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Shadow of the Beast 2
Année : 1990
Système : Amiga, Atari ST ...
Développeur : Reflections
Éditeur : Psygnosis
Genre : Action / Plate-forme
[voir détails]
La boîte du jeu. Merci au site Hall of Light !

Il n'aura pas fallu longtemps à l'équipe de Reflections pour rebondir sur le succès phénoménal de Shadow of the Beast !

Voici ce qui constitue l'une des plus belles introductions existantes sur Amiga ! Croyez-moi, des années après, on s'en souvient encore, et elle ne prend pas une ride.

À peine un an plus tard, nous voilà replongés dans les aventures d'Aarbron face au joug de Maletoth. Ce dernier commande à son lieutenant, Zelek, l'enlèvement de la petite sœur d'Aarbron, encore bébé. Au moins, l'objectif est clair, et qui nous est présenté par une séquence animée de toute beauté. Cette introduction parvient à coller, en deux minutes, une ambiance noire et pesante qui ne quittera plus l'aventure.

La horde de Zelek va tout mettre en oeuvre pour ruiner votre quête.
Entre deux mauvaises rencontres, quelques mécanismes à maîtriser.

Comme dans le premier épisode, Shadow of the Beast II lâche le joueur en plein milieu d'un univers vaste, qui s'étend aux quatre coins du point de départ, et qu'il va falloir explorer dans le bon ordre. La malédiction d'Aarbron ayant été brisée à la fin de l'opus précédent, le joueur démarre donc l'aventure sous forme humaine. Première déception : finis les superbes scrollings parallaxes en extérieur, la réalisation de Shadow of the Beast II n'utilise que le plan simple classique proposé initialement pour les explorations en intérieur, peut-être parce que le terrain est vallonné. Au moins, la qualité de l'animation du héros est toujours au rendez-vous.

Surtout ne pas réveiller le gars en dessous...
Baston rangée dans la forêt !

Fini également le compteur de vies, une jauge sous la forme d'une fiole servira d'indicateur, moins précis, mais plus esthétique. Enfin, Aarbron possède désormais une arme, une masse qui porte assez loin. Elle est considérée comme un objet au sein de l'inventaire, et toute l'aventure va tourner autour de la quête de deux artefacts, un parchemin et une bague, qui serviront à fabriquer l'arme nécessaire pour occire le vil Zelek. Le premier est détenu par un seigneur dragon local, qui pourrait le céder contre un service rendu ; quant à la bague, les gobelins des cavernes la gardent jalousement, seule une visite de courtoisie de leurs prisons permettrait de se l'approprier.

Entre deux pièges surprises, n'oubliez surtout pas les coffres !
Voici peut-être le duo le plus pénible du jeu, ils sont coriaces comme c'est pas permis.

Ceci n'est qu'un aperçu très succinct de l'ensemble de la tâche à accomplir, chaque action demandée supposera en avoir préalablement déclenché une précédente, parfois sans rapport direct. Et c'est bien là que réside la première des frustrations de Shadow of the Beast II : le parcours. Dans l'absolu, il est possible de tout visiter dans n'importe quel ordre ; mais puisque chaque embranchement découle sur une action ou sur un objet à récupérer, et que tout est relié, mieux vaut s'attaquer à l'affaire par le bon bout. Ce qui va demander pas mal d'essais, sachant qu'il est tout à fait possible de se retrouver bloqué à la toute fin du jeu à cause, par exemple, d'un simple coffre non ouvert au début du jeu et renfermant quelques pièces d'or indispensables...

Une réminiscence d'Alice au pays des merveilles ?
Surprise !

La seconde frustration de Shadow of the Beast II, et non des moindres, se trouve dans la difficulté éhontée de la partie action. Vraiment. On vous aura prévenus. Gourous du premier épisode, faites craquer vos doigts, Shadow of the Beast II est bien le fils de son père. Les ennemis pleuvent littéralement dans la forêt interdite, dans le marais ou sur la plaine, mais dans le reste du jeu, les problèmes surviennent dans des confrontations en un-contre-un, où l'avantage du terrain n'est généralement pas de votre côté. Enfin, les parcours sont truffés de pièges attrape-couillons, le genre de trucs où l'on se fait obligatoirement avoir la première fois. Néanmoins, les ch'tis gars de Reflections ont prévu le coup, et il est possible d'activer un cheat mode d'invincibilité dès la première rencontre avec un autochtone. Car une autre des nouveautés de Shadow of the Beast II est son mode dialogues. Une pression sur la touche « A » devant le premier péon venu qui ne cherche pas à vous trucider, et l'on peut poser des questions sur n'importe quel mot-clé. En général, il faut balancer la dernière info que l'on a reçue, les dialogues étant assez nombreux. Une pression sur la touche « O », et l'on peut offrir l'objet sélectionné.

De très belles transitions graphiques couvrent les petits temps de chargement.
Foutu ? Non, il faut en passer par là.

Finis les charmants paysages au ciel bleu, Shadow of the Beast II se déroule dans des environnements sombres et arides, sur fond rouge. À l'instar de l'introduction, les territoires traversés témoignent de l'atmosphère pesante qui y règne, et confèrent au jeu une identité visuelle très forte. Les habitants rencontrés, amis comme ennemis, ne se démarquent pas du décor, le tout formant un ensemble finalement très homogène. Le travail des frères Tim et Lee Wright sur le fond sonore achève superbement le tableau. Shadow of the Beast II est une aventure onirique, un de ces voyages entre rêve et cauchemar dans un univers improbable mais fascinant... pour peu que l'on accepte sa difficulté harassante, et son intransigeance dans le déroulement des actions à effectuer.

Zelek, tout feu tout flamme !
Le bel écran de Game Over. Etant donné qu'on le voit assez souvent, autant qu'il soit réussi !

La fin de Shadow of the Beast II annonce la couleur : il va falloir s'occuper de Maletoth. Le troisième épisode était inévitable !

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