Mickmills et les autres, si vous aimez les comics, je recommande par contre la série des "Y, the last man on earth", ou tous les mammifères mâles meurent simultanément, sauf un jeune homme et son singe.

Je considère que la profondeur des personnages et la subtilité (et le réalisme bizarrement) du propos (ou en tout cas des conséquences) n'ont pas du tout les défauts que tu dénonces, Mickmills, et ne sont possibles que dans une série écrite (par rapport à un film qui forcément a moins le temps et finit souvent par être plus caricatural).

Je ne m'attendais évidemment pas a un chef d'oeuvre d'une portée philosophique énorme en allant voir ce film. Je ne lui reproche pas tant son point de vue ultrapessimiste (ca ne me plait pas, mais pourquoi pas ?) que le fait que le film oublie completement son sujet dans sa deuxieme moitié pour tomber dans l'action et surtout un pathos incroyable (en plus d'être hors sujet) que j'avais pas vu depuis Hotel Rwanda, qui lui, au moins, était justifié. Le bébé n'est qu'un pretexte pour un film très exagéré sur les réfugiés.

Sinon, j'ai googlé "Y, the Last Man."... J'en avais jamais entendu parler vu que je ne suis pas un fan de comics, mais ca m'a l'air tout de même relativement interessant (et graphiquement très sympa). J'essaierai de mettre la main sur le premier tome un de ces quatre.

Pour ma part, j'ai adoré et c'est le premier film depuis longtemps à me laisser sur les rotules. Non seulement le thème est fort, et la société dépeinte glaçante dans le sens où elle n'est qu'une projection possible de la notre, mais en plus les acteurs sont excellents, et la réalisation tue.

Mickmils, si j'ai bien compris, tu espérais un film qui se concentre plus sur le background, à savoir comment le monde en est arrivé là, pourquoi les femmes sont-elles stériles, pourquoi Kee ne l'est-elle pas ?
Je n'ai pas l'impression que le film oublie son sujet. Le sujet du film est Theo, un homme lambda, complétement désabusé par un monde sans demain, et qui retrouve l'espoir au contact de Kee et de l'enfant. On sent que le background est maîtrisé (voire les articles de journaux disseminés dans le film), mais il serait peut-être dommage d'insister trop sur le pourquoi (finalement, la stérilité est un pretexte, une façon de montrer que l'humanité ne se soucie plus de demain) et le comment.
Sinon, le film ne concerne pas uniquement la question des réfugiés, faut pas exagérer ! C'est simplement un sujet d'actualité préoccupant, et qui retrouve forcément un écho dans la société totalitaire du film. Mais c'est vrai que c'est un sujet qui semble tenir le réalisateur à coeur.
Mais le film reste jusqu'à la fin une reflexion sur l'humanité et l'espoir.

Sinon, le pathos est présent, mais pas si exagéré que ça. Si tu fais référence à la scène avec les soldats, il ne faut pas oublier que ça fait plus de 18 ans que personne n'a vu le moindre enfant, et le pathos est en plus désamorcé par la suite de la scène.
J'ai personnellement trouvé le ton très juste d'un bout à l'autre, mais c'est sans doute une question de sensibilité.

Pas forcément. Je n'attendais pas de réponses a ces questions, mais j'en attendais par contre sur le fonctionnement de la société en attendant (l'intro avec la mort du type le plus jeune du monde annoncait pour moi un excellent film), un peu plus de travail sur l'atmosphère "fin du monde", sur les mutations de la société induites par un tel changement, bref, un film plus calme et j'ai un peu honte de le dire (parce que je hais ce mot), mais plus "intello"/chronique social.

La deuxieme partie du film, je n'y vois qu'un truc hors sujet. Elle aurait pu etre une réfugiée quelconque, voir son bébé aurait pu etre remplacé par un paquet de fric, ca n'aurait pas changé grand chose : le concept était devenu celui de l'histoire d'un mec banal perdu quelque part dans une querelle sur les réfugiés... Le bébé est oublié, et tout ce que j'attendais d'ambiance et de reflexion s'est completement volatilisé. Dommage. Encore une fois j'ai adoré la partie jusqu'a l'évasion de la ferme...

Ce qu'a aussi voulu dire Cuaron, dans ce film, c'est que, bien avant un quelconque dysfonctionnement biologique, l'Homme se sera auto-détruit. Les femmes sont stériles, le monde pète les plombs, il s'auto-détruit. Du coup, les hommes auront disparu du fait de leur démence, bien avant d'être simplement morts de vieillesse sans descendance. Enfin, bien sûr, il n'y a pas que ça dans ce film, mais c'est, je pense, un élément important: la démence de l'Homme face à un gros problème, quel qu'il soit. Si l'Homme n'a plus rien à attendre, il y a tout à attendre de sa folie, en gros. Enfin bref...

Vu hier soir grace à des moyens détournés (un torrent d'une qualité étonnante, copie directe de la bande), j'ai adoré ce film et j'ai regretté de m'être dit que je pouvais attendre la troisieme semaine pour le voir au ciné.
Par contre ma douce et tendre n'a pas aimé, donc ce film ne fait pas l'unanimité.

Toujours en avance sur mon temps, je l'ai vu.

Impression à chaud : mis à part l'idée de la stérilité, ce monde-là, ce sera le nôtre.

Ce qui manque, c'est soit une suite après le sauvetage, avec les développements qui pourraient satisfaire mickmils, ou alors une bonne grosse fin à mon sens logique (et que j'attendais) : les avions qui bombardent le bateau et tuent ainsi le bébé et sa mère, symbole final de la connerie humaine.

Ce film conforte délicieusement mon pessimisme misanthrope, et comme je le disais, notre chère société est sur la bonne pente pour en arriver là. Je n'y vois pas de "pénitence obligée" mais plutôt un constat froid et presque cynique via l'attitude désabusée de Théo : ce monde est une merde et rien de ce qui arrive ne semble l'étonner (ce qui ne signifie pas qu'il n'est pas affecté comme on le voit à plusieurs reprises).
Franchement je ne vois pas comment on pourrait éviter l'avènement d'une époque similaire dans les décennies à venir.


(ce post vous est offert par l'Amicale des Joyeux Désespérés)

J'ai vu ce film au cinéma et il m'a violemment impressionné tant par sa mise en scène prodigieuse que par son pessimisme qui prend aux tripes. Effectivement on pourrait bien un jour connaître ce Monde-là, après tout d'autres l'ont déjà connu ou le connaissent sans doute actuellement dans des pays à la fois lointains et proches.

Petitevieille, je te propose un exil en Islande, je pense que le coin devrait rester peinard quelques décennies encore.

Le seul film qui m'ait au moins autant impressionné par son pessimisme et son jusqu'au boutisme est Soleil Vert, qui m'avait marqué de façon indélébile lors de sa sortie. Beaucoup de critiques négatives appuyaient sur le côté complètement irréaliste de ce futur, arguant qu'on n'en n'arriverait jamais aux extrémités montrées dans le film.

Et le temps pase, passe... Et l'Homme continue de saboter son environnement, de détériorer l'éco-système mondial de plus en plus vite... La pollution nous entoure, les océans se dépeuplent, et nous, citoyens lambda, sommes les témoins impuissants du drame. Finalement, le côté visionnaire de Soleil Vert s'affirme (malgré quelques clichés et comportements très 70' qui marquent le film dans son époque).

Qu'en est-il des Fils De L'Homme ? Une nouvelle fois, un réalisateur doué s'attaque à la fin de notre civilisation, et le portrait qu'il dépeint de notre futur fait réellement froid dans le dos, parce qu'extrèmement plausible. En plus, je pense que Cuaron a dû se baser sur des études récentes en biologie qui montrent que l'Homme a de plus en plus de mal à concevoir, la faute à la pollution qui affecte notre fertilité (nombre de spermatozoides actifs en constante décroissance). Cela m'a semblé invraisemblable quand j'ai lu cette étude, considérant la surpopulation de certaines régions du globe.
Mais apparemment on a affaire à un phénomème global, dont les effets ne se manifesteront pas avant plusieurs décennies.

Cuaron est le nouveau visionnaire, malheureusement, le peu de succès du film me conforte dans l'idée que nous continuons à porter des oeillères, qu'il y a des réalités qu'on ne veut pas voir, qu'enfin l'Humanité dans son ensemble est profondément suicidaire. Grand mal lui fasse. On l'aura bien cherché. Comme l'avait déjà montré le film Phase IV, ce sont les insectes qui prendront le relais...

Effectivement quel bon film

Par contre c'est vrai que la fin est très abrupte
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Je viens de voir le film et j'ai trouvé ça excellent. Je pense aussi qu'il y a une contradiction dans la démarche de Cuaron, dans le sens où il montre un monde résultant d'encore au moins un siècle de dérives diverses mais l'ancre dans un futur très peu éloigné afin de coller au maximum au monde actuel dans sa description, et je crois aussi que le background est trop peu décrit (exemple : la scène dans le musée, qui est le jeune qui doit "prendre ses comprimés" et que fait-il ? Il joue à WoW 3 ?). Mais je m'en fous un peu : les acteurs sont exceptionnels, les scènes de guerilla tétanisantes, l'émotion est constante, la réalisation est géniale et bourrée de références sympas, et il y a Michael Caine.

Sinon en ce qui concerne le propos du film, je pense qu'un plan l'exprime peut-être mieux que tous les autres : celui où Théo observe le haut des arbres balayé par le vent dans la forêt. A mon avis ce plan exprime l'idée que l'avenir du monde ne dépend pas de l'Homme, ni même celui de l'Homme lui-même. Je ne voudrais pas me lancer dans des trucs analytiques qui me dépassent, mais je crois vraiment que ce plan est très important, ainsi que celui du chaton tentant d'escalader la jambe de Théo. De telles images suffiraient à rendre ce film bien plus attachant et passionnant que la moyenne s'il n'y avait pas en plus du King Crimson et ce final démentiel (qui effectivement est très inspiré du début d'HL²).

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Je l'ai vu ce soir en DVD : ce film est un véritable chef-d'oeuvre. Tétanisant, jusqu'au-boutiste, magnifiquement filmé et interprêté. Peut-être un des vingt meilleurs films de ma vie.

En plus, le voir ce soir est un hasard... mais ça n'aurait pu mieux tomber.

Pas vraiment l'envie de développer mais ce film constitue une déception pour moi. Comme il a été dit plus haut, le sujet, original en diable, est finalement peu développé pour laisser la place à la description, certes saisissante, d'une société autoritaire finalement déjà vue ailleurs. Restent néanmoins des images fortes, évoquant notamment le conflit yougoslave.
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Dans la vie, il y a 3 catégorie des personnes : ceux qui savent compter et ceux qui ne savent pas compter. (Anonyme)

J'ai vu le film en DVD recemment. Je n'ajouterais rien de plus à ce qui a été dit de la part des partisans de Cuaron si ce n'est que je lui décerne la palme du plus impressionant plan séquence du septième art (à la fin du film quand l'acteur principal déambule en pleine guerre civile).

Enorme !

Relire ces échanges aujourd'hui ne manque pas de saveur.

Je redoute une dérive vers des sujets politiques désormais périlleux, mais revoyez ce flim les enfants. Il est encore meilleur qu'il y a 15 ans.

D'ailleurs bolchegeek en avait fait une vidéo il y a peu.




Serait-ce le dernier grand film de SF dystopique en date vraiment pertinent ?
Bon par contre j'ai comme un doute sur la capacité du Royaume-Uni à gérer ce genre de situation vu ce qui s'y passe actuellement.

Bizarre j'ai vu le film et j'ai du en parler, mais ptet dans un topic sf alors ...
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Très bon, quoique sans doute trop sombre, ce Fils de l'homme. Après, pour le "film qui avait tout prédit" ce n'est pas bien difficile, hein, vu comment il brassait des thématiques déjà d'actualité à l'époque de sa sortie

Non, la dernière oeuvre SF qui, selon moi, a tout prévu avec près de 70 ans d'avance, reste Fahrenheit 451. Oubliez le symbole du pompier pyromane et les autodafés de livres : Bradbury a senti venir, dès 1953, l'omniprésence des écrans et l'aliénation engendrée par les réseaux sociaux, détournant les individus de la culture sous toutes ses formes, pour se jeter à corps perdu dans un numéro tragique et sans fin d'égocentrisme forcené. Et pour avoir prédit tout cela, à une époque où la TV en était encore au stade de "I love Lucy" et l'informatique exclusivement dédiée à un usage militaire, il en fallait de l'imagination...
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