En voilà un thread où c’est qu’il y a des choses à dire.
Concernant
Diablo, j’en ai parlé sur le topic des Gromix. Mais s’il est bien un autre thème qui m’a fait lâcher ma manette et délaisser complètement le jeu, c’est bien celui-là :
Citation :
la musique de la forêt de
Chrono Trigger, dont la longueur est en décalage total avec le temps nécessaire pour traverser le lieu (quelques secondes). Du coup je restais dans un coin et j'écoutais.
Découvert en émulation il y a une dizaine d’années,
Chrono Trigger m’a fait le même effet pour ce qui est de ses musiques. Et plus particulièrement ce merveilleux thème, « Secret of the Forest », composé pour une zone microscopique du jeu. C’est bien simple : je ne croyais pas la Super Famicom capable de produire un son pareil, malgré le torrent d’éloges portant sur son processeur audio. La bande-son de Super
Castlevania m’avait déjà calmée, mais là, le jeu de basses combiné avec les autres instruments, pour achever sur cette ligne de piano épurée… c’était et ça demeure une grosse claque.
Moins impressionnants techniquement, mais tout autant enchanteurs, plusieurs thèmes de
Zelda 3 restent parmi mes grands favoris, au point de faire à chaque fois la même chose : planquer Link dans un coin tranquille et profiter de l’orchestre. Le premier d’entre eux : la musique des donjons dans le monde de Lumière, avec sa petite intro mystérieuse et sa trompette solitaire qui parvient à vous filer le bourdon…
Secret of Mana : ah… que dire. Presque toute la BO de Kikuta est culte, à l’image de celle de
Chrono Trigger. Une variété de thèmes, d’ambiances, d’arrangements qui m’a encore surpris alors que je relançais le jeu il y a peu et qui est en partie due au fait que Kikuta a été obligé de composer une partie de ses thèmes à l’aveugle, avant que le design du jeu ne soit totalement achevé. L’intro, Pandora sous l’emprise du culte de Thanatos, Le temple maudit, l’Empire (avec une musique totalement à contre-courant de l’habituel thème martial attendu !)… même le thème débile des Nains est culte ! L’une des BO les plus éclectiques.
Donkey Kong Country : le thème aquatique. En fait, j’en ai gardé un meilleur souvenir que du jeu lui-même. Rare et moi, sur tout ce qui est jeux de plates-formes, c’est un grand rendez-vous manqué…
Alundra : les musiques de Kohei Tanaka sur ce jeu ont une touche unique. D’un point de vue technique, ce ne sont pas les plus « beaux » sons que j’ai entendus (non, sur Playstation, c’était le boulot sidérant de Michiru Yamane sur SOTN qui me faisait lâcher la manette et ramasser ma mâchoire), mais pour ce qui est de l’adéquation entre le sentiment dégagé par la musique et l’ambiance du niveau en cours,
Alundra fait fort, très fort : ça marche pour la crypte, pour le rêve de Kline, l’overworld, pour à peu près tout… et plus encore pour le rêve de Meia. Le plus étrange est que ce dernier morceau est crispant à écouter pour qui ne connaît pas le passage en question : un jardin d’enfants, une môme qui joue à cache-cache avec
Alundra et le fait tourner en bourrique. Mais derrière cette façade rose bonbon acidulée, se cache tout un paquet de souvenirs traumatisants….
Resident Evil : le thème des salles de sauvegarde. Un répit musical qui n’en n’est pas vraiment un, qui te laisse deviner « dehors, toto, y a plein de gars avec un air pas net qui aimeraient t’en croquer un bout ou deux », mais troublant au point que, là encore, je laissais la pauvre petite Jill se reposer dans son coin pour en profiter. En fait, toute la BO du jeu est somptueuse et, une fois nettoyée une zone, il n’était pas rare que j’accorde une pause à Jill et Chris… ainsi qu’à moi-même, pour prendre le temps d’écouter les compositions en admirant les décors en 3D précalculée. Tout en flippant pour la suite (argh…. le retour dans le manoir bourré de Hunters et zéro cartouches pour le fusil à pompe parce que je savais pas qu’on pouvait expédier les zombies en un seul coup dans la tronche et que j’avais fait du grand n’importe quoi contre la Plante 42…)
Final Fantasy VII : aujourd’hui encore, j'éprouve toujours un petit pincement nostalgique en entendant la fanfare de victoire concluant chaque combat. Je n’irais pas crier sur tous les toits que c’est le meilleur RPG du monde, mais c’est le premier auquel j’ai joué. En immersion totale : des bas-fonds de Midgar au côté « m’as-tu vu » de la Costa Del Sol, de la mélodie lugubre des zones désertiques à l’air enjoué du Golden Saucer… sans oublier ces ruines étranges, fossilisées et coralliennes, là où disparaît vous-savez-qui, hantées par une poignante mélopée. Que l’on puisse ne pas aimer FFVII, je le conçois aisément. Que certains se sentent obligés de le pourrir plus que de raison, c’est bien regrettable…
Final Fantasy VIII : j’adorais en relancer la démo de présentation, uniquement pour écouter le thème. Sur le jeu lui-même, je m’étais rapidement forgé une opinion négative (confortée lorsque je m’y suis mis pour de bon), mais le Liberi Fatali, ça avait quand même de la gueule ^^
Pas beaucoup de jeux PC cités dans ce post, mais je garde une place de choix pour
Sanitarium : le thème de la maison abandonnée. Sur la forme, c’est assez proche de Pink Floyd, notamment les couplets bien sombres de Comfortably Numb. Mais si ce thème est aussi marquant, c’est moins du à ses emprunts qu’au contexte entourant la scène. Comme elle me conduit à déflorer une partie de l’intrigue, j’avertis ceux qui ne connaîtraient pas le jeu par un gros [SPOILER]
Alors que le personnage de Max, le héros, erre dans des mondes étranges où il n’est plus capable de séparer la réalité du fantasme, le joueur se retrouve brusquement aux commandes de la jeune Sarah, perdue au beau milieu d’un cirque échoué sur un étrange îlot. L’enfant, impressionnable, est intimidée par les phénomènes plus ou moins monstrueux peuplant l’endroit, et va devoir apprendre à braver ses peurs pour le quitter. Son aventure la mène jusqu’à une vieille demeure abandonnée, peuplée de fantômes. C’est là que retentit ce fameux thème, alors que Sarah entrevoit des scènes du passé et s’interroge sur leur signification, tout comme l’intrigue la présence de ces d’esprits torturés, vaguement familiers. Jusqu’à ce que ses pas la conduisent vers la vérité : cette maison vide où tout n’est que tristesse est la sienne. C’est la maison où elle est morte, laissant derrière elle une famille déchirée, désunie et malheureuse… à commencer par son frère Max.
Je ne savais plus trop si je devais maudire ou féliciter les développeurs pour m’avoir fait subir un truc pareil. Je crois qu’il y avait un peu des deux.