Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Tonton Ben (10 juin 2013) En tant que joueur d'arcade, j'ai toujours regretté que le fabuleux Toki (1989) n'ait pas connu de suite, tant ce jeu de plateformes est réussi. Et puis, deux ans plus tard, un jeu qui en apparence n'a rien de commun est apparu dans la salle d'arcade que je fréquentais : Thunder Hoop. En apparence, seulement, car nous allons le voir, Thunder Hoop est bien le successeur de Toki. Thunder Hoop a été développé et édité, une fois n'est pas coutume, par Gaelco, une société barcelonaise. Si aujourd'hui elle vend principalement des accessoires pour jeux de fléchettes, elle a plus d'une vingtaine de jeux à son actif, dont certains ont eu un certain succès en salle d'arcade : World Rally Championship, Radikal Bikers, et quelques jeux de course en troidé comme Speed up, Tokyo Cop ou Tuning Race. Mais leur plus gros succès est sans conteste Thunder Hoop, un jeu d'action-plateformes nerveux. Dans un futur proche, le monde est encore sous la menace de la folie de la science et de la génétique. Le professeur Genbreak, banni de ses pairs à cause de son inconscience et de son absence de morale, s'est vengé en créant un virus qui transforme les gens en une armée de mutants à ses ordres qui sème le chaos et la destruction. Dans les laboratoires de New Life, les scientifiques ont créé l'antidote : Thunder Hoop, le mutant dernier espoir de l'humanité, qui part à l'assaut de Genbreak. Et c'est donc parti pour aller botter les fesses de la science folle en cinq stages dans un remake de Mutation Nation en moins beat'em all, mais plus run and gun. Vous contrôlez Thunder Hoop, un garçon habillé en rouge qui envoie des boules d'énergie à un rythme effréné et se montre plutôt agile. Comme son aimé simiesque Toki, Thunder peut tirer dans plusieurs directions (horizontales, verticales, diagonales), sauter, grimper aux échelles et tirer de biais vers le bas, nager, tout ça avec une excellente précision et sans inertie. Thunder peut trouver des power-up qui vont modifier ses tirs, pour les grossir ou les rendre plus puissants (tirs atomes, feu,...). Il peut également sauter sur ses ennemis pour rebondir plus haut et les défaire. En face de lui, Thunder va devoir combattre toutes les abominations de Genbreak : mutants visqueux, volants, explosifs, verts, mauves, rouges, il y en a pour tous les goûts tant le bestiaire est varié et souvent surprenant, aussi bien graphiquement que dans la façon de les combattre : mention spéciale au char rempli de bestioles vertes, et à l'espèce de monstre-disqueuse rose qui se planque en rigolant derrière sa scie et qui l'envoie régulièrement sur Thunder. Le terrain est également une constante source de danger, entre les tapis-roulants, la lave, les trous, les presses, j'en passe et des meilleures. Et toujours cette fâcheuse habitude de faire apparaître les ennemis devant Thunder. Le moindre contact est fatal, Thunder possédant trois vies par crédit. Au moins, il y a de nombreux checkpoints. Tout ça ne serait rien si chaque niveau ne se terminait pas par un boss particulièrement difficile à battre, chaque mort recommençant le combat. Ils sont rapides et demandent de connaître leurs schémas d'attaque par cœur. Les graphismes sont très cartoon, particulièrement colorés, et très agréables. Le style est très particulier, avec dans le jeu une touche occidentale et, comme dit précédemment, plutôt cartoon, et dans les écrans intermédiaires, une influence plutôt japonaise. Les environnements sont néanmoins cohérents et détaillés, et un soin particulier a été apporté aux animations : les ennemis ont leurs propres mimiques souvent amusantes, toujours variées, et le tout avec un scrolling impeccable et un rythme bien réglé. Les musiques et les bruitages sont réussis, la bande-son est très rock à base de guitare saturée, et le jeu est truffé de voix digitalisées. Et si vous avez bien connu Toki, vous verrez très rapidement la filiation entre les deux : mêmes contrôles, mêmes règles de jeu, même inertie, même taille de sprite, même longueur de niveau, tout est conforme. Le bestiaire est très ressemblant : les raies volantes en vagues qui lâchent des anneaux rappellent celles qui lâchent des pièces, les bipèdes rouges à pointes qui attendent dans les recoins font penser aux espèces de poulpes qui foncent depuis le même genre d'endroit dans Toki, même les bidons explosent de la même façon que les monticules ! Même sous l'eau, on retrouve les pieuvres qui barrent le passage, cette fois-ci sous la forme de boursouflure. Les deux jeux jouent dans la même catégorie, c'est-à-dire ceux qui demandent de la persévérance pour en voir le bout, avec tout de même un avantage pour Thunder Hoop dans ce domaine, tant les derniers niveaux demandent des réflexes hors-norme, et une excellente connaissance du jeu. Là aussi, comme dans Toki, certains passages vont générer de la frustration, croyez-moi. Vous pouvez foncer sur Thunder Hoop, c'est un excellent jeu d'arcade, le digne successeur de son modèle, vous y prendrez autant de plaisir et vous vous retrouverez en terrain connu. Thunder Hoop est resté une exclusivité arcade, mais a connu deux suite : TH Strikes Back en 1992, où l'on peut jouer à deux, et Thunder Hoop III en 1993. Ces jeux n'ont pas connu une grande diffusion dans les salles, et ne sont pas encore correctement émulés par MAME ; ils font partie de ma liste de surveillance, je suis très curieux de les découvrir, surtout après la qualité du premier épisode. Sources, remerciements, liens supplémentaires : Je vous invite également à lire l'excellent article de l'ami RainMakeR sur Thunder Hoop, qu'il avait écrit pour le site Neo-Arcadia en 2005 avec des captures de sa borne d'arcade, puisque le jeu n'était pas encore émulé à l'époque : http://www.neo-arcadia.com/tests/tests-arcade/thunder-hoop/ Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (6 réactions) |