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Resident Evil
Année : 1996
Système : Dreamcast, GameCube, Windows, Playstation, Saturn
Développeur : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Survival Horror / Action
Par Bruno (23 mars 2009)

La source

En 1992, un jeu totalement révolutionnaire et complètement nouveau dans son style fait une apparition très remarquée sur PC : Alone in the Dark. Des plans fixes, très cinématographiques, un perso en 3D, une ambiance flippante, un genre vient de naître, le survival-horror. Le géniteur de cette merveille se nomme Frédérick Raynal et je ne le remercierai jamais assez pour avoir inspiré une de mes séries cultes : Resident Evil.

Mikami le génie

Shinji Mikami est le créateur de Resident Evil (RE). Il pense que son inspiration vient peut-être du film La nuit des morts-vivants de George Romero (1968) qu'il a vu quand il était à la fac (note : voir l'article sur Dead Rising pour plus d'infos sur ce film). Voulant réaliser un jeu où le joueur a peur et se sent menacé, Shinji et son équipe se sont creusés les méninges pour nous faire vivre une aventure horrifique, mais tellement jouissive. Un manoir perdu en pleine nature, des plans fixes effrayants, des zombies amateurs de chair fraîche, des monstres mutants agressifs, une bande son magnifiquement terrifiante et une équipe de flics prêts à sortir de cet enfer. Le décor est posé !

Un scénario, un !

Les habitants de Racoon City sont terrorisés : attaques violentes aux alentours de la ville, monstres aperçus dans les montagnes avoisinantes, il n'en fallait pas moins pour que la police soit sollicitée. C'est l'équipe BRAVO des S.T.A.R.S. (Special Tactics And Rescue Squad) qui s'y colle. Malheureusement, l'hélico qui les transporte les lâche juste au dessus du manoir, et c'est le crash. Afin de les secourir, l'équipe ALPHA des S.T.A.R.S. est envoyée sur place. Le bilan ? Edward Dewey de l'équipe BRAVO, le pilote de l'hélico, est retrouvé mort, le corps mutilé. L'ALPHA team se fait attaquer par des chiens zombies, fraîchement débarqués ! Brad Vickers, le pilote de l'hélico des ALPHA se barre et Joseph Frost se fait laminer. Les autres arrivent à se réfugier dans le fameux manoir en question.
Les survivants sont au nombre de quatre. Tout d'abord, Chris Redfield (ancien pilote de l'Air Force et frère de l'héroïne de RE 2 et RE: Code Veronica, la célèbre Claire Redfield), Jill Valentine (agile et déterminée), Barry Burton (vieil ami de Chris, il motiva ce dernier à rejoindre les S.T.A.R.S. après ces déboire dans l'Air Force), et pour finir, Albert Wesker (fondateur des S.T.A.R.S., il est à la tête de l'équipe ALPHA).

Vous aurez le choix d'attaquer l'aventure avec Chris (mode difficile) ou Jill (mode facile, plus d'espace dans l'inventaire). Le scénario et les missions proposées diffèrent selon le perso choisi. Pour finir avec le scénario, sachez qu'il est bien plus complexe qu'il n'y parait et c'est un véritable bonheur de l'étudier en profondeur, et ce pour chaque opus de la série qui vient rajouter des branches à cet arbre narratif touffu qu'est RE, tout en révélant des points très importants pour tel ou tel chapitre de la saga. À ce propos, je vous donne à la fin du test, quelques sites vraiment TRÈS impressionnant sur RE, ou des acharnés (bravo les gars, vraiment !) décortiquent absolument tout.

Comment qu'on y joue ?

Question pertinente à laquelle je me dois de répondre sur le champ. Pour les décors, donc, des plans fixes extrêmement bien étudiés pour foutre la pétoche et c'est réussis, la flippe assurée ! Le joueur se met à scruter les moindres détails du décor de peur qu'un monstre ou un autre danger n'apparaisse. Votre perso est en 3D et le maniement de celui-ci se fait sans difficulté même si un petit temps d'adaptation est nécessaire. En appuyant sur « start », le gamer effrayé accède au menu. Ici, rien de plus simple ! Vous pouvez sélectionner une arme, utiliser toute sorte d'objet (et même les examiner ou en combiner certain), consulter la carte des lieux (elles sont nombreuses et ils faut les dénicher), user un peu du talkie, archiver les dossiers trouvés et surveiller votre état de santé.

Une fois l'habitude prise, on est comme dans ses chaussons et le mot « ergonomie » prend tout son sens. Pour revenir aux armes, sachez qu'avec le scénario de Chris, seul le couteau sera dispo au début tandis que Jill possède déjà le Berretta M92FS 9mm quand elle commence son périple. Au fil du jeu d'autre armes seront à trouver (fusil à pompe Remington M870, lance-grenades, colt Python, lance-flammes, etc.) et certaines devront être débloquées (par exemple, le lance-roquettes ne s'obtient au début du jeu qu'en ayant effectué sa précédente sauvegarde en moins de trois heures), même topo pour que nos héros arborent de nouvelles tenues.

Autre élément important de RE, le coffre, pas un coffre un jouet, vous vous en doutez bien. Dans le soft plusieurs salles de « repos » vous attendent pour sauvegarder (sur une machine à écrire, à l'aide de rubans machine qu'il faut dénicher) mais également pour accéder au coffre. Dans celui-ci on dépose ses objets ou on les reprend, au choix. C'est le même coffre que l'on retrouve dans toutes les salles de sauvegarde, et il représente un des aspect le plus important du jeu vu que le nombre d'objets transporté par votre perso est limité. Parmis les autres objets importants à trouver, n'oublions pas les plantes (pour redonner de la vie ou se guérir d'un empoisonnement selon la variété), le spray premier secours et les éléments clés pour continuer le scénar' (clés, joyaux, médailles, etc.). Très importants également : les divers documents à ramasser tout au long de l'aventure, une source formidable pour mieux comprendre l'histoire.

Des méchants qui font bobo

Un panel assez varié de monstres vous attendent de pied ferme, des zombies vraiment flippant en majorité mais ce n'est pas tout, des chiens infectés assez agressifs, des araignées géantes, des corbeaux, les fameux Hunters, des abeilles, requins, etc. Les boss font preuve de beaucoup de charisme aussi, le serpent géant tout d'abord, le premier du jeu mais il faudra l'affronter une seconde fois dans l'aventure, ou la plante 42 qui aime à se délecter de votre sang tel un Gérard de sa Kro devant télé-foot (s'cusez, j'm'emporte !). Également au programme, une araignée encore plus gigantesque que les autres et le boss final, le Tyran. Les ennemis sont vraiment effrayants et tous bien pensés. Applaudissements SVP.

Quelques ennemis.

Donc...

Le jeu se termine entre 3 et 4 heures pour un bon joueur. Si la difficulté est raisonnable au début, dès l'apparition des Hunters (vers la seconde partie du jeu) il va falloir lutter sévère ! Plusieurs fins sont disponibles selon votre manière de jouer et le perso choisi. Resident Evil possède une ambiance unique qui lui donne toute sa saveur, mélange de peur (énormément de grosses frayeurs), de stress mais aussi de fun immense lui même engendré par la tension que ressent le joueur. Personnellement, c'est la seule série à me procurer ces sensations (les Silent Hill me font moins peur [NDMTF : Hein ?]). L'atmosphère magnifique est renforcée par une bande son grandiose, les morceaux installent et reflètent en même temps toute cette ambiance qui est propre à la série. !
RE a connu un succès monstrueux (c'est le cas de le dire !) lors de sa sortie, surtout aux States et en Europe où il fonctionna beaucoup plus qu'au Japon. Je me souviens que la surprise fut de taille en France ou il fut lancé en pleines vacances d'été (période plus faible en termes de vente de jeux [NdL : 'vaut mieux jouer pendant les cours, ouais]), ce qui ne l'empêchera pas de réaliser un carton inhabituel pour cette période de l'année. Autre souvenir assez fort, le 100 % que lui accordera Joypad (qui est [était] selon moi LE magazine de jeux console français !) lors du test. Une note bien méritée car elle est proportionnelle à la claque de l'époque.

La censure, c'est pas cool

Capcom sortira quelque temps plus tard, Resident Evil Director's Cut, qui « se dit » être la version non censuré de RE. Et là, ça se gâte ! La vraie version non censurée, ce sont les Japonais qui l'auront, les Ricains se voyant attribuer une version toujours aseptisée où seule l'intro du jeu n'est pas coupée, et nous, pauvres Européens que nous sommes, noushériterons d'une version toujours censurée intégralement. Cependant, dans cette version il ne manque presque rien, la censure ne consistant qu'à quelques scènes coupées durant l'intro et deux fins ou l'on voit Chris fumer. Durant le jeu, lors de votre première rencontre avec un zombie, celui-ci dévore Kenneth (des S.T.A.R.S.), dont on voit la tête rouler sur le sol lors d'une scène cinématique : la tête qui roule a disparu de la scène. Quand un zombie vous agrippe la jambe, il arrive parfois que votre perso shoote dans celle-ci, et là vous n'entendez que le bruit de la tête qui rebondit contrairement à la version japonaise ou l'on voit bien la tête valdinguer dans tout les coins. Pas de quoi fouetter un zombie, bien sûr, mais c'est un peu bête et on voit bien que les temps ont changé quand un jeu comme Silent hill 2 (culte, cela dit au passage), malsain comme jamais un soft ne l'a été, n'est pas censuré (contrairement au premier Silent Hill qui fut affublé d'une censure plus importante que RE lors de sa sortie par chez nous).

Mais Resident Evil Director's Cut présente plusieurs points majeurs (surtout quand on connaît l'original) comme des prises de vues différentes sur énormément de décors, des ennemis placés différemment ainsi que des objets, de nouveaux costumes et le mode facile qui correspond au niveau de difficulté du RE japonais initial, nommé Bio Hazard là-bas. D'ailleurs, en ce moment je me refais une sauvegarde à Director Cut's. En fait je rejoue régulièrement à tout les épisodes de la série !

Anecdote : Bio Hazard est le nom de RE au japon. C'est la branche américaine de Capcom qui décida de renommer le jeu après avoir vu son contenu. Sur leur demande, Shinji Mikami et son équipe réalisèrent une version plus difficile pour que RE soit loué et donc mieux vendu par la suite (la location de consoles et de jeux vidéos est une pratique courante aux États-Unis), la version jap' pouvant être terminée sans trop de peine.

Les suites

En 1997, Resident Evil 2 débarque sur Playstation et ce fut un grand moment pour moi car c'est mon épisode favori de la série. Deux perso sont jouables (Claire Redfeild et Léon S. Kennedy ) avec deux scénarios pour chacun, le commissariat de Racoon City comme lieu d'investigation, une amélioration graphique fulgurante, une bande son magnifique, une ambiance enivrante et de très grosses frayeurs, bref... INDISPENSABLE !

1999 est l'année de la sortie de Resident Evil 3, toujours sur Play, le moins bon à mon goût car trop arcade. Il reste quand même un grand jeu ! C'est aussi le grand retour de Jill, l'héroïne de ce troisième opus qui se déroule dans les rues de Racoon, beaucoup de décors extérieurs (très bon point), une jouabilité améliorée et une réalisation encore revue à la hausse.

Resident Evil: Code Veronica arrive sur Dreamcast en 2000 et inaugure le passage à la 3D de la série. Un très grand RE qui met en scène de nouveau Claire Redfeild toujours à la recherche de son frère Chris. Le jeu se déroule sur une île en Europe. Scénario, ambiance, réalisation, tout est grandiose ! Il est aussi le plus long (le plus gore aussi) de la saga et comporte de nombreux passages clins d'œil pour les fans (dont un manoir ressemblant à celui du premier volet). Un classique. Une version PS2 sortira plus tard sous le nom de Resident Evil: Code Veronica X avec des petits changements et quelques révélations de plus.

Bio Hazard Rebirth (Resident Evil 1, entièrement refait) est attendu pour mars 2002 sur GameCube et il faut se préparer à un séisme énormeuuuuuuu tant ça va être extraordinaire ! Je vous conseille de voir les vidéos qui circulent sur le net, vous allez voir !

Nous avons appris il y a plusieurs mois de cela que la série Bio Hazard serait dorénavant une exclusivité GameCube. Si tout se passe bien, après Bio Hazard Rebirth devrait suivre RE 2 et RE 3 (ces versions ne seront pas retravaillées, elles ressembleront, je pense, aux adaptations lissées sur Dreamcast) puis Code Veronica. Bio Hazard Zero (se déroulant avant le premier et qui devait sortir initialement sur N64), dont la vedette serait Rebecca Chambers (de RE 1) ainsi que Bio Hazard 4 sont attendus sur la console de Mario. Un épisode sur GameBoy Color est attendu aussi. Que d'émotions pour les années à venir !

Conclusion

Pour conclure, que vous soyez console ou PC, jouez aux Resident Evil ! Vous ne le regretterez pas et comme je dis, il le faut pour sa culture de joueur. Une série aussi extraordinaire ne se manque pas !

Bruno
(23 mars 2009)
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