Forums de Grospixels
Bienvenue sur le forum de Grospixels : [ S'Enregistrer ]
Déjà inscrit ? [ Connexion ]
 
retour sur le site
rechercher
Index du Forum » » Vie du site » » Concours "Souvenirs de Grospixeliens" : Les textes
81 messages • page
12345
Auteur Concours "Souvenirs de Grospixeliens" : Les textes
dante2002
Déterreur de topics


Score au grosquiz
0002009 pts.

Joue à Le GamePass sur la Serie X

Inscrit : Feb 10, 2003
Messages : 5363
De : METZ

Hors ligne
Posté le: 2005-02-10 14:23
Absolument génia HappyGrumble.

Je vais vraiement devoir m'y mettre moi (à écrire, et à faire des enfants )

_________________

Image


  Voir le site web de dante2002
HappyGrumble
Pixel monstrueux


Score au grosquiz
0002688 pts.

Joue à NintendoLand, Divinity 2, Zelda Skyward Sword

Inscrit : May 05, 2002
Messages : 2174
De : Toulouse-cong !

Hors ligne
Posté le: 2005-02-10 22:53
Merci les gars

  Voir le site web de HappyGrumble
camite
Pixel monstrueux


Score au grosquiz
0018186 pts.

Joue à Nikke Goddess of Victory

Inscrit : Mar 21, 2003
Messages : 2011
De : Sallanches

Hors ligne
Posté le: 2005-02-18 14:06
ZELDA ET SES POTES

La fée numérique se penche sur mon berceau le jour de ma naissance et souffle à mon père d’acheter une Atari 2600 pour célébrer l’événement. A vrai dire, je ne sais plus dans quelle mesure j’ai pu inventer cette anecdote bien flatteuse pour n’importe quel ego de retro-gamer. Il n’empêche. Avec la recherche d’un peu de neige pour luger avec ma maman, les boîtes grises de jeux 2600 derrière une vitrine reviennent comme l’un de mes plus anciens souvenirs. Mr Do !, Miss Pac-Man (« le même sauf qu’elle a un nœud dans les cheveux »), Vanguard dont je ne connais pas encore la parenté SNK… Et pour le mioche, un Schtroumpfs avec des petits hommes verts (!) Le même sur la Colecovision d’un ami de mon père m’éveillera à l’évolutionnisme technologique, avec ses schtroumpfs BLEUS.

Pour autant, je joue peu à la 2600, gros joujou de luxe que mon père installe vite dans un placard. Parfois, je le regarde programmer en Basic de petits jeux pour un ordinateur portant les marques Yeno et Sega. A l’école, mon CM2 nous offre des séances mensuelles d’initiation sur des MO5. Il faut dessiner des figures géométriques sur l’écran à l’aide de commandes dictées par un geek venu arrondir ses fins de mois. Et ceux qui terminent avant la fin peuvent lancer Le Jeu de la Vie. L’histoire d’un voyageur de l’espace à travers différents tableaux genre shoot, labyrinthe, réflexes… Je n’irai pas bien loin dans l’aventure. A l’époque, l’idée même de jeu vidéo ne représente rien de très précis dans ma tête. Encore trop occupé à jouer aux billes ou à la délivrance.

Sensiblement à la même période, Konami lance son adaptation de la licence Tortues Ninja sur la NES. A l’approche de Noël, un spot de pub passe en boucle. « TRRRAAAVERSEZ LES EGOUTS !!! » Avec mon frère, tout ce qui touche aux quatre tortues mutantes titille en nous la naissante fibre fanboy. Mon père, du genre à demander une voiture téléguidée pour les fêtes, voit d’un bon œil l’arrivée d’une nouvelle machine de jeux dans le foyer. Ma mère, nettement moins. Trois contre un, désolé maman mais tu aurais dû assurer tes arrières avec des jumelles. Mais passées ces considérations statistiques, personne n’y connaît grand-chose en consoles de jeux dans la famille. Armés d’un hors série Génération4, le premier choix de mon père se porte sur… la GX4000. La vie tient à peu de choses parfois.

Un vendeur Fnac bienveillant plus tard, la NES arrive donc chez nous avec Teenage Mutant Hero Turtles et Ice Hockey. Le premier me décourage au troisième niveau et je me contente donc de regarder mon père se frayer un chemin jusqu’au Technodrome. Mais le fameux dernier couloir a raison de lui à chaque fois. Aujourd’hui encore je ressors régulièrement le jeu pour le venger mais le dernier couloir ne se laisse pas vaincre.

Pour les ringards

A partir de là, la machine s’emballe. Mon frère et moi passons tout notre argent de poche dans l’acquisition de nouveaux jeux. Ma mère accepte de nous abonner à Player One. Une bonne quinzaine de jeux s’envolent avec un cambriolage. Le remboursement de l’assurance disparaît aussitôt dans leurs remplaçants. Les deux Zelda, Megaman 2, Super Off Road, Faxanadu, Super Spike V’Ball, Digger T.Rock, Day of Thunder, Batman, Bayou Billy... chef-d’œuvres trop durs pour moi ou séries B éclatantes, j’ingère tout. Les adaptations de Double Dragon 2, Rygar ou le Super Doki Doki Mario 2 défilent sous mes yeux sans que je n’en comprenne encore toute l’importance historique. Avec le collège arrive le temps des premiers échanges et des premiers jeux terminés à la régulière : Captain Skyhawk, Kabuki Quantum Fighter, Bart VS. The Space Mutants… Chez des amis plus bourgeois que moi, je découvre des machines appelées 520 STE ou Amiga. Les musiques de Xenon 2, Lotus 2 ou Dune 2 me laissent bien sur Le Cul 2, mais je me dis que des types qui ne toucheront jamais un Zelda de leurs vies n’ont pas forcément grand-chose à m’apprendre en terme de jeux vidéo.

Le Noël suivant, mon frère et moi franchissons une nouvelle étape dans notre addiction, puisque nous acquérons chacun une console portable pour jouer en vacances. Considérant comme des blaireaux que le monochrome c’est pour les ringards, nous snobons la GameBoy pour la GameGear et la Lynx. J’emprunte la Sega pour terminer un Sonic, un Shinobi et le Monaco GP (et ses deux sprites affichables à l’écran). Sur l’Atari, le seul jeu vraiment satisfaisant au début s’appelle Checkered Flag. Puis un échange avec un ami me permet de découvrir Bill & Ted’s Excellent Adventure, clone de Zelda déjanté que je considère toujours aujourd’hui comme un de mes jeux préférés.

Peu après, la Super Nintendo débarque en Europe avec son pouvoir d’attraction énorme que n’a jamais exercé sur moi la Megadrive. Nous réunissons avec mon frère et la participation de mes parents et grands-parents assez d’argent pour acheter la console avec Super Mario World. Jusque-là, je n’ai jamais spécialement accroché aux Mario. Mais ce nouvel épisode me fascine littéralement par l’intelligence prodigieuse de sa conception, avec chacun de ses éléments portés au summum de son potentiel. Il s’agit d’un jeu que j’ai terminé entièrement une bonne trentaine de fois, avec à chaque fois le même plaisir. Je m’y replonge régulièrement comme on révise un classique. Parallèlement, je découvre Super Soccer, à mon sens le meilleur jeu de foot de tous les temps, ou F-Zero. Zelda 3 m’enchante, Street Fighter 2 me passionne un temps. Je dévore Super Metroid, Secret of Mana, Actraiser, passe des heures en duel sur F1 Pole Position, attend la sortie maintes fois repoussée de Sim City, m’enthousiasme comme un gamin sur des jeux « mineurs » comme Lord of the Rings, Zombie, Tiny Toons ou Shadowrun… Je goûte même au plaisir de l’import et aux merveilles de Squaresoft, Chrono Trigger et Final Fantasy 6 qui portent l’intensité émotionnelle et narrative à un niveau inouï.

J’avais découvert Squaresoft un peu plus tôt avec Mystic Quest sur la Game Boy achetée entre-temps pour jouer à Zelda Link’s Awakening. Une grosse surprise que ce Mystic Quest qui a réussi à m’émouvoir, chose que je ne pensais pas encore vraiment possible avec un jeu vidéo, malgré l’excellence de certains titres en ce sens. J’ai porté ce jeu si haut dans mon cœur que je me sentirai trahi, bien des années plus tard, lorsque sortira son épouvantable remake, Sword of Mana, sur Game Boy Advance. Revanche pour Link pour qui j’avais encore acheté une machine, même si les Oracles puis Minish Cap ne me charmeront pas autant que leurs prédécesseurs.

Avec méthode

Au collège, je choisis d’effectuer mon stage de trois jours en entreprise comme informaticien. Inconsciemment, il s’agissait de donner un prétexte à mes parents pour acheter un PC. J’accède alors à de nouveaux types de jeux. Alone in the Dark me terrorise, Day of the Tentacle me tient en haleine en plus de me faire rire, et je passe ma première nuit blanche devant Theme Park. Je me lance dans des carrières d’entraîneur de foot, dans la flibuste hilarante de Monkey Island… L’émission Cyberculture sur Canal+, consacrée à Commander Blood, me donne à elle seule envie d’acheter le jeu. Mais le must du jeu sur PC reste pour moi la trilogie Gabriel Knight, belle comme des films, riche comme des romans et passionnante comme… comme peu de jeux en fait.

Milieu des années 90. Le lycée, la crise d’adolescence et la PlayStation. Sale époque.

Sega s’enfonce, et Nintendo promet des merveilles pour plus tard. Sony rase tout mais je m’en fous clairement, je veux jouer à Zelda. Mon frère, lui, ne résiste pas. Ridge Racer, Toshinden, Tomb Raider, Pandemonium, Crash Bandicoot… je me mets à haïr cette machine, ses jeux à deux balles et toute la philosophie qui va avec. Pour le malheur de ma mauvaise foi, j’arrive pourtant à trouver des exceptions. Metal Gear Solid, Final Fantasy VII ou les Resident Evil. Enervé par la tournure que prennent les choses, j’écris à Player One qui publie ma lettre au numéro suivant. Je me sens alors bêtement investi d’une mission de voyant parmi les aveugles, et écris une dizaine de pages par mois au magazine pour persuader le monde entier de l’escroquerie PlayStation. Mon aversion ne diminue pas au moment de parcourir Final Fantasy VIII. L’émotion et la créativité sacrifiées sur l’autel de l’image de synthèse et de l’esprit djeun’s. Nintendo, sauve-moi…

Noël 98, le voilà, posé au pied du sapin, avec la console qui va avec. Mon père l’avait réservé pour être sûr d’en avoir un exemplaire. Des pubs l’annonçaient sur les doubles pages des magazines. « Il vous a manqué ? Zelda est de retour ». J’introduis Ocarina of Time dans la Nintendo64. Enfin, j’entre dans l’âge de la 3D. A côté d’un monument pareil, peu de place pour la concurrence. GoldenEye, bien sûr. Un injustement méconnu Mystical Ninja, un plaisant Lylat Wars, et le fabuleux Pilotwings qu’on explosera dans tous les sens (mais néanmoins avec méthode) avec mon meilleur ami pendant les vacances d’été. Majora’s Mask arrivera plus tard, mais le destin n’a pas voulu que j’aime ce jeu, entre problème technique (expansion pack de sous-marque), hospitalisation et vie personnelle chaotique.

Génération 128 bits, rebelote. Sega a fini de sombrer avec la Dreamcast, Sony engage David Lynch pour ses pubs, provoque des émeutes dans les magasins et balade tous les journalistes à grands coups d’Emotion Engine. Mon frère craque à nouveau sans se poser de question. Moi je m’en fous toujours puisque je veux jouer à Zelda. Premier galop d’essai sur PlayStation2 : Silent Hill 2. Incompréhension totale. Ça, la maturité du jeu vidéo ? Voire plus simplement : ça, du jeu vidéo ? Persévérons avec Ico. Déjà nettement mieux mais tout de même, pas de quoi se mettre à genou. Sans trop y croire, je passe à MGS2 Sons of Liberty. Ouch. Méchante claque. Un jeu vidéo peut produire du sens, et ça se passe sur la Sony. Pas l’air con moi maintenant.

Mon antisonysme primaire ne baisse pas les bras pour autant. GTA, ça me gonfle autant que Kill Bill, c'est-à-dire prodigieusement. Prince of Persia, je me marre. Final Fantasy X, impossible de tenir plus de deux heures devant ce flot de ridicule. Je m’entiche néanmoins de S.O.S Final Escape et rattrape le temps perdu avec Code : Veronica et Rez. La Dreamcast, justement. Un ami me prête la sienne pendant les grandes vacances. Me voilà parti pour Shenmue. Bien qu’un poil déçu, je n’ai plus qu’une seule idée en tête à la vue du générique de fin : jouer à Shenmue 2. Pour patienter, je tâte un peu de Jet Set Radio, avant de tomber sur le Graal dans une boutique d’occasions. Quinze jours non stop commencent alors dans le Hong Kong virtuel de Yu Suzuki.

Peut-être rien à voir

Avec la perspective d’un nouveau Zelda, l’achat d’une GameCube s’imposait comme inéluctable. Les premiers jeux ne suffiront pas à sortir le portefeuille de ma poche plus tôt que prévu. Resident Evil s’en chargera. J’avais adoré la série sur PlayStation, mais ce remake va réussir à me rendre amoureux, au point de me procurer Resident Evil Gaiden sur Game Boy Color, puis bien sûr Resident Evil 0. Suivent Mario Sunshine et Metroid Prime, avec lesquels je prends conscience de mes « mutations ». Du joystick 2600 à la manette GameCube, la technologie et l’interface ont évolué, mes doigts s’y sont adaptés.

Peu avant la sortie de The Wind Waker, j’achète un téléviseur d’appoint à écran plat pour installer la machine dans ma chambre. Pas question de lâcher le jeu pour laisser quelqu’un regarder quelque chose à la télé, ou mon frère jouer avec sa machine du diable. J’en profite pour m’équiper en RVB afin de jouir du 60 hz. Et hop, encore quinze jours de sacrifiés. Pas le temps de faiblir ensuite. Eternal Darkness, Skies of Arcadia, P.N.03… Les parties enfiévrées avec les copains sur Mario Kart ou Mario Party 4, sur lequel j’enchaîne six victoires consécutives au plus grand énervement de mes adversaires.

Au cours de l’été 2004, je quitte ma vie de nerd pour entamer celle de geek. « Maqué, sociable et cultivé » comme disait Chronic’Art. En réalité, une Julie qui n’aime pas les jeux vidéo m’a convaincu un peu malgré elle que certaines choses valent plus la peine que de passer des heures devant un écran. Elle me quitte la veille de mon anniversaire et deux jours plus tard arrive Animal Crossing en guise de consolation. J’explique le principe à Julie qui, intriguée, veut essayer. Dix jours passent et nous revoilà ensembles. Ça n’a peut-être rien à voir. Mais je joue toujours à Animal Crossing. Je refais les 96 niveaux de Super Mario World quand j’ai le cafard. Je défie sporadiquement (et échoue invariablement) le dernier couloir de Teenage Mutant Hero Turtles. J’attends chaque nouveau Resident Evil comme le messie. Julie est toujours dans le coin. Zelda et ses potes aussi.

HappyGrumble
Pixel monstrueux


Score au grosquiz
0002688 pts.

Joue à NintendoLand, Divinity 2, Zelda Skyward Sword

Inscrit : May 05, 2002
Messages : 2174
De : Toulouse-cong !

Hors ligne
Posté le: 2005-02-18 15:39
Super texte, Camite

  Voir le site web de HappyGrumble
Lampauneon
Pixel visible mais rikiki



Inscrit : Oct 29, 2003
Messages : 62

Hors ligne
Posté le: 2005-03-01 19:13

Back to the future

Pas facile de remonter si loin dans les méandres de ma boîte crânienne. Trente et un ans sur cette planète et les informations manquent déjà à l’appel (la pelle ?). Enfin, dans l’intérêt de la communauté, je vais tenter de m’immiscer dans le flot de souvenirs et d’en ramener sa substantielle moelle. Attelons nous donc sans plus tarder à cette tâche des plus titanesque au vu de ma sénilité précoce ...

Big-bang

"Mais qu’est-ce que c’est que cette boîte, d’où sortent 2 boîtiers, reliée à un lecteur de cassettes ? Et ça se branche sur la télé tu dis ?" Démonstration : après environ 5 interminables minutes, voilà qu’apparaît un assemblage de pixels monochromes, censés représenter un chevalier, au milieu d’énormes blocs tout aussi colorés et supposés évoquer l’intérieur d’un château ... Je ne pris conscience que bien des années plus tard que ce fut là mon premier contact avec ce que nous appelons communément aujourd’hui, les jeux vidéo. La machine en question est fabriquée par l’intermédiaire du parrain de mon frère à l’aide de revues électronique qui distillent au fil des mois la méthode permettant l’assemblage d’un tel engin. Du haut de mes 3 pommes, je n’ai alors guère plus de 8 ans, je me laisse baigné dans cet univers monochromatique et fantastique à raison de plusieurs heures par semaine sur un vieux téléviseur noir et blanc. Après moult demandes et plaintes en tout genres, il arrive parfois que mon père cède : le peu de couleurs proposées par la bête finit néanmoins par m’achever. Quand je vous dit qu’il faut être motivé ...
La seconde rencontre avec cet étrange monde se fait par l’entremise d’un copain et prend la forme d’une console portable : la Microvision de MB. Rien de transcendant cependant et je suis persuadé que les rares d’entre vous ayant approché la bête s’en sont rapidement remis.
Je passe la période Game & Watch des cours de récrés qui suit quelque temps après : mon grand frère dispose alors du fameux Donkey Kong (le veinard) et je possède pour ma part le fumeux Oil Panic (c’est rien mon p’tit) ...

Sales copains ? copains sales ? Ah non, copains en salles

Ce qu’il y a de bien avec les copains, c’est l’éternelle compétition que se livre ces derniers pour avoir l’ultime joujou à la mode. L’un d’entre eux donc, tout aussi captivé que le gamin que je suis par l’étrange assemblage trônant fièrement dans le salon familial, se met en tête de posséder mieux. Grand bien lui prend. Il doit cependant attendre quelques années pour disposer d’un système révolutionnaire : l’Atari 2600 et ses cartouches à 15 euros pièce (une fortune). Comme tout bon morveux qui se respecte, la 'salle de jeu' migre de quelques maisons et nous nous retrouvons fréquemment à squatter son salon ... Je revois encore ces parties de Combat, Phoenix et autres Space Invaders qui bercent cette époque et surtout, cet état de fébrilité mal contenu lorsque le joystick à l’unique bouton orange arrive dans nos mains plus que moites. En ce qui me concerne du moins ...
C’est à peu près à ce moment que je découvre les joies de l’arcade : les salles me sont alors interdites et il me faut attendre les braves itinérants et leurs palais dorés de mille et une loupiotes. Le choc a lieu quand je remarque ce que je nomme encore aujourd’hui 'le jeu des petites abeilles'. Il n’est pourtant pas particulièrement tape à l’œil mais la vision de ces insectes virevoltant ne me laisse pas indifférent. L’objectif du joueur est des plus basique : empêcher les vilaines petites abeilles, qui arrivent par le haut de l’écran, de se mettre en formation pour attaquer je ne sais plus quelle monde habité. L’insecticide absolu contre celles-ci prend la forme d’un vaisseau placé à l’opposé. C’est évidemment lui que je dirige ... Tiens, je me souviens même du nom : Galaga.
C’est aussi dans ces lieux où le temps accélère sa course que je m’essaye aux magnifiques Pole Position (sur 3 écrans), Enduro Racer et Out Run.
Comme quoi, on peut tomber plus mal ...

Oh qu’il est bo ... mon micro

Tiens, mon cousin a acheté un micro : TRS-80 Color Computer II. C’est vrai qu’il en jette avec son habillage blanc cassé, son port cartouche et ses 64 Ko de mémoire. En plus, le vendeur s’étant trompé de boîte, il lui est tarifé au prix du 16 Ko. M’est avis que mes étrennes vont passer dans l’achat d’un semblable joujou. Je dois toutefois attendre la fin de l’année scolaire pour disposer de l’indispensable autorisation parentale ...
C’est donc en ce doux mois de juillet 1984 que je peux serrer l’engin dans mes bras (manque de bol, ils ont changé de vendeur). Une fois encore, la télé familiale est réquisitionnée à titre expérimental et je commence de suite à me mettre au Basic ...
Probablement dû à une recherche d’émotions plus intenses, j’abandonne très vite ce dernier afin de m’offrir un livre autrement plus didactique : comment programmer des jeux sur TRS-80 (ou un truc du genre) ? Le bouquin se trouve être en fait une longue liste de signes cabalistiques permettant à la machine, une fois ceux-ci introduit, de faire tourner des jeux 'fantastiques' ... mais toujours si peu colorés. N’étant pas des plus stupides, je perçois enfin l’intérêt de l’acquisition du lecteur/enregistreur de cassettes optionnel pourtant proposé lors de l’achat. Tant que j’y suis et pour m’abandonner plus passionnément à ce divertissement, je m’offre l’indispensable téléviseur noir et blanc dans le but de placer l’ensemble dans ma chambre ainsi que quelques cartouches dont les noms m’échappent au moment ou j’écris ces quelques lignes. Je ne compte plus les heures passées sur cet écran dans le but de faire exploser les records des premiers jeux 'rienkamwa'. Malgré les excellents états de services de ceux-ci, je m’en sépare l’année suivante dans le but d’acquérir une véritable bombe atomique ...

Oh qu’il sont bos ... mes micros.

Sur les conseils avisés de mes copains de classe, je pars donc en repérage dans le GB le plus proche et tombe en pâmoison devant cette magnificence technologique. Je me sépare donc de mon fidèle Tandy et casse encore la tirelire pour m’offrir l’objet du désir : un Schneider CPC464 monochrome (on fait ce qu’on peut, pas ce qu’on veut). Coup de chance incroyable, il se trouve être en promotion et se voit livré avec un joystick et plus d’une quinzaine de jeux. Je cite en vrac les titres remontant à la surface et sur lesquels je passe le plus clair de mon temps libre, accompagné ou non : l’Aigle d’Or, Empire, The Way of the Tiger, Rambo, Saboteur II, Bombjack, Yie Ar Kung-Fu, Solomon’s Keys, The Last Ninja, L’Arche du Capitaine Blood, Trantor et bien d’autres ... La plupart d’entre eux étant naturellement copié sans le moindre scrupule et à la plus grande satisfaction de mon cochon.
C’est à cette période que je commence aussi à m’intéresser à la presse spécialisée : Game Mag, Amstrad Magazine et Tilt représentent alors le fer de lance du quatrième pouvoir dans ce domaine ...
Je peux maintenant me contenter de cet Amstrad cloné mais comme tout occidental moyen, le matériel exerce une fascination relativement pesante et aspirante. L’attraction arrive une fois encore par l’entremise d’un camarade d’école qui me fait découvrir une nouvelle merveille : le Commodore 64. "Marrant, il n’y a pas de moniteur et de lecteur intégré comme sur le Schneider. C’est nul ton truc ..." Le destin peut donc me laisser en paix mais il n’en fait rien. L’instigateur se voit dédoublé et prend la forme d’un ami et de mon incontournable cousin qui cèdent alors tout deux aux sirènes de Commodore. Le sort s’acharnant à me poursuivre, les utilisateurs de ce système se multiplient maintenant plus rapidement qu’une colonie de morpions dans un slip ... Tout étant déjà écrit mais mes finances ne me permettant pas encore ce supplément de joie, je dois toutefois attendre l’année 1986 pour que cette plate-forme vienne côtoyer mon inaltérable CPC. A moi les joies des merveilleux Internationa Karate II, Ghost’ n Goblins, Out Run, Commando, Green Beret et autres adaptations d’arcade nettement mieux fichues que leurs équivalents CPC. Monochrome qui plus est dans mon cas. Bizarrement, le titre m’ayant le plus marqué sur cette bécane est le très méconnu mais proportionnellement prenant Decision in the Desert (un wargame). Allez comprendre.
Au café, j’arrive à terminer Double Dragon et Kung Fu Master les doigts dans le nez ...

Ataga ou Amiri ?

Nous sommes maintenant en septembre 1987 et je me retrouve dans une nouvelle école cerné de faciès inconnus. Il ne faut naturellement pas longtemps pour recréer un cercle de connaissances ce qui dans mon cas, si vous avez un peu suivi les précédents chapitres, signifie le plus souvent de futures tentations. Je découvre aussi un nouveau magazine à l’esprit particulièrement acide : Micro News.
Le point commun entre tout cela ? La mise en avant de la prochaine génération de micros symbolisée par le mythique duel Atari ST/Commodore Amiga. Le choix entre le professeur ST et le docteur Amiga s’annonce des plus délicat d’autant que les prix de ces merveilleuses bécanes frisent le délire pour ma bourse à la sobriété exemplaire. Pas le droit à l’erreur donc. Je décide finalement de reporter mon achat et de profiter des machines de mes camarades et de mon cousin qui, une fois encore, s’est procuré le superbe Amiga 500 avec moniteur couleur et extension 512 Ko durant l’année 1988. Vu que ce dernier me prête régulièrement son installation, je découvre les premiers grands jeux d’aventure sur lesquels je passe des dizaines d’heures en solitaire les nuits de pleine lune (et les autres aussi d’ailleurs) : Loom, Monkey Island et Le Manoir de Mortevielle occupent cependant la plus grande partie de ma mémoire plus que limitée. J’apprend aussi à vivre avec les magnifiques séances de grille pain et les métronomiques plantages de l’engin. Si les 16 bits occupent maintenant le haut du pavé, cela ne m’empêche nullement de continuer à m’adonner frénétiquement à cette passion dévorante sur mes vieux mais fidèles compagnons de route. Je me rends aussi compte que j’ai été bien inspiré de différer cette acquisition : le nombre de daube frise le délire et hormis les jeux d’aventure (voir plus haut), de gestion (management d’une rock star dont le titre m’échappe) et les wargames (Populous, Gettysburg) dont je suis particulièrement friand, il n’y a plus grand chose qui m’émoustille.
La révolution arrive toutefois à grand pas et vient d’un front jusqu’à présent des plus calme ...

Le déclic mais pas de Manara

C’est au mois de mai 1989 que mon frère de 3 ans mon aîné et joueur occasionnel me glisse à l’oreille qu’il envisage sérieusement l’achat d’une console de jeux Sega Master System. S’il est vrai que la presse spécialisée ne tarit pas d’éloges pour cette machine, il est aussi vrai que graphiquement la comparaison avec les 16 bits n’est pas de mise. Par contre, au niveau de la jouabilité ...
La bête, son phaser et 2 jeux inclus se retrouve donc quelques jours plus tard dans le salon et les parties endiablées reprennent de plus belle : Out Run, Thunder Blade, Shinobi, la trilogie Wonderboy, Space Harrier, R-Type, Penguin Land et une nuée d’autres titres m’entraînent vers l’état de 'ludico sapiens' absolu.
Sega me redonne enfin le goût du jeu pur et dur grâce à une jouabilité sans commune mesure avec mes précédentes expériences et à la fin des plantages intempestifs et des temps de chargement. Je réalise alors que rien n’égale la console dans ce domaine et décide de commencer une collection digne de ce nom.
Je garde toutefois un goût prononcé pour les simulations guerrières des micros que je côtoie de moins en moins jusqu’à l’arrivée du 'bouffe-temps' ultime. En l’occurrence Sim City. Je me retrouve donc tous les mercredis après-midi chez l’inéluctable cousin afin d’ériger la cité idéale.
C’est aussi durant cette période que je tâte de la Nintendo Entertainment System chez un copain : une profondeur de jeux et une jouabilité exemplaire font oublier sa puissance toute relative. Mon portefeuille n’étant pas extensible, je suis forcé, en ce mois de février 1990, de me séparer de mes 2 micros : adieux CPC et C64 mais bonjour Mario. La transaction me laissant avec une marge suffisante, je peux ainsi m’offrir quelques cartouches : Gradius, Mega Man, Ghosts’ n Goblins, Punch Out et, souvenir ultime (déjà), le jeu des petites abeilles. Je me retrouve avec des centaines de titres en moins mais 'rognutudju' quel pied.
Tiens, cela fait un bout de temps que je n’ai plus touché une machine d’arcade ...

Pèle-mêle

Le monde du jeux vidéo est en ébullition et je ne veux absolument pas manquer cela. Un article paru dans Génération 4 me fait manger mon cochon et je m’offre, en ce mois de mai 1990, ma première console portable : L’Atari Lynx et ses 'quatre jeux'. Plus tard, Blue Lightning, Xenophobe, Sqweek, Toky et Rampage en multi me laisseront plus que sur le cul. Comme il est dit que cette année doit être un cru exceptionnel, je me procure une Nec Supergrafx et son fabuleux Grandzort. L’unique jeu dédié que je lui offrirai encore s’appellera Ghoul’s n Ghosts. Je me contente néanmoins des jeux Nec 'classiques' dont les fameux Formation Soccer, PC Kidd II, Ninja Spirit et consorts ... Je ne le sais pas encore mais jamais plus je ne retrouverai un gameplay aussi précis et subtil pour des jeux de ce type ... Disposant d’un portefeuille apparemment sans fond, je ne peux naturellement résister aux charmes de la Nintendo Gameboy livrée avec son indispensable Tetris : je trouve enfin une occupation lors de mes virées à la foire du trône ... Le même jour, j’ai l’occasion de racheter une Mattel Intellivision pour une bouchée de pain. Je n’en garde toutefois pas un souvenir impérissable, mon esprit étant accaparé par une foule d’autres titres.
L’année 1991 se voit tout aussi mouvementée et je poursuis sans répit les acquisitions : Lem 2000, Philips Videopac G7000, audiosonic radotin telesports III et MB Vectrex pour les oldies et Amstrad GX4000 et Sega Megadrive pour les news. De cette fournée hétéroclite, je ne mentionne que les Scramble, Spike, Web Warp (Vectrex), Tennis Cup II (GX4000), Altered Beast et Alien Storm (Megadrive) qui m’ont rapidement fait passé le temps. Côté micro, A-Train tourne à fond la souris sur l’Amiga que je reçois sporadiquement ...
Super Mario IV, F-Zero, Super Probotector, Street Fighter II, Sim City et Super Mario Kart sont les principales cartouches qui alimentent la Super Nintendo Entertainment System acquise en cette année 1992, plus que calme au niveau du hardware.
La suivante bouge un tout petit peu plus sur le front des oldies grâce à l’acquisition d’étranges machines : une pc500 tv game programmable ainsi qu’une nettement plus conventionnelle Nec Turbografx-16.
Sur l’Amiga 500 de mon copain, on s’éclate à Battle Isle en simultané. C’est le dernier jeu micro qui me fera tourner la tête ...

Réveil

En ce début d’année 1994, je bave de plus en plus sur les Consoles +, Joypad et autres Joystick qui ne cessent de mettre en avant la prochaine génération de consoles. Parmi elle, l’Amiga CD32 qui se retrouve dans ma chambre un soir de février. Quoi qu’en dise certains, des titres comme Pirates Gold, Microcosm, Elite II, Heimdall II, UFO, Theme Park ou Gunship 2000 ont de quoi combler plus d’un joueur. Une console typiquement micro finalement. Je ne lâche cependant pas les vieilleries et saute sur une Saba Videoplay.
L’année suivante confirme la révolution amorcée précédemment : l’avenir appartient désormais aux machines équipées de lecteur CD. J’acquière ainsi coup sur coup une Sanyo 3DO (suite à un superbe dossier paru dans CD Consoles), une Sony Playstation, une Sega Saturn et une SNK Neo-Geo CD II. Je passe des heures sur des titres comme Shock Wave, Rebel Assault, Wing Commander III, Panzer General, Road Rash, Need for Speed, Crash ’N Burn (3DO), Ridge Racer, Toshinden, Destruction Derby, ESPN Extreme Games (Playstation), Daytona USA, Virtua Fighter remix, Myst, Sega Rally, Bug (Saturn), Magican Lord, View Point, Pullstar et autres Puzzle Bobble (Neo-Geo CD II).
C’est aussi durant cette période que je rencontre la femme de ma vie et que je trouve un travail fixe. Moi qui pensais être asociale ... Le cumul de ces 2 événements réduisent naturellement considérablement le temps alloué à cette passion dévorante et l’intérêt porté à cette dernière commence à s’éloigner inexorablement. Avec le recul, le 3DO aura été mon dernier pourvoyeur d’émerveillement dans ce domaine.
Je continue néanmoins à accroître la collection en m’offrant une Atari Jaguar (ahhh, Alien Versus Predator, Tempest 2000), une Nec Pc-Fx (ohhh, Battle Heat), un Philips CDI (yeahhh, The Seventh Guest, Burn Cycle, Les Guignols de l’Info) et une Nintendo Virtual Boy (euhhh, ben rien en fait). En cet hiver 1996 pourtant, ma copine et moi passons pas mal de temps sur des jeux nommés Tomb Raider et Crash Bandicoot.
Pour 1997, les Sega Pico, MB Microvision, Nintendo 64, Sega Gamegear et CBS Colecovision viennent entretenir le brasier. Des jeux comme Turok, Super Mario 64 ou Pilot Wings 64 (Nintendo 64) me décollent les rétines tandis que Oddworld, Tomb Raider II et Crash Bandicoot II (Playstation) font rager ma moitié ...

This is the end ...

Au vu de la place occupée par toutes ces machines et surtout car le besoin s’en fait sentir, l’automne 1998 nous voit acheter notre petite maison et nous emménageons enfin dans nos meubles. Vu du côté ludique et collection, cet achat m’oblige à revoir les acquisitions à la baisse pour l’année en cours et la suivante : un système Home Arcade et une Dreamcast sont les seules véritables nouveautés au rayon hardware. Pour le software, nous nous éclatons sur Parappa the Rapper, Silent Hill, Tomb Raider III, Crash Bandicoot III (Playstation) et Sonic Adventure (Dreamcast).
Le budget étant maintenant stabilisé, les achats reprennent en ce début de nouveau millénaire : SNK Neo-Geo Pocket Color, Sega 32-X, Sega Mega-CD II, Terminator II et Supervision viennent alimenter le foyer. Je reste rivé à Resident Evil Code Veronica et The Nomad Soul, ma compagne leurs préférant de loin le désormais traditionnel Tomb Raider IV (Dreamcast).
L’année suivante est relativement pauvre sur le front du hardware qui se voit incrémenté d’une antique Atari VCS 7800 et d’une poussiéreuse Sierra G7400. Tomb Raider V, Shenmue et Crazy Taxy (Dreamcast) nous font toutefois passer quelques instants mémorables.
Une véritable nouveauté est maintenant prévue pour cette année 2002 : après un développement de 9 mois, nous accueillons notre petite fille dans notre modeste demeure. Ce qui n’empêche nullement l’acquisition d’une Sony Playstation II, d’une Microsoft X-Box et d’une Nasa Entertainment Computer System. Excepté Silent Hill II, Ico (Playstation II), Shenmue II et Jet Set Radio (Dreamcast) que je ne fait qu’entrevoir, rien de transcendant ne se rappelle à ma mémoire.
Malgré le peu de temps disponible pour m’adonner à cette passion maintenant vacillante, je continue à gonfler les chiffres en achetant au printemps 2003 une Nintendo Gameboy Advance et une Nintendo Gamecube sur laquelle je termine les captivants Zelda the Windwaker et Resident Evil.
Le mois de juillet 2004 me fait acquérir un nouveau portable/console en l’objet du Nokia N-Gage. Le seul jeu m’ayant un peu pris la tête cette dernière année étant le superbe mais fortement déconseillé 'destruction family' ...

Conclusion

Au travers de ces quelques lignes, je pense avoir réussi à coucher par écrit la passion des débuts et le déclin prononcé des dernières années. Ce qui ne signifie nullement un arrêt complet de mon divertissement favori mais plutôt une mise en veilleuse le temps de rédiger la suite du dernier jeu cité ...
Pour les amateurs de chiffres, la somme de ces 15 années de 'collectionnite aiguë' se monte à 72 modèles de consoles différents (91 en comptant les doublons), 14 Pongs et 1 micro-ordinateur dont je vous laisse deviner le nom. En ce qui concerne les jeux, 596 originaux (hors doublons) dorment sagement sur les étagères.
Marrant, 'ça s’en va et ça revient' passe à la radio ...


NesLP
Pixel de bonne taille



Inscrit : Jan 18, 2005
Messages : 407
De : max-16-bits-land

Hors ligne
Posté le: 2005-03-01 22:13
Hello tous. Voilà ma prose. Bonne lecture ! remarques bienvenues.
NesLP
Je suis si vieux qu'il faut m'émuler (tm).



=== Parcours d'un gamer ===

** Insert Coin **

Au plus profond de nous sont enfouis nos souvenirs. Tel un journal de notre vie, cette accumulation faussement hétéroclite d'émotions est notre patrimoine le plus précieux. Nous ne construisons pas nos souvenirs, ILS nous construisent. Pour les nostalgiques comme moi, qui cultivent la mélancolie que peut générer le rappel de plaisirs lointains, disparus, faire resurgir ses souvenirs d'enfance est un plaisir.

Une mélodie, une odeur familière, repasser par des lieux que l'on a longuement fréquentés, tout cela peut générer des flashs d'une grande violence. L'état mélancolique généré par ces émotions peut vous envelopper tout entier et vous transporter, telle une machine à remonter dans le temps.

Tiens, par exemple, lorsque je relis un vieux magazine tel que "Tilt", je perds 20 ans, me retrouve en tee shirt orange avec une veste en jeans pleine de pins et un casque de walkman autour du cou. Dans mes poches, une poignée de "Mentos" au goût bien chimique de pomme verte et une cassette de "Metallica" (un groupe d'ados californiens qui jouent de la gratte comme personne).

Ces brèches spatio-temporelles j'arrive aussi à les ouvrir lorsque je lance MAME, ce fabuleux émulateur dont je suis un fan de la première heure, pour une partie de Galaga, Donkey Kong ou Space Invaders.

Tiens oui, Space Invaders, ça y est : je suis en sandales, à peine assez haut pour voir l'écran, il fait chaud cet été et la sono de la salle de jeu du camping crachote les tubes de l'été : Supertram, Buggles ("video killed the radio star"), Rod Stewart et Blondie tournent en boucle.
Plaquée contre un mur de cette salle, une borne d'arcade, placée de manière incongrue entre le baby et le billard, joue l'intrus. Tous les jeunes s'excitent autour du baby, moi je n'ai d'yeux que pour cette chose qui semble attendre son maître, et aussi... son heure. Cette machine m'hypnotise, me fascine, un peu à la manière d'un David Vincent magnétisé par le son et la lueur étrange, surnaturelle, d'un vaisseau venu d'ailleurs.

L'été passé, c'est dans une obscure salle d'arcade adossée à un centre commercial, accompagné de mon paternel (entrée interdite aux mineurs !), que je me souviens être "passé à l'acte". J'ai engouffré le porte-monnaie tout entier dans une borne Galaga. Au grand désespoir de mon père d'ailleurs, qui passait son temps à me donner des tapes sur l'épaule en faisant mine de sortir, pour me tirer des bras de cette machine vorace.

Noël arrivé. Quel bonheur et quelle surprise de découvrir au pied du sapin une console Vidéopac (Philipps). Un seul cadeau, mais quel cadeau mes amis ! Je crois bien que j'en ai oublié de manger ce soir là.
Avec son clavier tactile et ses deux manettes, elle faisant vraiment très pro cette console. Eh oui, à cette époque, un tel objet sous la télé c'était quand même le fin du fin, surtout face à l'Atari 2600 et sa très kitsch façade... en bois.
Je me souviens avoir passé des soirées, des journées, des week-ends entiers à jouer à "Munchkin" (superbe clone de Pac-man, bien plus original et ayant fait l'objet d'un procès pour plagiat par Atari) et "Freedom Fighters" (clone de Defender, qui se joue avec les deux manettes en même temps !).

A l'époque, acheter une cartouche de jeu Vidéopac c'était un véritable investissement : 300F l'unité (un salaire annuel pour un gamin de mon âge). Autant dire qu'il fallait être vigilant, ne pas se tromper, lire, relire les jaquettes des boites dans les présentoirs. S'imaginer ce que pouvait bien être ce jeu, rêver, espérer, avant de succomber après des semaines, des mois de réflexion (et d'économie !).
Heureusement, à la même période, les premiers magazines de tests de jeux vidéo permettaient (enfin) de s'appuyer sur des avis éclairés. Plus ou moins... Parce que pour être honnête, au début, ça sentait bon l'amateurisme. Je ne parle pas de la maquette du journal, collée à la UHU, mais de certains articles, rédigés visiblement par des personnes qui n'avaient pas toujours testé réellement le jeu ou qui ne faisaient preuve d'aucun recul.

J'entends déjà les mauvaises langues dire que ça n'a pas changé. Certes, la presse JV papier traverse une véritable crise, mais il existe tout de même (encore) quelques bonnes publications (GameFan et Canard PC par exemple). Tiens, Canard PC, c'est un peu le fils spirituel du fabuleux Hebdogiciel. Cet hebdomadaire au format journal apparu en 1983 et à l'humour très "fluide glacial".
Hebdogiciel a accompagné mes années collège et ma découverte du monde de la "micro". Il contenait majoritairement des listings à taper soi-même, qui faisaient d'ailleurs l'objet d'un concours permanent. Au fil du temps les rubriques se sont étoffées : "Bidouille-grenouille" (trucs et astuces pour déprotéger et recopier les jeux, sisi !), les "Deuxlignes" (mini-programmes en deux lignes maximum), "Mini-mire" (news Minitel : eh oui, parce qu'Internet à cette époque, comment dire...).
Sans oublier bien sûr les dessins caustiques de Carali (frangin d'Edika), qui sévissait aussi dans un autre registre pour "Placid et Muzo poche" (les lecteurs de Pif Gadget s'en souviendront certainement).
L'Hhhhebdo était impotoyable avec les nouveautés qui ne convainquaient pas. La liberté de ton était totale, ce qui leur a d'ailleurs valu quelques procès retentissants. Franchement, quel décalage avec les fadasses et policés articles "publi-reportages" qui constituent l'essentiel de la presse JV actuelle.

Il faut dire qu'à l'époque, c'était l'explosion de l'offre en terme de mirco-informatique. Aucun standard ne s'était encore imposé, c'était la jungle mais aussi la liberté, la créativité ! Dans la salle du club micro de mon collège trônaient bien entendu les MO5 et autres systèmes "sponsorisés", mais les veinards qui avaient la chance de posséder un micro ne se privaient pas de le sortir pour le montrer : Alice (Matra), Oric, Spectrum (Sinclair), même un Apple II étaient de la fête.
Quelle belle brochette de zinzins on faisait, tout le monde était gaga de son micro et ne jurait que par son système adoré. L'ambiance dans ce club micro, c'était un peu comme lorsque des fans de tuning auto se retrouvent sur un parking de supermarché le week-end : une exposition de machines bichonnées, une certaine rivalité (déjà), un peu de frime et beaucoup d'émerveillement.

Les couleurs sur les écrans étaient bien flashy, les sauvegardes sur cassette audio la norme et "Kilo Octet magazine" affirmait dans son édito "A quoi bon d'avoir plus d'1 Ko de RAM, vu toutes les possibilités offertes par une telle capacité ?". A cette époque, où le ZX 80 était très répandu, ce discours se tenait. Billou en personne ne s'est-t-il pas dit un jour "Bof, 640 Ko, c'est bien plus que nécessaire, ça tiendra bien 10 ans !". La fameuse loi de Gordon Moore date de 1965, pourtant en 1980 personne ne pouvait encore présager de l'ampleur qu'allait prendre l'essor de la micro les 15 années suivantes.


** Push Start **

Un Apple II, même un simple Spectrum, étaient d'inabordables trésors pour le gamin des années 80 que j'étais. La micro, les jeux vidéo, tout cela m'était inaccessible en dehors de ma console Vidéopac, du Vic-20 (Comodore) de mon pote Christophe chez lequel je passais des week-ends entiers et des revues que je dévoraient (Tilt en tête, suivi d'Hebdogiciel of course, de List, L'Ordinateur de Poche...).
Ce n'est que le jour de mes 15 ans, à l'occasion de mon anniversaire, que j'ai enfin eu la joie de posséder un micro, chez moi. Il s'agissait d'un Amstrad CPC 664. Un modèle à la durée de vie commerciale très brève, qui possédait un lecteur de disquettes 3" (disquettes réversibles, qui coûtaient une véritable fortune, ce format ne s'étant jamais imposé).

Avec le recul, je peux l'affirmer, c'est bien à ce moment précis que je suis devenu un gamer, un accroc du jeu vidéo.

Les petites annonces de Tilt étaient un moyen efficace pour trouver des contacts pour échanger nos jeux. Ceux-ci étaient le plus souvent stockés sur des casettes audio, dont la duplication était assez hasardeuse, le signal audio s'atténuant de copie en copie. Il n'était pas rare de prier devant le chargement d'un "Knight lore" ou "Jet Set Willy", en redoutant ce maudit "load error". Le transfert d'un jeu du format cassette vers disquette était aussi une véritable épreuve. Cela ne pouvait se réaliser qu'avec l'aide d'une série de peek & pokes cabalistiques et d'outils spécialisés (comme "Transmat", un outil de "déplombage" diffusé avec une newsletter contenant ces fameux "codes").

Il a fallu un certain temps avant que la disquette ne s'impose parmi les amstradiens, avec l'avènement du modèle 6128. Les jeux s'échangeaient alors en plus grand nombre et la cours de récré devenait le lieu d'un véritable trafic où les listings de jeux passaient de mains en mains.
Pour assouvir ma soif de posséder le plus de jeux possibles, je multipliais les contacts, par petites annonces interposées, à travers toute la France. Mon budget timbres et disquettes engloutissait l'essentiel de mon argent de poche et il fallait ruser pour financer cette passion. Je me souviens par exemple avoir vendu des jeux en y incluant un mécanisme de compteur de lancements qui effaçait le jeu de la disquette après un certain nombre de parties (en espérant ainsi générer un nouvel achat). Oui, je sais, c'est mal. Vous n'avez jamais été jeune ? Cela dit, ce principe de "pay per play" : quelle bonne idée.
Une autre évidence était qu'il me fallait passer au format de disquettes 5"1/4, en achetant le lecteur externe adéquat (le miens avait un superbe boîtier en... carton). C'est tellement moins cher à l'achat et à l'expédition les 5"1/4 ! Il ne fallait pas non plus hésiter à trouer les disquettes avec une perforatrice pour les utiliser en "double faces". Cette technique s'appliquait d'ailleurs plus tard aussi, avec les disquettes 3"1/2 (mais avec une perceuse, la coque étant bien plus résistante).

La même pénurie d'argent de poche faisait qu'avec les potes on squattait le point presse à côté du lycée pour lire les magazines de jeux vidéo. A cette époque, la presse papier était la seule source d'information pour les fans de JV. Autant dire qu'on était tous impatients de découvrir le dernier numéro de nos revues préférées dans les kiosques en début de chaque mois. Mais à 17 ou 20 francs pièce, acheter ces revues tous les mois était impossible : c'était le prix de 4 parties de billard ou 10 de flipper, vous vous rendez compte ?!
Avec un tel prétexte on n'hésitait jamais à retranscrire méticuleusement toutes les petites annonces qui nous intéressaient. Comme tout ça se faisait juste devant la caisse du buraliste, je vous laisse imaginer les scènes auxquelles on avait droit régulièrement. Pour vous dire, même 10 ans plus tard, ce buraliste continuait de me regarder d'un oeil louche lorsque je rentrais dans son kiosque.

Tiens, des voix me reviennent à l'esprit quand je repense à tout ça :
"C'est pas une bibliothèque ici !"
- Huhuhu. Sacré buraliste (faut dire qu'il avait raison).

"Ohh pu...., mon annonce est passée !"
- Haha : passer des annonces du style "cherche contacts" dans Tilt, c'était pas gagné d'avance (ça filtrait sévère à la fin).

"Whoooaaah ! T'as vu l'image, on dirait une photo".
- Screenshot de "Defender of the Crown " : je m'en souviendrais toujours de celui-là.

A cette époque, il fallait savoir attendre et faire marcher son imagination :
les descriptions laconiques des jeux, accompagnées d'une pauvre photo d'écran, étaient la norme dans les magazines. Curieusement, ce style minimaliste générait en moi plus de curiosité et d'excitation que les longs et verbeux articles qui sont les standards de nos jours.
La presse JV papier de l'époque fleurait bon la passion, voire l'amateurisme.
Tout ça rendait (à mon sens) ces revues plus "accessibles" aux gamins qu'on était.

Avec l'Amstrad et ma boulimie de jeux j'ai découvert sans le savoir des standards issus de portage Spectrum ou Arcade (chose dont je n'ai pris conscience que des années plus tard, à travers l'émulation). Certains titres spécifiques à ce système resteront aussi à jamais gravés dans ma mémoire.
Encore aujourd'hui, je prends un sacré plaisir à rejouer à des jeux comme Barbarian ou Jet Set Willy.
D'autres jeux sont pour moi tout aussi mythiques. Non pas qu'ils brillent particulièrement par leur réalisation. Non, juste parce qu'ils constituent la fondation de mon parcours de gamer. De mémoire (et dans le désordre) je peux citer : Crafton & Xunk, The Rocky Horror Picture Show, Knight Lore, Sabre Wulf, Cauldron, Bruce Lee, Sorcery, The Last V8, Elite, Saboteur, Beach Head... Je préfère m'arrêter là, je ne peux pas être exhaustif.


** Level up **

En 1986, à peine après avoir acheté un Amstrad CPC 6128 suite à la revente de mon CPC 664, je me suis laissé charmer par un système qui allait marquer un tournant dans ma vie de gamer : l'Atari 520 ST. Il faut dire que dans la boutique ou j'avais acheté mon dernier CPC, le vendeur m'avait assommé d'arguments en faveur de la bébête. Sur le coup je suis resté ferme et stoïque et je suis reparti avec un nouveau CPC comme prévu, en faisant la sourde oreille. Mais une fois rentré chez moi, je n'ai eu de cesse de ressasser ses arguments qui finalement ont eu raison de ma détermination.

Et voilà qu'un beau jour de 1986 j'installe mon ST. Superbe écran, vraiment rien à voir avec celui de l'Amstrad qui m'a rendu photosensible pour le restant de mes jours. Une souris en standard. Un méga de RAM, rendez-vous compte ! Des disquettes au format standard (3"1/2) et des capacités graphiques et sonores que je pensais taillées pour que ce système puisse s'imposer à la terre entière pour les 20 ans à venir ! Tiens, c'est curieux, je me demande si des possesseurs d'autres bécanes "concurrentes" du même calibre n'étaient pas convaincus de la même chose.

Pour reconstituer mon stock de jeux, j'ai innové (sur les conseils avisés d'un ami) en négociant avec mes parents de rapporter un Minitel à la maison. Je suis ainsi assez rapidement devenu un forumeur quotidien et noctambule sur 3614 RTEL, un serveur Minitel avec des salons pour tchater et des forums pour poster ses PA. Un vrai repère de pirates, tous systèmes confondus. La première facture téléphonique post-Minitel arrive dans la foulée : 1390F. Ahhhrgl ! Va falloir rembourser. D'autan plus qu'à la même période je m'amuse à monter mon serveur RTC et à me connecter à celui de mon pote Fabrice (communication locale certes, mais payante tout de même).

Avec l'Atari, je suis aussi passé du statut de gamer à celui de coder. Assez rapidement je me suis tourné vers la programmation en assembleur 68000. J'ai commencé par potasser la théorie de longs mois (merci Eyrolles), pour ensuite coder mes premières routines, puis, de fils en aiguilles de petites démos.
Ah, les démos. Quel incroyable univers ! Le CPC ne brillait gère dans ce domaine, tout au plus pouvait-on voir quelques cracktros par ci par là. Mais la guéguerre Atari / Amiga, ça, c'était du sérieux mes amis, une épopée légendaire !
Il fallait en mettre plein la vue. Coder des scrollers de plus en plus imposants et mouvants. Animer des sprites énormes, le plus possible, avec des distorsions, du parallaxe et de l'overscan. Et le son ! Il devait enfoncer le clou. La chiptune, originale ou rippée, était une composant essentielle d'une démo car elle participait à la mise en scène : l'animation se devait d'être phase avec la musique qui jouait bien plus que le rôle de "cerise sur le gâteau".

Atari / Amiga, c'était la guerre froide. Celle des groupes de crackers et de démo makers avant tout. L'escalade, la surenchère permanente. Il fallait dominer sa machine, lui faire sortir les tripes et afficher au monde sa maîtrise de l'art du coding. Innover pour dépasser les limites techniques et apporter la preuve de la suprématie du système qu'on a "élu" était une motivation récurrente. Il fallait être incroyablement orgueilleux, acharné et doué pour s'imposer dans cet univers et laisser une trace, inspirer le respect.

Aucune de mes démos n'a connu de réelle notoriété. Cela dit, j'étais suffisamment calé en programmation en assembleur pour donner des cours. Je vendais même mes cours par correspondance, disponibles sur disquettes sous la forme de documentation et d'exercices, à l'aide de PA dans la presse et sur Minitel. Avec un certain succès je dois dire. A 200F la disquette, l'affaire, bien qu'artisanale, était rentable. J'ai eu aussi un succès d'estime avec certains sharewares (dont "Antivirus-boot", qui a généré des centaines de téléchargements sur "3617 Teaser" me rapportant ainsi... au moins 50 francs).
Tiens une anecdote à ce sujet. Un jour, le téléphone sonne. Une voix que je ne connaissais pas me demande :

"Ca vous dirait de venir programmer des jeux chez nous ? On est tombé sur une de vos démos et on aimerait vous embaucher."
- Euuhhh... Ben.... Je préfère passer mon bac d'abord, vous comprenez... Vous êtes qui ?
"Ubi Soft."
- Ahh ouais, j'ai vu une pub dans Tilt qui disait que vous recrutiez...

Faut dire qu'à l'époque, Ubi c'était une petite boite de rien affublée d'un logo griffonné au feutre fluo (hyper cheap) et qui produisait des jeux mémorables (aussi) pour leurs jaquettes horribles. Pas de quoi faire rêver.

Bien entendu, ma période Atari ce n'était pas que du coding. Des jeux comme Carrier Command, IK+, Leisure Suit Larry, Speedball, Goldrunner, Kick Off, Falcon (rhaaa lovely), Lemmings, Virus, Xenon II, Plutos, Buggy Boy, Stunt Car Racer, Operation Wolf, Midi-Maze, Defender of the Crown et tant d'autres m'ont marqué à jamais.

Cela dit, s'il y a bien un jeu qui incarne tout ce que j'aime dans les jeux vidéo, c'est bien "Dungeon Master" (et ses séquelles). Cet univers temps réel, qui mêle réflexion, action et aventure a été ma référence pendant des années. J'y ai rejoué un nombre invraisemblable de fois, sur différents systèmes d'ailleurs, et encore aujourd'hui il m'arrive de me refaire un petit niveau, juste comme ça, en version originale ou sur un remake java.

A la même période je suis aussi devenu un joueur régulier de shoot'em up (SHMUPs) sur borne d'arcade et notamment sur "Xevious" et "1943". C'était un rituel au lycée, à la pause entre la fin du repas de midi et la reprise des cours : bistrot, billard, SHMUP (un peu d'Arkanoid aussi). Pendant 4 ans ! Depuis, et notamment grâce à MAME, je pratique encore régulièrement ce type de jeu, que j'apprécie pour son action immédiate. Les shoots, c'est un peu comme la pub : de l'action, du concentré, du survitaminé et de l'efficacité. Ca défoule, et pour certains comme moi, ça peut même détendre. Le tout est de savoir varier entre Manic et Old School pour éviter l'overdose et les crampes.

Tiens, en parlant d'émulateurs. En 1989, j'avais émulé un PC (MS DOS 4) sur mon ST, à l'aide de PC-Ditto, émulateur soft. Tout ça pour compiler des TP de COBOL (j'étais alors jeune étudiant en informatique). Jamais je n'aurais imaginé qu'il serait possible un jour d'émuler de nobles bornes d'arcade sur un pauv' PC... "Tout s'barre en c..." que je me serais dit. "Si ça se trouve, un jour, les salles d'arcade elles même disparaîtront et il faudra aller au Japon pour y jouer", aurais-je alors pensé. Quel cauchemar.


** Next stage **

Au milieu des années 90, avec le déclin des systèmes 16 bits, les PC se sont petit à petit imposés, même dans le cercle très fermé des systèmes de jeux, et malgré la qualité de l'offre consoles.

Le PC était à la peine au niveau son et jouabilité avec son clavier dont le buffer trop vite plein pouvait facilement bloquer tout le système. Mais en 3D, l'évolution constante des capacités CPU permettait de jouer à de vraies bombes : Chuck Yeager's Fligh Sim (quel hit ce simulateur de vol), F1 GP... Qu'est ce que j'en ai mangé de ces jeux là. Encore aujourd'hui je me régale à y rejouer (merci DosBox).

Le summum a certainement été atteint le jour où j'ai découvert Ultima Underworld ! Dans la lignée directe des Dungeon Master, ce jeu est le premier RPG du genre à vous faire évoluer dans un univers en 3D "fluide". La musique envoûtante, la liberté de mouvement et d'exploration totale, participent au pouvoir immersif de ce titre culte. Il s'agit pour moi certainement du jeu qui m'a le plus marqué au cours de mes années "PC 80286".
J'ai aussi de très bons souvenir avec Eye of the Beholder (tiens donc...), Lands Of Lore (quelle surprise...) et dans un autre registre "Day Of the Tentacle".
J'ai aussi énormément pratiqué Doom, Duke Nukem et Transport Tycoon au cours... de mon service militaire (planqué dans un service informatique).

Avec les gains de mon premier travail j'ai investi dans une N64. Essentiellement dans le but de jouer à un jeu : Zelda Ocarina Of Time.
Je me souviens encore de sa sortie, c'était vraiment la cohue (ce n'était pas Akihabara le jour de la sortie de la DS mais ça ruait sec dans les rayons quand même).
Zelda OOT est certainement un de mes meilleurs souvenirs vidéoludique. Ce jeu est tout simplement parfait ! Réalisation, scénario, liberté d'action, poésie, tout y est. Je suis tombé sous le charme et depuis je collectionne toute sorte de goodies qui me permettent de replonger dans l'ambiance : musiques, DIVX de replays, etc...
Pour le reste, ma N64 n'a pas fait long feu pour être honnête. Banjo Kazooie, Super Mario 64, Rogue Squadron... OK, c'était fun, beau. Mais je pense être avant tout un joueur de RPG et de simulations, bref, de jeux un peu moins "gentillets". Même GoldenEye ne m'a pas convaincu (j'ai lâché la N64 avant de découvrir Conker's Bad Fur Day, dommage, mais heureusement avec l'émulation j'ai pu me rattraper).

Bien plus tard, avec l'avènement des cartes PC 3D, j'ai plongé dans l'univers de Half Life (quel souvenir !). Plus récemment, connexion haut débit aidant, je suis aussi devenu adepte de FPS online. Je suis un vieux de la vieille sur Medal Of Honor Online (que j'ai pratiqué pendant deux ans), mais mon chouchou (en 2005 encore), c'est Call Of Duty UO : le top du top (selon mes critères). J'y passe régulièrement des nuits entières, c'est irraisonnable, mais comment dire, ce jeu est comme une drogue. J'ai un plaisir sans cesse renouvelé à participer à des parties de Seek & Destroy, surtout sur les serveurs avec mod "réaliste".

Non, je ne plongerais pas dans le MMORPG ! J'ai une vraie vie aussi, analogique. Ne m'en parlez même pas, OK ? Je ne veux rien savoir à ce sujet !


** Same player, play again ! **

Pour terminer sur mon parcours (qui n'est pas fini t'ention !) je me dois d'évoquer la passion qui m'anime depuis plusieurs années maintenant. Celle de re-découvrir les titres des années 80-9X. J'éprouve en effet énormément de plaisir à rejouer à ces oldies qui m'ont accompagné depuis ma plus tendre enfance. Cette nostalgie est consciente et raisonnée ; loin de moi l'idée de me réfugier dans le passé !

Le temps d'une partie, j'apprécie de pouvoir ranimer une foule de souvenirs heureux associés aux périodes liées à la découverte de ces jeux.
Lancer un émulateur, ne serait-ce que quelques instants, et jouer à un titre pour retrouver les émotions qu'il m'avait procuré à l'époque de sa découverte, c'est magique !
Partager sa passion, avec des personnes qui comme moi ont les oldies dans la peau : quel plaisir !
Cela m'a poussé récemment à ouvrir mon blog, Pixelove.net, dans le but de remercier tous ceux qui me permettent d'alimenter mes rêves : les créateurs d'émulateurs, les sites de news rétrogaming et leurs forumeurs, ceux qui réalisent des remakes d'oldies ou remixent de la Chiptune.

Pixelove.net est mon ex-voto à la communauté des rétrogamers, un jalon dans mon parcours de gamer nostalgique mais pas passéiste. Puisse-t-il m'aider à garder ces souvenirs vivants et surtout, à les partager.

NesLP

MTF
Modérateur groovy


Joue à faire l'imbécile.

Inscrit : Jan 28, 2005
Messages : 6671
De : Caen

Hors ligne
Posté le: 2005-03-02 17:54
So, à mon tour de poser ma petite bafouille. Merci de votre indulgence.

"Aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai toujours eu devant les yeux un écran, que ce soit celui d'une télévision, d'un ordinateur ou autre réjouissance du genre. Sans doute suis-je un des plus purs produits de cette société de consommation que je dénigre aujourd'hui, arborant fièrement mes 18 ans et rêvant de donner quelques coups de pieds dans le miasme ambiant du monde.

Je suis entré dans ce dixième art, dans le monde des jeux vidéos et de la programmation par la petite porte, je dois dire, et rien n'aurait pu se faire, je le reconnais, sans mon frère, de dix ans mon aîné, qui était, à son adolescence, un vrai passioné de la manette... cela lui aura passé aujourd'hui, puisque les tracas de la vie l'ont rattrapé, hélas. Alors bien sûr, il sera difficile de remonter à la génèse, et de pointer du doigt avec précision le premier souvenir, celui qui a fait que j'ai touché pour la première fois un jeu vidéo ou son approchant. Mais puisque c'est ici le sujet dont il faut parler, alors tentons une approche franche de la chose. Si je devais déterminer mes premiers pas en ce domaine, c'est sans hésiter que je citerais les Game & Watch de mon frère.

Je ne sais plus vraiment comment j'ai mis la patte dessus. Sans doute par une de mes expéditions dans sa chambre, alors qu'il avait du s'absenter pour conter fleurette à l'une ou l'autre de ses conquêtes boutonneuses ou arborant un masque ferreux et néanmoins dentaire, ou encore un jour j'aurai fait un gros caprice, immonde, celui qui fait trembler les murs et regretter à mes parents d'avoir pris il y a de cela trois ou quatre ans un peu de bon temps. Quoi qu'il en soit, je me rappelle encore que ma mère mettait avec fébrilité ces petites piles rondes, bien plates, refermait ce clapet de couleur rouge vif, et me voilà, pianotant avec fébrilité sur deux touches pour conduire un individu qui doit livrer des pizzas ou autre, en faisant des petits "bips"... à vrai dire, et je m'en rends compte, je n'ai jamais compris ce qu'il fallait faire pour gagner à ce jeu. Mais ça m'amusait. Et j'étais content.

Je pousse un peu, (j'avais du sortir par temps de pluie), et je me rappelle alors, avec la larme à l'oeil, de ce grand et bel écran vert... je revois, mon frère, encore, pianoter avec tact et précision sur ce clavier qui faisait un bruit... un bruit formidable. Je l'ai retrouvé l'autre jour, ce clavier d'Amstrad. J'ai fermé les yeux, et j'ai retapé, doucement, j'ai effleuré les touches. J'ai adoré ça. Mes doigts ont glissé sur la droite du clavier... il y a là un encart pour mettre des cassettes, comme des cassettes audios... je me souviens alors d'un jeu de Bobsleigh, j'y jouais avec un beau joystick, au gros bouton rouge. Un jeu de moto, aussi, en couleur, celui-là. Et un autre, où il fallait trouver des espions dans un manoir, je crois... je n'en ai pas de souvenirs, cela me faisait trop peur. Je me rappelle aussi ces lourds classeurs bleus, emplis de fiches, avec de longues lignes de codes. Après une dizaine de minutes d'entrées, dont je ne perdais pas une miette, je voyais s'afficher en trente secondes des arabesques sublimes pour moi. C'était beau, c'était beau!

Le temps passe... là, je m'en rappellerai toujours. J'avais pas loin de quatre, cinq ans, c'était donc au début des années 1990. C'était en Juin. Je sens encore la chaleur du soleil sur ma peau. On se dirige vers le grand super-marché de la ville à travers le parking de bitume et de lignes blanches. Et après avoir passé les portes automatiques, tenant fermement la main de ma mère... mon frère marche, pressé, devant. Il va sur la droite, revient, et se dirige sur la gauche de l'entrée. Il y a une pile de boîtes en carton noires et grises. Il saisit la première, va plus loin dans le magasin et revient avec deux boîtes plus petites. L'une bleue, l'autre verte. Sur la boîte, juste, trois mots, à jamais dans mon coeur: "Nintendo Entertainment System".

La télévision du salon n'avait qu'une prise péritel, et elle était déjà occupée par le magnétoscope. De fait, on branchait la console sur la télévision de la cuisine. Ah, cette table blanche, et cette odeur, encore, dans l'air.

Cela paraît idiot, mais dans tous mes souvenirs, le jeu est associé à quelque chose de particulier... un son, une odeur, un mot. Le fait de revivre ce morceau de vie me transporte dans mes souvenirs. Je m'aperçois alors à quel point les jeux me sont indissociables... je m'égare.

Les jeux, il y en avait trois, au début. La console était livrée avec "Super Mario Bros". Ah! Epoque bénie ou la console était livrée avec un jeu... et donc j'ai joué, à la console, seul, pour la première fois, à "Super Mario Bros". Quand j'y repense, je m'aperçois que j'ai fait mes classes, en quelque sorte, sur l'un des jeux les plus célèbres au monde. Le seul digne d'intérêt, et à jamais. Mais surtout, il marque une grande frustation, pour moi. Je n'ai jamais pu aller au-delà du monde 1-4. Cette musique, affreuse, me terrifiait. Je tremblais de peur. J'utilisais néanmoins la warp-zone du monde 1-2... mais je n'arrivais pas à progresser. Et pourtant! Je faisais et refaisais le niveau 1-1! Je le terminais, faisais un "reset" et poursuivais. Je passais mes après-midi à faire ça, devant les yeux désolés mais amusés de ma mère.

Dommage que l'espace imparti pour cette rétrospective soit si bref... je terminerais cette petite introduction en énonçant un jeu Nes qui m'a vraiment marqué, encore une fois pour sa musique qui m'effrayait, il s'agissait de "Solstice". Quand j'y repense, aussi, quel bon jeu! Mais mon frère, encore, lui se languit de la Nes... après avoir fini "Super Mario Bros" et "Super Mario Bros 3" (qu'on avait commandé à la Redoute, mais qui était encore trop dur pour moi), "Bubble Bobble" emprunté à la mère d'une amie de primaire, il recherche de nouveaux terrains de jeu. Et un jour, je me rappelle encore, ma mère avait fait un pot-au-feu (impressionnant, n'est-ce pas, ces facultés de cognition), il revient avec une boîte de couleur rouge. Une Super Nintendo. Et je dois dire que là, ça a été pour moi la révélation.

Tandis que mon aîné de frère, obnubilé alors par ses études délaissait peu à peu la console, moi, encore en primaire et bientôt au collège, disposant de certaines facilités pour faire mes devoirs (en dix minutes, les problèmes sont résolus et les poèsies apprises), je tombe sous le charme de deux jeux qui, coup sur coup, vont me faire basculer à jamais.

Le premier est bien sûr "Super Mario World", livré avec la console. Alors, en quoi ce jeu est une révélation pour moi? Comme je l'ai dit, il fut un temps où je ne me lassais pas de refaire cinquante fois de suite un même niveau. Mais avec Super Mario World, je veux savoir. Je veux le finir de bout en bout, tout avoir, tout de suite. Je prends du plaisir à jouer. Alors qu'autrefois, je m'émerveillais de voir bouger sur mon écran ces petits bons hommes de pixels, maintenant, je rêve de progresser. Je ne joue plus, je suis. Cela fait plusieurs heures que je joue. Le regard, vitreux mais non moins concentré sur Mario, bondissant comme une carpe sur du lino froid et sec. La main devient lourde... non, elle ne fait plus qu'un avec la manette. Maintenant, quand je veux aller sur la gauche, je ne plie pas le pouce... je suis la manette. Après tout, est-ce que vous pensez à "bouge le bras" quand vous voulez le lever? Non. Moi, avec la manette, c'est ainsi. Ce n'est plus une interface. C'est une prolongation nécessaire, ou plutôt contingente (puisque je peux vivre sans) de mon corps. Aujourd'hui encore, j'ai la même sensation quand je joue. Mais Super Mario World a été le premier a produire chez moi cet effet. On peut dire qu'il a été une révélation...

Mais en ce cas, "A Link to the Past" a été la révolution. Beau. Grand. Dantesque. Formidable. Epoustouflant. Fabuleux. Aujourd'hui encore, plus de dix ans après ma première partie, je n'en reviens toujours pas. A jamais dans ma tête, et dans mon coeur. Je dois dire que pour toujours, cela restera l'expérience, mon expérience de jeu la plus intense. A partir de là, j'ai vraiment commencé à parler des jeux comme un Art. Cela paraît maintenant banal, mais à l'époque! Nous sommes en deux avant Playstation... toute la France dénigre les jeux. Toute? Non! Car deux clans s'affrontent en vain! Le clan de la Super Nintendo, et celui de la Megadrive! Fermons la parenthèse.

Le temps passe encore sur les mémoires, je dois dire. Mais j'ai encore souvenir que peu après la Super Nes, j'ai acquis une Game Boy, la belle, la grosse grise, lourde, moche... je n'ai jamais, à vrai dire était fan des consoles portables. Non pas que je ne me suis jamais amusé grâce à elle, loin de là, mais je préfère le contact franc d'un écran de télévision. C'est ainsi... ne me demandez pas pourquoi, je ne connais ni la raison, ni le but de cette démarche. Mais j'ai besoin de sentir la manette comme un tout à part... sans doute pour honorer cette contingence fidèle énoncée un peu plus haut. Mais poursuivons un peu cette introspection. J'aimerai arriver assez vite à nos jours pour pouvoir tirer quelques conclusions sur ce parcours.

Nous sommes alors en 1995, 96. La Playstation est sorti depuis quelques temps, occasionnant un vrai raz-de-marée dans les esprits. Quand j'y repense, je considère que l'évolution était nécessaire. Il fallait bien un moyen populaire de dire au monde que les jeux sont un Art à part entière. Si Goscinny avait jadis joué en faveur du neuvième art, on peut considérer que Sony a eu la même action. Mais je regrette alors que tout ceci soit devenu si mercantile. Quoi qu'il en soit, je me revois, pestant sur un magazine de jeu annonçant que l'Ultra Nintendo 64 est repoussé pour la énième fois... je commence à désespérer et finit par craquer. Je passe chez l'ennemi, et prend cette console grise à CD et cartes mémoires.

L'ennemi... c'est ainsi que je considérais les choses, il est vrai. J'étais devenu un traître. Fidèle à Nintendo depuis toujours, comment pouvais-je jouer à autre chose? Mais je me suis rattrapé... Mars 1997, j'achète la console N64 (en import, la boîte est anglaise) et "Super Mario 64" (idem, mais les textes sont français). Maintenant, je le dis sans frayeur. La N64 est sans doute la console a laquelle j'ai le plus joué. Pourquoi? Pourquoi? Cela me rappelle alors une réponse de Goomba, le rédacteur en chef de feu Ultra Player, qui écrivait, pour se justifier de ce lecteur qui avait dit que le magazine "surnotait" les jeux Nintendo: "mais ce n'est pas notre faute si Nintendo fait les meilleurs jeux du monde!". Super Mario 64. Banjo-Kazooie. Goldeneye 007. The Legend of Zelda: Ocarina of Time, et d'autres, que j'oublie. J'ai passé sur la console des heures innombrables. Et j'étais heureux de jouer. Le jeu que je menais n'avait d'autres buts que lui-même. Je ne jouais ni pour la gloire, ni pour à tout prix finir ce jeu en particulier, mais pour me détendre, rêver, enfin.

Je comparais souvent à l'époque (je n'utiliserai plus cette image aujourd'hui), pour ma mère, encore incrédule devant mon engouement pour ces polygones, les jeux à ces livres "dont vous êtes le héros". Sauf que je décide à chaque moment la voie à suivre. C'est je pense ce sentiment de toute puissance qui a favorisé mon engouement pour les jeux, maintenant que j'y regarde, avec un peu de recul. Quand on est un enfant et adolescent complexé par son physique plutôt gras, je dois dire, et une tendance à la solitude prononcée, le fait d'avoir un pouvoir certain, d'être maître de son destin est on ne peut plus séduisant. La suite est assez banale, je dois dire. J'ai d'ores et déjà exploré ici bas les meilleurs monceaux de ma vie de joueur (enfin, "vie", façon de dire... quelques années, plus ou moins). Après la N64, j'ai naturellement attendu la sortie de la Game Cube avec une impatience certaine, je dois dire, et je n'ai acquis une PS2 qu'à ce Noël-ci... histoire de me donner bonne conscience.

Je concède qu'ici, je me suis surtout étendu sur mes premiers pas et la révolution qui s'est passé dans mon esprit. Le reste n'a que peu d'importance, car le schéma se reproduit encore et encore. En tout, toutes plates-formes confondues, je dois avoir plus d'une centaine de jeux. J'ai du tous les finir, ou presque. Et ceux que j'ai raté, par manque d'argent ou autre, je les ai fait depuis sous émulation. Mais l'histoire se répète encore et encore. J'aimerai dés lors, profiter des dernières lignes qui me sont allouées pour tirer quelques conclusions de tout cela.

Dans la brume du petit matin où je tape ce texte fumeux, je ne pense qu'à une chose. Je commence à être las de tout ça. Oui, las. Non pas que je ne veuille plus jouer, au contraire, j'attends certains jeux, dont Viewtiful Joe 2, le prochain Zelda sur Game Cube, et autres avec impatience. Non, je suis blasé d'autre chose. Et j'ai mis longtemps avant de le comprendre, et là, je peux enfin le dire.

J'ai toujours considéré qu'une vie humaine était rythmée par ce que l'humanité avait produit de plus beau... l'Art, d'une manière générale. Musique, danse, architecture, littérature, théâtre, sculpture, cinéma, gravure, dessin, mais aussi photographie, cinéma, télévision, bande dessinée et enfin jeux vidéos ou programmation. Je considère aussi qu'une vie est marquée alors par les révolutions inhérentes à ces arts. Ainsi, on peut se vanter d'avoir vu l'apparition de la couleur à la télévision, de la perspective en peinture ou autres subtilités. Il est rare de dire aujourd'hui qu'on vu une révolution en un art "classique". Si on en a vu une, on a mené une existence entière. Deux, cela reste de l'exploit. Mais pour le dixième art...

Une, deux, trois, quatre révolutions, et encore plus. J'ai ainsi mené selon ma pensée plus de quatre existences complètes. Quatre vies entières. En vingt ans, ce domaine a grandi de manière exponentielle, et a rattrapé de manière relative les arts traditionnels. En cela, je suis las. Las de voir ces révolutions. Alors certes, je saurai encore, demain et après demain, apprécier à sa juste valeur le beau d'un jeu. Me sentir vibrer avec lui. Mais plus que jamais, je ne serai qu'un amateur. Devenir un professionnel du jeu aujourd'hui est trop dangereux, et trop éprouvant. Dangereux, car on peut aisément tomber dans des faux-sens ignobles, voire, et ce qui est plus grave encore, des contre-sens. Les valeurs de références ont varié du tout au tout. De fait, mes critères de bien et de mal, de bon et de mauvais jeu sont maintenant réservés aux gens de ma génération. Et si on veut maintenant jouer la carte de l'universalité, il faut soit rester dans le vague, soit poser des critères si récents que je ne les connais pas. Cela revient au même pour moi, c'est du charabia. Eprouvant, car il faut se tenir près des nouveautés, encore et encore, et cela va vite, trop vite. Si autrefois le cycle "naturel" d'une console était de cinq ans, on approche maintenant des trois. Et là, je ne peux plus suivre.

L'autre point, et sans doute le dernier que je voudrais aborder, c'est une notion qui me tient à coeur et qui aujourd'hui à disparu, de mon âme, du moins. Et si je dois regretter qu'une chose de mon expérience de joueur, et qui a disparu de manière radicale avec l'arrivée de la Playstation, en fait (qui peut marquer l'année "0" des jeux, la naissance du Christ, la nouvelle ère), c'est l'appartenance à une élite.

Quand j'étais en primaire et juste au collège, même, je devais être parmi les seuls, du moins parmi mes amis, à jouer aux jeux vidéos. Aucun ne possèdait de Megadrive ou de Nes, mis à part deux ou trois. Nous formions donc une élite. Nous nous regroupions en un coin de la récréation, et nous parlions un langage connu de nous seul. L'un annonçait comment il avait trouvé ce fragment de coeur dans "The Legend of Zelda", l'autre jusqu'à quel palier il était arrivé dans "Bubble Bobble", moi, je stupéfiais tout le monde en annonçant avoir trouvé l'entrée vers le Monde Etoile de "Super Mario World". C'est égoïste, mais cela m'a aidé. Aidé à croire que j'appartenais à une caste, justement, que je valais mieux que les autres. J'étais "différent", mais dans le bon sens du terme. Je possèdais un savoir unique, quelque chose qui m'était propre et qui me rendait "intéressant", comme si je savais réciter de la littérature russe, parler de la musique baroque ou commenter une toile de maître.

Quelque part, cela pouvait représenter, comment dire, une forme de puissance. Cette sensation, très proche finalement du pouvoir que l'on a sur ces pixels, qui nous murmure, nous suggère que l'on peut avoir des adeptes, non, mieux, des disciples, que l'on peut non seulement convertir, mais aussi modeler à son image. Une manière, alors que l'on n'est pas artiste, que l'on n'écrit ni ne philosophe pas, de laisser une trace, une empreinte. Et dans un sens, est-ce que tout joueur, à cette époque-ci du moins, n'est pas un artiste, créant et recréant un monde inventé et posé, avec des règles strictes? La sensation de perennité. Déjà, il y avait chez moi cette peur que cela disparaisse. Que je retourne à la poussière, que je sois dépassé par la technique. On pourra dire que je m'en méfiais, que je le pressentais. Aujourd'hui, parlant de jeux vidéos, je deviens affreusement banal. Du moins, si je me mets à parler des jeux d'aujourd'hui. Car si je commence à entrer dans des considérations plus anciennes, à parler de "Mario Mario", "Luigi Mario", de "Morton 'Bowser' Koopa" et autre, de révèler ce procès entre Nintendo et Universal sur le scénario du film "King Kong" sur lequel tout, tout l'avenir des jeux s'est joué ou presque, je passe pour un érudit, et donc une élite, et ça me plaît.

Voilà, cette petite virée de quinze, quatorze ans presque touche à sa fin. Et comme jadis Goscinny (encore lui!) l'avait fait dans ses mémoires, je laisse trois messages. Tout d'abord, à la Puissance supérieure, Dieu ou autre qui m'écoute, à cinq heures vingt-et-une du matin, je suis fatigué. Ensuite, à mes contemporains, jouez encore, jusqu'à trouver le but de tout cela. Enfin, message personnel, Maman, demain, sort mon pantalon noir, celui que tu trouves trop lâche, je vais chez des amis.

Même si cela ne parlera à personne, que ce que j'ai écrit n'offre rien au débat escompté, ma foi, je suis apaisé d'avoir dit tout cela et vous remercie de votre attention."

  Voir le site web de MTF
Laurent
Commissaire apolitique


Joue à Super Mario Bros. Wonder

Inscrit : Mar 06, 2002
Messages : 22759
De : Borgo, là où y a la fibre.

Hors ligne
Posté le: 2005-03-06 10:29
Voici le texte de emixam :


C’est par un jour pluvieux de septembre 1976, que le petit maxime vient au monde. Déjà la fée du jeu vidéo s’est penchée sur le berceau et a soufflé un nom prédestiné à mes parents. En effet, tout le monde m’appellera « Max », pile poil 3 lettres, le nombre exact de lettres que l’on doit saisir dans le tableau des hight score, si ce n’est pas un signe ça !!!

Le plus lointain souvenir de ma vie de joueur est sans doute une console de type pong (ITMC je crois) que j’ai reçu en cadeau de mon parrain. La console se branchait sur la prise d’antenne de la télé et proposait plusieurs jeux de type tennis. Cela m’a tout de suite intéressé, je l’ai encore et elle fonctionne sans problème, elle est aujourd’hui rangée entre la xbox et une super nes. Bien que techniquement, cela était assez sommaire, le fun était bien présent, surtout après avoir passé ¼ d’heure à tourner la molette dans tous les sens pour trouver le bon canal et avoir une image et un son correct. Il y a eu ensuite la période game and watch, alors que dans la cour de récré, la plus part des autres garçons était super fort aux billes et me prenaient toutes les miennes lorsque je tentais de me mesurer à eux, je préférais me consacrer à donkey kong, parachute et autres. Cette période a connu une apogée vers les années 84-85, mes parents prenaient une semaine de vacance en février et nous partions au ski dans les pyrénées. Nous en profitions pour aller en Andorre, célèbre contrée connue pour ses cigarettes et ses alcools bon marché. Je découvre alors des tas de jeux game and watch, surtout des copies bon marché que je m’empresse d’obtenir en me servant de stratagèmes d’une bassesse incroyable, « elle le sait maman que t as pris tout ça comme cigarette ????hein papa ?, ôô tu as vu le joli jeu…. »

Vers 1986 je pense, j ‘ai une dizaine d’année, c’est le début des amstrad 464, en tout cas dans mon petit village de l’Hérault, mon meilleur copain en possède un et nous passons de nombreux après midi sur Renegade, Gauntlet, et Rygar. Les jaquettes étaient superbes, avec des illustrations soignées qui n'avaient souvent pas trop de rapport avec le jeux mais qui étaient la pour attirer le jeune joueur. Même si le jeu n’était pas terrible, les 10 minutes de chargement durant lesquelles l’écran d’intro s’affichait ligne par ligne justifiaient amplement l’envie de jouer. A cette même période, le samedi soir, j’accompagne mon père au café pour sa ½ heure de belote. J’ai droit à 10 francs ce qui équivaut à 2* 5fr = 3 crédits sur la borne du café. Je passe mon temps sur kung fu, wonderboy et double dragon. Les jeux ne sont pas très récents pour l’époque et surtout ne change pas souvent, je m’améliore et joue de plus en plus longtemps, bref quand on rentre à la maison et que ma mère regarde l’heure, c’est souvent de ma faute… « Maxime avait pas fini sa partie…. » (il faudra que je pense à demander réparation à mon père). Voyant que ce genre d’activité m’intéresse, pour Noël je vais avoir un ordinateur, un excelvision. Voilà, la fin d’un mystère, l’acheteur français de l’exelvision c ‘est moi…. Bref j’ai quelques bons jeux, un pacman, un jeu de tennis et un shoot (wizord, excellent d’ailleurs). Il existe des cassettes de jeux, mais à forte tendance éducative. Ceci dit je commence à faire des petits programmes en basic, taper 2000 lignes avec pleins d’erreurs qui finalement sont perdues lors de l’extinction de la machine…dur. Je rentre au collège, je vais m’acheter une master system, 999 francs, je découpe le catalogue de la redoute, la page console, pas celles des culottes. Mon premier jeu sera After Burner, j aurais ensuite vigilante, Fantasy zone 2 et quelques- autres. Malheureusement les jeux sont très cher et je n‘en ai pas beaucoup. Cependant au collège, je me fais des nouveaux amis et on s’échange les jeux. C’est à cette période que je découvre Bubble bobble et surtout wonderboy 2, j’adore ces jeux je les connais par cœur. Pour wonderboy 2, je ferais même le plan du labyrinthe que je donnerais à mes copains en leurs disant que comme ça ils peuvent prendre le rubis plutôt que la cloche chez la chèvre. A cette époque, j‘ai l’impression de parler un autre langage…Parallèlement, coté arcade, je joue tous les dimanches après midi avec les 10 francs hebdomadaires que me donne mon grand-père. Je ne me rappelle plus très bien les dates, mais les 2 jeux qui m’ont le plus marqués sont sans nul doute Raiden et Black tiger. J’ai une très nette préférence pour les shoots. Le top sont les bornes Outrun avec la voiture et Opération Wolf avec sa mitraillette. La différence entre les jeux d’arcade et ma pauvre Master system est énorme. C’est pendant ces années au collège que je vais faire l’acquisition d’une autre console. Durant une journée de promenade avec ma sœur et mes parents, nous allons voir un salon du jouet et je découvre la gameboy avec Qix. Je teste 2 minutes, c’est sur, elle sera mienne. Il faudra attendre le papa Noël ou mon anniversaire. A 700 francs, soit je tonds la pelouse 18 fois par semaine, soit je lave la voiture 2 fois par jour, soit je perds 70 dents en espérant que la petite souris ne se doute de rien, soit j attends. Et l’attente est longue. Finalement je vais l’avoir pour mon anniversaire. Je m’éclate à Tetris, mon père aussi joue un peu, mais sous prétexte que c’est trop petit, il va laisser tomber. Je vais connaître ma première grande déception. Je vais à Béziers avec ma mère et je m’achète les Tortues ninjas, pour environs 350 francs. Je ne peux pas attendre, durant le trajet du retour, j’essaye mon jeu. Il y a env 40 Km, quand j’arrive chez moi, j’ai fini le jeu…Je ne dirais pas un mot et j’essayerais de me créer de nouveaux challenges, ne pas tuer les ennemis jusqu’au boss…

Je rentre au lycée, début des années 90. Mes copains vont avoir la Megadrive ou la SNES, je me contente de ma Master system, de ma Gameboy et je joue surtout en arcade. Le lycée Joliot Curie de Sète est extrêmement mal placé. D’un coté la plage, de l’autre le Maracaña, petite salle de jeu tenue par un fan de foot et supporter de la Paillade (club de Montpellier). Je dépenserais mon argent sur Final fight, Sunset rider, Captain america, The punisher, Mortal kombat et surtout Street fighter. Au lycée, si tu as des supers notes, tu es un fayot, si tu ne fais rien tu es un cancre, si tu bats tout le monde à Street fighter, tu es THE KING. Mais je ne suis malheureusement pas super bon. Je suis dans une branche technique (Bac E) et je fais de l’informatique. J’aurais besoin d’un ordinateur. Mes copains ont un truc génial un Amiga, bon pour l’école ça ne sert pas énormément, mais y a des jeux terribles. J’éviterais de présenter les choses sous cet angle à ma mère…. Ca y est, il est la, mon Amiga 500 !! acheté d’occasion avec 30 disquettes. Je m’empresse de téléphoner à mes copains, lundi, il me faut des jeux !!!!!!

Je vais m’éclater avec Project X, les monkey island, me perfectionner à Street fighter 2, surtout au changement de disquette en fait. Je joue au Lemmings, j’organise des après midi Super cars 2 et des tournois de Sensible Soccer. Quand mes copains viennent chez moi en me parlant de leurs Atari, je leur fais des démos avec les plus beaux jeux que j’ai… C’est la guerre ! Mes armes sont Apydia, Project X, Leander , Super frog et autre Canon foder. Je le garderai jusqu à fin 94, début 95. Par contre je n’aurais pas de Megadrive, ni de SNES. Je passerais du bon temps dessus chez mes copains, sur les incontournables pour multi joueur, Mario kart, Bomberman. A cette époque je suis très content de mon Amiga, il y a juste un jeu qui me fait énormément envie, F-zéro. Je vais rentrer à la fac, j’ai besoin de programmer en C, de faire du Matlab. Je décide de vendre mon Amiga pour me prendre un 486 DX4 à 10000 balles. C’est l’époque ou on découvre le bug des Pentium, ou on lance Windows 3.1 avec des applis énormes qui se contentent de 400 Mo de disque dur et 8Mo de ram.

Je me sépare de mon Amiga que je revends à un homme d’une trentaine d’année qui est tout excité quand je lui montre ce que « nombreux jeux » de ma petite annonce signifie vraiment, 4 boites de 200 disquettes. Il n’y a pas encore E-mule et autre logiciel de P2P, mais les copies parties sont courantes et Xcopy fait des merveilles. Bref, c‘est avec un pincement que je me sépare de mon Amiga qui m’aura fait vivre de grands moments de bonheur et d’angoisse…C’est un samedi soir, seul chez mes parents que j’allumerais toutes les lumières de la maison après avoir joué à Another world et fait un saut mémorable sur ma chaise lors de l’éclair de la séquence d’intro.

Sur PC je joue un peu, Doom, Worms, Heretic. A l'IUT on a un truc qui s’appelle Internet et surtout nos ordinateurs sont en réseau, les TP d’informatiques sont en plusieurs partie, d’une part un travail collaboratif pour finir le plus vite les taches demandées, d’une autre la découverte de Duke Nukem 3D en réseau. On jouera également à Heretic. Mais hélas tout à une fin, déjà la guerre avec l’administrateur réseau faisait rage, on cache les applis, on change les extensions, on met des fichiers cachés, il ne faut pas qu’il arrive à virer les jeux. Malheureusement, la vie de rebelle doit cesser et la fin va être terrible. Alors que l’Admin. réseau ne maîtrise pas trop le sujet, notre prof d’informatique est au top du top, il organise des TP qui consistent à casser les protections de programmes, à bidouiller les entrailles des systèmes unix. C’est lors d’un TP sûrement moins intéressant que les autres, que l’un de mes camarades, jouant à Heretic aura cette phrase terrible « Trop bon je suis invisible !!! »

Le prof d’info va faire le ménage sur les postes. Je me rabats sur Internet avec notre liaison 64Ko. C’est en surfant que je découvre les débuts de l’émulation. Je commence à prendre des jeux 8 bits et découvre la ludothèque de la Nes. Je ne joue pas trop sur PC à part quelques shareware sympas, Wacky wheels entre autre. Le jeu en réseau est vraiment génial mais se retrouver tout seul devant son ordi ne m’intéresse plus trop. Une bombe atomique va alors débarquer, on a beau être à fond Nintendo ou Sega et avoir des reproches envers la politique de Sony ou autre, on ne peut pas dire que la Playstation n’est pas une révolution dans le monde du jeu. Playstation Vs Saturn, la nouvelle bataille s’annonce. Pour moi c’est clair, la Playstation est la meilleure, Wipeout justifie à mes yeux l’investissement de 2099 francs pour cette console. C’est le début des soirées pizzas-bières-playstation chez moi, dans mon petit appart d’étudiant. Les soirées fifa96, avec nos règles maison. En prenant l’Italie on peut marquer dès le coup d’envoi et les lobs marchent à chaque fois. Le gardien s’avance, le ballon rebondi au-dessus de sa tête et encore un match avec 30 buts. Je passerai d’excellent moment avec Wipeout, Toshinden, Ridge racer. Je pars à St Etienne pour finir mes études, la Playstation et le pc qui ne sert plus trop à grand chose me suivent. Les tournois de micromachine et de puzzle bobble s’enchaîne chez moi, on en perdrait presque la notion du temps. A midi on rentre tous chez moi avec un sandwich, le tournoi commence jusqu a 13h30, il faut reprendre les cours. Il arrivera quelquefois, d’oublier l’heure… Comme notre principe de base est qu il vaut mieux ne pas aller en cours que d’arriver à la bourre et se faire remarquer, nous aurons tendance à rester très discret et à nous faire le moins remarquer possible, question de respect…..

Le concept pizza bière Playstation est encore amélioré et devient pour quelques soirées, pizza bière, play et coupe d’Europe de foot. 2 Télés dans mon petit appart de 20 m ² plus les allumés du paddle. L’année de maîtrise sera plus calme, un événement assez inattendu viendra quelques peut diminuer le nombre de soirées… La play s’est bien mais les filles c’est quand même mieux. Enfin, les filles, disons plutôt la fille qui est devenue, il y a quelques années Mme Emixam. Elle n'aime pas trop les jeux vidéos, a part les très classiques Bomberman sur Dreamcast et Puzzle Bobble. Les jeux marquant de cette époque sont pour moi, Moto racer et le pad analogique, mais qui ne vibre pas encore, Croc, jeu de plateforme bien sympathique, Formula one 96 et V-rally sur lequel on se lance des défis. Le jeu le plus fun aura été micromachine V3 et la possibilité de jouer à 4 avec 2 manettes. Encore une fois, il faudra canaliser les énergies en interdisant les chatouilles durant les parties ce qui n’était pas du goût de mon canapé clic-clac qui n’est pas fait à la base pour avoir 4 gamins de 70 kilos qui se sautent dessus pour avoir le privilège de chambrer les autres durant les 4 heures de cours sur la théorie statistiques des files d’attentes qu’ils vont se taper l’après midi. Les jeux vidéos c’est bien mais avec ne bandes de potes, c‘est royal.

Finis les études, je pars à Marseille ou ma chérie trouve du boulot, je passe 3 mois au chômage et je fais chauffer la play toute la journée, je découvre les boutiques qui louent les jeux, coté légal cela me paraît limite mais quand on est au chômage avec pas un rond, on ne se pose pas trop de question. Il y aura ensuite un période creuse, avec quelques bons jeux, je reprendrais Raiden, R-type delta et Philosoma, un shoot très bien sur Playstation Les 128 bits commencent à arriver, je ne suis pas super enthousiaste, je passe plus de temps sur les émulateurs, surtout 16 bits, génération de consoles que je n’ai pas bien connue. Ma prochaine console sera la Dreamcast, je prendrais 3 jeux, Sega rally, Soul calibur et Toy commander. Cette console est géniale, il y a pleins de jeux d’arcade, on branche, on joue, on s’éclate.

Je passerais de grands moment sur cette console, à mon avis la meilleure, encore aujourd’hui je prends régulièrement des jeux, qui ne sont pas cher. Virtua tennis, chu chu rocket, le jeu qui rend fou, et ma première découverte des jeux de dance. Au détour d’un article je tombe sur la présentation d’un jeu nommé Samba de amigo, ça a l’air vraiment sympa et rigolo, il n’y en aura que très peu d’exemplaires et uniquement distribué par la FNAC. Je vais de suite faire ma réservation. Des fois dans la vie on se retrouve dans des situations bizarre, le mec de la FNAC a du me prendre pour un dingue quand je lui ai expliqué le jeu que je voulais en mimant les gestes en pleine Fnac. Les DDR ont été également un grand moment de franche rigolade, surtout lors des réveillons et autres soirées. A jeun c’est déjà rigolo mais une fois l’apéro passé c’est encore plus fun, surtout les soirées d’halloween où un zouave déguisé en Scream avec un couteau se trémousse sur Kung fu fighting. Depuis quelques temps je me suis pris d’une passion pour les brocantes, j’ai entamé une collection et je peux enfin m’offrir les consoles et les jeux que je n’ai pas pu avoir dans ma jeunesse. J’ai enfin une Pc engine, qui me faisait rêver quand j’étais jeune et qui était introuvable dans ma région. Aujourd'hui la Nes côtoie la xbox, le câble de la super Nintendo sert aussi à la Gamecube. Je joue de temps en temps mais surtout à des vieux jeux, surtout sur Megadrive, SNES et pc engine. Etant plus jeune je n’avais pas les moyens, ni mes parents surtout, d’avoir sans cesse de nouveaux jeux, de nouvelles consoles. Alors maintenant je me fais plaisir, j’ai laissé tomber les émulateurs, avoir la cartouche dans ses mains c’est plus sympas que de trier 3 cd de roms dont 80% ne nous intéresse pas. Il me reste encore quelques envies à assouvir, notamment une certaine console noire dont les jeux coûtent assez souvent plus cher que la console elle-même et surtout l’envie de posséder une borne arcade.

Une chose est sûre, c’est que mes meilleurs souvenirs concernant les jeux vidéos sont les soirées entres amis, des tas de franches rigolades et de bons moments passés ensemble.

_________________

Image


  Voir le site web de Laurent
Laurent
Commissaire apolitique


Joue à Super Mario Bros. Wonder

Inscrit : Mar 06, 2002
Messages : 22759
De : Borgo, là où y a la fibre.

Hors ligne
Posté le: 2005-03-06 10:31
Texte de Gregoss :

Un cadeau d’anniversaire

C’est une histoire toute simple et pas vraiment impressionnante.
On me pardonnera, une introduction en bonne et due forme voudrait que j’ajoute encore une ou deux choses, mais je ne trouve absolument aucune chose à dire si ce n’est que la petite anecdote qui va suivre ne sera ni exagérée, ni enjolivée. Bien sûr elle concerne les jeux vidéo, ou plutôt, un seul d’entre eux…
Cela s’est passé il y a plus d’une quinzaine d’années et un seul parmi les milliers de jeux vidéo qui existaient déjà alors me permit de me mettre un peu de plomb dans l’aile. Agé alors de douze ans, je devais ressentir sur le moment une honte tenace, exagérément adolescente et donc forcément un peu ridicule, pour ensuite me dire qu’après tout même les jeux vidéo peuvent vous apprendre des choses… Mais laissez moi d’abord planter le décor…
Cette année là j’étais donc un jeune adolescent et j’évoluais au jour le jour dans un lycée où une petite guerre des ego allait bon train. Le jeu vidéo venait progressivement au grand public, l’ère numérique frappait à de plus en plus de portes, et cela se ressentait chez les nouvelles générations, hypnotisées pour leur plus grand plaisir et certainement pour encore bien longtemps par les images interactives. Chez ces jeunes amateurs des mondes virtuels, c’était à celui qui posséderait la meilleure machine et/ou les meilleurs jeux, et je faisais partie, en ce moment du temps et de l’espace, de cette génération qui découvrait les incroyables perfectionnements des divertissements de masse. Ce qui impliquait parfois de nouveaux et intimes rapports de force…
Moi j’ai un Commodore 64.
Non ?
Et toi, tu as quoi ?
Un CPC 464.
Ah…
C’était une époque où pour certains (je ne dirai pas beaucoup) il fallait avoir une machine de tueur pour acquérir le respect, et pas facile de se contenter de peu. L’avantage technologique prit par quelques-uns salissait l’amour-propre d’autres restés à la traîne…
En ce qui concerne les CPC je me souviens avoir été à un moment soulagé car il y avait d’autres êtres à la dérive qui comme moi possédaient cette machine; c’était aussi l’époque où nous avions du mal à expliquer à nos parents que le marché se renouvelait très vite : nous lorgnions sur les nouvelles générations de bécanes tandis que nos géniteurs ne comprenaient pas pourquoi nous n’étions pas apaisés et contentés par ce que nous avions dans nos chambres. Le CPC au moins avait eu un succès assez large pour être considéré comme un ordi relativement crédible. La réputation d’une machine collait évidemment aux basques de son possesseur, c’était ce qui était le plus dur. D’autres machines jugées alors inférieures avaient comme possesseurs d’autres pauvres êtres qui, à cause de ça, n’étaient plus crédibles du tout depuis un bon moment…
C’est vrai, nous étions bien souvent des jeunes cons. La foire aux vanités c’était la cour de récréation où s’avançaient de jeunes paons, à chacun sa machine, chacun sa marque, et à chacun ses jeux… Il y aurait des polémiques et des batailles mémorables, et des ères qui progressivement en remplaceraient d’autres. A ce moment là commençait, véhiculée par la presse spécialisée, la période du ST et de l’Amiga, nous allions bientôt jalouser le premier possesseur de cette fabuleuse bécane, mais ceci est une autre histoire…

Approcha en ces temps reculés le jour de mon anniversaire, je ne sais plus quelle année mais il faudra que je vérifie la date de sortie de ce jeu vidéo qui restera à jamais fameux pour moi, et que tout le monde a oublié.
Notez qu’à l’époque j’avais des amis, que j’ai gardés depuis, mais nos rapports n’avaient évidemment pas la même teneur. La qualité de ces amitiés s’est bien sûr bonifiée avec l’âge.
‘L’incident’ a eut lieu dans ma maison, je ne sais plus si c’est dans ma chambre ou dans la pièce où j’entreposais mon CPC mais le soir de mon anniversaire, je me rappelle de mon père tout sourire frappant à la porte de cette pièce, il était peut-être vingt heure et il sortait de son boulot. ‘Sortir de son boulot’ est une formule marrante pour quelqu’un dont le boulot est d’être justement toujours dehors, à courir les routes…
Il était et il est toujours routier. Du genre à trafiquer son disque car le patron exige un peu plus d’heure que de raison. Du genre à cracher allègrement sur un système qui crée selon lui une majorité de dindons de la farce. Du genre à se méfier de tout ce qui est intello, de tout ce qui est nouveau, et de se foutre de la gueule de la jeunesse post soixante-huitarde parce qu’elle n’a pas essayée elle, d’arracher ses chaînes… Il venait ‘du peuple’ comme on dit encore quelque fois, et à cette époque je savais déjà que lui et moi n’étions plus vraiment proche. Je voyais bien, même si je restais pour l’instant silencieux, qu’un jour nos divergences de vues témoignerait de ce fameux conflit des générations. Pour le moment je me contentais d’être taciturne, boutonneux, un peu gros, et joueur de jeux informatiques.
Et voilà qu’il s’amenait devant moi avec un paquet cadeau, l’air un peu gêné en me souhaitant bon anniversaire… Inutile de dire que je ne savais pas trop quoi exprimer de mon côté, entendez par là pas trop quoi exprimer de réellement spontané et chaleureux. Un ‘merci’ selon mes souvenirs a dû suffire…
Je m’attendais encore à un bouquin, ou un truc pas vraiment en rapport avec mes passions d’alors. Un lointain cadeau faisant état d’une lointaine supposition parentale quant à mes possibles centres d’intérêts ! Je croyais qu’il allait encore m’offrir quelque chose qui tapait à côté…
Bref, j’arrache le papier et là derrière, ô surprise, un jeu vidéo pour Amstrad CPC ! Le titre est ‘Motor Massacre’. A cet instant, je ne savais pas ce qu’il valait. Je l’ai su un peu plus tard (dans la demi-heure) mais je jure que j’ai alors tout fait pour m’y intéresser… Pour un jeu de cet acabit, je dois même dire que je me suis penché dessus plus que de raison (j’ai tenu ensuite deux heures avant de lâcher l’affaire).
En regardant la boite du jeu, qui représentait une sorte de véhicule faisant plus penser à un tracteur qu’à un bolide futuriste pousser dans un précipice un autre véhicule sur fond de ville post-apocalyptique, j’entends encore mon père :
- Je suis passé au supermarché avant qu’il ferme et le vendeur m’a expliqué que c’est un jeu comme Mad Max. Ouais… Alors pour accélérer faut appuyer sur cette touche là, et des fois il faut rentrer dans des bâtiments pour aller chercher de la bouffe et des clés il m’a expliqué… Tu vas voir, c’est bien hein !
Je suis ensuite resté devant l’ordi, à tenter silencieusement de lui montrer que j’accrochai, alors qu’évidemment il s’agissait bel et bien d’une daube incroyable. Il est resté un peu à côté de moi, me regardant jouer, puis est parti vaquer à ses occupations.
Le jeu était ridicule.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter sur une grosse bêtise de ma part : en parler dans la cour du lycée.
Un ami qui avait son anniversaire à quelques encablures du mien aborda naturellement le sujet :
Tu as eu quoi pour ton anniversaire ?
Moi ? Mon père m’a acheté ‘Motor Massacre’…
Non ?
Et toi, tu as quoi ?
Un jeu sur Amiga.
Ah…
Après ça, inutile de dire que la phrase ‘hé le pauvre, vous savez pas quoi ? son père lui a acheté Motor Massacre’ fit le tour des gamers de ma connaissance et pire, des gamers que je ne connaissais pas…
Un ou deux jours après, l’ami en question revenait avec un exemplaire du défunt Micro News, pour me montrer le ‘test’ du jeu, avec en titre ‘Motor Massacre, d’où le nom…’.
On commença avec quelques potes à s’esclaffer, ou devrais-je dire ils commencèrent à s’esclaffer, tandis que j’adoptai le faux rire de connivence qui était de rigueur. Un rire bien jaune. Le rire hypocrite de celui qui refuse qu’on rie à ses dépends…
D’où le nom… ça c’était facile !
J’avais cherché un peu de réconfort parmi mes camarades, j’avais bien vite déchanté.
J’étais pour un temps la risée de mes collègues et cette désaffection était injuste et cruellement proportionnelle à l’âge de ses instigateurs. Je ne crois pas avoir forcément essayé de garder souvenir de tout ce qui s’est passé à ce moment là, mais je sais que ce n’était pas forcément agréable. Je me tint dans le silence pendant les quelques jours qui suivirent.
C’est incroyable comment tout cela paraît si puéril quinze ans après que ça se soit passé, mais à l’époque j’ai vraiment mal vécu les moqueries dont j’ai été l’objet à cause de ça. Et intérieurement, ‘l’incident’ me tarabustait. Je ressassais la chose. Pendant un cours, j’imaginais malgré moi mon père dans ce supermarché débarquant dans le rayon informatique, un rayon d’habitude complètement hors de son monde, de son univers, et demander conseil pour un cadeau d’anniversaire à un vendeur. Je l’imaginai debout devant un ordi, (peut-être devant la version Amiga tiens !), en train d’opiner silencieusement du chef devant une démonstration rapide du vendeur, en faisant bien attention à ce que ce dernier disait, comme si l’enjeu était vraiment important. J’imaginais aussi ce vendeur, soit incompétent et ignorant des réalités des cours de récré, soit pressé d’en finir avec ce dernier client, soit trop content de pouvoir se débarrasser d’un exemplaire de ce jeu invendable.
Bref, assis dans la classe et entouré d’autres jeunes qui comme moi découvraient le monde des jeux micro, dans ce petit lycée de province, je me sentis bien seul pendant encore quelques temps. Je me suis souvent repassé dans la tête l’image lointaine (et supposée) de cette scène paternelle supermarchéenne. Je ne vais pas vous mentir et vous dire que du jour au lendemain je décidais d’oublier les moqueries et de faire grand cas de ce pauvre jeu malgré le mépris affiché par mes pairs, mais avec le temps, lentement, je découvrais que j’étais lié à ce soft d’une façon un peu spéciale...
Evidemment impossible de l’aimer pour lui-même. Mais je découvrais que ce que j’aimais à travers lui, c’était tout simplement mon paternel. Et puis je cogitais sur le sens du mot offrir, sur les rapports humain d’une génération à l’autre, tous ces trucs... Sans le savoir, je faisais mon petit bonhomme de chemin sur la voie de (peut-être) la sagesse, et ça allait prendre encore des années avant que le mépris joyeux des autres ne me semble plus d’aucune importance.
J’avais cette soirée-là ressenti de la pitié et de la honte pour mon père, mais elle alla en s’amenuisant. Les mois passèrent et je repensais parfois à ce jeu aux couleurs mal choisies, à l’aspect enfantin, aux sons ridicules et à la manipulation plus que délicate... Dans ce paquet d’information binaire malhabilement programmé, fade, il y avait désormais quelque chose en plus. Peut-être y ai-je même rejoué quelquefois. Je me rappelle même du nom des véhicules et de certains endroits du jeu : des mots tels que le pandys pork palace, l’Arène, l’ATV allaient garder une signification toute particulière pour encore longtemps. Un petit univers entier à peine fini qu’il était déjà méprisé, mais dont je me souviens.



Voilà, c’était ma petite anecdote. Peut-être que cela n’a aucune importance qu’il s’agisse ici d’un jeu vidéo. J’aurais été fan de films d’épouvante, d’un groupe de rock ou de toute autre chose, ça aurait été peut-être pareil. Mon père aurait sans doute fait ce même petit effort touchant… Je doit être aussi vachement sentimental. Je ne sais pas si beaucoup donnent autant d’importance à un objet aussi médiocre parce qu’il est lié à leur histoire personnelle... mais le héros de cette anecdote finalement, c’est mon vieux. Il a essayé de rejoindre un peu mon univers malgré ses réticences envers l’informatique et tout un tas d’autres choses, et je lui en suis très reconnaissant.
C’est marrant, la plupart des jeux de l’époque, qu’ils soient sur Amiga, C64 ou Atari, etc. sont devenus si vieux qu’ils sont maintenant comme Motor Massacre: injouables. Mais il aura compté, ce cadeau d’anniversaire.
Il est une petite corde sensible sur le panel de mon histoire émotionnelle.

Motor Massacre. Développeur Gray Matter Studios. Game Designer Chris Gray. Graphistes Rob Anderson Nick Gray. Musique Ben Daglish. Programmeur Ed Zolnieryk. Editeur Gremlin/Mindscape. Copyright: 1988.

_________________

Image


  Voir le site web de Laurent
Laurent
Commissaire apolitique


Joue à Super Mario Bros. Wonder

Inscrit : Mar 06, 2002
Messages : 22759
De : Borgo, là où y a la fibre.

Hors ligne
Posté le: 2005-03-06 10:42
Voici mon texte :



Mon premier contact avec les jeux vidéo remonte non pas à leurs débuts commerciaux (je ne suis quand même pas si vieux ), mais à l’époque où on a commencé à les voir fleurir dans les bars bien de chez nous, puis dans les premières salles d’arcade françaises, que j’ai découvertes sur les Champs Elysées lors d’un premier voyage à Paris vers 1982, avec notamment Astron Belt, qui me fit du même coup remarquer qu’un constructeur nommé Sega avait une fâcheuse tendance à produire des choses excitantes et déraisonnables (il faut dire que j’étais trop petit pour qu’on me laisse entrer, et Astron Belt était celle qu’on voyait le mieux de l’extérieur). De ce choc mémorable subsiste chez moi un amour du jeu d’arcade qui me fait considérer chaque minute passée sur un jeu "typé arcade" comme une sorte de retour aux sources même du jeu vidéo. Du reste, MAME est ce que j’ai découvert de plus fascinant et précieux depuis que je connais l’Internet.

Aussi, mes premières armes sur des jeux vidéo domestiques furent-elles douloureuses. Le Pong-clone familial (un Scomark 8 Sports Tele) m’apporta beaucoup de plaisir. Je n’ai strictement rien à lui reprocher. En revanche, je considère la VCS qui me fut allouée un peu plus tard comme un obstacle dans ma progression vers la terre promise : l’arcade à la maison. En dépit de ses qualités ludiques indéniables (surtout entre potes), cette console n’a jamais réussi à me faire oublier ses carences graphiques. Les années VCS furent donc pour moi celles de la frustration. Ce sentiment à, et pour longtemps, ancré en moi un préjugé stupide : les consoles, c’est nul (je précise que ma vision de la VCS n’est en général pas partagée par ses autres anciens possesseurs).

Par la suite, j’ai découvert les micro-ordinateurs, auxquels j’ai eu la chance de pouvoir me frotter longtemps avant les autres gamins de mon âge. Ils ont détourné mon attention des consoles grâce à leurs possibilités de programmation, l’univers passionnant de la micro-informatique familiale dont ils m’ouvraient la porte, avec notamment une presse riche, engagée, de mauvaise foi mais le plus souvent passionnante (Hebdogiciel, Tilt, l’OI...). Mais tout ça n’était qu’un moyen détourné d’assouvir ma passion toujours grandissante pour les jeux vidéo. La révélation finale est arrivée avec le MSX. Sans pour autant me permettre de jouer à des jeux d’arcade égalant ceux des salles dédiées, cet ordinateur m’a permis de découvrir la production vidéo-ludique japonaise. Ce fut un nouveau grand choc. Je réalisai que les jeux vidéo pouvaient être à la fois beaux et amusants, dépaysants, colorés, mélodiques... Des oeuvres d’art, en fait.

On attribue souvent à Shigeru Miyamoto, par l’entremise de ses créations sur NES, la paternité du jeu vidéo narratif, source d’évasion et de vastes quêtes que le joueur vit sans avoir à subir l’abstraction des jeux d’aventure sur micro de l’époque. Le jeu de rôle grand public par pad interposé, en quelque sorte. Ce n’est vrai qu’en partie, car sur MSX, peu avant l’apparition de la NES, un travail magistral fut accompli dans ce sens. Il y a un monde entre les enjeux de titres tels que Maze of Galious ou Penguin Adventure, rassembleurs de tout ce qui peut faire le plaisir d’un grand jeu vidéo, et la production sur les 8-bits occidentaux, pléthorique et fort inspirée mais plutôt sectorisée et expérimentale. Plus que la NES, le MSX aurait mérité l’appellation de "Family Computer", tant il se montrait apte à satisfaire aussi bien le joueur exigeant prêt à acheter (de nouveau) une console que le ferru de BASIC ou de bureautique. Son insuccès en Europe nous a d’ailleurs privés de toute une ligne de micros japonais incroyables auxquels l’émulation rend bien tardivement justice aujourd’hui (Sharp X68000, MSX Turbo-R, FM-Towns...).

Toujours est-il que grâce à mon Toshiba HX-10, puis mon Philips VG8235 (MSX2), j’ai totalement redécouvert les jeux vidéo. Ils ne se présentaient plus comme un simple exercice d’adresse et de réflexe, mais comme de véritables aventures, dont le déroulement sur plusieurs semaines ou plusieurs mois était comme une petite vie : Vampire Killer, Knightmare, King’s Valley 2, Nemesis, Metal Gear, Nemesis 2, F1-Spirit (il faut noter qu’il ne s’agit presque que de jeux Konami, cet éditeur étant à l’époque le seul à savoir vraiment tirer parti du MSX et ses limites graphiques), autant de titres qui ont eu ensuite un gros succès sur NES, ce qui prouve leur côté précurseur. Tout cela pour dire que Mario ne fut pas à même, lorsque je m’y essayai dans un supermarché peu après la sortie de la NES, de me faire abandonner le précieux clavier de ma machine à rêves. Mais cela n’enlève rien à sa valeur, c’est juste que le MSX m’avait préparé au choc. Et le souvenir fort périssable des années VCS était toujours là... pendant qu’en salles d’arcade, j’encaissai gifle sur gifle : Ghost’n’Goblins, par sa difficulté faisait du joueur une sorte de génie psycho-moteur. Trojan, beat’em’up fabuleux, me fit découvrir Capcom. Rygar fut un autre beat’em’up dément considéré comme légendaire, cette légende s’étant construite à coups de pièces de monnaie dans des endroits malodorants et pas forcément bien fréquentés. Operation Wolf puisait dans la préhistoire des jeux vidéo l’accessoire oublié permettant de nouvelles sensations (à savoir une bonne grosse pétoire optique). Sans oublier bien sûr les simulations incroyables de Sega, Hang On, Enduro Racer, Outrun, Afterburner ou Super Hang On, avec lesquels Yu Suzuki générait sans le savoir les futurs personnages de Shenmue.

Ce n’est qu’avec l’Amiga que j’ai enfin pu atteindre le but. Pour moi, l’Amiga reste la première machine sur laquelle soient apparus des jeux dégageant une impression de mouvement aussi fluide et gracieuse que ce qu’on observait sur l’écran de n’importe quelle borne d’arcade, et ce sans que la complexité graphique n’en pâtisse. Cela est probablement du au fait que les développeurs travaillant sur Amiga venaient pour beaucoup du monde très audiovisuel de la démo, (en plus d’être de gros joueurs, fans d’arcade pour la plupart), et avaient su ressentir l’importance du mouvement dans la réussite d’un jeu vidéo, l’équilibre entre réalisme physique et recherche chorégraphique visant à flatter les sens du joueur et accroître sa sensation d’immersion en faisant du personnage qu’il dirige, et dans lequel il se projette, l’un des membres d’un ballet. Tout cela, les concepteurs japonais avaient su le capter, étant devenus les principaux maître d’œuvre de la production arcade, et le reproduire sur NES avec des réserves de puissance machine bien moindre. L’Amiga, dont chaque composant était si bien conçu que l’ensemble représentait un accomplissement technologique fabuleux, mettait entre les mains des programmeurs sevrés à la borne d’arcade les moyens nécessaires pour égaler les merveilles offertes (enfin, façon de parler) aux joueurs par Nintendo, Konami ou Sega.

Le meilleur exemple de cela est certainement Turrican. On pourrait y voir un succédané de Metroid, mais le jeu trouve sa légitimité dans la façon géniale dont les sprites, tirs et éléments du décor se déplacent en toute fluidité, rythmant merveilleusement l’action pendant que la musique de Chris Huelsbeck achève de donner au jeu une couleur très européenne (les capacités sonores hors du commun de l’Amiga ayant permis à de tels artistes de se transcender). Metroid "bouge" aussi très bien, mais pas de la même façon, si bien que les emprunts que lui fait Turrican n’ont pas suffi à scandaliser Nintendo comme ce fut le cas pour Great Giana Sisters, des mêmes auteurs, qui pompait totalement Mario dans son approche des modèles physiques appliqués aux personnages et n’apportait pas grand chose de nouveau sinon deux mascottes adorables.

Shadow of the Beast, de son côté, faisait forte impression grâce à ses décors magnifiques inspirés de la culture SF des années 70, mais aussi (et surtout selon moi) par son animation absolument dénuée de la moindre saccade malgré une débauche graphique de tous les instants. En tout cas ce n’est pas son gameplay limité et sa difficulté absurde qui le rendaient si attirant. De même l’ambitieux Project X, malgré sa difficulté considérable qui en faisait un challenge de première classe, décevait par ses temps morts et son manque d’intensité dus à des vagues d’ennemis se présentant sporadiquement, avec un timing peu maîtrisé. Un jeu qui évoquait les tentatives plus ou moins réussies sur C64, alors que ses graphismes magnifiques auraient du en faire le shoot’em up Amiga définitif.

Grâce à l’Amiga, je pus donc non seulement assouvir ma soif de jeu d’arcade, mais aussi comprendre mieux ce qui m’avait toujours fasciné dans cet univers. Dans le même temps, les expériences vécues sur MSX avaient ajouté à ma culture de joueur, et me permettaient de comprendre la relation entre un jeu vidéo et le hardware qui le fait fonctionner. Sur MSX, les concepteurs avaient du faire face à des limitations matérielles, et d’avoir à les contourner avait stimulé à l’extrême leur créativité. C’est notamment à cette époque (sur MSX, donc, et sur NES) qu’est apparue la notion de level-design (dont Nemesis/Gradius est un des plus beaux fleurons, probablement l’origine d’un style dont les jeux Treasure sont devenus les héritiers).

Sur Amiga, en revanche, le matériel avait fait de l’épate visuelle l’ordinaire du joueur, poussant les concepteurs les plus intelligents (Factor 5, Rainbow Arts, Discovery Soft, Rainbird, Electronic Arts, Psygnosis) à se concentrer sur le gameplay pour se distinguer les uns des autres. Dans les deux cas, le joueur avait tout à gagner, et ce fut une période magique (1986-1991). J’observais également, mais toujours de loin, l’évolution du marché des consoles, avec l’arrivée remarquée de la PC Engine, de la Megadrive et de la SNES. Encore une fois, le matériel et le jeu s’influençaient, l’un pouvant précéder l’autre ou en découler selon les cas. Côté Sega, Sonic misait tout sur la vitesse et le côté "roller-coaster" pour faire prendre un coup de vieux à Mario, une vitesse que le processeur X68000 lui conférait. Peu après, Nintendo trouvait le salut dans un raisonnement antinomique avec une console dont les spécifications techniques semblaient sur le papier insuffisantes, mais en fin de compte totalement adaptées aux projets ludiques qui lui étaient assignés, notamment Super Mario World, mètre étalon pour une profusion de jeux de plate-formes en 2d si réussis qu’ils ont fait de la Super Nintendo le support ultime pour le genre.

Mon Amiga ayant eu la mauvaise idée de me lâcher (alim qui ne démarrait qu’un coup sur trois, puis affichage inexistant), j’ai acheté sans grande conviction une SNES (sous le prétexte qu’elle était la console la plus récemment sortie). Je n’ai jamais regretté cette acquisition, les heures passées sur des jeux comme Equinox, Addams Family, Mr Nutz, Super Castlevania IV, Mortal Kombat, Killer Instinct, Mickey’s Magical Quest, Zelda 3, Donkey Kong Country 1 et 2, NBA Jam, ou Young Merlin faisant partie de mes meilleurs souvenirs de joueur. Le genre qui me fascina le plus fut celui dans lequel la SNES brillait particulièrement : les jeux de plate-forme en 2d, inspirés de Mario. Ceux-ci étaient si riches, beaux, maniables et passionnants que je fis l’erreur de passer à côté du modèle signé Miyamoto (Super Mario World), que je considérais, nouvelle grosse erreur, comme une sorte d’ébauche infantile (il faut dire que le fait qu’il soit offert avec la console et sans boîtier m’avait induit en erreur). Ces jeux représentaient une sorte de condensé de ce que m’avaient apporté successivement le MSX, l’arcade et l’Amiga, à savoir un gameplay confortable, une maniabilité fabuleusement précise et une quantité de choses à découvrir phénoménale, le tout enveloppé dans une représentation digne des jeux d’arcade les plus beaux que j’avais connus. Surtout, ces jeux me terrassaient par leur qualité de "fabrication". Ils apparaissaient comme des produits parfaitement finis, dénués du moindre bug, totalement maîtrisés dans la façon dont ils se laissaient, lentement mais sûrement, posséder par le joueur. Une telle qualité justifiait à mes yeux le prix massif des ces cartouches, et il faut admettre que sur Amiga je n’y avais pas été habitué, du moins pas de façon systématique. C’est ainsi par exemple, que j’achetai les yeux fermés le jeu Addams Family, sur la seule sympathie que m’inspirait le film qui venait de sortir, sans rien en savoir d’autre qu’il s’agissait d’un jeu de plate-forme mignon bourrés d’items. Pourtant, j’avais appris à me méfier de son éditeur, Ocean. Ma confiance dans le genre fut récompensée, car le jeu était un régal du début à la fin. Du reste, comparez sa conversion sur Amiga (pourtant irréprochable) avec l’original sur SNES, et vous comprendrez en quoi cette console permettait l’accession à des conditions de jeu qu’on pourrait presque qualifier de professionnelle : une maniabilité idéale, accrue par la légendaire ergonomie du pad SNES, une zone d’affichage à l’écran beaucoup plus étendue, une précision sans pareille dans les collisions de sprites, les sauts, la synchronisation entre les évènements et les effets sonores associés... tous ces éléments conféraient au jeu un feeling particulier (j’ai envie de dire un groove), qui fait que je me suis un peu cantonné à ce style, incapable de m’en lasser.

Un nouveau phénomène devait à son tour m’éloigner des consoles : L’apparition de la Playstation et de la Saturn, puis les rumeurs concernant une console Nintendo 64-bits parée pour la 3d firent tomber la SNES en désuétude à une vitesse hallucinante (la Megadrive également, mais elle avait un peu plus d’années au compteur et avait eu droit à ses propres extensions avant que Sega ne passe brutalement à autre chose). Cette console, limitée à la 2d, passait tout à coup pour une représentation du passé des jeux vidéo, un passé qu’il fallait d’urgence oublier car il renvoyait à une époque où ce média ne savait pas encore séduire le grand public. Dans les supermarchés, je voyais les jeux SNES relégués aux fonds de rayon, et cela me déprimait profondément, me poussant à abandonner cet univers où tout est si éphémère. Je décidai donc de racheter un Amiga et de me relancer à corps perdu dans la micro-informatique, ignorant royalement PSX, Saturn, 3DO et autres Jaguar. Désireux, en parallèle des jeux vidéo, de tâter du home-studio (un domaine où l’Amiga n’était pas à l’aise du tout), je finis par acheter un PC. Ce fut alors le début d’une période marquée par la fascination pour la 3d, la technologie et les jeux prétendument adultes. Le PC m’aura permis de jouer à des jeux d’aventures fabuleux, les meilleurs jamais réalisés selon moi (Lost Files of Sherlock Holmes, Gabriel Knight 2, Fate of Atlantis, Maniac Mansion, Loom), de découvrir les FPS (Doom, Duke Nukem 3d, Unreal, Half-life, Unreal Tournament), de tâter du RTS et du Diablo-like, ce en quoi il a beaucoup compté dans ma vie de joueur, mais je lui surtout reconnaissant pour m’avoir amené vers l’émulation.

La découverte de MAME, grâce à une notule de Joystick qui en parlait vaguement vers 1996, fut une révélation sans précédent. Ce projet est non seulement fabuleux par le plaisir qu’il apporte et le sérieux extraordinaire (et désintéressé) avec lequel il est mené depuis le début, mais de plus il m’a permis de constater de visu que les jeux d’arcade ne sont pas un simple plaisir contextuel. Des titres comme Flying Shark, Trojan, Double Dragon, Willow, Cadash, Viewpoint (aïe, sujet glissant, c’est un jeu Neo Geo...), UN Squadron, Raiden, Dangar UFO Robot, Shinobi, Rolling Thunder et de nombreux autres gardaient toute leur force, même en l’absence d’un stick arcade digne de ce nom, d’un affichage télé et de tout le folklore lié aux salles d’arcade d’autrefois. La gratuité soudaine des parties ne les banalisait en rien. Je pouvais aussi me rendre compte que la plupart de ces jeux étaient à la hauteur lorsqu’on les explorait de bout en bout, alors même que 90% de leurs utilisateurs ne dépassaient pas le premier tiers de la progression. Beaucoup de ces jeux devraient d’ailleurs servir de modèle à certains développeurs en activité de nos jours.

Outre l’arcade, l’émulation m’a aussi permis de constater que j’étais largement passé à côté de la SNES, m’a offert des retrouvailles virtuelles avec l’Amiga (que j’avais perdu de nouveau, avant de le retrouver 10 ans plus tard), m’a confirmé que la Megadrive et la PC Engine étaient des machines fantastiques... Pour toutes ces raisons, je m’élèverai toujours contre les discours anti-émulation (sauf lorsque cela porte sur des consoles encore commercialisées), car la "Sainte Emulation", comme dit Bruno, joue un rôle de conservation que les brocantes et les marchés aux puces ne pourront pas toujours assurer (ce matériel là n’est pas éternel), et constitue un terrain moins propice à la spéculation pécuniaire (ce matériel là peut rapporter gros). De plus, elle a permis l’émergence d’un courant rétro-gaming qui n’est pas pour rien dans la considération accrue que le jeu vidéo reçoit aujourd’hui dans son ensemble, en démontrant qu’il ne s’agit pas d’un phénomène instantané et purement sociologique, mais au contraire d’une vraie culture dont les origines sont presque aussi anciennes que celles de la musique rock, par exemple.

J’ai ensuite connu un revirement qui n’a rien d’extraordinaire car il est train de s’imposer comme une évidence pour beaucoup de joueurs, occasionnels ou passionnés. Le jeu vidéo sur PC s’est essouflé ces derniers années, pendant que les consoles 128-bits offraient des perspectives fabuleuses, tout en redonnant peu à peu au jeu en 2d une part de sa gloire perdue sans en faire forcément un reflet du passé (voir la flopée de jeux 2d sur PS2), chose que la Saturn aurait pu faire si la portion de ses jeux qui fut importée en Europe n’avait pas été bêtement imposée par une vaine tentative de faire de l’ombre à la Playstation. Shenmue, MSR, Rez, Virtua Tennis 2, Sonic Adventure, Ikaruga, PGR2, Splinter Cell, Max Payne 1&2, Halo 1&2 sont des jeux marquants pour moi au même titre que ceux que j’ai cités précédemment, alors qu’ils n’ont rien à voir avec le rétro-gaming. Ces titres, qui ont fait de moi un consoleux fier de sa Dreamcast et sa Xbox, ne me poussent pas à classer mes goûts en deux catégories, le rétro et l’actuel. Au contraire, je m’efforce d’avoir une vision plus globale, et j’encourage tous les joueurs à en faire autant, en attendant que les professionnels qui nous parlent de jeu vidéo le fassent de façon plus… inspirée, on va dire. Peu à peu, les éléments qui ont déterminé l’évolution des jeux vidéo depuis 20 ans se dessinent, alors qu’on les retrouve à chaque date importante : L’arcade est une source inépuisable de plaisir et de réflexion sur ce qui fait l’essence d’un jeu vidéo (encore faut-il se poser réellement ces questions là), et Sega s’est chargé depuis quelques années de nous en convaincre, notamment avec Rez, un jeu atypique poussant le joueur à une réelle introspection. Les jeux et consoles Nintendo dans leur ensemble constituent une oeuvre parfaitement cohérente, une conception du jeu vidéo dans laquelle s’inscrit chaque élément de chaque console, jeu ou accessoire estampillé "Big N", au point que des choses si différentes et espacées dans le temps que la Game Boy et la Game Cube se montrent aptes à satisfaire les mêmes joueurs, et leur donne la certitude de ne pas se tromper. Sony, qui s’est invité de force dans le club des grands noms, aura forcé tous ses concurrents à moderniser leur approche, et rien que pour ça, on ne peut nier son importance, sans oublier son rôle dans l'accession au premier plan de développeurs qui seraient peut-être restés dans l'ombre (Psygnosis, Bizarre, Travelers Tales...).

Pour finir, je dirai que le temps passé sur Internet à communiquer avec d’autres joueurs m’a aussi beaucoup aidé à voir les jeux vidéo autrement. C’est certainement là que le plus de choses intéressantes se disent sur ce sujet passionnant. Je précise aussi que tout ce que j’ai écrit ici n’engage que moi, ce n’est que ma vision des choses, et si vous avez tout lu, je vous en remercie infiniment.


_________________

Image


  Voir le site web de Laurent
Niloc-Nomis
Pixel visible depuis la Lune

Score au grosquiz
0024194 pts.

Joue à Dishonored (One X) / Metro 2033 (Switch)

Inscrit : Aug 11, 2002
Messages : 8696
De : Ferté sous Jouarre

Hors ligne
Posté le: 2005-03-07 17:22
Vici mon texte, je l'ai arrêté volontairement tôt. =C'est mauvais mais on est rarement content de son oeuvre.


GENESE

Ma vie de joueur a commencé dans le dernier tiers des années 1980, pendant mes vacances scolaires. J’étais petiot à l’époque, je suis né en 1981, à l’époque où certains jouaient déjà à des jeux que je qualifierais de préhistoriques aujourd’hui, des trucs avec des boutons, qui prenaient beaucoup de place pour pas grand-chose. Dans mon douillet liquide amniotique je me moquais un peu d’eux, ils s’acharnaient sur ces drôles de machines qui étaient moins perfectionnées que ce que à quoi j’avais droit, dans les sons étouffés qui me parvenaient ils disaient que ça s’appelait une échographie. Ben oui, il faut croire que je suis un enfant des moniteurs, je suis d’abord paru sur un écran avant même d’exister en vrai. Mine de rien il y avait une sacrée différence d’environnement entre ma future enfance et celle révolue de mes parents.

Bref, un jour je me retrouve dehors sans trop savoir pourquoi, j’ai froid, je ne pleure pas (ah bon il fallait ?), et mis à part celui qui me permet de voir Dorothée je n’ai plus ce rapport intime avec les écrans que pendant ma gestation. Si peut-être les grands écrans, je vais voir Chromosome 3 de Cronenberg au grand Rex à quelques semaines (je n’ai jamais aussi bien dormi), et quelques années plus tard je pars avant la fin de la Belle et le Clochard en pleurs, terrorisé. Que ce soit pour les grands ou les petits écrans, ce n’est que partie remise.

C’est donc les vacances, je dois avoir six ou sept ans. On va chez mes grands parents maternels dans la Drôme, un petit village à 15 km à l’est de Montélimar aujourd’hui traversé par le TGV Méditerranée. Mais bon il est assez loin et il n’empêche pas d’admirer les splendides falaises du Vercors. J’aime beaucoup les vacances chez mes grand parents, surtout que lors de mon précédent séjour où j’ai découvert un trésor sous l’escalier leur intérêt s’est vu renouveler de bien belle manière.

Sous l’escalier il y a les jouets de mes oncles. Ils n’y touchent plus trop, c’est normal. Et j’y ai découvert deux drôles de machines. Mon plus jeune oncle les sort et me les montre. Ca se branche sur la télévision, il faut tourner la molette jusqu’à ce que l’image s’affiche, il faut prendre le boîtier avec un petit bâton qui dépasse. Il paraît que ça fait bouger la forme orange sur la télé qui ressemble à un cowboy, et là mon oncle me dit que j’ai perdu. Perdu quoi ?
Quelques explications plus tard je sais que je suis entrain de jouer au Vidéopac qui n’avait pas été branché depuis au moins cinq ans, que mes oncles avant jouaient à un jeu qui s’appelait Pong sur la machine là-bas toute noire, oui celle qui s’appelle comme la cocotte minute, et enfin que je suis nul car je perds tout le temps.

Voila ma découvert du jeu vidéo, c’est étrange que mon souvenir soit resté ainsi intact. Il est des événements qui marquent, et malgré le temps qui passe certains souvenirs marquent un enfant à tel point qu’adulte il s’en souvient encore. Je peux décrire le moment où mon père s’accroupit devant moi dans la cuisine pour me dire qu’il va aller vivre ailleurs mais que l’on se verra très souvent, j’avais trois ans et probablement n’avais rien compris, mais je m’en souviens très bien ; je me souviens d’un rêve qui ne m’a jamais quitté, bien qu’il soit totalement anodin ; je me souviens d’un mur peint avec un kangourou déguisé en boxeur dans une salle de sport ; des mon enfance je me souvient aussi de mes premières heures de jeu vidéo. Sur des machines déjà hors d’âge mais je ne le savais pas à l’époque. Je remarque à nouveau les écrans, et d’un regard en coin je leur dis qu’ils n’ont pas intérêt à me décevoir car j’ai bien l’intention de me pencher plus avant sur la question.


PERENNISATION

Ce qui devait arriver arriva, noël 90 je reçois ma première console de jeux : la Master System de Sega. Je n’ai aucun souvenir de ce qui a précédé ce choix. Comment j’ai connu cette machine ? pourquoi je n’ai pas voulu de la Nintendo ? Mystère, tout cela s’est définitivement effacé de ma mémoire, je me souviens seulement avoir été l’acheter avec ma mère pour pouvoir choisir les jeux. En l’occurrence Super Monaco GP, les autres je les ai oubliés.

Mon rêve enfin réalisé j’enchaîne les parties d’Alex Kidd in Miracle World, avec le recul je me dis que c’est un titre parfait pour découvrir les jeux vidéos. La seule preuve que je puis apporter est que ces premières parties m’ont marqué, je me souviens du jeu en lui-même, de l’euphorie qu’il suscitait en moi, de la musique qui ne m’a jamais quitté, et de toute la famille regroupée autour de la télé qui m’applaudissait quand je plongeais dans l’eau en évitant les oiseaux et en chopant toutes les bourses. Après un premier niveau pas trop difficile et très prometteur : graphisme agréable, musique inoubliable et amusement immédiat, le deuxième niveau achevait de combler le petit enfant que j’étais en me plaçant sur une moto qui écrasait les scorpions et faisait éclater les ballons à vive allure. L’alchimie opérait, j’étais conquis, tout le monde autour de moi aussi, la « Ségua » était adoptée, au même titre que les chats et le décodeur pirate.

La Master System m’a ainsi occupé jusqu’au noël 94 ou j’accède enfin à la Megadrive de Sega (toujours, passerai à l’ennemi jamais je ne). Entre temps je passai de la joie des débuts à la routine. Parmi les événements majeurs qui marquèrent mes après-midi je peux citer l’arrivée de Sonic à noël 91, qui m’émerveilla au même titre qu’Alex Kidd un an plus tôt avec les mêmes ingrédients mais à des doses beaucoup plus importantes. Les graphismes étaient encore plus beaux, comme le niveau de la jungle ou le labyrinthe sous marin qui n’arrêtaient de me faire baver de plaisir, la musique était superbe, surtout celle du deuxième monde que je chantonnais tout le temps, et le personnage avait la classe.
Par la suite des titres comme Donald (Lucky Dime Capper), Batman Returns, Lemmings (mais à qui est ce chien dans la vitrine ?) ou Assault City avec le pistolet trop beau qui servait aussi bien à tirer sur la télé qu’à jouer à Albator dans la rue m’ont bien marqué.
A propos de Lucky Dime Capper je voudrais signaler à ceux qui ne se rappellent plus comme il est difficile pour un enfant qui ne sait même pas qu’une presse spécialisée existe (en fait qui sait à peine que la presse existe) de faire son choix devant l’étalage du marchand d’électro ménager agréé Sega (QUE Sega au début, ce qui explique peut-être mon orientation). J’avais assez de sous pour un nouveau jeu, j’arrive dans le rayon dédié, deux jeux m’attirent alors. Astérix ou Donald. Enfer et damnation, comment se sortir de ce dilemme cornélien ??? Mais Sega devait avoir flairé les handicaps de sa clientèle, et des images du jeu étaient imprimées sur le recto de la jaquette. Et là pas très sûr de moi je juge après un petit moment de réflexion que Donald semble plus abouti qu’Astérix. Je sors du magasin avec la peur au ventre, craignant d’avoir fait le mauvais choix. Heureusement il s’avère que le jeu est excellent et a très bien vieilli, grâce à son animation parfaite et ses graphismes réellement impressionnants pour le support, près de 15 ans après je prends encore du plaisir à y jouer. En ce qui concerne Astérix je le découvrirai quelques mois plus tard chez un cousin et je suis rassuré, le jeu est beaucoup moins beau, mais Astérix, c’est quand même lui qui m’a appris à lire ! Mais comme sa soupe personnelle est toujours meilleure que celle du voisin, Donald gagne en toute subjectivité.

Fin 91, vacances de la Toussaint, j’arrive chez mes grands parents. Mon oncle, qui s’est fait dépasser par son neveu avec sa Master System m’exhibe fièrement sa Megadrive toute neuve, importée du Japon me dit-il, car ces modèles là vont 20% plus vite. Ah bon. En attendant je découvre Mickey Castle of Illusion et Sonic, deux titres qu’on ne présente plus mais qui à l’époque avaient tendance à marquer fortement les esprits de 10 ans qui jouaient sur de vulgaires 8 bits. Dans cette chambre drômoise j’ai passé parmi les plus beaux moments de ma vie de joueur. Je rajouterai aux deux jeux suscités Greendog, Quakshot (Donald) et surtout Flashback. De vrais dessins animés, un jeu en français (ça m’a marqué à l’époque), une animation étonnante, une palette de mouvements jamais pratiquée jusque là et un son cotonneux et très réaliste, tous les ingrédients pour me faire engueuler par ma mère «Descends de là haut tout de suite il fait beau !!! » Je les attendais les orages pendant cette période!
J’ai donc passé de merveilleux moments sur Megadrive, Mais bizarrement la mienne que j’ai eu sur le tard ne m’a pas spécialement marqué. Fin 94 j’étais ravi mais rapidement tout ce que je pouvais lire sur l’année 95 m’ont progressivement fait détourner le regard. Consoles+ que j’ai découvert en 92 ne parlait que de la Saturn, de la Playstation, des CD-roms… Moi j’avais une nouvelle fois raté le coche, ma Megadrive m’a servi à patienter. Je n’ai jamais trop acheté de jeux, je me demande même si à part le jeu fourni avec la console (le Roi Lion) j’ai une seule fois acheté un jeu neuf. Les 16 bits c’est chez les autres que j’y ai joué, une fois qu’elles sont arrivées chez moi je regardais déjà ailleurs.


NOUVELLE GENERATION

Ah les brocantes, comment un rétrogamer ne peut-il pas les évoquer ?
Comme les autres je pense que je maudis celles d’antan et bénis les actuelles, qui me permettent de remettre la main sur mes madeleines et autres « rosebud » que j’ai sottement écoulé dans les premières. J’ai sacrifié tout mon attirail Master System pour même pas un jeu Megadrive, j’ai sacrifié ma modeste collection Megadrive pour même pas un jeu Saturn. Oui, j’ai eu la Saturn, elle n’était même pas encore mort, en octobre 96. Moi, ici présent, j’avais enfin une console d’actualité, je n’étais plus rétrogamer avant l’heure/malgré moi. Joie.

Couleurs pétantes et introduction en images de synthèse pour Clockwork Knight 2 acheté avec la console. Ce fut un moment tel que je l’avais vécu avec Alex Kidd. Même si c’était moins jouable je crois que l’on peut difficilement décrire la joie et l’impression laissées par le premier lancement d’un jeu 32 bits sur sa propre télé. Plaisir 100% matérialiste, inutile et gratuit (gratuit qui coûte cher). Plaisir coupable mais plaisir immense. Tout prend du relief, tout pète de couleurs, tout chante, tout bouge dans tous les sens. C’est bien sage Clockwork Knight 2, on attend la suite avec impatience…
Attente de courte durée et très fortement récompensée avec Nights. Je le savais!!! Ce jeu est une œuvre d’art ! Le jeu est un art !!! C’est la découverte de l’année, d’une passion, d’un autre travail bien fait. Sega Rally confirme, les Panzer Dragoon achèvent de me convaincre. Je ne reviens pas sur ces titres, tout le monde comprend, et les ressources ne manquent pas, mais il ne faut pas oublier que ces jeux ont marqué durablement ceux qui s’y sont adonnés une première fois.

La Saturn m’a offert quelque chose de précieux. Comme un aveugle par accident à qui l’on rend la vue plusieurs années plus tard cette machine m’a offert un second regard. Ce n’est pas forcément lié à cette console, une calculette m’aurait peut-être fait le même effet il y a 25 ans, mais c’est avec elle que j’ai ouvert les yeux sur les créations originales que sont les jeux vidéos. Une création d’univers n’est pas chose aisée, et le rendre intéressant l’est encore moins. Suite à cette prise de conscience je me disais que je reverrais bien tous ces jeux auxquels je jouais tout gosse. La sortie de Sonic Jam m’a conforté dans ce souhait, que les émulateurs me permettront seulement quelques années plus tard quand j’aurai enfin un ordinateur.

Allez, on va arrêter là. Juste envie de citer des mots qui m’ont marqué et que je n’ai pu citer : Super FX, Sega Virtual Processor, CDI, 3DO, Mega CD, catalogue de jeux sous forme de poster dans les boîtes Master System que j’affichais dans ma chambre, Super Mario Bros 3, Maniac Mansion sur Nintendo, l’Atari ST de Gaëtan (où es-tu ???), la Game Gear, Solstice

_________________

... mais j'ai rebranché la Master System sous la télé!


solonce
Pixel microscopique


Inscrit : Sep 12, 2003
Messages : 4

Hors ligne
Posté le: 2005-03-11 12:40
Vaisseau spatial

Ben quoi, c’est juste un crayon ça ? qu’est ce qu’y m’veut c’t’oiseau-là à vouloir me montrer la télé en poussant des exclamations aussi puériles qu’énervantes ? et pis, c’est l’heure de mon dessin-animé là, ok ? alors t’arrêtes de vouloir écrire sur un écran de télé !... c’est maman qui va aimer, tiens…

Tout à coup, mon père aperçoit mon air dubitatif. Il sourit et me tend le stylet.

Bon sang de bois, qu’est ce qu’y faut pas faire pour être tranquille ! Ok ! je le prends ton stylo… Oui, je le pointe sur l’écran… si ça peut te faire plaisir… pff, les vieux, ils sont tartes quand même…

Un incroyable tour de magie survient alors sous mes yeux : un trait apparaît sur l’écran. J’ai enfoncé le stylet, je l’ai bougé et l’écran a réagi ! Difficile à exprimer comme sensation, mais un nouveau monde apparaît soudain, une Terra Incognitae qui ne demande qu’à être découvert. C’est grisant.
Frénétiquement, je fais tournoyer mon stylo tel un artiste dans sa tenue d’Adam en pleine montée de LSD aux premières lueurs de l’aube. J’inspire et les formes apparaissent avec leurs gros pixels chatoyants, j’expire et le pointillisme se mêle en un épique combat contre l’écran. La lutte s’intensifie, qui va vaincre ? l’homme ou la machine ?

Mon père.
Il reprend mon arme. Il avait sans doute peur de me voir sombrer dans la folie, possédé par mon insondable génie. Exténué mais fier, je regarde mon œuvre.

Bof !
Ouais… bof quoi ! Sur papier, j’ai fait mieux… Mr le démon du vidéoludique, il va falloir faire mieux pour m’impressionner. Et puis, quelle vulgarité, ce monochronisme !... Ah, mon pauv’ monsieur, quelle triste époque… j’ai 4 ans et je découvre l’interactivité de la télé via TO7. Cette télé, si gentille, si fidèle à ma génération, la voilà pervertie par ce mutant venue d’on-ne-sait-où. Qui sait ? peut-être les extra-terrestres…

Pendant ma profonde réflexion, l’écran laisse apparaître un nouvel arrière-plan. Le décor bouge tout seul, on reconnaît des arbres, des bâtiments, puis sur la gauche, on voit … un truc. Mon père me tend un petit boîtier avec une petite barre verticale qui bouge au-dessus. Je le regarde inquiet pour son état mental, mais il me dit de faire bouger la tige. Il parait qu’il ne faut pas vexer les faibles d’esprit, alors je m’exécute.

Patatras ! Le machin ! le truc quoi ! Il bouge ! En haut ! en bas ! à droite ! à gauche !
Ah, il explose aussi… C’est quoi ce programme télé où les héros meurent ! Bon allez, je recommence, cette fois, je vais plus loin, foi de génie !

Toute la soirée durant, j’explorais ce monde étrange, abandonnant lâchement mon dessin animé pour cette belle amante sans lendemain. Bien des années plus tard, sur son lit de pré-retraité, mon père m’apprit une vérité que je me promis de ne jamais oublier : c’était un putain de vaisseau spatiale !

Je vous disais bien que les extra-terrestres étaient derrière tout ça…

Performer

Le jeu vidéo, c’est comme tout, c’est une histoire de frime.

J’ai eu de la chance : un pc faisait parti de ma famille. Y’avait mon père, ma mère, ma sœur, mon chien, et mon 386 SX 25 Mh. D’ailleurs mon passe-temps favori, c’était de dire « 386 SX 25 Mh » le plus vite possible. Déjà, c’est plus classe à dire que ‘Pepette’ (le chien) et pis, je sentais bien que, derrière son apparent flegme, mon auditeur se disait en lui-même : « Putain, mais qu’est ce qu’il a dit là !? l’enfoiré !... ». Hé hé, je suis machiavélique…

De la même façon, lorsque toute la famille se pointait à la maison, je ne manquais pas de faire découvrir à mes incultes préférés les joies du pad, ni surtout d’atomiser mes petits cousins à Bomberman, les voyant repartir en pleurant. Ce qui me faisait bien rire, c’est qu’ils étaient toujours pressés de revenir se faire ridiculiser.

Par contre, lorsqu’on se retrouve face à d’autres gamers, la stratégie change entièrement : il s’agit de se la jouer modeste. Vous savez ce que c’est, tout le monde l’a fait une fois, non ? Il faut faire semblant de pas savoir jouer à un jeu de baston, puis lorsque le premier round survient, mmmhhh… quelle plaisir ! Des heures d’entraînement pour apercevoir, un intense mais fugitif instant, la face de l’autre, complètement décomposée. Ca énerve de se faire éclater de cette façon, hein ?

Jeu vidéo, frime, performance, donc quantité. Je ne parle pas de sexe, pas encore. Là, je parle de collectionnite. Curieusement, on ne naît pas collectionneur, on le devient par un concours de circonstance. En ce qui me concerne, je dois ce travers ingérable de ma vie à mon père : il est prof de techno. ‘Ouais et alors ?’ me direz-vous, ou pas. Et bien, il animait durant de nombreuses années un atelier jeu vidéo à son collège. Ainsi, tous les vendredi soir, j’attendais son retour avec Pepette, puis lui sautais dessus et léchais ses oreilles, afin de pouvoir lui faire cracher les disquettes que lui ont confiés ses élèves à mon attention.

Des dizaines de copains, des centaines de jeux, des milliers de souvenirs… Je renonce à en énumérer ne serait-ce qu’une infime partie. Nous avons à peu près les mêmes : simples et idéalisés.

Bon allez, juste un seul pour la route : je revois cette sensation, la même que sur le TO7 six-sept ans auparavant : c’est avec Zak Mc Kraken. Curieusement, ce jeu est l’un des seuls achetés de ma poche – comme quoi, on n’est pas totalement machiavélique. Le jeu se lance, l’intro, le rêve. Je contrôle Zak, c’est ma première expérience avec un point and click (j’appelais ça un jeu de verbe à l’époque). Je sors de ma chambre, je fouille, j’ouvre le robinet, j’éteins la télé. Je sors de l’appartement, j’arrive dans la rue. Je marche sur le trottoir, je me ballade, je tourne à l’angle, je vois le bus, je continue… Ces 15-20 premières minutes m’ont vraiment impressionnées. A l’époque, je n’imaginais pas cela possible : se balader dans une ville qui ressemble à la mienne !... C’était un tour de magie bien sûr, je percevais cette illusion de liberté, mais je m’en accommodais largement.

1993

Le printemps, quelle belle saison. La petite brise, le bruissement des feuilles, les sourires, la douce chaleur, les courtes pluies, les narc-en-ciels, les fleurs, instant idéal pour pouvoir s’amuser dans les parcs, les bois, faire des cabanes, exploser des insectes avec des pétards, jeter des bombes à eau sur des passants, visiter des propriétés abandonnées…

Bon ben nous, on matait des films érotiques, des films d’horreurs ou on jouait aux jeux vidéo toute la journée. La grande classe quoi !

Pour la plupart d’entre nous, la 4ème se passe assez tranquillement : on a réussi à faire virer un prof de maths du collège, on mange des speculoos en cours de grec, et ma roue de vélo, malgré son énorme trou à force de faire des dérapages, n’a pas encore explosé. Pourtant un vent nouveau excite depuis peu notre curiosité, la Super Nintendo est sortie depuis peu.

Que d’espoirs sur cette machine et ses nouveaux jeux venus d’ailleurs. C’est Laurent, le riche de la bande, qui s’accapare l’attention de tous en premier. Il a acheté le précieux objet. C’est décidé, le prochain samedi sera un grand jour : pizza pour tout le monde, projection de Démon sur son grand écran et Street Fighter II en dessert.

Parfois, je me demandais ce qu’un génie tel que moi pouvait faire avec ces étranges otakus, cette bande de ratés. Alors, je me suis regardé dans le miroir de la salle de bain de Laurent. Bercé par la douce mélopée de 2Unlimited, j’aperçus mon teint blême tendance bleuâtre, sans doute dû au dangereux mélange hamburger + film d’horreur + jv épileptique. Je sentis la nausée m’assaillir. C’est donc au printemps 1993, sur le bord d’une cuvette de WC, que je me rendis compte d’une terrible vérité : je ne suis pas un génie ! je ne suis qu’un nerd moi aussi, ce que notre société appelle aussi looser, sans ambition, sans motivation professionnelle, une merde quoi !

Cool ! me dis-je finalement. Le cœur léger, l’esprit serein et l’estomac enfin vide, je rejoignis mes paires : « Oli ! passe moi ce putain de pad que je t’éclate avec Dhalsim ! » Ahh, le jeu vidéo, une école de la vie…

Plus tard, l’un d’entre nous, abonné à Player One, s’est pointé au bahut avec des réductions pour le premier SuperGame Show au CNIT. « On y va tous ! » et la bande s’y invitât à son tour. Le jour venu, une surprise nous attendait : quel monde à l’entrée ! Cette file d’attente impressionnante –alors que les portes ne sont pas encore ouvertes- nous permit de découvrir la communauté disparate mais importante des jeunes gamers de France. « Unissez-vous ! », qu’il disait, unissez-vous… pff…

Le SG Show, c’était le Disneyland du joueur, les stands Séga et Nintendo s’affrontaient à coup de bornes tous les 2 mètres. Une effervescence, une excitation de tout instant, de toute une génération. C’est sûr que, pour des puceaux comme nous, on en a pris plein les mirettes, exténués à force de jouer des coudes pour découvrir une exclu, mais gonflés à bloc par cette constante saturation de couleur, de pubs, de bips et du doux parfum de merguez.

Ouais, 1993, c’était sympa. Un samedi par mois, la randonnée Nation-Gare du Nord aller-retour pour lécher les vitrines des boutiques de jeux vidéo et de mangas nous épuisait. Notre fanzine mort né s’appelait Maniac Consoles, je m’occupais de la rubrique PC, me contentant d’un simple double test Dune 1 vs Dune 2. Et puis, on s’amusait avec rien. Dans la cours du collège, nos combats simulés s’accompagnaient des reproductions sonores à l’identique des héros de SF2 ou DBZ. Les filles nous regardaient dédaigneusement. On s’en foutait.

Mais plus pour longtemps…

Libido

« Les jeux vidéo ? pff, connais pas, moi ! c’est un truc de mioche, ça !... » Et voilà comment ma libido m’a fait quitter les joies du pad pour les tourments des jupes légères. Les petits clins d’œil, les regards pleins de sous-entendus, comment résister à de tels appels ?!... à moins que ce soit juste le fruit de mon imagination…

Bref j’ai trahi le corps des gamers de 1995 à 1998. L’avènement de la 3D, de la Playstation et la N64 me sont totalement passés à côté. J’étais dans un autre monde ; celui des boutons, de la fragilité et des nuits humides mais solitaires. Je côtoyais un autre jeu, bien plus dangereux. Dommage qu’il y en ait si peu dans l’industrie vidéoludique, les filles font d’excellentes game designer : créer les règles, gérer le risque et les récompenses du joueur deviennent un art entre leurs mains expertes. Cela donne parfois l’impression que le game designer s’amuse avec le joueur. Se joue de lui.

De temps en temps, pendant un jeu vidéo, il m’arrive un truc bizarre : alors que je suis sur le point de gagner la partie, il ne me reste plus qu’à passer à l’attaque, une formalité quoi !, j’ai peur et j’éteins. La peur de gagner, la lâcheté, je suppose. Ce schéma se reproduit quelque fois dans la réalité. Pour cette raison, j’ai refusé d’entrer complètement dans cette distraction féminine : je me suis contenté du rôle de spectateur, passif. Car, à l’avance, je sais que je suis perdant. Pourquoi ? Principalement parce que la nature ne m’a pas particulièrement avantagé. Dans le cas contraire, je n’aurais pas été un gamer, mais un fucking polish lover ou un truc dans le genre. Etrangement, je n’ai pas profité de ma solitude amoureuse pour me plonger dans le confort des jv. Pourquoi ? Tout bêtement parce que j’ai trouvé un autre monde à découvrir : la musique, avec laquelle j’ai autant de nostalgie que le jeu vidéo. Curieusement, j’aurais pu tirer un trait sur mes activités clandestines vidéoludiques et cracher sur mon passé de gamer, mais je ne l’ai pas fait. Pourquoi ? Parce qu’un jour, j’ai rencontré quelqu’un.

Une fille bien, simple et souriante. Elle se moquait de l’avis des autres : « les jeux, c’est un truc de gamin ? Ben oui, évidemment, mais qui a dit qu’on était des adultes ?! ». Et je suis tombé amoureux. J’ai eu de la chance, c’était réciproque.

Elle aime les jeux de plates-formes pour le bruit produit lorsque l’avatar prend les pièces/anneaux ; elle aime sauter sur les champignons et tuer les « gros balourds » ; elle aime les RPG japonais pour leur ambiance et parce qu’on peut avancer à son rythme. Faut dire aussi qu’elle joue comme une bille. Finalement, à la fin du 20è siècle : moi, génie infini, j’ai replongé dans le jeu vidéo grâce à une fille ! Sans nul doute, une grande époque pour l’humanité !

Fort heureusement, les copains ont connu la même trajectoire vidéoludique que moi. Donc, comme plusieurs années auparavant, le schéma squatteur-squatté s’est recréé : je suis le squatteur, profitant judicieusement de la naïveté de mes soi-disant amis. « Euh Xav, tu me prêtes ta N64 ? Ah non non non, c’est pas pour moi ! Voyons ! Pour qui me prends-tu ?!... c’est pour… euh, ma mie ! elle veut jouer à Zelda… [tousse en silence]». Ainsi, nous nous sommes remis au travail ensemble : quelques soirées de cours de rattrapage nous ont permis d’apprécier la curieuse course à la technologie du jeu vidéo, mais les séquelles de notre vacance sont restées ouvertes : nous sommes devenus des casual gamers. La honte !

Casual gaming

Je ne sais pas pour vous, mais moi, dès que je joue plusieurs heures aux jeux vidéo, je commence à me dire que je perds mon temps… Je ne joue pas seulement pour m’éclater ou pour savourer ma maîtrise graduelle du système ludique, mais aussi et surtout pour boucher les trous. Parce que je n’ai rien d’autre à foutre… Parce que je suis trop une feignasse pour aller dans une bibliothèque, emprunter des disques ou prendre des photos dans la rue. Et voilà, j’ai ma culpabilité qui me reprend : le jv, c’est du pipi de chat. Pourtant, ça n’a rien à voir avec l’influence du grand public conservateur, je les *$@%*!# : très objectivement, je considère le jeu vidéo comme une perte de temps. J’ai beau me persuader du contraire, il faut être fier d’être gamer, et blablabla, ben non, ça ne marche pas.

Alors, je cherche la méthode de combat idéale dans les T-RPG, j’oublie les quêtes annexes dans les Zelda, je peste devant les temps de chargement, je passe les cinématiques, j’abandonne lorsque le jeu devient trop difficile pour moi, etc. Ciel ! je prie pour que ce ne soit pas là les démons de la rentabilité qui me hantent. Je ne suis tout de même pas devenu aussi adulte. Je suis trop jeune pour être con, bon sang !

En parallèle, le vieux con s’est penché sérieusement sur ce média qui bouscule tout sur son passage (mais en oubliant la patience). J’ai profité de mon accès au net début 2003 pour avoir de multiples points de vue sur la massification du jeu vidéo et prendre du recul sur son industrie. J’ai adoré poser mes fantasmes game-design sur papier. N’allez donc pas croire que je n’aime pas jouer, mais la catharsis n’est simplement plus aussi facile. Comme tout le monde ici-bas, on grandit, on s’aperçoit qu’il y a d’autres manières de s’amuser, on a des responsabilités et il faut du temps pour les assumer, on rentre dans le moule psychologique des adultes. Et on regrette notre enfance. Normal quoi…

Mais finalement, fin janvier 2005, après plus de 20 ans de vidéoludisme derrière moi, j’ai acheté ma première console. Avec près de 2h30 de transport en commun par jour, je me suis permis un petit plaisir : une Game Boy SP. Jour après jour, je la vois se salir, prendre de l'âge, je la trouve belle. Je n’aime pas le neuf. Ma copine lui a confectionnée une petite pochette-chaussette à l’intérieur de laquelle elle reste bien protégée des chocs. Parfois, dans une rame bondée, je m’amuse à la sortir à grands gestes de ma sacoche et l’exhiber devant le regard indifférent des métro-parisiens. Ils ont leurs vulgaires et bruyants portables, moi, j’ai ma fifille, ma mienne. C’est agréable de frimer, quand même !

Un Tour de France embrumé

C’est l’Eté. Je dors, j’entends un drôle de truc dans mon rêve, comme un son d’hélico. Y’a des voix qui parlent de… danseuse… de 3è catégorie… le nez dans le guidon… J’ouvre un œil, la tv est allumée, le soleil aussi, il est 15h. C’est bon, je peux encore dormir.

Depuis deux nuits, nous sommes sur Flash back. Entassés à 7 dans une minuscule chambre, nous nous partageons les efforts pour mieux percer les secrets de ce monde fantastique. C’est Oli qui manœuvre, mais tout le monde est d’astreinte pour conseiller, donner des idées, participer, bref jouer. Hier, c’était le bal des pompiers dans notre commune. Vous vous doutez à quel point nous avons regretter de sacrifier cette fête enchanteresse, où s’affichent humblement les jeunes filles au jupe-ras-le-minou et garçons-au-torse-fier du quartier sous des airs mélodiques et rythmés, pour vaquer durement à notre tâche. Nous nous sommes juste permis une pause pour l’aussi court que piteux feu d’artifice de notre bonne vieille ville de banlieue parisienne.

Un rayon de soleil me réveille. Je regarde l’écran de tv et voit le podium de l‘étape. Pff, c’est encore Indurain qui va gagner cette année. Quelle guigne ! Il arrivera jamais à 5, c’est pas possible… Mes parents et ma sœur sont en vacances, j’ai la maison pour ma pomme. Quel pied ! Bon allez, encore dodo.

Je rentre avec les pizzas dans la chambre, ou plutôt la salle de jeu. Au moins avec elles, ça sentira un peu moins le fauve. Heureusement, on est pas chez moi. Alors c’est quoi le nouveau petit boulot ? chasseur de prime ? cool ! Et vous en êtes à quel étage du jeu real-tv ? Ca y’est ! on a réussi ! le présentateur nous accueille ! Vite ! dépêche toi de courir ! tout s’écroule autour de nous ! Mais je vais par où ?!!! Monte dans le vaisseau spatial ! Nous sommes sauvés ! on a fini le jeu !

Il est 10h du mat’. La tension est retombée d’un coup, les visages sont fermés, les traits tirés, les paupières lourdes. Mais nous avons sauvé la Terre, alors nous sommes heureux. Je prends mon vélo dans la cave du copain, on se dit à demain, à peu près à la même heure. On se fera des jeux de bastons pour changer un peu. Fais chier, j’aime pas ça, les jeux de bastons. M’enfin, je serais avec les copains, le reste, c’est du flan.

Je me rends lentement à mon domicile, il fait beau et bon. Je rentre le vélo dans le garage, je monte dans ma chambre, j’ouvre la fenêtre, j’allume la tv, je rentre dans ma couette. Je ferme les yeux. J’entends des oiseaux piailler comme des hystériques. J’entends les bips de Motus à la tv. Je laisse vaquer mon esprit, la fatigue venant.

Tout à coup, je repense au vieux vaisseau spatial sur le TO7. Je souris intérieurement, je soupire. Et je m’endors.

Riki
Pixel imposant


Inscrit : Feb 23, 2003
Messages : 681
De : Bruxelles

Hors ligne
Posté le: 2005-03-13 10:53
Wow, moi, je n'ai pas l'intention de lire le moindre de ces textes avant d'avoir fini le mien car je ne veux n'y être influencé par la présentation des uns ni être dégoûté par la qualité des autres. Allez, encore une grosse semaine, ça devrait le faire.

Niloc-Nomis
Pixel visible depuis la Lune

Score au grosquiz
0024194 pts.

Joue à Dishonored (One X) / Metro 2033 (Switch)

Inscrit : Aug 11, 2002
Messages : 8696
De : Ferté sous Jouarre

Hors ligne
Posté le: 2005-03-14 09:36
Oui j'ai fait pareil moi aussi, j'ai lu les autres textes après avoir posté le mien.
Et ben c'est fou le nombre de points communs!!!
_________________

... mais j'ai rebranché la Master System sous la télé!


RainMakeR
Chef de Rubrique Nécrologique
Score au grosquiz
1035015 pts.

Joue à Exoprimal, The Chants, Princess Peach : Showtime

Inscrit : Apr 01, 2003
Messages : 32786
De : Toulouse

Hors ligne
Posté le: 2005-03-15 23:31
Bon voila texte revu et corrigé. Par contre j'ai mis ajouté des titres mais impossible de me rapeller la balise pour souligner. Il me semblait que c'était u ou s....

Enfin voila, j'espère pas finir bon dernier avec cette version 2.

PS: oui j'adore aussi les smileys
_________________

Image


RainMakeR
Chef de Rubrique Nécrologique
Score au grosquiz
1035015 pts.

Joue à Exoprimal, The Chants, Princess Peach : Showtime

Inscrit : Apr 01, 2003
Messages : 32786
De : Toulouse

Hors ligne
Posté le: 2005-03-16 20:39
Ah au fait J'avais pas vu mais y'a pas les tab en debut de paragraphes ;(
C'est pas cool ils passent pas
_________________

Image


Laurent
Commissaire apolitique


Joue à Super Mario Bros. Wonder

Inscrit : Mar 06, 2002
Messages : 22759
De : Borgo, là où y a la fibre.

Hors ligne
Posté le: 2005-03-17 08:08
Voici le texte de Xirius-Thir :


JVStory 1.2

Pun….. Pon ! Pun ! ……..… Pon ! Un écran noir, une barre blanche de chaque coté et une balle… heu… on va dire un carré plutôt, de même couleur (c'est-à-dire sans !) qui jongle entre les deux. Voila, en cherchant au plus loin de ma mémoire, les premières images du jeu vidéo dans mon humble existence.
Je devais avoir 7 ou 8 ans, mes parents avaient ce Pong qui traînait dans un carton (je peux dire, d’autre part, avec le recul que c’était un dans le genre Hanimex), ils avaient du trouver ça marrant de l’acheter à l’époque, et ma mère, en faisant du rangement, a du se dire que cela m’occuperait bien une demi heure.
Et bien pour être franc, cela à du m’occuper à peine ce temps là ! Je me souviens très bien que j’avais trouvé ce truc assez moyen et ennuyeux en assez de peu de temps, je l’ai donc rapidement boudé et je ne l’ai plus jamais revu (je n’ai d’ailleurs jamais su ce qu’il avait pu devenir)

Ma deuxième expérience fut plus heureuse par contre, en fouillant dans les affaires de mon père (ce que je n’avais évidemment pas le droit de faire) je tombais sur un Game & Watch Donkey Kong ! J’emportais discrètement ma trouvaille à l’abris et me mis à y jouer.
Il était clair que ce jeu m’amusait bien plus, j’adoptais donc cette machine et pendant quelques temps la prenais souvent avec moi.
Cela me rappela d’ailleurs, que j’en avait déjà vu de similaires, mais dans la cours d’école, ramenées par les camarades, et puis des différentes aussi, d’une autre marque celles là (Tiger je crois)

Mais il faut avouer que pendant la première partie de ma jeunesse je ne fus que très moyennement intéressé par les gadjets videoludiques en tout genre, certes il y avait toujours des copains qui avait une Nes ou une 2600, mais bon j’était bien plus absorbé par les livres, les Lego ou à joué dehors dans le jardin dès que le temps pouvait le permettre.

Ce n’est que pour le noël de mes douze ans, mes parents ayant mis une Game Boy sous le sapin, que mes réels premiers amours videoludiques prirent naissance.
Là j’ai découvert des jeux comme Tetris, Mario Land, Duck Tales, les Tortues Ninja ou bien Solar Striker, que d’heures passées sur ce petit écran.
Je l’ai d’ailleurs utilisées bien longtemps cette machine, j’ai du arrêter vraiment d’y jouer vers mes 17 ans (5 ans de bons et loyaux services quand même), c’est pour cela, je pense, que je garderais toujours un faible pour les portables de Nintendo (pour un peu toutes leurs machines d’ailleurs)

Ensuite, j’avouerai que j’ai eu encore un gros zappage concernant les consoles…. Je me satisfaisais de ma GB pendant les trajets ou quand j’avais envie de me défouler, mais quand mes parents m’ont payé un PC, un Amstrad 1512 SD (double lecteur de D7 5pouce ¼) j’ai découvert un style de jeu bien différent !
Bon j’admet qu’au début, le bordel de charger le dos (et oui pas de DD !) attendre deux plombes, mettre les D7, l’écran qui était en CGA etc… cela me gonflais particulièrement.
De toute façon, même après, je n’ai jamais été féru de technique logiciel ni de prise de tête hardware, moi j’aime utiliser un ordinateur, et pas me casser la nenette avec tel plantage bidule ou telle incompatibilité matos etc…
Et ça tombait bien parce que mon père lui, adorait ça !
Il a découvert l’informatique avec mon PC (à se demander pour qui était le cadeau en fait !) et il s’en est donné à cœur joie jusqu'à aujourd’hui.
Bref, en peu de temps, il avait fait le tour de mon ordi (rajouter un DD, un lecteur 3 pouce ½) et il a pris un 386 assez rapidement (je bavais devant les jeux en VGA que je ne pouvais pas avoir sur le mien) puis un 486 SX, DX puis un Pentium… etc etc..
C’était bien car lui il était toujours à la pointe de ce qui se faisait et comme moi je récupérais son ancienne config (c’est encore comme ça aujourd’hui) j’avais toujours une machine correcte.
Enfin pour revenir aux jeux, j’ai passé (et encore aujourd’hui) d’innombrables heures sur mon PC (bien plus que sur les consoles c’est clair) avec des Softs comme Indianna Jones et la dernière croisade, Loom, Space Quest, Wing Commander, Sim City, Settlers, Dune 1 & 2, Commanche, Chuck Yeager, X Wing, Elvira, Police Quest, Willy Beamish, Day of the Tentacle, Syndicate, la liste est longue... très longue…
Je trouvais l’univers des jeux sur PC bien plus riche, plus vaste, plus précis, plus intellectuels peut-être… que sur console qui était à mes yeux plus simple d’utilisation, plus arcade.
Cela ne m’empêchait pas toutefois, de prendre les nouvelles de l’évolution des machines de salon au fil des années.

Il s’avère certain que mon intérêt ludique c’est bien plus porté sur les jeux ordi, mais une chose allait me faire peu à peu revenir vers les simples machines de jeu, la Japanimation !
En effet je me suis intéressé assez tôt à ce phénomène, et cela à vite dérivé en véritable passion (j’achetais les premiers Akira en fascicule qui sortaient en kiosque, je lisais régulièrement Okaz, je découvrais les débuts de Tonkham ) et une seule machine à l’époque se démarquait des autres pour ce qui est des conversions ludiques de nos séries japonaises préférées (là c’était clair, le PC, t’oublie !), la Super Nintendo (et oui, encore eux !), de plus un pote l’avait eu pour son anniversaire et à force de m’inviter chez lui pour jouer à Super Soccer ou bien Street Fighter II (qu’est ce que je lui mettais à chaque fois d’ailleurs !) j’ai finis par la demander pour Noël.
En tout cas je me suis bien éclaté devant Dragon Ball Z ou bien Ranma ½, et je bavais sur les images de Macross. J’ai passé des heures sur Super Bomberman et sur Super Mario 4, elle reste à mes yeux ce qui se rapproches le plus d’une console de jeu parfaite, simple, solide, avec pléthore de bons jeux jolis et colorés.

Après cette machine, je repris encore une longue période sans m’intéresser réellement aux jeux sur consoles, continuant à m’émerveiller sur les nouveaux jeux sur PC.
En même temps, cela ne m’empêchais pas de suivre les nouveautés du coin de l’oeuil sans trop de conviction, voyant une Saturn par ici, une PSX par là, sans jamais être vraiment impressionné comparé à ce que je voyais sur mon ordi, je me rappelle simplement que Mario 64 m’avais fait quand même pas mal d’effet à sa sortie, et à ce moment là j’était sûrement à deux doigts de me reprendre une machine exclusivement ludique.
Je continuais donc ma jeunesse entre lecture, sport, Japanimation, jeux PC, sorties entre potes (ce qui devint de plus en plus fréquent d’ailleurs) puis qui s’enchaîna sur les différents jobs et autres responsabilités qui conviennent aux âges plus matures, ce qui forcément empiète sur les diverses activités de loisir.

Vous vous demanderez légitimement alors, comment j’ai pu devenir un grand collectionneur de console et un fervent retrogamer !
Et ben c’est par hasard, au détour d’une brocante…
En effet ils nous étaient venus, à moi et à un ami (qui d’ailleurs à l’inverse de moi qui était sur PC, à complètement baigné, lui, dans le vidéoludisme sur console en tout genre) la passion de la chine et du tôt réveil dominical qui y est lié et un jour en voyant un lot pas cher de jeux Nes accompagné de la machine, il se laisse tenter, et nous nous retrouvons à tester les jeux en question chez lui l’après midi.
Il faudra admettre que l’on a trouvé ça bien plaisant et très intéressant avec quelques fou rires aussi devant le ridicule de certains titres.
Le Week-end suivant c’était à mon tour d’emboîter le pas en dégottant un lot Master System (je ne connaissait pas vraiment cette machine et je me suis dis que c’était vraiment le moment de la découvrir ) lui a surenchéri sur une Megadrive et moi d’enchaîner sur une Atari VCS 2600… à ce moment on s’est regardé avec tout notre bazar dans les bras et on s’est dis tout content qu’on était en droit de débuter officiellement une collection sur les vieilles consoles.
.
S’ensuivirent deux années de brocante intenses, de négociations acharnées, de découvertes bizarres, je constituais pendant cette période au moins 80 % de ma collection actuelle, les gens étaient curieux mais honnêtes à cette époque, ils ne leurs seraient jamais venus à l’esprit de vendre une Nes plus de 100 Frs (15€) et il me paraissait inconcevable de mettre plus de 10 Frs (1,50€) dans une cartouche Megadrive ou SNES… Mais l’appât du gain, la mode du rétro et le passage à l’Euro ont bien aidés à changer les choses…

Cela fait bientôt quatre ans maintenant que cette annonce de commencement de collection à été faite, mon ami à pas mal lâché depuis, son évolution personnelle dans la vie y contribuant, moi après avoir finis d’écumer les brocantes pour ne plus rien y trouver de réellement intéressant ou alors à des prix exorbitants, je me mis à peaufiner ma collection et mes connaissances sur internet, je découvris alors toute une communauté de passionnés, qu’ils soient exclusifs à une marque, une machine ou généraliste comme moi.
Aujourd’hui j’ai une collection constituée de deux cents machines et de deux mille cinq cents jeux à peu près, j’ai crée mon forum sur Yaronet qui se révèle assez actif, je participe chaque année à l’organisation d’une convention rétro en Ile de France, la JC qui arrive à sa cinquième édition , je voyage à travers l’Europe afin de voir les différentes manifestations lié au retrogaming, et nous avons (moi et les autres organisateurs de la JC) depuis peu, crée une association afin de concrétiser et donner de l’aide à toute forme de projets pouvant être liés à cette activité

Pour conclure je souhaite à la scène retrovideoludique d’avoir encore de beaux jours devant elle, et je suis confiant car il reste encore beaucoup de choses à faire et pas mal de personnes intéressantes vraiment inspirées et motivées pour s’y atteler !

Xirius Thir



Texte de dante2002

Quand j’essaie de trouver une origine à mon idylle avec le monde des jeux vidéo mes souvenirs me projettent bizarrement à ma prime enfance devant le vieux poste de radio de mes grands parents, intégré dans un meuble comme cela se faisait à l’époque.
Le petit garçonnet de cinq ans que j’étais, en cette belle année 1987, avait soudain pris conscience que ce qui l’éclaterait le plus dans la vie serait de triturer des boutons afin d’actionner des mécanismes visuels ou sonores. De sentir la puissance de ses petites mimimes afin d’actionner des mécanismes dont il n’imaginait pas la complexité…

Tout cela m’amena naturellement vers les « ordi minis » et autres alphabet magique jusqu'à ce qu’une fréquentation plus âgée que moi me fit découvrir l’Atari 2600, avec un obscur Shoot dont j’ai le plus grand mal à ma rappeler autre chose que les quelques grospixels qui se battaient en duel. Mais j’étais conquis, c’était ça que je voulais pour noël.

Quelle ne fut pas ma surprise en ce noël 89 quand au lieu de l’Atari attendu je découvris sous mon sapin une Nes avec la cartouche magique contenant MarioBros et Duck Hunt.
Ho bien sûr j’avais secrètement désiré la nes après l’avoir vu tourner dans ma grande surface habituelle, mais les 990 francs de son étiquette m’avaient convaincu que j’aurais plus de chance de trouver une Atari 2600 qui faisait 300f de moins.

Je me rappelle encore de tous les merveilleux moments passés avec cette console, à sauver des princesses (mario), ma petite amie (double dragon 2), une ville (robocop) ou encore à balancer des pommes sur des chiens robots (tic et tac).Cette idylle a culminé avec Mario Bros3.
A cette même période, j’ai aussi appréhendé ma seconde grande passion, l’informatique en général et la programmation en particulier (qui constitue d’ailleurs aujourd’hui mon métier) ; mais ceci est une autre histoire…
Ma nes occupant toutes mes journées, je ne dus qu’à un heureux concours de circonstance de passer du stade de joueur au stade de « passionné » qui achète des magazines et tout et tout : mon premier player one, qui fut aussi accessoirement le premier magazine que je suis allé acheter comme un grand dans une presse.
Je m’en rappelle comme si c’était hier, ce magazine me permit de faire MA plus grande découvertes vidéoludique, dont je dus attendre encore 3 ans après la lecture de cet article pour pouvoir l’essayer : La super nintendo… Naturellement je triche un peu et le player one en question ne parlait que de la version japonaise qui venait justement de se pointer au pays du soleil levant mais je sus à ce moment que cette console serait la console de ma vie, la consécration ultime d’une vie de gamer qui n’avait pourtant encore pas vécue grand-chose.

La snes avec Street fighter II, le cadeau de mes onze ans, consistuait à mes yeux la quintessence de ce que pouvait être le jeu vidéo, surtout si l’on considère que j’avais découvert Street Fighter II totalement par hasard et presque par dépit en arcade du fait de la constante occupation de la borne du tant désiré Final Fight.
La Snes donc, véritable catalyseur de ma passion vidéoludique, principale raison de mon achat de joypad, avec qui j’ai vécu la grande époque des jeux ayant le plus marqués l’histoire de l’humanité, dont le complètement culte et phénoménal Mario Kart, version n’ayant été à mes yeux jamais égalée par aucun de ses successeurs.
Je repense avec émotions à cette époque où la joie de défricher des univers inconnus était aidée par le bien le plus précieux qui manque tant à l’age adulte : le temps de jouer.
Etant à l’époque une jeune collégien j’avais tous loisir de jouer des heures entières et d’y passer tout mon week end si cela me disait. Cela constituait d’ailleurs la principale occupation de mon (toujours) à meilleur ami et moi-même, à savoir passer des week ends entier à se défier à Street Fighter II, pour atteindre au bout de quelques années un niveau tout à fait respectable, et permettre ensuite de se reposer l’esprit en solo sur le type de jeu ayant le plus profité de la snes où l’on peut véritablement dire qu’ils ont connu leur age d’or : les actions RPG.
Zelda3, Secret of mana et autres illusions of time ont rythmés mon quotidien de joueur affamé, qui m’immergeait complètement dans ces univers de la même manières que l’on peut s’immerger dans une bouquin ou un bon film.
Comme beaucoup de monde mon histoire d’amour avec la snes s’est arrêté avec Yoshi Island, que je considère encore aujourd’hui comme le meilleur jeu de plate forme 2d jamais créé, pour me laisser tenter par les sirènes de Sony qui me faisait monstrueusement de l’œil avec Wipe Out, jeu que j’ai acheté avant d’avoir la console par peur de ne plus en trouver le jour où j’aurais l’argent pour me payer la machine. Wipe out, LE jeu qui m’a fait sentir que nous étions passé dans une nouvelle génération de machine, moi fan de Fzero devant l’éternel, qui a très vite pris goût aux possibilités offert par ce nouveau hardware, notamment lors de mes deux grosses révélations vidéo ludiques sur cette machine, FF7 et surtout Resident Evil
Vous en pouvez pas imaginer à quel point cela m’a fait un choc c’avoir peur dans une jeu vidéo.

Toutes ces pérégrinations vidéo ludiques qui m’apportaient beaucoup de plaisir étaient malgré tout insuffisantes pour combler l’attente incommensurable qui sommeillait en moi, une nouvelle Nintendo… Le project Reality, l’ultra 64, la N64 enfin : elle avait un nom, un nom et des promesses, beaucoup de promesses…
Promesses que contrairement à beaucoup de monde j’estime remplies, à savoir l’invention du jeu de plate forme 3d (hormis Jumping Flash, sympathique tentative sur psx), l’invention du ARPG 3d (hormis l’exécrable Excalibur toujours sur psx) et enfin la consécration du jeu vidéo en tant que loisir familial fun et convivial permettant de réunir toute la famille autour d’un amusement commun.
Vous vous demandez sans doute pourquoi je ne parle pas de pc et plus généralement de micro, la réponse est simple : je n’en ai eu un que très tard…
Naturellement j’ai joué à la grande époque aux indyana jones and the fate of atlantis et autres swiw sur Amiga, mais mes maigres revenus de l’époque ne m’avait pas permis de m’acheter la machine tant convoitée, chose que je n’ai pu réparer qu’à noël 99, où en plus de découvrir les joies de l’émulations qui me permirent de rejouer à mes 16 bits favoris j’ai également découvert les joies du jeu sur pc, avec entre autre la méga claque Half Life, premier doom like que j’ai trouvé plus phénoménal que Goldeneye…
Mon pc étant vite à la traîne technologiquement, je l’ai donc recyclé en pure bécane d’émulation et ait donc profité pour faire tous les ARPG que je n’avais pas pu faire pendant mon époque supernes. J’en ai aussi profité pour découvrir en profondeur la néo géo, phantasme de gamin totalement inaccessible lors de ma prime jeunesse.
Après avoir terminé mes études en informatique (comme quoi tout est lié) je me suis fait plaisir avec mes premières paies en m’achetant ce qui était à l’époque une pure bête de course, bête de course avec laquelle j’ai vécue mes pires déceptions vidéo ludiques, Splinter cell, frustrant de par ses cheminements uniques, UnrealII, grossière exploitation de la franchise…






Bref j’étais à nouveau entrain de songer à une exploitation purement émulatoire de ce petit monstre quand soudain j’eu ma révélation vidéo ludique des années post-2000 : la Gamecube….

Achetée pour et avec Zelda, adulée pour Beyond Good and Evil et Skie of Arcadia, et littéralement sublimée par Resident Evil4 : cette console m’a fait vivre des choses que je n’avais plus connu depuis la grande époque des 16 bits, et même si cet avis n’engage que moi, elle est la grande gagnante de cette génération…

_________________

Image


  Voir le site web de Laurent
hardballer
Pixel de bonne taille

Score au grosquiz
0000315 pts.

Joue à Crusader KIngs III

Inscrit : Mar 07, 2002
Messages : 375
De : Grésivaudan !

Hors ligne
Posté le: 2005-03-17 17:59
Bon ben vla mon texte ... ça ressemble pas vraiment à ce que j'aurais voulu écrire mais on fait avec ...






Je ne les ai pas vu arriver ! Il faut dire qu'ils ont progressé, il y a encore quelques années on pouvait se balader en ville avec une Game-Boy dans la poche, camouflée dans un pain bagnat (après quelques essai infructueux on avait du se résoudre a ne plus mettre de mayonnaise,celle-ci cohabitant assez mal avec l'écran ) mais il semble qu'ils veulent maintenant en finir : équipes cynophiles spécialisées, satellites, primes a la dénonciation ... Ils ont mis le paquet, je suis même étonné d'avoir tenu aussi longtemps !
Alors que leurs équipent de recherche entrent dans l'appartement, je tente d'avoir une attitude digne, qu'ils ne comptent pas sur moi pour leur faciliter la tâche ! J'en remarque un qui paraît plus jeune que les autres, sûrement né après que le décret soit passé, si seulement je pouvais lui raconter ! Je n'espère rien de sa part, juste peut être insuffler un peu de doute dans son esprit ...

-----------------------------------------

Je suis incapable de me souvenir de la première fois ou j'ai vu un jeu vidéo, je ne devais pas être très vieux c'était sûrement sur un des Amstrads CPC que mes oncles avaient acheté, on se posait devant avec mes cousins et on attendait que le doux bruit du chargement de la cassette se termine. Autant plus tard on a pu pester contre les temps de chargement sur certaines consoles, autant sur l'Amstrad çela n'était pas un problème, plus on attendait plus la joie était importante lorsque le jeu débutait.
C'est ainsi que j'ai fait mes premières armes sur Ikari warrior, la ville infernale, Boulder dash et tant d'autres dont j'ai oublié le nom mais dont les images me passent devant les yeux à l'instant.

A la même époque j'ai expérimenté les Game&Watch, mon frère avait reçu Mario Bros, j'avais eu Parachute et quelques après midi pluvieuses sont passées bien plus vite grâce a ça ! Un de mes cousins avait même un merveille, Zelda, un Game&Watch a écran double sur lequel j'ai bavé pas mal de temps. Mais c'est a l'école que ces jeux m'ont le plus marqué, l'oncle d'un de mes camarades de CE1 lui avait ramené un jeu incompréhensible des USA, on pouvait y jouer a deux (les commandes pour chaque joueur étaient de part et d'autre de l'écran) mais on n'a jamais réussi a en comprendre le fonctionnement ou le principe, et ce n'est pas faute d' avoir essayé ! On se retrouvait donc face a face, a triturer les boutons dans tous les sens, dans l'espoir de déclencher quelque chose permettant de gagner une partie dont les règles et les subtilités nous échappaient complètement.

Et puis, un jour en rentrant de l'école, j'ai vu mon père s'affairer autour d'un ordinateur, c'était un PC 286, et ce fut l'extase, j'ai passé plusieurs années a le triturer dans tous les sens sur des titres mémorables comme Ski or die, Sim city, Trivial pursuit (sisi !), Battle chess, Chuck Yeager air combat ... mon seul regret ? n'avoir jamais réussi a lancer Wolfenstein, la machine nous montrait ses limites ...

Entre temps mon frère avait racheté a un pote une console assez étrange, (j'avais cherché son nom sur Grospixels du temps ou le site était encore accessible, il me semble que c'était une Atari VCS) qui malheureusement a vite fini dans un placard, la faute a des faux contacts et a l'arrivée a la maison d'une Master system et d'un Game-boy. C'est ainsi que les deux ou trois années suivantes se sont déroulées au fil des Slap Shot, Wonderboy the dragon's trap, Psycho fox, Land of illusion ... mais aussi Links awakening, Probotector, Solomon's club, Nba Jam ... Sans conter le plaisir de réussir de temps en temps a battre ma mère à Colunms sur une réaction en chaîne chanceuse, son niveau à Tetris la rendant définitivement imbattable.

C'est aussi à cette époque que j'ai commencé a fréquenter les salles d'arcade, de Street fighter à Soulcalibur, en passant par Cadillac & Dinosaurs et Virtua tennis 2 ou l'inoubliable Die hard arcade elles font aussi partie de ma vie de gamer, je n'ai jamais eu le courage de calculer combien de mois d'argent de poche de l'époque y sont passés.

----------------------------------------

Ce type a définitivement une sale tête ! Pendant que ses collègues fouillent mes meubles, éventrent mon matelas et commencent a sonder les murs, il me fixe avec son petit sourire vicieux et tente de me soutirer des informations. Cela fait bien longtemps que toutes les personnes chez qui j'avais pu me fournir ont été arrêtées, il touche au but mais ne le saura pas aujourd'hui. Aussi désespérée que ma situation semble l'être je suis décidé a ne pas lui faire ce plaisir, et le seul moyen de ne pas voir sa mine triomphante est de me replonger dans mes souvenirs ...

------------------------------------

Alors que mon PC était depuis longtemps dépassé, il s'est trouvé que l'un de mes meilleur ami en a obtenu un, et c'est ainsi que je me suis replongé dans cet univers, délaissant alors le monde des consoles, ne voyant pas la fin de la génération dorée des 16 bits, et le début de la déferlante Playstation (il me reste quand même en mémoire quelques parties de Mortal Kombat, Mario kart et le nombre impressionnants de machines en démonstration dans le supermarché du coin lors du premier Noël de la Playstation).
On a donc passé des dizaines d'heures devant Dune (première grosse claque vidéoludique, la nuit n'a jamais été aussi courte que devant ce jeux), Diablo (deuxième claque) et Fallout (troisième, plus grosse et certainement dernière claque, ce jeu mérite sa place a tout jamais au panthéon des jeux vidéos ! ), sans oublier la découverte des RTS (Alerte rouge, Warcraft 2), des FPS (le génial Dark Forces) et d'autres titres comme the Settlers, FIFA football ou le très addictif Championship Manager (mes parents avaient eu la bonne idée de racheter un ordinateur a l'époque, ce qui permettait des débats enflammés sur certains jeux dans la cour du collège).

De cette époque reste aussi quelques parties de Tekken lors de soirées jeux de rôles, l'expérimentation du CDI qu'un de mes oncles avait acquis (il faut reconnaître à cette machine qu'elle avait un potentiel incroyable), des parties de Duck hunt a travers le salon de ma grand-mère avec ce même oncle (plus de 10 ans après sa sortie, ce jeu était toujours une impressionnante source de fun). Mais il y a surtout un voyages scolaire en Allemagne, dans une famille d'accueil (toujours avec le pote avec qui j'avais découvert le jeu PC) où, alors que nous venions d'arriver et en attendant le repas, la mère de famille dit à son fils dans la si charmante langue de Goethe une phrase dont nous ne comprîment qu'un seul mot : « Nintendo ». Et c'est ainsi que dans l'étalage de mes souvenirs, Mario Kart 64 trône fièrement au coté des marchés de Noël, du stade olympique de Munich et des températures polaires de Nuremberg.


Et puis finalement j'ai vieilli, tout du moins assez pour que mes parents nous laissent a mon frère et moi la maison pendant qu'ils partaient en vacances d'été, et il s'est trouvé que parte faire une brocante le premier week-end de cette période a haute teneur en pizzas. De cette brocante je retiendrais deux choses : le fait d'avoir trouvé un adaptateur secteur pour remplacer celui de ma Master system qui avait rendu l'âme trois ans auparavant, et surtout une Dreamcast + Virtua Tennis 2 payée 50 euros. Cette console me permettait d'avoir dans mon salon les jeux sur lesquels j'avais bavé dans les salles d'arcades, et même si dans un premier temps je ne l'ai utilisée qu'un an (accompagnée de la TV elle ne rentrait malheureusement pas dans les sacs contenant les affaires nécessaires a une année complète d'études en la perfide Albion) elle est pour moi la synthèse de ce que j'ai toujours attendu d'une console de jeux (et puis Shenmue, Nba Live 2001, Headhunter ... sont des titres qu'il aurait été criminel d'ignorer !).

A la même époque il a fallu que j'investisse dans un un ordinateur portable, et même si celui-ci couplé a une connexion haut débit et des études en informatique a très largement contribué a ma métamorphose en geek irrécupérable, il m'a aussi apporté de nouvelles expériences. Tout d'abord le jeu en réseau et des parties de Starcraft de Counter Strike ou de Diablo 2 jusqu'au lever du soleil sur le réseau de l'université, mais surtout l'émulation, me permettant ainsi de découvrir la richesse des ludothèques Super Nintendo et Mégadrive ainsi que de retrouver certains jeux ayant marqué mon enfance comme Shufflepuck café.

------------------------------------------

Le sourire du type sournois vient de tripler de largeur, un simple coup d'oeil me permet de comprendre : alors que je repensait à ma Dreamcast, j'ai inconsciemment regardé vers la niche dans le plafond où je l'avais mise a l'abri ! Elle est maintenant entre leurs mains, et alors qu'ils m'embarquent ayant toutes les preuves leur étant nécessaires, je lui jette un dernier regard désespéré.

Désolé l'histoire est terminée, d'autres vous raconterons la fin des jours heureux et comment on a pu en arriver là. Pour moi c'est fini! Mes souvenirs viennent de s'envoler au son des gémissements de ma machine a rêves passée a la broyeuse ...

Riki
Pixel imposant


Inscrit : Feb 23, 2003
Messages : 681
De : Bruxelles

Hors ligne
Posté le: 2005-03-19 20:22
Remplacer les « … » par le son d’une voiture qui roule à très vive allure : … j’arrive mes petits, j’arrive, … (ma barre de boost se remplit lentement mais sûrement) … Ah ! En voilà un … je vais pas le rater …Et tiens ! Craaaaaaaaa !!! Allez dégage ! … Ah il est là le 1er … encore un peu … eeeeeetttt tiens ! Ah zut ! ... Eeeettt tiens !!! Cette fois c’est la bonne ! … La ligne d’arrivée, 1er, comme d’habitude, héhé.
Ce Burnout 3 est vraiment chouette, les parties sont vraiment très fun à jouer mais pourtant, il manque quelque chose, je ne sais pas quoi qui fait que ça reste très différent, je ne dirai pas que c’est moins bon mais c’est très loin des parties endiablées de Mario Kart jouées il y a plus d’une dizaine d’années sur SNES et dont le plaisir ardent est encore si présent aujourd’hui. Je m’en rappelle comme si c’était hier ; on était tous réunis dans le salon ; il y avait Mourad, Christian, Clément, Jojo et moi, les manettes passaient de mains en mains et cela durait des heures. Les carapaces rouges, vertes, les bananes, les étoiles d’invincibilité, les éclairs pour rétrécir tout le monde, tout y passait. Sur tous les circuits, dans tous les virages, dans toutes les lignes droites, les combats acharnés étaient au rendez-vous ; les colères aussi bien entendu car Mario Kart, c’est quand même de la grosse injustice comme pas permis. Mais bon, ça ne nous a pas empêché d’y avoir pris notre pied et de l’avoir savouré jusqu’à la dernière miette. Des jeux qui m’ont mené au sommet du bonheur, il y en a eu pas mal à l’époque : Mortal Kombat 2, Zelda 3, Super Probotector, Fatal Fury Special, Dragon Ball Z 2, …(non, ceux-là c’était des petits point normaux, oubliez le bruit de bagnole maintenant). A cette époque, la vie était simplement un rêve : jouer au jeu video tout le temps, être détaché de tout, ne penser à rien d’autre, jouer, tout le temps jouer, ne rien faire que jouer, … que du bonheur.
Il est étrange que bien qu’à cet époque, j’allais à l’école où je voyais mes potes et je rigolais beaucoup, la part dont je me rappelle en dessinant sur mon visage le plus grand sourire de tendresse qui soit, ce sont les moments passés devant la console. A croire que j’étais scyzophrène, la vie en société, c’était bien mais c’était pas ma vraie nature, le grand bonheur, c’était avec mes autres potes, les vrais (dans l’ordre chronologique) : Mario, Luigi, Raphaëlo, Michaelangelo, Donatello, Leonardo, Billy, Jimmy, Picsou, Megaman, Link, Simon, Ken, Ryu, Chunli, Blanka, Liu (Kang), SubZero, Scorpion, Johnny, Terry, Andy, Joe, Kim, Geese (!!!), Donkey Kong, Yago, Sabrewulf, Fulgor, Samus, Ryo, Robert, … pour ne citer que la 1ère partie de ceux que je chéris tout particulièrement.
Mon parcours, ça aura été : Coleco Vision, console Philips (je sais plus ce que c’était), NES, SNES, PC, Saturn, N64, Emulateurs, Dreamcast, PS2 puis PSOne.
Ce qui est vraiment dommage. Je m’en rends compte aujourdh’ui, c’est que j’ai souvent été fauché aux moments clés de mon histoire de joueur à savoir ces moments où l’achat d’une console vous devient indispensable pour vivre, la décision est prise, elle s’est ancrée en vous et vous ronge jusqu’aux entrailles ; une chose est sûre, soit cette console sera vôtre très rapidement soit …ben soit rien du tout, vous prendrez votre mal en patience jusqu’au jour où vous l’aurez, qu’est-ce vous voulez que je vous dise de plus.
Prendre mon mal en patience est quelque chose que je n’ai jamais su faire ; raison pour laquelle, j’ai souvent pratiqué la revente de jeux et consoles à des prix dérisoires juste pour me permettre d’avoir la somme manquante pour pouvoir poursuivre mon activité de joueur. Ce qui fait qu’aujourd’hui, je ne dispose pas de la moindre vieille console, du moindre vieux jeu, de la moindre vieille manette. Néanmoins, mes souvenirs sont toujours présents ; ce n’est pas rien, loin de là même, laissez-moi donc vous comter ces souvenirs « qui tuent » que j’emporterais jusque dans ma tombe (c’est le cas de le dire …arf, mais puisqu’ils tuent les souvenirs !):
Nous sommes fin des années 80 (1988 pour être exact), j’ai 8 ans, c’est l’époque des dessins animés que nous avons tous adorés. Je suis en 3ème primaire, j’ai compris en entendant les copains parler qu’il existe une machine qui permet de jouer à un jeu video de Dragon Ball, je sais que ça s’appelle une nintendo, je n’en sais pas plus mais je la veux. J’ai vu plusieurs fois à la TV la pub « SEGA, c’est plus fort que toi ! », je ne sais pas ce que c’est mais les copains disent que c’est même mieux que la nintendo ! Je bouillonne, il y a des trucs qui existent, qui sont trop bien et dont je suis pas au courant.
La 1ère console qui débarquera à la maison sera une Coleco Vision avec le jeu des Schtroumpfs !! Selon mon père, c’est une nintendo ; je le crois sur parole. De toute façon, j’en avais rien à faire de ce que c’était, tout ce que je voulais, c’était avec les Schtroumpfs et faire sa fête à Gargamel !
Les petits êtres bleus bien que gentils et très joyeux ( ) ne m’auront amusé que quelques mois. Il est temps pour moi de passer à autre chose ; je veux la nintendo et la vraie cette fois !! Je sais ce que c’est maintenant, j’ai grandi, je suis beaucoup moins bête ! Je vais au Christiansen avec le frangin et le papa qui va encore usé de tous les stratagèmes pour alléger la facture. Nous entrons dans le magasin et ddchhh !! Un problème inattendu apparaît ; une console que je n’avais encore pourtant jamais désirée se présente à côté de la NES, j’en ai déjà entendue parler, elle a vraiment de la gueule, c’est une console 16 bits alors que la NES n’en a que 8 et elle a un design bien plus futuriste et high-tech que la boîte grise de Nintendo, je ne sais pas ce que c’est mais je sens qu’elle est trop puissante ; je lis son nom sur la boîte, elle s’appelle la « MEGADRIVE ». Il est marqué à côté « SEGA », je me rappelle alors du très vieux slogan qui est encore présent au fond de ma tête : « SEGA, c’est plus fort que toi ». Je la veux …
Mon père analyse les prix :
_ la MEGADRIVE avec un jeu (Sonic) et une manette : 7000 FB (env. 175 euros)
_ la NES avec 2 jeux (Super Mario Bros et Duck Hunt), deux manettes et un flingue : 6000 FB (env. 150 euros)
Au final, Sega aura été plus fort que moi mais pas plus fort que mon père ; sur critère du prix et sous la pression de mon abruti de frangin, il tranchera pour la NES qui bien qu’elle n’avait pas la gueule de la MEGADRIVE fera mon plus grand bonheur.
Super Mario Bros 1,2,3, Duck Hunt, Megaman, Castlevania, DuckTales, Tortue Ninja, Double Dragon 3 … beaucoup de jeux ont contribué à l’usure de mes manettes NES puis de celles de la SNES qui viendra ensuite. Découverte des premiers jeu de baston sur cette dernière, de Mario Kart, de Zelda 3, … les classiques quoi. Mon bonheur s’étendra plusieurs années avec la SNES mais vous savez bien que tout bonheur a ses limites, cellles du mien furent la NEOGEO, La rolls des consoles comme on l’appelait sans cesse dans Microkid’s. J’en ai bavé devant les séquences de jeu diffusées quasi tous les week-ends sur FR3. La vie se sera vraiment payer ma tête ; on m’a donné une Coleco quand je voulais une NES, une NES quand je voulais une MEGADRIVE et maintenant que j’ai la SNES que je voulais ben, il y 1000 fois, ça s’appelle la NEOGEO et s’il y a bien une chose qui est sûr, c’est que c’est trop cher pour moi. C’est la console que je n’ai jamais pu toucher (encore à ce jour !!! Au point que je peux vous dire qu’un des évènements marquants du cartoonist 2002 à Paris aura été de voir pour la 1ère fois une NEOGEO bien réelle ! Le choc ! … Je ne sais pas pourquoi, je me sens vraiment ridicule à dire ça … )
Vous avez remarqué que j’ai cité Ducktales et Teenage Mutant Ninja Turtles et même les schtroumpfs plus tôt ; des jeux à licence il y en avait déjà à l’époque ; c’est ce qui me permet de comprendre totalement le succès des Pokémons aujourd’hui. La force d’une licence pour soutenir le gameplay d’un jeu video est qu’on a presque l’impression de rencontrer des êtres vivants dans le jeu.
Dans Ducktales par exemple, jouer avec Picsou, rencontrer Mamie Baba qui nous donne des gâteaux, affronter la méchante Mystique, se voir donner des indications par Fifi, Riri, Loulou, … me remplissait d’un bonheur d’enfant au pays des merveilles.
J’ai été très jeu de baston dans ma vie, un peu trop même, après la « Super » comme on l’appelait (mais la SNES tiens ! qu’est-ce que vous voulez que ce soit d’autre !?), j’ai acheté une saturn pour les jeux de baston et j’ai été bien servi car j’y ai découvert la série des « The King of Fighters » qui m’aura permis de recontrer encore toute une floppée d’amis que je ne citerais pas car ça ferait un peu trop long ; KOF étant le jeu ayant remporté la bagarre du plus grand nombre de personnages, menée par les jeux de baston à l’époque. Pourtant ses amis-là, j’y tiens comme pas possible (allez, j’en balance quelques-uns : Athena, Sie, Iori, Goro, Ralf, Clark, …)
Ah ! Retour en arrière ! La coleco est bien ma plus ancienne console mais ce n’est pas la plus vieille que j’ai eue. Ma plus vieille c’était une console Atari avec 2 joysticks à 1 bouton rouge chacun et avec … attention, préparez-vous bien…255 jeux intégrés !!! Biensûr il y avait 20 fois le même jeu de foot avec des noms différents et des jeux de voitures qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, …à vrai dire, je suis même pas sûr si c’était une Atari ou si on l’appelait comme ça juste parce que ça y ressemblait et qu’on ne savait pas comment l’appeler autrement.
Un autre truc qui tuait à l’époque, c’était les consoles qu’on vous transformait au magasin gratuitement si vous achetiez un jeu de zone étrangère. En fait, je voulais acheter Super Mario Bros 3 sur NES dans un magasin en plein centre commercial et le revendeur m’a expliqué que pour que je puisse y jouer, il faudrait transformer ma console, service qu’il me rendrait gratuitement si je lui achetais le jeu. Aussitôt dit, aussitôt fait. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que les jeux qu’ils vendaient étaient américains. Je trouvais d’ailleurs bizarre que lorsque j’étais parti acheter à ce même magasin Megaman 3, la semaine de sa sortie, ils avaient déjà en vitrine le 4 !!! Heureusement que mon abruti de frangin, têtu comme il était avait quand même forcé pour qu’on achète Megaman 3 parce qu’à ce qui paraît, le 4 était nettement moins bien.
Je pourrais encore vous parler de toutes ces choses fantastiques que j’ai malheureusement manquées : les salles d’arcade où je passais mon temps à regarder les jeux sans jamais y jouer faute d’argent ; j’en ai bavé devant les nouveaux hits SNK ou les jeux de bagnoles avec siège, volant et pédales, « wow, comme dans un vraie voiture ! » que je me disais, comme vous pouvez le voir, j’étais déjà une lumière à ce moment-là. La borne que je trouvais la plus jolie, c’était celle aux couleurs de Mortal Kombat 2, avec Raiden aux yeux foudroyants dessinés sur un des côtés. Quelle était belle ! J’ai des fois envie d’acheter une borne rien que pour prendre ma revanche sur la vie, de même pour la NEO GEO. Ces plateformes représentaient à mes yeux l’Olympe où régnaient les vrais hardcore-gamers (terme très en vogue à une époque) alors que moi, pauvre petit mortel que j’étais, je devais me contenter de ces jeux qui pourtant n’avaient vraiment rien de moins si ce n’est justement que je les avais.
Je vais m’arrêter là parce que tout ce qui s’est passé après est trop récent pour que j’en éprouve de la nostalgie. Aujourd’hui, je joue à ma ps2 tranquillos et je regrette bien le temps où on se réunissait entre potes. Cela me paraît impossible de nos jours ; on a tous grandi, chacun a ses préoccupations et son horaire. Je me fais mes jeux en solitaire ; ça m’amuse bien mais bon, y a pas non plus de quoi en fouetter un chat. Qu’est-ce qui a changé ? Pourquoi je trouve les jeux moins funs qu’autrefois ? Pourquoi je suis plus capable de jouer plusieurs heures d’affilée à un même jeu ? pourquoi je trouve les jeux trop chers alors qu’autrefois, je payais le prix fort sans hésiter ? Je ne sais pas. Les jeux sont-ils moins bons ou est-ce moi qui ai changé ? J’ai trop peur que la deuxième raison soit la bonne pour y croire et vais patiemment attendre le jeu qui réveillera le « moi » qui sommeille depuis un petit temps déjà. Allez, c’est reparti ! …(bruit de bagnole qui fonce )

edit : ah si ! Il me reste quelque chose ! La boîte de Fatal Fury Special sur SNES ! Elle est magnifique ! Et croyez-moi, je préfère devenir SDF que m'en séparer !

gonzo
Pixel visible mais rikiki



Inscrit : Apr 06, 2004
Messages : 56

Hors ligne
Posté le: 2005-03-20 11:54
Ma vie de gamer : Mars 2005
prénom : laurent.
surnom : gonzo.
date de naissance : 2 août 78.

26 ans dont pas loin de 20 baignés dans l'univers vidéo ludique, c'est parti pour une
rétrospective sur ma vie de joueur.

Les premiers souvenirs :
Pas facile de se rappeler dans le détail tant cette période est lointaine. Parmi les quelques images qui me reviennent de mon premier contact avec les jeux video, j’associerai la date de 1986 ou 1985 peut-etre. Partit passer la journée à Mirapolis, un parc d'attraction de la région parisienne qui a du fermé à la fin des années 80. J'avais surtout envie de voir le gros gargantua, statue ephigique du parc, mais il se trouve qu'on est entré dans une espèce de grande salle obscure avec plein de machines de jeux. Je me souviens avoir fait une partie d'un jeu de buggy, installé dans un cockpit.
Ma partie n'a surement pas duré plus de 30 seconde ... un peu normal a cet âge, toujours est-il que cette expérience m'avait plu.
Parmi ces souvenirs il y a aussi, vers la meme epoque, deux bornes d'arcades installés dans un
centre pierre et vacance à moliets, une recherche me laisse aujourd'hui penser que les jeux étaient arkanoid et sons of phenix, mais je n'en suis pas sûr pour le dernier, rageant ! Toujours est-il que j'étais fasciné par ses petites briques ou bien ses petits vaisseaux que fesaient bouger des 'grands gars' qui aujourd’hui aurait surement dix ans de moins que moi. Je me souviens de la console de jeu de ma cousine, un atari 2600, à laquelle je jouais lors des réunion de famille. Un shoot'em up avec des couleurs plutot bleu, c'est tous ce dont je me rapelle mais j'adorai ca.
Peut-etre même avant cette période je m'adonais aux game and watch avec les pompier devant sauver des gens tombant d'un immeuble.


1988-1989, les souvenirs s'affinent.
Mes parents décident d'acheter un micro ordinateur. En lisant votre dossier consacré aux ordinateurs thomson je me rend aujourd'hui compte que leur choix n'était pas des plus judicieux. Un Thomson TO9, très médiatisé à l'époque car entièrement en francais et dont le petit frère le MO5 avait été introduit dans les écoles primaires à titre éducatif. C’est bien gentil mais techniquement le TO9 est très faiblard pour une machine de 1988. Mes copains me conseillais l'amstrad mais ca n'est pas moi qui ai choisi. Qu’importe, à 9 ans j'était heureux d'avoir cette premiere machine sur laquelle j'allait pouvoir jouer. Mon premier jeux : Paris-dakar, acheté un dimanche apres-midi avec mon père dans une petite boutique de Palaiseau (91). Puis viendront beach-head, numero dix, saphire, la mine aux diamant …
A cette même époque je commence à prendre gout à sqatter les salles de jeux pendant les vacances d’été. Je découvre shinobi en 1988 dans une salle de jeu quelque part dans les pyrénnées. C’est dans cette salle que je me retrouve pour la premiere fois impressionné par un jeu : POW prisonner of war, un beat’em all avec deux gars qui defoncent leur cage de prison et s’en vont mettre la raclée à une horde de vilains. Ils peuvent récupérer les armes adverses, des couteaux, des mitraillettes, monter des echelles, bref une liberté d’action et une réalisation hors norme et en plus ca se joue à deux. L’année suivante, en Espagne, sur la côte médittérannéenne, je retombe avec stupéfaction sur shinobi. Avec quelques années de recul il n’y a rien d’étonnant à ça vu la popularité du jeu. Durant ces vacances, je me souviens avoir fais des comédies à dégouter mes parents rien que pour aller en ville jouer à shinobi. Durant ces mêmes vacances en espagne a lieu une nouvelle ‘claque graphique’ (apres POW). Dans une salle de jeu en bord de mer, le fouteur de claque s’appelle golden axe. Un putain de jeu baigné dans un univers héroic fantasy, la représentation des personnages et les décors sont soignés comme jamais vu avant, et l’ambiance fabuleuse! Des lutins, des dragons cracheurs de feu, des femmes qui se font ecrasées par des hordes de vilains en poussant des cris digitalisés, et les magies sont … BAH BAH BAH ! dans la même salle, un autre jeu fait impression : two crude dudes, deux punks qui ramassent et cassent tous ce qu’ils trouvent. Cette même année 89, je decouvre la puissance du ‘sprite scaling’ via super monaco gp en version cockpit dans une salle de belgique, une tuerie !
Du coté de chez moi, vers 1988, un pote m’a parlé d’une console, la NES et d’un jeu soit-disant immense ‘la legende de zelda’. Un jour sur FR3 j’assiste à une émission qui décrit comment obtenir l’épée d’or dans le cimetierre. Je découvre alors un jeu immense, comme une sorte d’univers interactif contenu dans une vulgaire cartouche. Tu peux monter, decendre aller a gauche, a droite, et les décors s’enchainent comme sans fin. En 89, ce meme pote a eu la NES et m’invite a essayé ces jeux : Tennis, le jeu avec le robot, et duck hunt. Les graphismes ne sont pas magnifiques mais néamoins bien au dessus de mon TO9. La jouabilité ,elle , est fantastique, quel plaisir ce tennis avec des persos répondants au doigt et a l’oeil.

1990- 1994 : la grande période vidéoludique.
Fin 1989, c’est décidé, je demande une NES pour noel. Celle-ci est cachée dans un placard du couloir, j’y jette un coup d’œil tous les jour en attendant le 25. Lorsque je recoit ma console, je découvre super mario bros, je passe au dessus des tuyaux verts sans même penser pouvoir rentrer dedans en appuyant sur la flêche du bas. Un jour, par pur hazard, mon doigt rippera sur la croix et je decouvrirai des sous sols enfouis sous les tuyaux recelant de tonnes de pièces jaunes. Quand j’y repense, cette naîveté du jeune joueur est quelque chose de précieux et qui disparaît malheuresement trop vite avec la pratique. Deux mois plus tard je reçois mon deuxième jeu : rush’n attack puis suivront punch out, the legend of zelda, et bien d’autres. Avec zelda j’ai même réussi à dégouter mon pote qui m’avait fais connaître la NES. Un jour il se pointe chez moi avec le jeu encore sous emballage pour qu’on le découvre ensemble sur SA cartouche. Manque de bol j’ai dejà le jeu depuis un ou deux mois et quand il rentre dans ma chambre, j’en suis déja à chercher le radeau du 4eme donjeon. Il ne me l’a pas montré sur le coup mais en y reparlant il était vraiment dégouté !
A cette époque je me met à jouer de plus en plus à ma console. Fin 90, j’achete mon premier magazine sur les jeux video, tilt. En lisant un catalogue la redoute je decouvre l’existence d’une nouvelle console, la megadrive sur le point de sortir en France. Celle-ci arbore fièrement 16 bit, et outre le fait que c’est rigolo à entendre, c’est sensé lui procuré une puissance d’affichage pour des graphismes de haut niveau. Novembre 90, j’achete le numero 2, du premier magazine européen exclusivement dédié aux consoles : Player One. Le test de revenge of shinobi sur megadrive dévoile un jeu a la réalisation splendide. C’est ce jeu qui me mettra une nouvelle claque lorsque je le découvre en démonstration dans le magasin game’s du centre velizy 2. L’intro suffit à elle même pour me faire comprendre que ma NES est désormais obsolète. Quelques semaine plus tard, j’en ai la confirmation quand j’apercois dans ce meme magasin un autre jeu en démonstration avec un bonhomme qui déscend une pente enneigé à 200 à l’heure, une avalanche aux fesses, cette course poursuite s’achevant sur un magnifique saut vrillé laissant apercevoir un superbe fond montagneux bleuté en plan différentiel ! Oui, mais déjà la rumeur d’une 16 bits nintendo cours, et malgré la sortie sur megadrive de jeux fantastiques comme castle of illusion ou bien sonic, les premières images de la super famicom apparraissent dans les magazines et on se dis qu’avec un final-fight qui ressemble comme 2 gouttes d’eau à la borne, ça vaut bien le coup d’attendre. L’attente fut longue, à saliver devant les tests imports de f-zero ou bien mario world du magazine joypad ou encore mieux : à decouvrir les premières videos de zelda 3 dans l’émission microkids, une claque monumentale rien qu’en voyant la carte du monde zoomer d’une vue du ciel jusqu’aux portes du palais. A cette époque je fréquente à l’occasion une salle de jeux sur l’avenue des champs élysée dont le teneur de la salle est un vieux qui ne laisse pas rentrer les gosses non accompagnés. A chaque sortie dans cette salle je m’émerveille devant la puissance graphique des bornes, certaines comme rail chase jouent la carte de la surenchere visuelle en offrant un déluge de sprites et d’explosions. Au parc astérix, la grande salle de jeu possède une version sur verrin de Power-drift, un jeu de voiture datant de 88 avec une réalisation à faire pleurer sa maman n’importe quel console de salon du moment. Bref, on est en plein dans le règne des bornes et c’est tant mieux, ça permet de rêver à avoir des jeux de cette qualité chez soi. Seule la néogeo qu’un copain de collège possède affiche un rendu du niveau des bornes. Mais quand on va chez lui, c’est tellement la bousculade pour pouvoir y jouer qu’on passe plus de temps à regarder les autres qu’à jouer, mais c’est très bien comme ça aussi.
Mai 92, elle est là ma super nintendo commandée au micromania. Pour être franc j’étais un poil déçu par les décors de super mario world mais peu importe le plaisir était là, de même que pour super soccer et f-zero, arborant fièrement leur mode 7. Concernant f-zero, je participe au Nintendo camion tour de passage à Lacanau mais mon temps n’est pas formidable, trop peu de pratique encore. Plus tard j’aurai mon heure de gloire dans le magazine nintendo player avec un 2’38’’96 sur mute city 1, première place du classement. Dans ce camion je découvre quelques jeux magnifiques pas encore sorties en France : adam’s familly, super castlevania, final fight et même la conversion de street fighter 2 qui attire deux fois plus de monde que les autres jeux.
Je participe aux salons du jeu video, le premier à lieu au CNIT de la defense, le jeu qui impressionne est dragon’s lair sur supernes, mais il y a aussi la pseudo console philips le CDI présentée à ce salon. J’apercois même Jean-Michel Blottière le drôle de présentateur de microkids ( ‘une premiere bonne reponse … 1 premier point marqué !’) au fond d’un couloir. Les années suivantes le salon est installé porte de Versaille, cette fois on vient à l’ouverture car on sait que les places sont chères pour essayer les nouveautés. Un coucours de bomberman superNES est organisé, l’animateur est Cyril Drevet, journaliste à l’époque chez Playerone sous le pseudo de Crevette. Il n’arrête pas de répéter ‘ça quadrille sec !’. Player-one sort d’ailleur son numero 36 avec un test mythique du jeu dans lequel chaque animateur décrit sa technique et y impose un nom. Apres acquisition du multitap et du jeu, les parties entre potes s’enchaînent à base de ‘botte de Screw’, de ‘boites japonaises’, ou bien de ‘vivons cachés en attendans la mort (technique de barbie)’. Le dernier salon auquel je participais mettait en vedette donkey kong country, mais aussi les deux bornes d’arcade avec le hardware de la futur console nintendo : crusin’ USA et Killer instinct. La playstation, elle, venait de sortir.

1995-1996 : La trève
Mon cousin a acheté la playstation de sony, celle-ci a beau être un bond gigantesque dans la puissance des consoles de salon, je n’adhère cependant pas à la jouabilité d’une majorité des jeux. Je trouve les commandes lourdes et certains jeux sont clairement sans interêt. Viens alors une période de retrait vis à vis des jeux vidéo. Apres 50 numéros de fidélité à playerone (récompensée par une publication d’une lettre dans le n° 18), je décide d’arrêter mon abonnement. Je joue encore un peu a ma supernes (les parties à 4 à Jimmy Connors le midi entre les cours) et m’achète encore quelques rares jeux (yoshi’s island, equinox) mais la passion n’y est plus. Seul les bornes d’arcades qui arborent désormais une 3D magnifique me font encore de l’effet (Daytona, Sega rally, Scud race).

1997- aujourd’hui : c’est repartit.
Hiver 1996, le copain qui possédait la neogeo avant tout le monde possède toujours tout avant tout le monde. En l’occurrence, la Nintendo64, pas encore sortie en France. A cette période quand j’allais chez lui c’était plutôt pour taper le bœuf sur Satri à la guitare. Cette fois-ci, il me montre sa dernière acquisition, la N64, dont je ne connaissais même pas l’existence au japon, en effet j’en était resté aux premières images avec Mario sous la tour Eiffel présentées dans Televisator2 deux ans auparavant, des images de synthèse magnifiques, mais un gros bluff de la part de Nintendo. Je prend la manette avec difficulté, comme tout joueur qui la découvre pour la première fois. Il insère la cartouche de jeu de Mario 64 et là …
BAH BAH BAH ! ben oui .. la claque ! Non seulement la 3D est propre, sans pixélisation, très fluide, mais en plus je me retrouve plongé dans un univers interactif ou je peux aller partout ! ouvrir une porte, monter un escalier, rentrer dans une peinture pour decouvrir un plaine immense, tomber d’une cascade en haut d’une cave pour me retrouver dans une riviere autour du château … le tout avec une jouabilité et une précision sans équivalent. Bref, cette découverte de la 3D et cette liberté de mouvement est du niveau de ce que j’avais ressenti en découvrant the legend of zelda, 7 ans auparavant. Le même jour j’essaye pilotwings 64 qui m’achève d’une baffe magistrale : même sensation de liberté, de profondeur de champ associé à de superbes graphismes. J’acquière la N64 à sa sortie en France durant l’été 97 et pendant quelques temps je découvre quelques merveilles de cette console sous-estimée, banjo et kazoie, proche d’un Mario mais dans des décors à faire pleurer sa maman une playstation, golden eye et son mode multijoueur passionnant, waverace et ses sensations de rebonds aquatiques, ocarina of time sans commentaire, f-zeroX le chef d’œuvre incompris. Cependant, ma motivation pour jouer sur des jeux fluides s’accroît et je constate que la N64 est de plus en plus surexploitée graphiquement au détriment de la fluidité. Le ram pack en est l’exemple le plus frappant. Des jeux comme turok2 ou même jet force Gemini (sans ram pack) sont magnifiques mais leur frame-rate frise souvent l’asphixie. Bref, je n’arrive pas a retrouver les sensations graphiques d’une borne d’arcade, c’est d’ailleur sur borne, courant 98 que je reçoit ma dernière baffe graphique jusqu'à encore aujourdh’hui par House of the Dead 2. En 1999 date de sortie de la dreamcast en europe, je découvre la console chez un ami avec sonic adventure, house of the dead 2, puis crazi-taxi. On est enfin rentré dans une aire ou le rendu est casi-similaire aux bornes. A cette époque, je découvre également l’existence de l’émulation, console et arcade sans pouvoir m’y adonner car dépourvu de pc. De toute façon, j’ai été plutôt déçu en voyant tourner king of dragon sur un moniteur pc au point de croire difficilement que c’était le vrai jeu d’arcade.
Je rentre dans le nouveau millénaire sans grande conviction point de vue jeu video, certe la dreamcast offre des jeux vraiment beau mais j’ai l’impression que l’âge joue en défaveur de l’immersion dans le monde vidéoludique. Je continue néamoins à me tenir au courant de l’évolution du milieu notamment grâce à internet. En 2002 j’acquiert une gamecube, elle n’aura jamais su vraiment me passionner même si quelques bons jeux m'ont tenu en haleine (Rogue leader, Mario sunshine, ...).
En janvier 2003 je décide d’acheter un vrai ordinateur. Ma motivation principal est à usage musical mais je souhaite aussi en profiter pour faire tourner des jeux. En plus du processeur cadencé à 2 .4 ghz, j’investit donc dans une carte graphique radeon 9500pro, carte de milieu de gamme qu’on dis être la meilleure en rapport qualité prix.
Au jour d’aujourd’hui, j’estime mon ordinateur comme étant ma plus grosse déception en terme de jeux video. Sans rentrer dans les détails (et pourtant c’est tentant d’expliquer son désarroi), je peux simplement dire que je n’ai jamais pu faire tourner un jeu avec une fluidité qui me convienne (sega rally 2 et call of duty sont les 2 SEULES exceptions), même des jeux relativement ancien avec des réglages modestes. Hier encore j'ai installé crazy taxi (le premier) qui est loin d'etre fluide. Bref, je n'ai jamais réussi a savoir s'il y avait un probleme sur ma bécane ou non. Mon ordi me permet néamoins de redécouvrir l’essentiel des jeux d’arcade de mon enfance via Mame. Seul petit hic, sur un moniteur pc, c’est moche. Du coup je pratique le rétrogaming à intervalle espacés lorsque mon PC est branché sur la télé.

Voilà, aujourd’hui mes perspectives sont l’acquisition d’une borne d’arcade pour y insérer un pc avec Mame et retrouver un ‘rendu arcade’ (Vive les gros pixels !). Sinon j’ai eu une bonne surprise en decouvrant quelques jeux de course XBOX chez un pote, outrun2, rally sport challenge 2 mais je préfère attendre la nouvelle génération de consoles pour voir un peu ce qu’elles ont dans le ventre. Je n’ose plus investir dans le pc de peur d’être déçu même si c’est tentant quand on voit tourner des jeux comme half-life 2 (jamais vu tourner sur une bête de course mais j’imagine que ça me mettrai par terre).

  Voir le site web de gonzo

Index du Forum » » Vie du site » » Concours "Souvenirs de Grospixeliens" : Les textes

81 messages • page
12345




Forum www.grospixels.com (© 2011-2019 Grospixels)