Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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F - Un nouveau chef d'œuvreF.I - Pokémon noir et blancAutant couper court au suspense, et disons-le franchement : je considère Pokémon version Noire et version Blanche non seulement comme l'une des meilleures versions, se hissant même au niveau de la toute première génération, mais également comme l'un des meilleurs jeux de la Nintendo DS en règle générale. Cet épisode a un avantage majeur, qui serait sa plasticité : il peut à la fois se jouer par les novices, qui ne connaîtraient rien à la série, et par les connaisseurs, qui ont épuré les jeux précédents en long, en large et en travers. À la fois retour aux sources et exploration de toutes les possibilités, Pokémon noir/blanc est un jeu providentiel, le « passant considérable » que les légendes évoquent du bout des lèvres. Sur le papier, rien ne semble avoir changé : un héros, trois starters, huit champions d'arène, une ligue, un groupe de méchants (la « Team Plasma »). Et pourtant, chacun de ces éléments a été légèrement modifié, transformé pour en faire quelque chose de différent et, même, d'actuel : Pokémon, malgré ses renouvellements successifs, avait toujours gardé un petit côté passéiste qui a pu lui être reproché. Ici, la critique ne peut exister. Cette « philosophie » est ainsi introduite par les rivaux, mais elle est développée par le grand méchant du jeu, le mystérieux N car oui, Pokémon a ici une véritable histoire ! La Team Plasma ne propose rien de moins que de libérer les pokémons et de les ramener à l'état sauvage, plutôt que de les obliger à servir des motivations belliqueuses. Mais soyons honnêtes : l'on n'a jamais joué à un Pokémon pour son scénario, alors je délaisse celui-ci pour revenir vers le jeu en lui-même. Le monde d'Unys dans lequel se déroule l'aventure est divisé en deux moitiés, et le joueur va parcourir une grande boucle afin de tout explorer. Cependant, le génie de cette aventure est de proposer au joueur d'explorer d'abord le côté gauche de la contrée, en ligne droite, jusqu'à atteindre la ligue puis de « redescendre » le côté droit. Ce système nous oblige ainsi d'utiliser les nouveaux pokémons pour terminer le jeu, et de découvrir alors le travail fascinant que les créateurs ont effectué : si les nouveaux pokémons ne parviendront jamais à atteindre, dans mon cœur, la beauté et l'intelligence de la première génération, je dois dire qu'ils ne sont vraiment pas loin de ceux-ci ; c'est sans doute la meilleure des distributions que l'on aurait pu rêver. Ils sont attachants, menaçants, drôles, fascinants... Bref, un réel sans-faute. Il n'y a guère, peut-être, que les légendaires qui sont encore un peu en deça mais en comparaison de ce que l'on avait dans la quatrième génération, ils valent largement le détour. L'aspect « retour aux sources » s'observe également dans la façon dont la difficulté se répartit le long de l'aventure : si les premières heures sont assez faciles, du moins jusqu'à la troisième arène, la chose se corse alors brutalement avant d'atteindre un rythme de croisière et de brusquement remonter lors de la ligue, qui est sans doute la plus difficile de toutes selon moi. Pour la première fois par ailleurs, le joueur peut choisir dans quel ordre il peut affronter les champions, mais ce n'est pas pour autant que la chose devient plus simple... L'aventure est donc plus ou moins coupée en trois parties, une introduction en douceur, où les différents mécanismes de jeu sont assez bien explicités, une section médiane assez délicate où il faut peaufiner ses stratégies et choisir les bonnes créatures, et une conclusion en apothéose qui nous donne réellement l'impression d'être devenu un maître dans notre domaine. Il est également sympathique de voir que le système GTS, qui a fait son apparition dans la quatrième génération, est de retour et permet de compléter son pokédex. Un autre élément a fait ici cependant son apparition : le Pokémon Dream World. Après avoir passé un certain point de l'aventure, il devient possible de faire s'endormir un pokémon et de le projeter sur l'Internet, afin de le faire évoluer dans un monde imaginaire où il pourra collecter des objets et même rencontrer d'autres pokémons, et il sera possible de rapatrier ceux-ci dans la cartouche. Ces pokémons sont souvent rares et, surtout, possèdent des capacités et des attaques inaccessibles autrement. Pokémon Noir/Blanc marque pour moi un tournant fort dans la série Pokémon, plus fort encore que la troisième génération, à tel point qu'une suite directe, Pokémon Noir 2/Blanc 2 a été conçue, ce qui est une première : sorti sur DS, ce jeu est davantage une suite directe qu'un « remake », signe s'il en est de l'importance, dans le cœur des joueurs et des développeurs, de cet épisode.
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