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Samuraï Shodown V Special
Année : 2004
Système : Neo Geo, Playstation 2
Développeur : SNK
Éditeur : SNK
Genre : Jeu de Combat (VS fighting)

Samurai Shodown V Special (Samurai Spirits Zero Special)
Année : 2004
Systèmes : NeoGeo / PS2

Spécial, sanglant... Le joueur est prévenu !
L'écran de sélection est massif.

Ca y est. Nous y sommes. Le 15 Juillet 2004. Le jour de la sortie sur AES (cartouches console) du dernier titre NeoGeo : Samurai Shodown V Special. Quinze ans, quasiment 170 jeux, ce support aura connu une longévité exceptionnelle qui le rendait immortel, au-delà même de la firme SNK, éteinte trois ans plus tôt. Mais voilà, même les héros sont fatigués, et il est temps de passer la main à l'Atomiswave. Goodbye NeoGeo, au revoir la borne d'arcade à domicile, le seul support qui avait réussi à proposer l'équivalent des sensations des salles de jeux dans le salon familial.

Mizuki n'a rien perdu de sa vigueur...
... Gaoh fait lui aussi sa démonstration de force !

Alors, quel honneur fait à la série Samurai Shodown que de clôturer tant d'années de bons et loyaux services ! Pour l'occasion, avec la récente sortie du cinquième épisode, Samurai Shodown V Special rappelle le concept de Fatal Fury Special, où l'accent est principalement mis sur une sélection quasi-exhaustive de personnages apparus depuis le premier opus ; ceux qui caressaient le doux espoir de voir enfin un jour un jeu NeoGeo proposant l'intégralité des protagonistes d'une série seront encore déçus, puisqu'il manque toujours les six mêmes : Earthquake, Gen-an, Cham Cham, Nicotine, Sieger et Kuroko. De même, les boss intermédiaires de l'épisode précédent, Sankuro et Yumeji, n'ont pas vu leur contrat renouvelé.

Ukyo se prépare à exécuter son coup final.
Yunfei en découd avec Zankuro, dans un décor bien connu des amateurs.

Mais réjouissons-nous, puisque SNK Playmore a tenu à rendre hommage aux quatre boss de Samurai Shodown, particulièrement mis en valeur sur la jaquette et sur l'imposant écran de sélection, en réhabilitant trois valeureux disparus : le dangereux Zankuro (Samurai Shodown III et IV), la possédée Mizuki (Samurai Shodown II), et enfin, l'emblématique Amakusa (Samurai Shodown I, III, IV). La pression des fans devait être trop forte, ces figures emblématiques ayant toujours eu beaucoup de succès.

L' ‘Issen' de Rimururu est excellente...
... et celle de Zankuro est dévastatrice.

Graphiquement, on notera de nombreux décors supplémentaires pour la plupart repris des épisodes précédents, comme celui d'Haohmaru de Samurai Shodown II, visible dès l'introduction. Comme il s'agit d'un épisode spécial, plus personne ne bénéficie d'une histoire et d'une fin spécifiques, un effort souvent absent des habituels Dream Matchs chez l'éditeur (King of Fighters '98, King of Fighters 2002). Peu de changements ont été opérés sur la technique de jeu, ni sur le moteur graphique, puisque cet épisode spécial se fonde sur son grand frère ; seules la vitesse et la puissance des coups semblent encore avoir été augmentées. Ceux qui veulent jouer avec Amakusa ou Mizuki doivent absolument savoir parer les coups, car en trois ou quatre attaques fortes, ils seront balayés.

Amakusa joue un peu avec Basara avant d'en finir.
Pour ceux qui n'ont pas bien compris ce que Hanzo fait à Zankuro...

Une grosse nouveauté, largement évoquée lors de sa sortie, a fait son apparition : les "Issen", des Fatalities à la Mortal Kombat qui sont à l'origine d'une grosse polémique dont la NeoGeo, histoire de finir proprement, aurait pu se passer. En effet, lors de la sortie de la version MVS en arcade, les joueurs ont eu la possibilité d'y pratiquer des mouvements ultimes qui provoquent une animation de fin, où le personnage se débarrasse, de façon définitive, de l'adversaire. Cette idée n'est pas nouvelle dans la série, puisque déjà, dans le premier épisode, il n'était pas rare de voir l'un des protagonistes finir en deux morceaux à la fin d'un combat (du moins, pour la version japonaise) ; de plus, les "Issen" étaient déjà exécutables dans Samurai Shodown IV et V. Seulement, dans Samurai Shodown V Special, les "Issen" sont spécifiques à chaque combattant, et sont empreints, tout comme la série culte de Midway, de cruauté, une notion qui n'était jamais apparue avant : Kusaregedo dévore son adversaire (hors écran, mais très explicite), Suija se lave d'une pluie faite du sang de son ennemi, Hanzo donne un cours sur les fractures radiographiées... Le niveau de violence est monté. Mais, après tout, l'univers de Samurai Shodown, inspiré par le Japon médiéval, n'a jamais été pacifique.

L'esprit de Zankuro exécute le ‘Issen' à la place de Shizumaru.
Quant à celui de Kyoshiro, on peut y voir Kuroko applaudir.

Quelle ne fut pas la surprise de tous ceux qui ont cassé la tirelire pour le 15 Juillet 2004 (environ 350 euros la cartouche), lorsqu'ils se sont aperçus, au bout de quelques parties de jeu sur leur console préférée, que SNK Playmore a joué la censure, et a littéralement sucré les mouvements fatals. La raison ? Un fait-divers tragique qui s'est déroulé début Juin au Japon, à l'école élémentaire Okubo, dans la ville de Sasebo (préfecture de Nagasaki), où une gamine de douze a poignardé une camarade de classe. Face à l'émotion qu'a connue le Japon face à ce drame, SNK Playmore a voulu éviter toute polémique que pourrait susciter la violence de son titre.

Charlotte exécute son mouvement fétiche, toujours aussi dangereux.
Gaoh, quand on l'énerve...

Mais la firme japonaise, après quinze jours de réclamations acharnées de la part de ses clients, a décidé de proposer un retour des cartouches vendues sur demande de leur propriétaire, et de renvoyer une version corrigée de certains bugs, et avec la réimplantation des mouvements tendancieux. Sauf que ces derniers ne correspondent plus exactement à ceux vus en arcade : ils se nomment désormais "Zetsumei Ougi", et sont moins violents, pour la plupart, que leurs équivalents arcade, les victimes n'étant plus coupées en deux, ou déchiquetées. Alors, pour le coup, on se dit que seule la cartouche MVS équivaut à la version originale, brisant ainsi une règle vieille de quinze ans ; erreur, car même la cartouche arcade a subi la censure. Ironie du sort, la communauté se raccroche désormais aux capacités des représentants de la scène émulation qui travaille sur un bios (programme de démarrage de la console), qui débloquera les mouvements "Issen" qui restent présents en exclusivité sur la version MVS, mais cachés. Pour une sortie en fanfare, la NeoGeo se sera légèrement prise les manettes dans le tapis...

La fine équipe de Samurai Shodown, réunie pour cet épisode spécial !
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