Mastodon
Le 1er site en français consacré à l'histoire des jeux vidéo
La première décennie de MTF
Date de Sortie : 1986
Systèmes : Parchemin
Développeur : Point'n click & co
Editeur : Lucasartintendo
Supports : Tout ce qui se lit

1) Bonjour MTF, peux-tu te présenter aux lecteurs les plus récents ?

Ce ne sera pas un mal de présenter aux lecteurs les plus récents... puisque j'ai été récemment introduit dans l'équipe de Grospixels par ailleurs :) Alors dans l'ordre, je m'appelle Goux Mathieu, je suis actuellement étudiant et je prépare une thèse sur l'histoire de la langue française, pour être sans doute chercheur plus tard. Pour venir apporter quelques précisions, je me suis spécialisé en linguistique française, et notamment dans la syntaxe du français pré-classique et classique (16-17ème siècle). J'ai écrit deux mémoires, l'un sur la post-position du sujet dans les récits de voyages de 1570 à 1620 et le second sur une étude diachronique portant sur le relatif composé lequel dans la prose narrative du français classique et du français contemporain d'un point de vue micro-syntaxique et stylistique [NdT : C'est mal mais ça me fait penser aux « Chevaliers paysans de l'an Mil au lac de Paladru » :)].

Bon, après avoir endormi tous les lecteurs, je vais pouvoir parler de mes passions :) Depuis tout petit, j'ai une réelle voracité pour la Littérature. Et par ce terme, j'englobe quasiment tout, c'est-à-dire de la Littérature « classique », celle qu'on apprend à l'école, mais aussi la littérature de gare, la bande dessinée, les mangas... J'ai été autant élevé par Jules Verne et Lewis Carroll que par Hugo ou Flaubert, par Pif et Hercule et Astérix que par Dostoïevski et Chateaubriand. Une autre de mes passions serait Star Wars. Pas le cinéma, pas la science-fiction, pas le space-opéra, mais Star Wars uniquement. Ces films (je parle surtout des épisodes IV, V et VI) représentent à mes yeux un océan et beauté et de complexité, d'émotions liées à de profonds souvenirs d'enfance. Et lorsque je les regarde à nouveau je ne peux m'empêcher de verser une larme. Et bien entendu, j'ai également pour passion le jeu vidéo... ça tombe bien, vu que je fais partie de l'équipe de Grospixels ;)

J'ai été initié à cela par l'intermédiaire de mon frère, de dix ans mon aîné. Il possédait plusieurs Game & Watch sur lesquels je m'amusais bien, et quand j'avais six ans il tanna ma mère pour acheter une Nes. L'on peut dire qu'il s'agit réellement de ma première console. L'on n'avait qu'un nombre limité de jeux, je puis tous les énumérer : Teenage Mutant Heroes Turtles, vendu en bundle avec la console, Super Mario Bros., Super Mario Bros. 3, Four Players' Tennis, Nintendo World Cup, Dragon Ball, Solstice, Les Schtroumpfs... et je crois bien que c'est tout. J'ai depuis acquis d'autres jeux Nes, notamment Tetris et The Legend of Zelda, et j'échangeais souvent des jeux avec mes amis. C'est comme ça que j'ai fait la connaissance de Duck Tales, Chip'n Dale, Bubble Bobble et Dr. Mario qui, pour la petite histoire, m'avait été prêté par le gérant d'un vidéo-club chez qui ma famille allait régulièrement. Mon frère, toujours lui, acheta par la suite une Super Nes avec Super Mario World, en bundle encore une fois. Et un rien plus tard, j'ai demandé à ma mère de m'acheter une Game Boy, la grosse lourde et laide, pour un seul unique jeu : Super Mario Land 3: Wario Land que j'avais vu dans les mains d'un copain et que j'ai donc voulu acquérir. Heureusement, j'étais bon élève, donc il était facile de trouver des arguments pour que l'on me fasse des cadeaux. J'ai ensuite acquis d'autres consoles le jour de leur sortie ou presque (N64, Playstation...) et me suis mis au jeu PC qu'un peu plus tard, donc je ne pourrais parler de ça comme de mes « premières machines ».

2) Comment es-tu arrivé sur GrosPixels ?

J'avoue que je ne m'en rappelle pas très bien... Je me suis inscrit au forum en 2005, mais je sais que je devais fréquenter le site, du moins lire ses articles depuis au moins 2003. Je pense que cela s'est fait le plus simplement du monde, en cherchant des informations sur un ancien jeu ou quelque chose comme ça. Il est possible aussi que cela se soit fait par l'intermédiaire d'un autre site que je fréquentais beaucoup à l'époque : il s'agit d'un site d'émulation nommé Yenomulation, aujourd'hui disparu hélas, mais qui possédait une communauté incroyable et très sympathique, et je ne serais pas surpris que cela fût par ce biais que je pris connaissance du site. C'est d'ailleurs là que j'ai connu NesLP, autre membre du forum et collectionneur compulsif ; dès lors, je pense que les choses se sont faites simplement. Je me suis inscrit sur le forum dans le courant de l'année 2005 donc, et la suite est liée à la prochaine question, donc je commence ma phrase...

3) Comment as-tu intégré l'équipe/as-tu décidé d'écrire pour le site ?

...et je la poursuis ici ;) J'avais lancé au tout début un topic sur les jeux Little Big Adventure qui restent certains de mes gros coups de cœur en matière de jeu vidéo, et vu que je les connaissais bien, on m'a proposé d'écrire un article. J'ai donc envoyé à Laurent une chronique sur LBA, suivie de près par LBA2 qui a eu des retours positifs sur le forum. J'ai donc continué à composer des chroniques diverses, qui partent soit d'une volonté de faire un texte sur un jeu qui me semble important, du moins à mes yeux, mais qui est alors absent de la base de donnée (Discworld, Grim Fandango...), et sur mes dernières découvertes rétro (Tetris Battle Gaiden). J'ai une véritable boulimie d'écriture (j'en parlerai plus loin), et je ne peux m'empêcher d'avoir la plume facile lorsque je me replonge dans un jeu d'antan ou quand je fais une belle découverte.

Collection : Vue partielle

4) Que représentait le site pour toi à l'époque et que représente-t-il aujourd'hui ?

Lorsque je l'ai connu, le site représentait avant tout un îlot dans le paysage vidéoludique français. Tous les sites que je connaissais alors traitaient soit d'actualité, soit étaient rédigés dans un « français kikoolol » des plus détestables à mes yeux, ayant pour seul message en substance « le jeu vidéo c'est cool parce que c'est bien ». J'accède alors à une mine d'informations non seulement riche mais également écrite dans un français des plus agréables à lire, et en regardant le forum j'y trouve une communauté sympathique, décomplexée, parlant avec passion et amour de leur passion, avec civilité et politesse d'autres sujets. Si à présent la « mode du rétro » a fait que Grospixels peut sembler être un peu perdu dans la masse des sites qui ont dû fleurir alors, à l'époque, il était un joyau unique.

Aujourd'hui, il l'est toujours à mes yeux. Cela va faire plus de six ans que je le fréquente assidûment, presque chaque jour je dois dire, et sinon d'amitié, je puis parler d'accointance avec certains des membres de l'équipe et du forum que j'ai appris au fur et à mesure à connaître. Si auparavant, Grospixels me semblait comme un phare, il est pour moi aujourd'hui un refuge dans lequel j'aime à me reposer, loin des tumultes de ce monde. Il ressemble un peu à ce bistrot imaginaire que dépeignait, je crois, Oscar Wilde : un endroit où il y a un peu de magie, où l'on peut s'y reposer sans rien commander, mais juste lire ou fumer, où l'on connaît le patron ; l'après-midi, des étudiants en goguette courent le guilledou tandis qu'un chat se repose nonchalamment sur le comptoir et que son maître, le tôlier, caresse avec inattention. Le soir, les festons décorent les portes et les lampions s'allument. Un contremaître enfle une vessie et une guitare se pince ; les discussions roulent, et il y a de la lumière dans les yeux de tous.

Si ce n'est que si dans ce poème de Wilde, le bistrot est imaginaire, concernant Grospixels, c'est une réalité. C'est ce que représente le site à mes yeux aujourd'hui.

5) Quels ont été tes gros coups de cœur dans ta vie de joueur, tes trois jeux préférés et pourquoi ceux-là ?

Il serait difficile d'énumérer tous mes coups de cœur en matière de jeu vidéo, car ceux-ci sont nombreux ! Tout comme pour la musique, je ne répondrais pas « je joue aux jeux que j'aime » mais plutôt « j'aime les jeux auxquels je joue », c'est-à-dire que les jeux que j'essaie sont ceux qui ont su, avant même de les commencer, me captiver d'une façon ou d'une autre. Il y a bien sûr de bonnes surprises, mais finalement moins que ces premiers cas. Il faut dire que je joue comme je lis, de façon compulsive et entière : je m'abandonne à un titre et un seul de façon exclusive pendant un mois ou deux, ne jouant et ne parlant que de lui, tous mes sens sont portés vers cela. Aussi, avant que d'aborder ce fameux « top trois » que je connais, du reste, je vais faire une liste désordonnée et non argumentée de mes nombreux coups de cœur : Super Mario Bros., Super Mario Bros. 3, Ocarina of Time, Earthbound, Mother 3, Paper Mario, Okami, Shadow of the Colossus, Second Sight, Rayman, Super Mario Galaxy 2, Luigi's Mansion, Final Fantasy VI, Chrono Trigger, The Legend of Zelda, Secret of Mana, Tetris Battle Gaiden, Wario Land, Wario Land II, Grim Fandango, Runaway 2, Discworld Noir, Pokémon version bleue, F-Zero X, Super Mario 64, Banjo-Kazooie, Donkey Kong Country 2, Donkey Kong Country Returns, Super Mario Kart, The Path, Portal, Audiosurf, Civilization IV, Caesar III, Goldeneye 007, Killer Instinct, Oddworld Abe's Oddyssey... Je vais m'arrêter là, car plus j'en cite, plus il m'en vient.

Images de Twinsen, un freeware de plateforme fondé sur l'univers de LBA. Après y avoir travaillé durant deux ans et échangé avec Frédérick Raynal et Philippe Vachey, .TakaM abandonne le projet en tant que fanmade pour en faire un jeu professionnel sans licence. Plus d'informations sur le forum de l'incontournable Magic Ball, LE site de référence sur LBA. Ici, la dernière démo du projet de jeu.

Venons-en à mes trois « coups de cœur » ! Le premier, c'est, j'en ai déjà parlé, Little Big Adventure. Je le préfère à sa suite, sans pour autant enlever la moindre de ses qualités, pour cette seule raison : je trouve dans le premier opus un appel à l'aventure, à l'inconnu, que n'a pas le second où Twinsen a déjà son statut de héros millénaire. Du reste, la 3D lui fait peut-être perdre un rien de son charme indéniable. C'est un jeu que j'aime justement pour cette sensation qu'il nous donne de s'embarquer dans la grande aventure, la vraie : au fur et à mesure de notre parcours, l'objectif grandit, on cherche d'abord à rejoindre son amie, puis à la retrouver... et au bout de quelques heures, on se retrouve dans un bateau avec des soldats armés jusqu'aux dents pour mener une opération suicide contre une usine gardée par des milliers de clones belliqueux. Franchement, celui qui a vu ça venir, il devait être incroyablement clairvoyant. J'aime ce jeu pour cette cohérence sublime que je n'avais jamais vue alors, et qui étonnera et ce même aujourd'hui : les citoyens vous dénoncent vous croyant pourchassé par la police, vous devrez montrer une fausse carte d'identité, un soldat abandonne son poste pour aller uriner, on refusera de vous laisser fouiller dans les placards et d'allumer la télé comme dans un jeu d'aventure classique... Ce jeu est monstrueusement dingue, et je ne désespère pas de le trouver en version PC. Un ami en possède un en excellent état, il me dit qu'il me le donnera comme cadeau de mariage... il faut que je me marie, donc.

Le second, c'est Chrono Cross. J'ai découvert ce jeu par l'intermédiaire de l'excellente traduction qui en a été faite par Terminus Traduction, qui retranscrit à merveille le phrasé particulier de chaque personnage. Comme tout un chacun le sait sans doute, ce jeu vire du côté de la démesure au sujet des membres d'équipe qui peuvent vous rejoindre, nombre qui oscille entre vingt et trente. Chacun possède sa personnalité, son histoire et surtout sa façon de parler : un tel chuinte, l'autre parle en verlan, un dernier fait des rimes... C'est un réel plaisir. Graphiquement, le jeu dépote, même sur Playstation et ces musiques, rah, ces musiques ! Je me regarde encore souvent l'introduction du jeu. Ce plan où la caméra zoome vers l'œil de Kid me donne à chaque fois des frissons. J'aime son système de combat à base de couleurs, d'une intelligence redoutable et qui gagne en complexité au fur et à mesure du jeu, j'aime sa narration et le fait que le jeu nous impose des choix qui ont des conséquences décisives sur la suite de l'aventure, ce qui justifie pleinement le fait de le refaire en mode New Game +, et j'aime enfin son scénario. L'on sait que le jeu reprend l'intrigue de Radical Dreamers, mais j'aime surtout la façon dont le jeu se positionne vis-à-vis de Chrono Trigger, cette façon qu'il a de combler les trous et de réécrire les choses mais toujours de façon subtile et intéressante. Il y a un peu de Proust dans ce jeu, dans le fait d'être « concentré même sur la longueur », dans la façon qu'il a de raconter une histoire belle et grande mais sans en avoir l'air. Un chef-d'œuvre, à mes yeux tout du moins.

Stay Down de Zach Gorman

Mais pour tout premier coup de cœur, le jeu qui m'a fait aimer le jeu vidéo, c'est The Legend of Zelda: A Link to the Past. J'ai acquis ce jeu assez tard, mais je pense que cela n'est pas un mal car l'âge m'a permis de l'apprécier à sa juste valeur. Que dire sur ce jeu ? Je m'en vais plutôt recopier le passage que j'avais écrit à l'époque...

« Tellement de choses à dire, si peu de temps. Ce jeu porte une place toute particulière dans mon cœur, au même titre que les Beatles ou Bérénice de Racine ; sa découverte, alors que je n'étais qu'au collège, forgea durablement mon âme et mon esprit, et sans nul doute ne serais-je point ce que je suis aujourd'hui si je ne l'avais jamais connu. Cela se fit pourtant de manière parfaitement fortuite. J'avais entendu maintes fois parler de cette "légende", comme l'un des plus brillants jeux qui aient jamais été produits ; je le découvris en vente, à prix bradé, bien que neuf, dans une boutique de mon quartier ; je l'acquérai par curiosité, le lançai, je n'y comprenai rien ; je mourus passé cinq minutes de jeu et, de rage, stockai l'achat dans une armoire, sans y retoucher pendant une année entière. Puis, comme pris d'une soudaine envie, je m'y replongeai, et en ressortis plus enfiévré que jamais. Car il reste pour moi un jeu exigeant, pour lequel il faut de l'investissement, et pour tout dire, du temps. Je n'étais à l'époque pas assez patient. À présent que je l'ai fait et refait un nombre incalculable de fois, je puis dire sans mentir que je le connais sur le bout des ongles.

Un peu d'histoire, d'abord absolue puis relative. En un monde perdu, trois déesses vinrent créer la vie. Une fois leur ouvrage achevé, elles laissèrent derrière elles un artefact, trois triangles d'or réunis en un seul, la "Triforce", quelque part, dans une lande appelée "Terre d'Or". On disait que celui qui s'en emparerait verrait tous ses désirs se réaliser, et les Hommes, alors, lancèrent de grandes expéditions vers ce pays caché, en vain. Mille ans passèrent. Un jour, un malandrin, du nom de Mandrag Ganon, dit "Ganon des voleurs enchantés", parvint, grâce à la magie, à s'introduire dans ce pays d'or et à trouver la Triforce. Alors qu'il s'en empara, les ténèbres recouvrirent la Terre d'Or et Mandrag Ganon, devenu Ganon, Roi des Ténèbres, lança une immense armée à la conquête des Royaumes pour étendre son courroux. Une grande guerre s'ensuivit, connue sous le nom de "Guerre du Sceau", au cours de laquelle sept sages parvinrent, au prix de nombreuses vies, à enfermer le mal dans la Terre d'Or. Ce dernier, voyant les portes se refermer devant lui, hurla sa colère et jura, coûte que coûte, de revenir se venger un jour. L'histoire devint mythe. Dans le paisible Royaume d'Hyrule, de grands malheurs survinrent : mort du bétail, famine, peste. Le Roi était désemparé. Un jour, un sorcier venu du désert, à l'Ouest, nommé Aganhim, usant d'une magie inconnue encore à ce jour, leva toutes les malédictions et fut promu noble. Mais on dit que depuis, le Royaume lui appartient, que le Roi est mort, qu'il dirige le pays, que de jeunes filles, ça et là, disparaissent brutalement.
Non loin du château, en pleine nuit, un enfant entend dans ses rêves une princesse appeler à l'aide. À son réveil, son oncle, harnaché comme pour un combat, s'enfuit dans la nuit noire, en lui demandant de rester couché. Le petit garçon se lève, et c'est à cet instant que le joueur intervient.

Les slogans de l'époque disaient : "Vous croyez en avoir fini, mais ce n'est que le commencement." Force est de constater qu'ils avaient raison. Le jeu, une fois les commandes de bases assimilées (car il reste plus proche du jeu d'action que d'un RPG), semble s'achever assez rapidement. Puis, astuce scénaristique dantesque, qui me fit frémir et sentir que je "perdais le contrôle"... un monde deux fois plus vaste s'ouvre alors devant nous, où on ne sait guère que faire, ni où aller. Sans que la sensation de liberté soit totale, car les chemins sont balisés, les zones sont labyrinthiques, et mettent à profit, souvent, notre sens de l'orientation. Il s'agit généralement de trouver un objet permettant d'ouvrir une nouvelle voie sur la carte, ou bien de rebrousser chemin, au cas où, l'histoire avançant, cet élément qui nous bloquait la route disparaisse alors.

Ndt : merci les Grosblogs.

Troisième épisode de la saga The Legend of Zelda, l'opus peut se lire comme une "refonte" graphique du premier, sorti sur Nes quelque cinq ans auparavant. On y retrouve une "vue du dessus", l'opposition monde extérieur/monde souterrain, et, grossièrement, il s'agit d'explorer, dans un ordre plus ou moins fixé, un certain nombre de palais. Chacun d'entre eux abrite un objet, essentiel pour la suite de l'aventure (arme ou élément permettant de libérer un nouveau chemin) et un gardien, qui détient une pierre magique. L'obtention de toutes les pierres permet d'accéder au dernier palais, et enfin de vaincre le dernier gardien.

Ce qui surprend peut-être davantage, c'est la cohérence (limitée, certes, mais fort bien pensée à l'époque) de l'univers que l'on arpente. Les personnages nous reconnaissent, nous interpellent, nous dénoncent ; chacun a sa propre personnalité. La traduction française est épatante, digne d'une grande production, et ce jeu reste une grande production. Il aida, je pense, à populariser en Europe le courant du jeu d'"action-exploration", soit un jeu liant à la fois des phases de combat éprouvantes, se résumant à trouver l'unique point faible de l'adversaire, et des phases d'exploration intrigantes, les palais deviennent progressivement de vrais dédales, où il convient de jouer avec les étages (en faisant tomber un bloc d'un étage à l'autre, par exemple, permettant de maintenir activé un interrupteur etc.) ou d'explorer toutes les possibilités pour espérer tout découvrir. De même, le nombre de secrets à découvrir, de grottes écartées, de coffres à ouvrir, d'objets à récupérer est tout bonnement gigantesque, et moi-même, malgré tout, je pense ne pas avoir vu tout ce qu'il y avait à voir dans ce jeu. À chaque partie je trouve quelque chose de neuf... c'est, je crois, un des rares jeux du genre qui me fit cette impression-là, celle de jouer à chaque fois à un autre épisode quand je lance la console. »

Je pense que cela résume bien ce que ce jeu représente pour moi.

6) As-tu conservé un attachement particulier au retro gaming ? Joues-tu encore à d'anciens jeux ? Et aux jeux actuels ?

Tout dépend de la définition que l'on attache au mot « ancien ». En ce moment, je me refais Paper Mario: La porte millénaire. Est-ce à dire que ce jeu est ancien, car il est sorti il y a sept ans, ou bien ne l'est-il pas, car sorti sur une génération récente de console ? Si l'on considère l'adjectif dans le sens où l'on peut l'entendre dans le cadre du retro-gaming alors oui, je continue de jouer à d'anciens jeux. Mais cela n'a rien à voir avec un quelconque attachement au retro-gaming en particulier. J'aime les jeux vidéo, je joue, rien de plus simple. Dira-t-on de moi, quand je me lis un roman de Rabelais, que je fais du « retro-reading » ? Ou qu'en écoutant les Bealtes, je fais du « retro-listening » ? Ce terme même me semble plus stigmatisant qu'autre chose. Je ne joue, comme je le disais plus haut, qu'aux jeux qui me plaisent, cela seul importe pour moi. Et je ne vais pas regarder son âge : je n'ai rien de particulier contre les gros pixels. Ma dernière « découverte », en ce sens, est Magical Drop 3 en Arcade. Et Donkey Kong Country Returns sur Wii. Je n'aime que les jeux qui me plaisent, et repoussent ceux qui ne me plaisent pas, qu'ils soient anciens ou récents.

Collection : Vue partielle 2

Je ne suis pas particulièrement nostalgique, et je ne tiens sûrement pas un « discours de vieux con », considérant que le vieux est forcément mieux. Déjà parce que cela n'est pas systématiquement le cas, ensuite parce que cela ferait faire preuve d'un aveuglement que je me refuse de pratiquer avec systématisme. Soyons curieux : et notre bon goût fera le reste.

7) Passes-tu encore sur le site ? T'es-tu engagé auprès d'un autre site ? Voire possèdes-tu un blog sur le sujet (ou un autre) ?

Comme je le disais plus haut, j'ai une boulimie d'écriture. Cela se ressent partout, car je suis occupé un peu partout à écrire... De façon « sérieuse » tout d'abord, puisque je suis auteur de romans, d'essais et de nouvelles, et que je suis publié. J'invite les intéressés à regarder dans la partie Rédaction, je m'en voudrais de refaire ma publicité ici.

Je suis sinon engagé auprès d'un autre site, zeplayer.com, en tant que chroniqueur. Il s'agit d'un site qui traite de jeu vidéo « pas pareil qu'ailleurs ». Les sujets sont multiples : actualité, rétro, coup de cœur voire coup de gueule... Le ton est libre, décomplexé, toujours pointu et intéressé. Nous avons mené pas mal d'interviews de personnalités du milieu (JM Destroy, Matt Murdock, AHL, le docteur Lakav...), avons des articles sur plusieurs sujets, avons même fait quelques vidéos. Je vous invite à vous y rendre pour vous faire une idée, et à potasser les archives du site, nombreuses et riches.

Enfin, je tiens un blog nommé Nulla Dies Sine Linea, autrement dit « Pas un jour sans une ligne », qui traduit cette boulimie qui est mienne. J'y traite de tout ce que j'aime, en matière de Littérature, cinéma et jeu vidéo bien entendu. Il s'agit d'articles plus ou moins longs, expliquant pourquoi j'aime ce que je chronique, exercice bien plus difficile que la critique négative par ailleurs.

8) Merci pour tout et bonne suite ! (oui, ce n'est pas une question mais bon, chacun ses défauts)

Bonne continuation à toi, et longue vie au site ! (oui, ce n'est pas une réponse mais bon, moi aussi j'ai mes défauts).