.

Finir un tel jeu n'est pas très difficile, et c'est aussi en cela qu'il est gratifiant. Une fois terminé, il vous faudra néanmoins reprendre tous les niveaux où vous n'avez pas fait 100%, afin de compléter une belle collection de cartes (j'ai cru comprendre que ce principe était un peu à la mode chez Nintendo) qui représentent les monstres, les personnages etc. Pour débloquer certaines cartes, il vous faudra aussi abattre certains ennemis que l'on ne trouve que dans un ou deux niveaux.

Enfin, pour avoir les dernières cartes, il faudra avoir complété certaines séries de cartes. L'intérêt me paraît limité mais ça permet au moins d'être sûr qu'on a vraiment essoré tout le jeu. Tous les niveaux débloqués sont aussi jouables individuellement du mode Story.

N'en déplaise à l'ami Cabrel (C'était pas forcément mieux avant)

Pour conclure, je dirais que la présence de ce nouvel opus au côté de l'original démontre un certain effort de ne pas céder à une mode très controversée qui consiste à nous resservir tels quels des hits des années 80 sur la petite portable de chez Nintendo. Cette suite à elle seule justifie amplement l'achat de la cartouche, surtout qu'elle n'est plus très chère à dégotter. On considèrera la présence du jeu original comme un bonus de bon aloi dont la difficulté reste assez frustrante, notamment pour une nouvelle génération de joueurs. Mais Bouler Dash ne demeure-t-il pas avant tout un jeu intemporel ?

Un avenir de nouveau radieux ?

Hélas, tout intemporel qu'il soit, il semble peu probable que ce soudain regain d'intérêt des éditeurs pour Rockford permette à ce dernier de réoccuper les devants de la scène vidéoludique. Certes, First Star, qui avait conservé les droits du jeu pour le marché de la micro, s'apprête, à l'occasion de son vingtième anniversaire, à célébrer en grandes pompes la sortie des toutes nouvelles aventures de la star sur PC. Mais encore faut-il que le public adhère à un principe qu'il a purement et simplement boudé en 2001. Boulder Dash EX, incendié par une presse spécialisée incapable d'évaluer avec justesse le monument qu'elle tenait entre les mains, parut en effet dans l'indifférence la plus totale.

À l'évidence, Rockford joue ici ses dernières cartes. Espérons que ce soient les bonnes.

David & Phyl
(27 octobre 2003)
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