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The Immortal
Année : 1991
Système : Amiga, Apple IIGS, Atari ST, Megadrive, NES, DOS, Windows
Développeur : Sandcastle
Éditeur : Electronic Arts
Genre : Aventure / Action
Par Laurent (11 octobre 2000)
La jaquette de la version Amiga. Merci au site Mobygames ! Cliquez sur une image pour une version plus grande.

The Immortal, jeu d'abord sorti sur Apple IIGS avant d'être adapté sur Amiga et Atari ST, puis sur PC et consoles NES et Megadrive, combine plusieurs genres avec bonheur : aventure, action et résolution d'énigmes. Ce jeu est l'œuvre de Will Harvey et Ian Gooding, à qui l'on devait déjà l'excellent Zany Golf, un jeu de golf miniature délirant qui pour l'anecdote se trouve être l'un des premiers - sinon le premier - jeux de l'Apple IIGS à avoir su attirer suffisament l'attention du public mainstream pour justifier des portages sur les autres machines 16-bits que sont le ST et l'Amiga. On leur doit aussi Music Construction Set, un utilitaire de création musicale sur partition classique, développé cette fois sur Apple II (tout court) puis très vite devenu un succès sur plusieurs autres plates-formes. Les possesseurs de ST connaissent d'ailleurs bien ce logiciel puisque c'est le premier du genre à avoir fait référence sur cette machine si appréciée des musiciens. Tout comme Zany Golf, The Immortal est sorti sous le label Electronic Arts, qui au début des années 90 - et aussi étonnant que ça puisse paraître vu ce qui s'est passé depuis - porte encore bien son nom puisque c'est un des éditeurs les plus exigeants et novateurs du marché, et qui ne commercialise pas beaucoup de jeux.

Will Harvey.
Ian Gooding.
Michael Marcantel.
Brett G. Durrett.

The Immortal commence alors que votre maître le magicien Mordamir disparaît mystérieusement au fond d'un donjon. Il vous fait parvenir un message dans lequel il vous appelle Dunric (ce qui n'est pas votre nom), vous suppliant de venir le libérer. Vous (un magicien débutant) vous trouvez à l'entrée du donjon, et l'aventure commence. Plus tard, vous trouverez un anneau incrusté du nom de Dunric sur un cadavre. Au cours de votre progression, vous découvrirez qu'il est question d'une guerre entre les goblins et les trolls, d'une fontaine de vie, et d'un méchant dragon qui menace tout ce joli monde.

Le début du jeu.
Un coin pour dormir.

The Immortal comprend 7 niveaux, auxquels on peut accéder directement grâce à un système de mot de passe. Le jeu utilise une vue en 3D isométrique. Vous explorez les donjons, ramassez des objets, résolvez diverses énigmes, rassemblez des indices et combattez des trolls et des gobelins. Lorsque vous entrez en contact avec ces ennemis, le jeu adopte une vue de l'action en gros plan, et le combat se déroule alors à la manière d'un jeu de combat classique. Vous et votre ennemi disposez d'une barre d'énergie, et vous pouvez frapper en haut, en bas, ou esquiver. Si vous utilisez toutes les possibilités de combat de votre héros, celui-ci verra sa barre d'énergie de plus en plus importante lors des futurs combats, mais les dommages reçus lors des combats se retrouvent sur celle-ci lorsque le jeu revient à sa partie exploration.

Un des objets qu'on trouve dans le jeu.
Écran d'inventaire.

The Immortal est un jeu difficile qui réclame de la patience, et une bonne mémorisation des différents pièges. On y meurt souvent. Par exemple, au cours du premier niveau, il y a une salle où le héros doit suivre un parcours très précis pour ne pas être avalé par un ver géant. Ce genre de passage doit être recommencé de nombreuses fois pour trouver le parcours idéal. Des pièges à feu cachés sont répartis un peu partout dans le donjon (il se mettent en marche si l'on passe trop près) et l'utilisation d'un objet au mauvais moment peut entraîner la mort. Le joueur ne dispose que de trois vies, et les mots de passe ramènent au début de chaque niveau. Il faut donc être très rigoureux, et ne pas commettre la moindre erreur, même si les niveaux ne sont heureusement pas trop longs.

Rencontre intéressante...
On meurt beaucoup dans ce jeu,mais chaque fois c'est une superbe animation.

La réalisation de The Immortal peut-être jugée bonne ou mauvaise, selon les goûts. Visuellement, le jeu est très proche de Zany Golf. Il utilise apparemment le même moteur graphique en 3D isométrique, et si le scrolling est assez saccadé, les animations des personnages sont dans l'ensemble très bonnes. Ceux-ci s'avèrent finement dessinés, mais se détachent assez mal de décors très pixelisés. Dans l'ensemble, l'intérêt du jeu pallie cette faiblesse graphique. La musique, médiévale, est agréable mais les effets sonores inexistants. Dans l'ensemble, le niveau général de réalisation est en-dessous de ce qui se fait en 1991, surtout sur 16-bits. The Immortal se rapproche plus, techniquement, d'un jeu sur NES ou Sega Master System.

Parfois il vaut mieux ne pas insister...
... ou alors on meurt une fois de plus !

The Immortal est un jeu prenant. On s'accroche en dépit de la difficulté élevée et frustrante, et on a envie de connaître la suite. Les énigmes font autant appel à la chance qu'à la réflexion. Il faut recommencer inlassablement les mêmes actions jusqu'à trouver le bon ordre, et pourtant, on se prend au jeu. La bataille finale contre le dragon pousse ce principe à l'extrême. C'est le type même du Die & Retry (comme Rick Dangerous) ; il faut tout de même savoir que ce type de jeu était très courant à l'époque, et les joueurs que nous étions étaient habitués à recommencer 50 fois le même niveau, ce qui est aujourd'hui un défaut rédhibitoire.

Version Apple IIGS.
Version DOS.
Version Megadrive.
Version NES.

The Immortal fait immanquablement penser à Diablo lorque l'on regarde les screenshots de près. Le principe de jeu est, il est vrai, assez proche, mais The Immortal est beaucoup plus basé sur une progression lente dans des donjons restreints que sur une profusion de combats.

Laurent
(11 octobre 2000)