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Pokémon - Version Rouge, Bleue, Jaune & Verte
Année : 1996
Système : Game Boy
Développeur : Game Freak
Éditeur : Nintendo
Genre : RPG

A.IV - Gotta catch'em all, gotta catch'em all!

La première génération de Pokémon fut un succès sans précédent : plus de 8 millions de copies trouvèrent preneur au Japon, plus de 16 millions aux États-Unis, et 25 millions (!) en Europe. En moins de trois ans, la licence était devenu une machine pesant plusieurs milliards de dollars (!!!) et permettant à Nintendo d'affronter les affres de l'existence, et notamment de supporter une Nintendo 64 qui peinait encore à convaincre. On pourrait, bien entendu, attribuer le succès de la série à la seule campagne marketing, au jeu de cartes et au dessin animé qui, il est vrai, permirent d'augmenter sensiblement les ventes dans les différents pays, il serait absurde de le nier. Mais cela serait réducteur, et viendrait à considérer le jeu comme, finalement, le support d'un phénomène qui le dépasserait. Je me pose en faux contre cette idée : si Pokémon est devenu le succès qu'on lui connaît, c'est avant et surtout parce que c'est un jeu au gameplay solide et à l'intérêt sans cesse renouvelé. Il est possible en effet d'aborder le jeu de trois façons différentes. Le joueur qui découvre Pokémon cherchera tout d'abord à peaufiner son équipe afin de vaincre la Ligue Pokémon. Cette unique phase du jeu est d'ores et déjà d'une complexité monstrueuse, comme j'ai tenté plus haut de vous en convaincre, puisqu'il faut arriver à jongler de façon agréable entre tous les types, les mouvements, faire apprendre des attaques intéressantes, lutter contre son rival etc. etc. Cette première partie du jeu va vous tenir en haleine entre trente et cinquante heures de jeu d'ores et déjà, ce qui est des plus honorables pour un jeu sur Game Boy. Vous arriverez donc à vaincre la ligue, et le professeur Chen jugera votre pokédex qui sera, bien évidemment, bien loin d'être rempli. Vous reprendrez alors l'aventure, dans l'espoir d'attraper le maximum de bestioles.
La « deuxième couche de gameplay » apparaît alors. S'il est relativement facile, bien que long, d'attraper les pokémons manquants et de les faire évoluer au fur et à mesure, reste la question des starters et des pokémons irrécupérables dans notre version etc. etc. Le temps alors de trouver des amis susceptibles de nous aider prendra déjà un temps fou. Apparaît alors la troisième couche, de loin la plus intéressante de toutes : les combats link. En connectant deux Game Boy, il est possible de confronter un copain dans des combats épiques. Il faut noter que dans ce mode les pokémons seront toujours au même niveau : en effet, il est facile, dans le jeu solo, de faire du leveling bête et méchant, et de foutre une rouste à tous ses adversaires. Je me rappelle qu'à l'époque, j'arrivais à vaincre toute la ligue avec un seul pokémon et sans me soigner... Ici cependant, cela n'est plus possible et la stratégie entière va faire la différence. C'est un ballet de techniques diverses et variées, avec des pokémons choisis pour leurs capacités et ce de façon précise... Le must à l'époque était Ronflex, un véritable monstre, un tank à la défense élevée et aux nombreux points de vie qui épuisait l'équipe adverse pour mieux ensuite la détruire totalement. Au fur et à mesure bien entendu des itérations, les possibilités deviendront de plus en plus nombreuses... mais restons encore un instant sur cette version Bleue et Rouge, et parlons des deux autres versions du jeu, la Verte et la Jaune.

En effet, lors de la sortie du jeu au Japon, en février 1996, il existait comme versions pour cette génération la version Rouge et la version Verte. En octobre de la même année cependant, Nintendo sortit une version Bleue, celle que le reste du monde connaîtra. La raison de cette modification de taille est simple : il existait dans la version Verte un bug très particulier, mais très gênant pour Nintendo, qui permettait d'obtenir le pokémon n°151, le fameux Mew dont je reparlerai plus loin. C'était en réalité une idée de Game Freak, pour récompenser les joueurs persévérants : Mew était effectivement capturable que si et seulement si les 150 autres bestioles avaient été obtenues. Nintendo vit d'un mauvais œil ce « bug », et choisit de cesser la production de la version Verte pour la remplacer par la version Bleue... et d'organiser des rencontres nationales pour distribuer le fameux pokémon légendaire. Ce seront ces deux versions qui sortiront de l'archipel, et atteindront nos côtes.
On considère également dans cette génération la version Jaune, sortie en 1998 et suivant en réalité de plus près la progression du dessin animé. Dans ce dernier en effet, Sasha ne choisit pas au début de son aventure l'un des trois starters, à nouveau pour des raisons pratiques : il ne faut pas que les joueurs décident d'en préférer un plutôt qu'un autre. Game Freak choisit alors de mettre en avant Pikachu, la désormais célèbre souris électrique, que l'on peut trouver au début de l'aventure si vous vous en rappelez. Dans la version Jaune dès lors, Sasha possède dès le début un pokémon électrique, ce qui rend l'aventure très rude pour celui qui la commence. Son rival, comme dans l'anime, obtiendra un Évoli ; le reste du jeu est plus ou moins identique, quelques bugs ont été corrigés entre temps, certains graphismes ont été améliorés... et le jeu est maintenant en couleurs sur Game Boy Color, ce qui va produire d'autres bugs qui seront exploités par Game Freak. Mais cela nous entraîne à présent vers la deuxième génération dont je vais à présent parler.


Pour mémoire, voici mon équipe de prédilection à l'époque. De gauche à droite et de haut en bas : Alakazam (n°65, type Psy), Dracaufeu (n°006, type Feu/Vol), Florizarre (n°003, type Plante/Poison), Léviator (n°130, type Eau/Vol), Voltali (n°135, type électrique) et Leveinard (n°113, type Normal). Il m'arrivait de changer ce dernier par un Grolem (n°076, type Roche/Sol) quand j'en avais besoin. En faisant apprendre une attaque glace à Léviator, Insecte et Combat à Voltali, Vol à Dracaufeu et Sol à Leveinard cependant, cette composition avait le mérite d'être efficace contre tous les types possibles et imaginables, d'avoir un pokémon très rapide (Voltali) et l'un très résistant (Leveinard), entre autres. D'autres dresseurs de ma connaissance privilégiaient d'autres formations, avec notamment que des doubles types de façon à avoir douze des quinze types disponibles. Mais cela se fait cependant dans la première génération au détriment d'une certaine puissance par le choix des créatures que cela implique.
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