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X-Wing vs TIE Fighter
Année : 1997
Système : Windows
Développeur : LucasArts
Éditeur : LucasArts
Genre : Action / Simulation

X-Wing vs TIE Fighter
Année : 29/04/1997
Systèmes : PC
Développeur : Totally Games
Éditeur : Lucasarts
Add-on : Balance of Power
Rééditions : X-Wing Vs TIE Fighter Gold (1997)

Une présentation toute en images de synthèses, illustrant l'affrontement total entre une escouade d'X-Wing et d'A-Wing face à l'armée impériale et ses Star Destroyers, qui vomissent littéralement une nuée de TIE Interceptors.

La sortie d'un troisième épisode ne relevait pas d'une limpide évidence : après avoir exploité successivement les rangs rebelles et impériaux de la galaxie, que pouvait donc inventer Lucasarts afin de prolonger l'expérience ? Sortir le clash, le 2-en-1, le un-acheté-un-deuxième-offert-et-depêchez-vous-car-il-n'y-en-aura-pas-pour-tout-le-monde.

X-Wing Vs TIE Fighter ne se résume pas à un condensé des deux premiers épisodes, il cherche une nouvelle voie, et aborde d'une façon surprenante le genre en misant tout sur le mode réseau ! Essayez d'imaginer un Quake III Arena spatial, même si la comparaison peut paraître incongrue, car on n'est pas si loin de la vérité, avec ses avantages, et malheureusement ses défauts.

Le menu, qui ne casse pas des briques.
Un TIE Fighter à l'assaut d'un convoi.

Allez, justement, débarrassons-nous tout de suite du gros défaut de ce titre : son absence totale d'identité. Alors que les deux premiers avaient tout fait pour intégrer le joueur à son environnement, X-Wing Vs TIE Fighter présente, au premier contact, autant de convivialité qu'une installation de Windows NT ! Lucasarts, ayant cherché à ne pas influencer le pilote à aller dans un camp ou dans l'autre, et à ne pas en favoriser un au détriment de l'autre, a pêché dans un excès d'austérité. On se retrouve ainsi avec des menus moches, imbuvables, et qui réclament un effort d'adaptation que l'on n'a pas vraiment envie de produire. En gros, la colonne de gauche propose de paramétrer sa connexion, ses options graphiques, les contrôles, le profil du joueur avec une possibilité de passer d'un camp à l'autre en un clic ; en haut, l'on choisit le mode solo ou multijoueur.

Une mélée se déroule ici entre A-Wing...
...et là entre TIE Advance.

Mais ne vous enflammez pas, car le mode solo n'est ni plus ni moins qu'une succession de missions sans lien concret entre elles ; elles font même partiellement office de tutorial. Pas de scénario ! On fait bêtement évoluer son profil comme une statistique boursière ! Non, vraiment, Lucasarts impose le multijoueur, seul véritable intérêt de ce jeu dont la mauvaise réputation a été souvent taillée avant même d'avoir lancé un affrontement. Et c'est une grossière erreur, car X-Wing Vs TIE Fighter cache très bien son jeu. En dépit de ce début pessimiste, il s'avère que la plupart des spécialistes de la série considèrent cet opus comme le plus jouissif à pratiquer. Vous êtes perplexes ? Pas de panique, on va éclaircir tout ça.

À l'assaut d'un Star Destroyer en X-Wing !
Le B-Wing tente de rejoinder son coéquipier.

Parce qu'on a eu trop tendance à minimiser l'opportunité offerte par Lucasarts d'affronter en dogfight un pote aux commandes d'un TIE Interceptor, ou de monter une escouade rebelle de quatre compères à l'assaut d'un Star Destroyer ! Sincèrement, les sensations sont incroyables. Inutile ici de s'encombrer de bla-bla ou de scènes cinématiques à rallonge, tout est dans l'art du combat spatial. D'autant plus que nous sommes alors en 1997 : les options réseau commencent à fleurir, mais ne sont pas aussi répandues qu'aujourd'hui. Les parties sur Internet, quant à elles, se développent à peine, la toile n'étant à l'époque accessible en France qu'aux connaisseurs (patients, vive le modem 33.6K...). X-Wing Vs TIE Fighter se veut en avance sur son temps, c'est tout simplement le premier titre du commerce à afficher clairement une ambition purement multijoueur. Le jeu est d'ailleurs proposé en deux cédés : le second est une quasi-réplique du premier afin de jouer à deux avec une seule distribution.

Le TIE Bomber en action.
Le tableau des médailles, plutôt vide.

Et la technique, me direz-vous ? Exceptionnelle, vous répondrai-je. Nous avons enfin droit à des modélisations troidé en haute résolution, mais avec cette fois-ci des textures pleines ! Jamais l'univers spatial de Star Wars n'aura paru aussi réaliste. Les cockpits ont été remodélisés pour l'occasion, mais les habitués retrouveront sans souci les commandes classiques ; par ailleurs, le mode plein écran est extrêmement pratique, surtout si l'on veut garder une bonne visibilité avec la tonne d'informations qui apparaît à l'écran, multijoueur oblige.

Inspection de cargo en Y-Wing.
Le TIE Advance parti en chasse.

Un soin tout particulier a été apporté à l'environnement sonore. Le support cédé a permis aux symphonies de John Williams de s'exprimer dans toute leur vigueur, et donne une intensité poignante au jeu. Quant aux bruitages, ils sont toujours aussi convaincants, et sont affublés de commentaires audio permanents de la part des coéquipiers. Si avec ça, on ne s'immerge pas dans la fièvre des combats... Et pour les plus sceptiques, Lucasarts, après s'être fait remonter les bretelles par la critique, a fini par sortir assez rapidement un add-on : Balance of Power, qui apporte la campagne solo qui faisait cruellement défaut, avec en plus le B-Wing (absent une fois de plus de l'édition d'origine), et surtout... la compatibilité avec les cartes accélératrices troidé ! Je vous laisse donc apprécier le résultat, qui conjugue beauté graphique et souplesse de l'animation.

Le plein écran, pour profiter pleinement du spectacle, ici en Assault Gunboat.
Le TIE Interceptor fait sa fête au X-Wing.

Alors, contrairement à ce qu'on avait pu lire ou entendre sur X-Wing Vs TIE Fighter, ne boudons pas cet épisode, car Lucasarts a eu le courage de remettre en question sa série devenue mythique, et de tirer parti des nouvelles opportunités technologiques du moment. D'autant plus que les simulateurs spatiaux orientés réseau se comptent sur les doigts d'une main, alors saluons cette initiative heureuse. Le résultat est vraiment réussi, malgré son austérité contextuelle, mais les aficionados des joutes galactiques seront comblés. Attention, la difficulté qui a toujours été prédominante dans la série, se veut ici encore plus féroce, adversaires humains oblige. Seuls les meilleurs survivront !

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