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TRON 2.0

TRON 2.0
Année : 2003, 2004
Systèmes :
PC, Mac, GBA, XBox (Tron 2.0 : Killer App)
Supports :
CD-Rom
Développeur :
Monolith Productions
Éditeur :
Buena Vista / Disney

Une fois n'est pas coutume, voici donc un article sur un jeu récent (2003). Comme il est dans le cadre du dossier Tron... je pense qu'on peut faire une exception !

Le titre, après sa construction de plusieurs épaisseurs dans un puits d'énergie...

Fan absolu de Tron, je ne pouvais absolument pas manquer un jeu évoluant dans son univers. Mais j'avais de gros doutes : j'avais un peu peur de tomber sur un jeu vidéo exploitant mal la licence de Tron (statistiquement, comme la plupart des jeux utilisant la licence d'un film). Heureusement, Tron 2.0 fait partie de ces perles rares qui font honneur au film dont elles s'inspirent.

L'histoire

Tron se déroulait en 1982. Vingt ans plus tard, quelque chose d'étrange se passe dans le monde informatique. Un mystérieux programme, Thorne, semble assimiler et corrompre les programmes pour son compte, en intégrant leurs privilèges et autorisations.

Le petit programme de mail se fait corrompre par Thorne.

Dans le monde réel, plus particulièrement dans la société ENCOM, Jet Bradley (en train de faire une pause en jouant au jeu d'arcade Tron) reçoit un coup de téléphone de son père, Alan. Celui-ci est déçu que son fils ait refusé un poste important et préfère continuer à programmer des jeux. Alan, tout en parlant avec son fils, se rend compte qu'un virus se propage dans les fichiers de sa machine : il demande à MaTria, un programme de reconnaissance vocale qu'il a créé, de s'en occuper.
Tout à coup, quelqu'un frappe à la porte du laboratoire d'Alan. Jet entend au téléphone son père se disputer avec quelqu'un qui, de toute évidence, n'a pas le droit d'être là.

Dans le monde réel, ceci a des répercussions...

Comme son père ne répond plus, Jet se précipite dans son labo : aucune trace d'Alan. MaTria, le programme d'Alan, demande de l'aide à Jet (qu'elle appelle Alan-deux). Elle programme le laser qui se dirige lentement vers la plate-forme informatique... et l'allume au moment précis : le pauvre Jet est happé par le laser de numérisation, tout comme Flynn vingt ans plus tôt... et se retrouve lui aussi DANS l'ordinateur !

Jet, pour retrouver son père, se fait (involontairement) numériser !

À présent dans l'univers électronique, sans la moindre information, Jet va devoir découvrir ce que lui réserve ce monde parallèle, trouver un moyen d'en sortir, et apprendre ce qui s'est passé. Il va ainsi trouver des mails un peu partout, retraçant l'histoire d'ENCOM depuis la prise en main par Flynn...

Le jeu

Avant tout, deux petites précisions, on est entre nous et je veux vous mettre tout de suite à l'aise.
Premièrement, Tron 2.0 dispose d'un mode solo et d'un mode multijoueur. Mais je n'ai jamais pu jouer au multi dans de bonnes conditions. D'abord parce que je n'ai jamais trouvé d'adversaires pour des combats de disques, et ensuite parce que la partie Cycles-Lumières se déroule uniquement en réseau local... Je n'en parlerai donc pas ici. Je vais m'en tenir à la partie solo du jeu.
Deuxièmement, le jeu dispose de deux phases distinctes : le FPS proprement dit et les épreuves de Cycles-Lumière, vous savez, les motos qui laissent des murs indestructibles derrière elles. Ces épreuves représentent un dixième environ du jeu. J'y reviendrai en temps voulu dans cet article.

La boîte PC.

À présent que les choses sont claires, venons-en au vif du sujet.
Tron 2.0 est (principalement) un FPS ou First Person Shooter, comme Half-Life, Unreal, Far Cry ou de nombreux autres. Vous dirigez Jet Bradley, plongé dans le monde informatique, un univers qu'il ne connaît que depuis notre monde réel. Au début, pas d'inquiétude : vous allez pouvoir suivre quelques didacticiels (très courts) pour découvrir le fonctionnement des éléments du jeu. C'est à ce moment que vous allez récupérer votre arme de base : le Vecteur-Disque Primaire.
Une fois les didacticiels terminés, vous vous retrouvez livré à vous même, et votre premier combat commence rapidement. Puis vous allez découvrir petit à petit le principe de cheminement du jeu : avancer de secteur en secteur, chacun d'eux avec un style et une progression qui lui sont propres. Le but est de trouver la sortie vers le secteur suivant, mais certaines issues sont la plupart du temps bloquées.

Pour arriver à passer d'un secteur à l'autre, vous allez rechercher des autorisations.
Ce sont des objets que vous allez trouver soit dans des corbeilles d'archivage, soit à l'emplacement d'un programme que vous aurez éradiqué, et dans quelques cas qu'on vous donnera en mains propres. Chaque secteur dispose de ses propres autorisations, au nombre de huit maximum ; il n'est pas dit que vous les trouverez toutes (souvent vous n'en avez besoin que de trois ou quatre pour accomplir votre tâche).
Les autorisations apparaissent à l'écran autour du petit réticule central de visée, lorsque vous vous approchez d'un objet nécessitant que vous ayez les autorisations nécessaires à son activation (corbeille d'archivage, bit d'activation, alarme, porte...). Celles que vous avez sont en bleu, et celles qui vous manquent en rouge.

Il me manque une autorisation pour désactiver cette alarme.
J'ai l'autorisation nécessaire pour activer ce Bit de Contrôle.

Les corbeilles d'archivage sont des unités de stockages ayant l'apparence de cubes translucides, dans lesquels flottent des petits objets : des sous-programmes en rouge, des autorisations en bleu, et des mails/vidéos en vert. La plupart des corbeilles nécessitent simplement que vous vous en approchiez, et l'activiez : ainsi vous avez accès à son contenu et pouvez télécharger tout ce qui vous intéresse (chaque objet indiquera la consommation d'énergie nécessaire à son téléchargement). Cependant, il existe des corbeilles d'archivage qui ont besoin d'une ou plusieurs autorisations pour vous permettre d'y accéder... à vous de trouver celles qui vous manquent !

Une corbeille d'archivage avec une autorisation et un mail.
Une note de compilation, cachée dans un coin.

Tout au long de votre périple, vous trouverez d'autres éléments à ramasser : les notes de compilation. Elles permettent d'améliorer les performances de Jet. Ainsi, il est possible d'attribuer des points à certaines compétences (santé, énergie...), mais vous en saurez plus dans le chapitre suivant.

Enfin, vous trouverez ici et là des routines de correction qui vous permettront de recharger votre santé et votre énergie.

Les différentes routines de correction.
Une fontaine d'énergie. Comme dans le film !

Dans cet univers informatique, toute action se paie en énergie (un téléchargement dans une corbeille d'archivage, un tir avec une arme autre que le Vecteur-Disque Primaire...) et il faut sans arrêt vous recharger. Pour cela, vous utiliserez les routines de correction vertes (énergie limitée) ou bleues (énergie illimitée). Ou si vous en trouvez une, vous pourrez même patauger dans une fontaine d'énergie !
La santé, c'est encore plus simple : c'est votre capital de points de vie. S'il tombe à zéro vous êtes éradiqué. Pour reprendre des points de vie, vous utiliserez les routines de corrections rouges (santé limitée).

Comme vous voyez, ce n'est pas si évident. Mais le jeu en vaut la chandelle, croyez-moi : les secteurs vous réservent leur lot de surprises et de paysages inoubliables !

Les améliorations de Jet

Contrairement aux FPS classiques, où la seule amélioration pour le joueur consiste en l'apport de nouvelles armes, dans Tron 2.0 le personnage principal va être entièrement redéfinissable. On se rapproche un peu du principe des jeux de rôle, mais tout le jeu est construit dans l'esprit des programmes informatiques, et du coup le parallèle est expérience/informatique est marrant : Jet va commencer de la version 0.0.0 jusqu'à... là où vous aurez réussi à le faire évoluer !
Ainsi, il va gagner des points d'expérience pour augmenter ses performances, et va trouver des éléments pour changer d'armes ou de bonus. Ça a l'air bizarre comme ça mais en fait, c'est très simple. Je vais vous expliquer ça en détail, parce que je trouve que c'est l'aspect le plus sympa de Tron 2.0, et que c'est (en dehors de ses graphismes uniques) ce qui le démarque le plus des autres FPS.

En appuyant sur F1, vous accédez au Menu Sous-Programmes. Dedans, vous allez placer des sous-programmes dans votre mémoire système, afin de les utiliser. Vous pouvez stocker un grand nombre de sous-programmes, que vous aurez dénichés un peu partout dans le jeu, mais vous ne pourrez en utiliser que certains : à vous de choisir lesquels.
Le Menu Sous-Programmes est divisé en trois cercles :

- Le cercle extérieur

C'est l'équivalent du disque dur : il sert à ranger tous les sous-programmes que vous aurez trouvés. Ceux-ci peuvent être Bêta (rouges, utilisent 3 cases de la mémoire, sont peu efficaces), Alpha (verts, 2 cases mémoire, efficaces) ou Gold (jaunes, 1 case mémoire, très efficaces). Ces sous-programmes sont compartimentés en trois catégories :
- combat (en haut, améliorations des 4 armes primaires)
- défense (à gauche, six parties d'armures pour les différentes parties du corps)
- utilitaires (à droite, des bonus tels que le saut, le zoom, des déplacements discrets...).
Sur ce cercle se trouvent aussi trois sous-programmes particuliers, appelés procédures : la première sert à défragmenter un bloc mémoire qui ne peut pas être utilisé, la deuxième sert à faire un portage d'un sous-programme inconnu et ainsi découvrir sa fonction, et enfin la troisième est utilisée pour désinfecter un sous-programme corrompu.

De nombreux sous-programmes disponibles (cercle extérieur). La Mémoire Vive (cercle central) est vide.

- Le cercle central

C'est la mémoire système. Tous les sous-programmes qui y sont placés sont utilisés par Jet.
Toutes les zones mémoire ne sont pas disponibles, et quand vous arrivez dans certains secteurs on vous demandera de faire des remaniements. Mais au fur et à mesure que Jet devient plus puissant (on voit son numéro de version au centre), plus vous aurez de zones disponibles en mémoire vive. De plus, les sous-programmes que vous trouverez deviendront de plus en plus performants, et donc prendront de moins en moins de place.
Cependant, il est impossible d'utiliser tous les sous-programmes en même temps. Il vous faut choisir les plus adaptés à telle ou telle situation, sachant qu'il est possible de les modifier à tout instant. Si par exemple, vous décidez d'attaquer sournoisement un programme P.A.I. dans le dos au Vecteur-Barre, vous utilisez le sous-programme Signature Floue pour vous déplacer sans bruit... Mais pas de pot, il vous a repéré avant que vous ne puissiez l'atteindre : vous remplacez immédiatement Signature Floue par Charge Primaire qui augmente les dégâts, et là vous combattez à distance au Vecteur-Disque !

Une Mémoire Vive bien remplie... Presque que des versions Gold !

- Le cercle intérieur

C'est là qu'on voit les performances de Jet. Elles sont réparties en 5 compétences :
- santé (le nombre maximum de points de vie disponibles) ;
- énergie (le nombre maximum de points d'énergie disponibles) ;
- économiseur (la réduction du coût en énergie des armes) ;
- taux de transfert (la vitesse à laquelle Jet peut télécharger les informations dans les corbeilles) ;
- processeur (la vitesse de traitement des procédures).
Pour augmenter au plus vite les performances de Jet, il faut réussir les objectifs proposés à chaque niveau, mais aussi trouver les notes de compilations cachées un peu partout (un compteur vous indique, dans chaque secteur, le nombre de notes de compilation à trouver). Plus vous augmenterez la version de Jet, plus il sera performant. Quand vous obtenez 100 points de compilation, vous gagnez un nouveau millésime et vous obtenez un capital de points à distribuer dans les compétences.

Une version de Jet bien avancée... et tous les sous-programmes corrompus !

- le C.O.Q. (Compilateur d'Optimisation Qualifié)

C'est un petit programme qu'on trouve en train de se promener tranquillement dans quelques secteurs et qui permet, lorsqu'on lui donne un sous-programme, d'améliorer celui-ci d'un niveau (Bêta à Alpha ou Alpha à Gold). Comme le C.O.Q. ne sert qu'une fois et qu'on n'en trouve pas beaucoup, il faut l'utiliser à bon escient. Vous serez certainement confrontés à des choix cornéliens pour choisir lequel de vos sous-programmes optimiser !

À gauche : un C.O.Q. À droite : j'optimise le sous-programme Vecteur-Mesh Furtif.

Les armes

Comme dans tout FPS qui se respecte, vous allez trouver plusieurs types d'armes. Chaque arme de base (Primaire) est à récupérer à un moment précis du jeu. Par contre, les améliorations qu'on peut lui porter sont des sous-programmes qu'il vous faudra dénicher : leur efficacité dépendra de la version du sous-programme (Alpha, Bêta ou Gold). Au final, vous aurez jusqu'à 12 armes différentes.

- le Vecteur-Disque

Jet ne dispose que de son Vecteur-Disque au début du jeu. Tout comme dans le film, ce disque peut être utilisé de trois manières : pour frapper directement l'adversaire au corps à corps, pour le lancer comme un frisbee et frapper de loin, ou pour parer un disque ennemi. Personnellement, je me suis amusé à essayer de finir le jeu en utilisant uniquement le disque : il y a des passages où c'est impossible. Mais c'est vraiment l'arme la plus agréable et évidemment la plus représentante de cet univers. De plus, le Vecteur-Disque Primaire est la seule arme qui ne coûte pas d'énergie. J'adore cette arme !

Le Vecteur-Disque : indispensable, ne consomme pas d'énergie. À ramasser au début du jeu.

Le Vecteur-Disque peut être amélioré en trouvant les sous-programmes Vecteur-Disque Sériel (on peut lancer plusieurs disques en même temps, comme dans Discs of Tron) et Vecteur-Disque à Fragmentation (le disque peut exploser et faire des dégâts plus importants).

- le Vecteur-Barre

C'est au départ une arme de contact : il faut toucher un adversaire, et en laissant appuyé le bouton de tir on provoque chez lui une surtension. Incapable de bouger pendant ce temps, l'adversaire est rapidement mis hors de combat. Imparable contre un programme solitaire si on tire le premier !

Le Vecteur-Barre : une électrocution vite faite bien faite.

L'évolution Vecteur-Barre Automatique tire des rafales d'énergie, cette arme est peu intéressante. Par contre, le Vecteur-Barre Diffusible est l'équivalent du fusil de sniper. À utiliser en conjonction avec le sous-programme Triangulation, qui offre trois niveaux de zoom !

- le Vecteur-Sphère

Une boule d'énergie qui explose en faisant des dégâts assez importants. Soit elle explose au contact d'un programme, soit elle se fixe au sol ou sur un mur et explose au bout d'un moment. Elle est idéale dans une zone où ne se trouvent que des ennemis, et vous les détruirez facilement si vous arrivez à tirer pile sur eux.

Le Vecteur-Sphère : à manier avec précaution.

Le Vecteur-Sphère Multimissiles et le Vecteur-Sphère Bazooka sont plus hasardeux : il faut les optimiser au maximum pour pouvoir les utiliser pleinement. Dans tous les cas, les armes découlant du Vecteur-Sphère sont dangereuses car elles affectent des zones sans distinction de camp, or il est interdit de détruire un programme civil.

- le Vecteur-Mesh

Au départ, c'est l'équivalent d'une mitraillette qui permet de tirer des rafales sur un ennemi. Pratique mais gourmand en énergie.

Le Vecteur-Mesh : mitraillette.
Le Vecteur-Mesh Furtif : vampirisation de l'ennemi.

Le Vecteur-Mesh Furtif est bien plus intéressant : de la même manière que le Vecteur-Barre, ce gant draine l'énergie d'un ennemi au contact ; par contre, il la redistribue à Jet ! Le Vecteur-Mesh Énergétique, lui, lance un missile qui provoque une explosion qui dure plus ou moins longtemps selon l'optimisation, au contact de laquelle les programmes perdent des points de vie. Assez efficace mais difficile à mettre en œuvre.

Les rencontres

Dans le chapitre des rencontres amicales, Jet trouvera de l'aide, heureusement. Octet, Mercury, Jeu-C, Guest... De nombreux programmes tenteront de lui donner un coup de main. Je n'en dis pas plus, vous verrez bien par vous-mêmes si ça vous tente. Je ne vais quand même pas vous gâcher la surprise, non ?

Octet, Mercury, MaTria et Jeu-C sont quelques-uns des partenaires rencontrés dans le monde informatique.

D'autres programmes plus communs (des civils) sont présents à chaque étape du jeu. Soit ils donnent des instructions pour la suite de l'aventure, soit ils sont là pour lancer quelques répliques fort à propos. Ce sont ces types de programmes qu'il est interdit de détruire.

Le programme bleu explique : "les formatages, ça me déprime".
Ce programme plante après que je lui ai demandé de me trouver "le 7ème nombre premier pair".

Les combats

Dans le chapitre des rencontres plus pénibles, voici les programmes que vous allez trouver et qui se mettront en travers de votre chemin :

- les P.A.I.

Programmes Anti Intrusion, appelés par Octet "Pathologiquement Abrutis et Inutiles"). Ce sont les programmes les plus rencontrés. Ils se battent au disque, peuvent appeler des renforts grâce aux alarmes : des P.A.I. de choc avec bouclier anti-émeutes !

Des P.A.I. embarrassés par la fuite de Jet.
Le Kernel (chef des P.A.I.) et son aide de camp.

- les Pisteurs

Des petits cylindres qui volent doucement. S'ils vous repèrent ils vous tirent dessus. Heureusement ils ne sont pas résistants.

Les pisteurs détectent ce qui se trouve devant eux. Celui-ci est dans ma ligne de mire... Derrière lui je ne risque rien.

- les Zilotes

Ce sont les programmes corrompus par Thorne. Ils lancent des Vecteurs-Sphère, qui explosent en touchant le sol ou leur cible. Leur tir risque de corrompre les sous-programmes utilisés en mémoire vive par Jet : vous devez alors au plus vite les ranger à l'écart et les désinfecter, ou la corruption (qui entraîne une baisse de 50% de l'efficacité du sous-programme) s'étendra dans les sous-programmes avoisinants. Dans le pire des cas, l'explosion éradique Jet.

Des Zilotes jouent à Pong avec le pauvre Octet.

- les Corrupteurs

Ils cherchent à corrompre tous les programmes sains, ils vous tirent dessus avec un Vecteur-Sphère Bazooka.

- les Dévoreurs de Ressources

Armés de Vecteurs-Barre Diffusibles, ils tirent sur Jet à distance. Ils font mal : s'ils sont bien dans l'axe, ils peuvent vous détruire en un seul coup.

Un Corrupteur en pleine ville.
Un groupe de Dévoreurs de Ressources.

- les Données Fantômes

Des utilisateurs du monde réel envoyés dans le monde informatique pour remplir des missions pas très catholiques... Ils utilisent le Vecteur-Mesh Énergétique, mais leur principale arme est leur rapidité.

Des Données Fantômes dans le monde réel et dans le monde informatique.

Les ennemis possèdent une jauge de santé et parfois une armure. Tirer dans la tête (car Tron 2.0 gère la localisation des dégâts) s'avère payant : en deux tirs, pour peu que vous ayez des sous-programmes tels que Corruption, Megahertz et Charge Primaire, vous pouvez arriver à vous débarrasser d'un P.A.I. de choc.
Si vous voulez connaître le niveau de protection d'un programme, et aussi s'il transporte une autorisation ou un sous-programme, vous devrez utiliser le sous-programme Profil et l'optimiser en version Gold. De cette manière, dès que le réticule passera sur un programme, toutes ces informations apparaîtront à l'écran.

Il existe quelques autres adversaires que vous aurez à combattre. Encore une fois, je ne veux pas non plus tout vous raconter...

Les Cycles-Lumière

Petite parenthèse dans l'univers du FPS (et dans cet article) ! Pour briser la monotonie du jeu, ce qui peut être perçu comme un bien ou un mal, des épreuves dans des arènes de Cycles-Lumière vous attendent.

Des Cycles-Lumière au départ.

Comme dans le film, vous dirigez une moto qui laisse une traînée indestructible derrière elle. La moto tourne à angle droit et ne peut pas s'arrêter : tout au plus accélérer ou ralentir. Le but du jeu est de détruire les motos adverses, soit en les entourant dans votre propre mur, soit en les obligeant à percuter un autre mur ou le bord de l'arène. Les murs sont très longs mais pas infinis : au bout d'un moment ils atteignent leur longueur maximale et "suivent" les mouvements de la moto.
Contrairement au film, vous pouvez utiliser des bonus : mur latéral, passe-murailles, turbo... De plus, certaines zones du sol accélèrent ou ralentissent énormément les motos. Enfin, il vous arrivera de piloter un Super-Cycle, version améliorée du Cycle-Lumière traditionnel.

En vues extérieure et intérieure. Les lumières à l'avant sont le bonus "Passe-Murailles".

Techniquement, c'est tip top. La grille est transparente et laisse entrevoir d'immenses structures en dessous, l'effet est garanti. Les motos sont aussi réussies que celles du film, de toute façon en pleine course on ne fait pas attention aux détails, si vous voyez ce que je veux dire... On peut rouler en vue intérieure, impressionnante mais pas très pratique. Une vue arrière est également disponible, ainsi que des zooms de caméra... Chacun peut ainsi trouver la meilleure vue pour piloter.
Les bruitages sont identiques à ceux du film. Rien à redire : les moteurs ennemis se font entendre suffisamment tôt pour qu'on puisse planifier des stratégies efficaces.

L'intelligence artificielle est une des meilleures que j'aie vues jusqu'ici (mais bon, vu le studio qui développe, il est clair qu'ils ont plus de moyens que tous les programmeurs indépendants qui ont fait des jeux similaires). Toutefois, il arrive fréquemment de devoir aller chercher les motos adverses, qui se promènent tranquillement dans l'arène. Les adversaires commencent à "attaquer" quand vous en êtes assez proche, ou dans d'autres conditions précises. Ils utilisent assez bien les bonus disponibles, et ne vous feront pas de cadeau en "combat rapproché". Au final, on a quand même l'impression de se battre pour gagner !

Au démarrage d'un Super-Cycle.
Esquive au milieu de tanks !

Que dire de cette partie du jeu ? Elle est assez difficile. Un patch permet de passer ces épreuves en solo, mais il faut encore l'installer, j'en parle un peu plus loin. En tout cas, il est effectivement pénible de devoir recommencer une quinzaine de fois une épreuve, car il est impossible de sauvegarder en cours de combat : la sauvegarde automatique se fait au début de chaque match, et une épreuve peut en comporter jusqu'à trois. Mais c'est en forgeant qu'on devient forgeron, et il serait tout de même dommage d'abandonner au deuxième échec...

Si l'envie vous prend de vous entraîner pour mieux combattre les pilotes du jeu, il est possible de disputer une série de courses en indépendant (hors modes solo et multi) vous proposant une suite de challenges de plus en plus difficiles.

La réalisation : de l'excellent...

Monolith Productions (site officiel : http://www.lith.com/home.asp) n'en est pas à son coup d'essai dans le monde des FPS sur PC. Quelques titres vont certainement vous en convaincre : Blood1 et 2, Shogo, plus récemment Alien vs Predator 2, No One Lives Forever 1 et 2, Contract J.A.C.K., bref des titres de qualité (surtout les NOLF, à ne pas manquer).
Pour Tron 2.0, les petits gars de chez Monolith ont pu rencontrer Syd Mead (qui a créé le design des véhicules dans Tron), et qui a retravaillé sur le design de la course des Cycles-Lumière de Tron 2.0. Le moteur utilisé est le Jupiter Engine (qu'on trouve aussi dans NOLF 2, c'est la dernière version du moteur LithTech Engine). Autre chose dont les programmeurs sont fiers : la mise au point du "Glow", cet effet de lumière qui donne tout son cachet au jeu, en partenariat avec nVidia (http://www.nvidia.fr/object/game_tron2_fr.php).
Je croyais qu'ils devaient avoir subi une énorme pression de la part de l'éditeur Buena Vista Interactive, mais il semblerait qu'au contraire, celui-ci leur a laissé une grande liberté créatrice. C'est tant mieux, personnellement je trouve que les programmeurs de Monolith n'on pas raté leur coup, loin de là.

Un conseil important pour ne pas connaître tous les déboires que j'ai eus lors de l'installation du jeu.
Le jeu tient sur deux CDs. Vous savez comment ça se passe : vous commencez avec le CD 1, puis vers la moitié de l'install, le programme vous demande d'insérer le disque 2.
À la fin de l'installation, lors du message vous proposant de lire le fichier Lisez-Moi, remettez le CD 1 dans le lecteur. Sinon, l'installation risque de ne pas se terminer correctement, même si vous mettez le CD 1 à l'invite du programme qui détecte une erreur de CD. Et dans ce cas, vous pourrez essayer d'installer tous les patches que vous voulez, ils ne seront pas reconnus.

Le scénario est réellement bien ficelé, prenant et basé sur l'univers de Tron. Les rebondissements y sont nombreux, comme les clins d'œil au film. Les petites cinématiques qui utilisent le moteur du jeu apportent de temps en temps des informations bienvenues. Elles sont bien réalisées, notamment avec l'effet de lecture un peu voilé quand on accède à une vidéo archivée. Rien n'est inutile dans ce domaine : se passer des cinématiques c'est ne rien comprendre à l'histoire.

Le père et le fils se retrouvent... à tous points de vue. Notez que le circuit imprimé d'Alan, sur l'image de droite, est identique à celui de Tron... Normal en fait !

En plus, il y a les mails que vous trouvez, qui racontent l'histoire d'Alan, Lora, Jet, Flynn depuis vingt ans, qui permettent d'expliquer les relations tendues entre Jet et son père... C'est aussi grâce aux mails que vous comprendrez mieux ce qui se passe entre ENCOM et F-Con.
Seule chose laissée volontairement dans l'ombre : qui est l'instigateur du projet F-Con. Même si j'ai une petite idée de son identité... Mais ça, il faut arriver à la fin du jeu pour en savoir plus !

Au niveau visuel, on voit le monde à travers les yeux de Jet Bradley (vue subjective). Qu'y a-t-il à voir ? D'immenses zones où l'énergie circule sans entraves. Des quartiers plus ou moins martiaux, avec des P.A.I. qui circulent et montent la garde. Des secteurs entiers envahis par la corruption et qui se désagrègent lentement. Des quartiers chauds avec des civils qui flânent. Bref, pas de monotonie. Vous avez pu regarder les captures d'écran tout au long de cet article, j'ai essayé de vous montrer autant de lieux que possible...

Le Hub de la Ville : les quartiers civils.

L'animation est sans reproche au niveau des personnages. Juste une petite remarque (mais c'est vraiment pour pinailler) : les PNJ qui montent un escalier marchent en glissant vers le haut. Ils ne montent pas réellement les marches.
Sinon, comme l'univers est informatique, il y a toujours des éléments du décor qui sont en mouvement. Vous ne le voyez pas sur les captures d'écran, c'est dommage... mais le ciel, les flux d'énergie, les fontaines d'énergie, les paquets de données... Tout bouge.

Le Bar de Progression de l'extérieur...
... et de l'intérieur.

Les bruitages, c'est du grand art ! Le moindre son est identique à celui du film Tron (le bruit des pas, la désintégration d'un programme, le lancer du disque...). Un grand bravo aux digitalisations, excellentes !
Les voix françaises sont elles aussi de très bonne facture : Jet est doublé par Axel Kiener, Mercury par Laura Blanc, Jeu-C est joué par Gérard Desalleson et MaTria par Florence Dumortier ; mais on notera surtout le doublage d'Alan Bradley par Patrick Poivey (doubleur officiel de Bruce Willis, et qui a aussi fait les voix de Cutter Slade dans Outcast et de Sam dans Serious Sam).

La musique est tout à fait dans le ton de celle du film, composée par Wendy Carlos. Dans certains secteurs, Tron 2.0 reprend même des variations de la bande originale. Rien à redire de ce côté donc, la musique contribue parfaitement à l'immersion. Et s'il y a des passages où elle vous semble déjantée, c'est normal, c'est que vous êtes dans le secteur corrompu par Thorne !

La durée de vie du jeu est honnête. Terminer l'aventure solo prend une bonne quinzaine d'heures, pour vous donner une idée c'est moins que NOLF mais plus que Return to Castle Wolfenstein.

Un Reconnaisseur recyclé en transport de voyageurs et de marchandises.

... et du moins bon.

Le jeu a tout de même quelques défauts.

Le plus important est une difficulté ardue lors de certains passages. Se battre contre 6 P.A.I. en même temps n'est pas chose facile, et bien souvent vous devrez recommencer votre sauvegarde à plusieurs reprises avant de réussir à triompher. Les derniers niveaux sont particulièrement stressants à cause de ça : les ennemis secondaires reviennent à la charge sans arrêt, et les adversaires principaux sont très très résistants... Je reconnais qu'il y a des moments où je m'y suis repris à au moins 15 fois pour arriver à battre une phalange d'ennemis, heureusement qu'il y a les sauvegardes et les chargements rapides...
Des amis à moi n'ont pas fini le jeu à cause de ça, ils en ont eu marre de se faire coincer. La première fois ça va, mais au bout de trois ou quatre... ils ont laissé tomber. Je les comprends : ce qui m'a motivé c'est que je suis vraiment fan de Tron.

Quelques images : le Serveur Corrompu de Thorne et le Serveur de FCon.

De même, il faut signaler un manque de finition à certains égards.
Si vous jouez à la version originale, il arrive que le jeu vous renvoie sous Windows.
De même, j'ai eu des déboires avec des sauvegardes qui plantaient. Un exemple concret : alors que je suis sur un ascenseur, je sauvegarde juste avant d'arriver en haut. À ce moment, des blocs apparaissent dans le vide et me fournissent une passerelle. Je l'emprunte, mais juste après je me fais tuer sans avoir pu sauvegarder. Je recharge ma sauvegarde... et les blocs refusent obstinément d'apparaître ! Du coup j'ai repris ma sauvegarde précédente, qui était bien éloignée de cet endroit, et là les blocs se sont correctement activés...

Des patchs pour corriger tous ces bugs sont sortis.
Au départ, le jeu (version française) est en version 1.010.
Le dernier patch, le 0.42, met à jour de nombreux aspects du jeu, notamment ce dont je parlais plus haut : si en mode solo, vous n'arrivez pas à passer les épreuves des Cycles-Lumière, vous pouvez passer à la suite du FPS en disant que vous ne voulez pas réessayer la course. C'est agréable, surtout si vous trouvez que ça brise le rythme de l'aventure. De toute façon, je ne peux que vous conseiller de le télécharger et de l'installer : les bugs du jeu sont pénibles et ça ne fait pas de mal de s'en passer !
Attention : les sauvegardes ne fonctionnent plus lorsque vous mettez un patch. À faire avant de commencer à jouer sérieusement sous peine de devoir tout recommencer !

D'autres images en vrac, pour vous donner une idée de la variété du jeu.

Pour conclure, ce jeu est un incontournable, si vous aimez les FPS, et surtout si vous avez aimé le film. Une fois que vous aurez installé le patch qui corrigera ses défauts techniques, le seul défaut qui restera à Tron 2.0 sera une difficulté parfois mal dosée, un peu pénible à certains moments. Mais c'est bien le seul, à tous les autres niveaux ce jeu est une réussite totale !

- MISE À JOUR -Un mod sorti depuis ajoute de nombreuses options supplémentaires sur PC.

Il s'agit de Tron 2.0 : Killer App Mod, que vous trouverez sur ce lien : http://www.moddb.com/mods/killer-app/downloads/tron-20-killer-app-mod-v11.
Il faut l'installer en plusieurs étapes, mais rien que le support des écrans larges, qui sont majoritairement utilisés de nos jours, fait que les quelques petites manipulations en valent la peine (autrement, soit on joue en mode fenêtré, soit on joue avec une image déformée, ce qui n'est pas agréable du tout). Je vous explique comment faire :

- première étape : installer le patch officiel 1.042c (si ce n'est pas déjà fait).

- deuxième étape : installer le patch non-officiel v1x042ceng. Il va transformer le jeu en anglais, mais ne vous inquiétez pas : vous pourrez le remettre en français à l'étape suivante.

- troisième étape : le Killer App mod. Celui-ci s'installera en deux parties, la seconde nécessitant l'ouverture d'une fenêtre DOS. On vous demandera à un moment quelle résolution vous comptez utiliser : inscrivez la vôtre. Et surtout par la suite, NE CHANGEZ PLUS LES OPTIONS DE CONFIGURATION ÉCRAN ! Les résolutions supplémentaires propres au mod ne sont pas listées, si vous les changez dans le jeu vous êtes mal...

À partir de ce moment, si l'écran principal du jeu ressemble à l'image ci-dessous, c'est que c'est bon : vous retrouvez le jeu (texte et audio) en français, et vous bénéficiez d'une résolution optimale.

Vous trouverez des infos globales sur ce sujet, et bien d'autres (en anglais) à l'adresse : http://tronfaq.blogspot.com/2006/02/all-tron-20-files-in-one-place.html#.TsusxFa1TfA.

Tron 2.0 fut testé (liste non exhaustive) :
- dans le Gen4 n°170 d'octobre 2003 (81%) ;
- dans le Joystick n°151 de septembre 2003 (7/10) ;
- sur Gamekult (6/10), test dispo ici ;
- sur Jeuxvidéo.com (17/20), test dispo ici ;
- sur Clubic (bon), test dispo ici.

Le patch 1.042 est dispo ici : http://www.clubic.com/lancer-le-telechargement-7315-0-tron-2-0-patch-v1-042c-version-complete.html (52 Mo).

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