Mastodon
Le 1er site en français consacré à l'histoire des jeux vidéo
PC et Compatibles
Le meilleur des mondes micro-informatiques ou la convergence de tous les ordinateurs vers un seul héritier de 50 ans d'inventions.

L'IBM PC

En 1981, IBM est, dans la course à la micro-informatique personnelle, comme les autres géants de l'informatique américaine : àcôté de la plaque, et à des années lumières du grand public. Ses mini-ordinateurs qui équipent encore beaucoup d'entreprises informatiques font figure d'usines à gaz anachroniques. Les choses sont pourtant sur le point de changer. L'année précédente, Big Blue s'est lancé dans un projet du nom de code de Project Chess, un micro-ordinateur développé par une équipe de 12 ingénieurs dirigée par William C.Lowe, et assemblé à Boca Raton, en Floride. Le projet Chess sera finalement rebaptisé IBM PC peu avant sa sortie officielle. La nouvelle va faire grand bruit : IBM s'intéressant à la fabrication de micro-ordinateurs personnels, voilà qui va donner au concept toute la crédibilité nécessaire pour s'imposer dans le milieu professionnel.

Comme on peut l'attendre de la part d'une compagnie aux reins solides, l'IBM PC est, à sa sortie, un produit complet et bien fini. Des développeurs ont été mis dans la confidence depuis suffisamment longtemps pour que la machine dispose d'un parc de logiciels conséquent, et des périphériques sont tout de suite disponibles : imprimantes, moniteurs et cartes d'extension existent, et la liste peut s'allonger grâce à la logique d'ouverture et d'évolutivité qui a été celle d'IBM.

L'IBM PC, vendu environ 1500 $ (ce qui aujourd'hui correspondrait à 20000 f) utilise un CPU Intel 8088 (4,77 Mhz), dispose de 16 Ko de RAM, extensible à 256 Ko, et dispose d'emblée d'un lecteur de disquettes 5''1/4 (plus un emplacement pour un second). Quant au système d'exploitation, le CP/M est disponible mais c'est le MS-DOS développé entre temps par Microsoft (sur la base du Q-DOS de Tim Paterson, de Seattle Computer Products) qui va rapidement s'imposer, suite à des accords passés entre IBM et Bill Gates dans des conditions un peu obscures : les responsables d'IBM chargés du deal auraient confondu Digital Resarch et Microsoft, contactant le deuxième en pensant s'adresser au premier. L'attitude de Gates face à cette confusion reste un mystère. Certaines rumeurs prétendent qu'il aurait redirigé IBM vers Kildall, d'autres disent qu'il aurait profité de la situation.

Adam Osborne et l'Osborne 1.

La même année apparaît le premier micro-ordinateur portable : l'Osborne 1, développé par Adam Osborne, et vendu avec les logiciels WordStar, SuperCalc (un autre tableur), et les langages BASIC et CBASIC. Malgré tous ces atouts, l'entreprise d'Osborne fera faillite deux ans plus tard. 1982, toujours, voit l'apparition du premier disque de type Winchester (pour résumer, cette technologie a conduit les disques dur à ce qu'ils sont aujourd'hui), un autre évènement important dans cette convergence d'innovations qui finira par déboucher sur le PC tel qu'on le perçoit de nos jours.

Maintenant que l'IBM PC est devenu une réalité, les micro-ordinateurs de bureau fleurissent dans les entreprises et les employés reçoivent des formations adaptées. On utilise le PC pour la comptabilité, le courrier, les fiches de paie ou les tableaux de service. L'usage de la disquette fait même entrevoir un monde sans paperasserie, sans ratures, sans blanc correcteur, même si les inévitables dysfonctionnements de ces machines dans le stockage des données modèrent le phénomène. Seule l'armée, premier usager historique des ordinateurs, en reste aux mini-ordinateurs.

Lorsque l'IBM PC est lancé, plus de 100 sociétés fabriquent des ordinateurs qui sont tous incompatibles entre eux. Malgré son retard sur ces fabricants, IBM est toujours un grand nom qui rassure les investisseurs et les développeurs de logiciels. Développer sur IBM PC est déjà perçu comme une garantie de pérennité. Ainsi vont apparaître sur PC des titres comme WordStar, Lotus 1-2-3, Microsoft Word et Word Perfect. Les jeux vidéo, par contre, vont pendant longtemps être inexistants sur PC. Le hardware du standard se prête peu à leur développement, surtout comparé aux Apple II et Commodore VIC-20, et IBM n'a que faire de ces futilités.

En 1981 toujours, Hayes Micromodem lance le premier Modulator/Demodulator (Modem) pour IBM PC. Le Modem a été inventé en 1960 par AT&T (La principale compagnie de téléphone américaine) pour connecter à distance des mini-ordinateurs à des ordinateurs de première génération. Hayes a ensuite produit le premier modem pour micro-ordinateurs en 1979, le Hayes Micromodem 100. Le Modem pour PC (300 bauds) lui permet de se connecter à un autre PC et d'accéder aux deux services en ligne qui sont apparus en 1979, Compuserve et The Source. Ces services fournissent aux utilisateurs l'accès à diverses bases de données.

Compaq portable.

En 1982, Compaq (qui a racheté DEC) lance le premier compatible PC (à 95 %), à savoir le premier PC à n'être pas fabriqué par IBM, qui se trouve en plus être un portable. De micro-ordinateur, le PC devient un standard. C'est aussi cette année que Tandy lance le TRS-80 Model 16, basé sur le CPU Motorola 68000. Le Model 16 coûte 5.000$ et comprend 128 Ko de RAM, un lecteur de disquettes 8 pouces et le système d'exploitation Xenix, dérivé du système Unix apparu au début des années 70.

En Janvier 83, le Time Magazine élit son "Man of the year" qui est... L'IBM PC. D'après le magazine, 80 millions de PC et compatibles devraient être vendus dans le monde d'ici la fin du siècle. Les leaders de cette industrie florissante qu'est la micro-informatique sont Texas Instruments, Tandy, Apple, IBM, Commodore, et Osborne pour les micros portables. Les sociétés qui fabriquaient jusqu'ici des consoles de jeux (Atari, Coleco, Mattel Electronics) se sont lancées dans la fabrication de micro-ordinateurs (Atari 400/800, Coleco Adam, Aquarius), qui, bien que récupérant souvent le hardware et les jeux des consoles en question, ne vont pas trouver leur clientèle, handicapés par l'image de leurs fabricants. Ne parlons pas des extensions visant à transformer les consoles de jeu en micro-ordinateur (notamment l'Intellivision), qui n'ont même pas été lancées sérieusement. Certaines de ces compagnies, qui ont misé gros sur leur reconversion, vont faire faillite (Coleco), laisser tomber les jeux vidéo et la micro (Mattel Electronics), ou ramer des années avant de cotoyer les leaders (Atari), et les consoles de jeux vont connaître une traversée du desert, à l'issue de laquelle émergera la NES de Nintendo, elle aussi pensée pour être convertible en micro-ordinateur, comme l'indique son appellation japonaise Famicom (abrégé de Family Computer).

Atari 400 et 800, Coleco Adam et Mattel Aquarius

Apple contre-attaque

L'Apple Lisa.

En 1983, Apple va sortir le premier d'une longue série de micro-ordinateurs qui vont montrer la voie à suivre au standard PC sans pour autant s'imposer comme des succès flagrants. Le Lisa, une machine coûteuse munie d'une interface graphique utilisateur (inspirée à Steve Jobs par les travaux de Xerox en la matière), fait forte impression, mais à 10.000$ la promenade, bien peu de volontaires se manifestent.

IBM PC XT et IBM PC XT-286, avec le CPU 80286 d'Intel.

IBM de son côté sort cette année le PC XT, équipé d'un disque dur de 10 Mo, de trois slots d'extension, de 128 Ko de RAM et d'un lecteur de disquettes 5''1/4 de 360 Ko. 10 Mo de stockage, cela paraît à l'époque suffisant pour une vie entière, et on peut considérer le PC comme le pionnier de l'usage du disque dur, même si cela va pendant longtemps le condamner à un prix de vente largement supérieur à celui de ses concurrents.

Chez Apple, après l'échec du Lisa, Steve Jobs (Wozniak est parti entre temps) repense entièrement son cahier des charges, ce qui va aboutir à la sortie du Macintosh, en 1984. Avec son CPU 16-bits Motorola MC 68000 et 128 Ko de RAM, le Mac va, malgré son allergie au disque dur, créer une sorte de catégorie dissidente dans la communauté des utilisateurs de micro-ordinateurs. Il faut dire que son interface graphique utilisateur et sa souris représentent l'avenir de la micro, alors que le PC en est encore au MS-DOS.

Le Macintosh.

Le Mac va, après les échecs successifs du Lisa et de l'Apple III, sauver Apple de la faillite. Avec cette machine, le clavier ne sert plus qu'à taper du texte, les commandes s'exécutant entièrement à la souris. On commence à parler de "convivialité" dans la micro-informatique, une notion qui va devenir par la suite une obsession. Un ordinateur ne doit plus seulement être puissant, il doit aussi être facile à utiliser ("user friendly") et toute opération nouvelle doit pouvoir être exécutée par n'importe qui, sans taper de commande ni compulser un manuel. On est à des lieues de l'élitisme des années 50/60 et des ordinateurs réservés aux scientifiques. Apple n'est pas l'inventeur de l'interface graphique utilisateur utilisant la souris, c'est à Xerox que revient cet honneur. La firme à la pomme n'a fait que rendre accessible cette nouvelle conception de l'ordinateur au plus grand nombre, et jeter les bases de ce qui sera peut-être un jour le système d'exploitation universel.

Apple va par la suite introduire d'autre termes et technologies qui nous sont aujourd'hui familiers : la première imprimante laser (Apple LaserWriter) en 1985, permet l'impression en "qualité courrier", équivalente à celle d'une machine à écrire professionnelle. En 1986 on parle de WYSIWYG (what you see is what you get), à savoir l'affichage à l'écran de ce qui va être imprimé (notamment les polices de caractères) avec son apparence définitive. Et avec le concours d'Adobe (fondé en 1982 par John Warnock et Charles Geschke), l'impression de graphismes en bitmap (pixel par pixel), alors que jusqu'ici seuls des caractères pouvaient être imprimés, devient possible. Le PC de l'époque est encore loin de tout ça.

L'Amiga 1000.

En 1985, c'est Commodore, avec l'Amiga 1000, qui invente d'une certaine manière le multimédia (même si la notion est déjà apparue dans le marketing de Philips concernant le MSX2). Cette machine, qui va pendant un temps contribuer à éclipser totalement le PC, fait très fort avec ses multiples possibilités : multitâche (plusieurs logiciels tournent en même temps), graphismes affichables dans des fenêtres au sein de l'interface graphique utilisateur, capacités sonores s'approchant de celles d'un synthétiseur, et montage vidéo. Sans parler bien sûr des jeux, qui, sur cette machine, atteignent une qualité jamais vue sur un micro-ordinateur. Atari, de son côté, réplique avec l'Atari ST, un micro-ordinateur qui se situe à la fontière entre le Mac et l'Amiga. Aussi fiable et pro que le premier, et aussi fun et ouvert que le deuxième, c'est une réussite magistrale qui remet Atari en selle. La Mac, l'Amiga et le ST, basés tous les trois sur le 68000, inaugurent l'ère des 16-bits, et renvoient Intel au second plan.

L'Atari ST.

De son côté le PC, bien que toujours à la traîne en ce qui concerne les technologies les plus nouvelles, continue à évoluer et reste l'exemple même du micro-ordinateur fiable et rapide (grâce au disque dur) dont la logithèque sera toujours fournie. Intel introduit en 1985 le CPU 80386, qui apporte un surcroît de vitesse d'exécution très appréciable au PC. C'est à partir de là qu'Intel va jouer un rôle de plus en plus prépondérant dans l'évolution du standard, qui mise presque tout sur la vitesse de son CPU. Microsoft, dont le MS-DOS est encore, et pour longtemps, la fondation du système d'exploitation du PC, s'illustre avec des logiciels PC et Mac qui rivalisent d'ingéniosité et de facilité d'utilisation (le meilleur étant certainement MS-Word), avant de fourbir son arme secrète : Windows.

L'IBM AT-386

Bill Gates a tenté par trois fois de vendre son interface graphique utilisateur à IBM, et s'est fait à chaque fois rejeter, avant de décider de le faire éditer par Microsoft. IBM, enfermé dans ses convictions, ne croit pas à l'utilité d'un tel système, même si le Mac en remontre au PC, et beaucoup d'utilisateurs du standard sont attachés à leur vieilles habitudes, tapant les commandes DOS à la vitesse de l'éclair. C'est une erreur qui va faire perdre à Big Blue la main-mise sur son invention, et c'est le début d'une nouvelle ère pour le PC : le système d'exploitation devient l'identité d'un standard, aux dépends du hardware.

Les similitudes entre les moutures successives de Windows et l'OS du Mac (le premier s'inspirant lourdement du second à chaque nouvelle version) sont une des histoires les plus connues de l'histoire de la micro-informatique, et ont enrichi un nombre incalculable d'avocats. Après tout, si Steve Jobs se voulait inspirateur, il a été servi au delà de toute espérance. Autre point notable dans l'évolution du PC, le disque dur, dont la capacité augmente sur la plupart des PC à 20 Mo, le plaçant en tête du marché au niveau du stockage de données (les autres 16-bits en sont encore, à de rares exceptions près, à la disquette 3'1/2 de 720 Ko ou 880 Ko).

Quant à l'Internet, c'est déjà, au début des années 80, une grosse entité avec un millier de sites hébergés, et le modem le plus courant trouvé sur les PC est le SmartModem de Hayes.

L'obsolescence

La fin des années 80 marque une période de frustration systématique pour le possesseur de micro-ordinateur. Les compagnies se font une concurrence endiablée, et toute nouveauté se voit, quelques jours après sa sortie, dépassée techniquement par une autre. On sait pourtant que le fana de micro apprécie souvent d'avoir le "dernier ceci", ou le "dernier cela", mais cela lui est devenu totalement impossible. Au centre de cette véritable guerre, Intel et Motorola rivalisent. Motorola, avec le 68030, dont le représentant le plus en vue est le Mac (ST et Amiga sont en perte de vitesse), et Intel avec le i486 SX, dont la première mouture est cadencée à 20 Mhz, et qui donne au PC une vitesse de calcul suffisante pour compenser ses faiblesses graphiques et rivaliser avec les autres 16-bits sur le plan des jeux.

C'est à cette époque qu'un certain Chris Roberts crée un jeu vidéo sur PC édité par Origin : Wing Commander. Utilisant à fond l'atout que représente une installation sur disque dur, et les énormes quantités de données qu'elle permet, ce jeu offre des sensations différentes, impossibles à retrouver dans la ludothèque incroyablement fournie des ST, Amiga, et des consoles qui entre temps ont fait un retour remarqué grâce à Nintendo et Sega.

Wing Commander et Chris Roberts.

Malgré des graphismes pixelisés à l'extrême à cause du manque de variétés des modes d'affichage du PC (l'EGA 320x200 ici utilisé est dépassé, et le VGA 640x480 est trop gourmand pour être utilisé dans un jeu d'action), Wing Commander (une simulation de combat spatial en 3d dans un contexte narratif travaillé) propose des animations 3d d'une rapidité impressionnante, une grande durée de jeu et une maniabilité très réaliste grâce à la gestion de joysticks analogiques (à inclinaison modulable). Pour la première fois, le PC se retrouve au premier plan d'une petite révolution dans le domaine du jeu vidéo et les joueurs du monde entier, qui jusqu'à présent ricanaient à la simple évocation du standard crée par IBM, tant les adaptations de jeux ST et Amiga qu'on avait pu observer étaient minables, commencent à réviser leur jugement d'autant que les premières cartes son performantes pour PC apparaissent (notamment les Soundblaster), mettant fin à des années de bruitages atroces sortis du haut-parleur interne de la machine.

A la même époque, le premier lecteur de CD-ROM pour PC fait son apparition, fabriqué par Tandy et vendu 400$. Windows se répand comme une traînée de poudre sur les disques dur des PC du monde entier. Le système de Microsoft, coloré et facile d'utilisation, est très apprécié du public malgré des caprices de fonctionnement et des oublis de conception qui vont devenir une marque de fabrique. IBM sent que le PC est en train de lui échapper. Un ordinateur n'est rien sans un système d'exploitation, et si tous les PC du monde deviennent des stations de travail MS-DOS/MS Windows, plus un logiciel pour PC ne pourra sortir sans que Microsoft n'en tire bénéfice. Pour contrecarrer cette évolution, IBM s'associe avec Apple dans le but d'intégrer le Mac au standard PC, avec le développement du CPU Power PC.

L'Intel Pentium.

En 1993, Intel frappe très fort avec son processeur de 5e génération, le Pentium. Malgré un petit bug boursouflé par les médias et un démarrage tardif, le Pentium va finir, en même temps que l'avènement des jeux vidéo en 3d, la généralisation de l'usage du CD-ROM et l'apparition de cartes graphiques et sonores aux possibilités attrayantes, d'imposer le PC comme l'ordinateur idéal pour le multimédia et le jeu. Apple, de son côté, abandonne définitivement après 17 ans son cheval de bataille légendaire, la gamme Apple (Apple II, Apple III, etc.), et se concentre sur le Mac, sans parvenir à se défaire d'un rôle d'outsider.

Dans le milieu professionnel, les micro-ordinateurs sont devenus omniprésents. Si dans bien des domaines le Mac est encore préféré au PC pour sa fiabilité et sa simplicité d'utilisation supérieures, ce dernier gagne du terrain, mais seulement lorsque des logiciels performants tournant sous DOS lui permettent d'être utilisé. En effet, le système de Microsoft, dans sa version 3, est encore trop instable et ne permet pas de lancer toutes sortes d'applications. Dans ce sens, ce n'est pas un vrai système d'exploitation (en France, à l'aube du 21e siècle, bien des PC apperçus dans des commerces, des services publics ou des bureaux tournent encore sous DOS).

Le surf sur Internet, notamment après l'apparition du World Wide Web qui le rend très "visuel", commence à se pratiquer couramment avec l'apparition de logiciels de navigation simples et performants, comme Netscape, et l'intérêt grandissant pour les chat rooms, la messagerie électronique et les magazines on-line.

Le processus est lancé

La suite de l'histoire n'est guère intéressante à raconter. Elle consiste en une succession d'innovations techniques, le plus souvent initiées par le Mac et récupérées par le PC, qui est devenu le standard pour d'innombrables compagnies et développeurs de matériels ou de logiciels. Une course à le puissance bat son plein sur tous les fronts : cartes graphiques, sonores, RAM, disques dur, modem, lecteurs de CD-ROM, de DVD, graveurs, etc, et le mot d'ordre est "toujours plus".

En dehors du Mac ou du PC, la plupart des autres standards ou systèmes ont disparu, ou survivent grâce à un nombre réduit de défenseurs. L'informatique devenant un bien de consommation courante, la qualité n'est plus aujourd'hui synonyme de succès. Le marketing est devenu l'arme absolue pour vendre un produit en dépit de son imperfection, voire de son retard sur la concurrence. Marchant main dans la main avec Intel, Microsoft, la compagnie qui, de toutes, a le mieux maîtrisé ce phénomène, est donc devenu le numéro 1, malgré certaines erreurs flagrantes, notamment un intérêt tardif pour l'Internet et des manœuvres de destruction systématique de toute concurrence qui ont fini par nuire à son image et celle de son patron, et leur ont fait découvrir les affres des tribunaux. Apple, qui est aujourd'hui en quelque sorte soutenu par Microsoft, continue à innover, à sortir des machines magnifiques qui coûtent une fortune et trouvent tout de même leur clientèle, avant de voir des PC identiques et moins cher envahir le marché.

Half-life sur PC : Le jeu vidéo ultime ?

Les jeux vidéo sont plus que jamais d'actualité sur PC, et ont atteint, grâce aux capacités énormes des machines d'aujourd'hui, à la démocratisation des réseaux informatiques (et les ouvertures ludiques incroyables qu'ils permettent), ainsi qu'à la croissance incontrôlable de l'Internet, une sorte d'état de grâce ou plus rien n'est impossible. Etablir une liste des jeux PC les plus marquants serait un exercice fastidieux, tant les prétendants sont nombreux. Il ne faut pas négligler toutefois les consoles qui, grâce à leur prix réduit et la qualité de leurs jeux toujours croissante, sont revenues au premier plan. Du reste, Microsoft s'est lancé dans ce marché à nouveau très porteur, mais où règne une terrible concurrence, avec la Microsoft XBox, une console conçue sur la base de composants pour PC.

Quant à IBM, la compagnie qui a presque tout commencé, elle se retrouve à fabriquer des compatibles PC de luxe, fonctionnant sous Windows, après que toutes ses tentatives pour imposer un système d'exploitation concurrent de Windows ont échoué (notamment l'OS/2 Warp), principalement à cause de carences en marketing. La principale satisfaction d'IBM, au point de vue historique, est que sa solidité financière ait permis au PC de survivre à une époque où il était en retrait sur le marché, en attendant de passer au premier plan et de reprendre à son compte toutes les innovations apparues depuis 20 ans. Si le PC avait été lancé par une entreprise "de garage", il aurait disparu depuis longtemps.

Linus Torvalds

L'autre nouvelle donnée qui pourrait entraîner l'évolution des choses vers des contrées inconnues trouve ses origines, une fois de plus, entre les mains d'un jeune bidouilleur. Il s'agit de Linux, crée par Linus Torvalds, inspiré de l'ancêtre Unix, un système d'exploitation gratuit et dont les sources sont ouvertes au public, qui se développe peu à peu, répondant en temps réel aux attentes des utilisateurs puisque ce sont eux même qui le mettent à jour, et qui éblouit par ses performances et sa fiabilité. Linux pourrait être pour Microsoft ce que Microsoft fut pour IBM.

Laurent
(21 mai 2001)
Page 2 sur 2
>>>