Honte à moi, je ne connaissais absolument pas ce RPG tardif de la SNES, qui comme beaucoup de ses camarades, ne demandait que l'émulation pour entrer dans ma culture vidéoludique.

Ayant bien aimé raconter mon expérience de redécouverte de Majora's Mask dans un autre Groblog, je me laisse tenter par le récit de l'aventure d'Ark, un jeune homme que j'ai pour l'instant du plaisir à accompagner... Vous aurez donc, si vous le voulez bien, et en direct, mes impressions toutes neuves sur ce jeu !

Avertissement utile bien qu'assez banal : spoilers à prévoir, je vais raconter ce que je découvre au fur et à mesure, sans me soucier de savoir si vous avez déjà vécu cette aventure... Vous êtes prévenus.

On démarre sans plus tarder !



16 février 2010 : Un monde fermé

Passé l'introduction assez brève mais très intrigante, je démarre l'aventure comme tant d'autres héros de RPG avant (et après) moi : endormi, alors qu'une représentante de la gent féminine vient me réveiller. Celle-ci est une jeune fille prénommée Célina, et à discuter avec les autres jeunes hommes partageant mon logis, je cause pas mal de jalousie à bénéficier de ses doux réveils... Car, premier étonnement, Ark vit semble-t-il dans une grande demeure abritant de nombreux autres jeunes gens, vivant apparemment sous la houlette d'un vieil homme nommé Agar. J'apprends rapidement que le jeune homme que j'incarne est un vrai chenapan, qui aime provoquer moult catastrophes dans le village. Pas trop mon tempérament habituellement, moi qui suis davantage habitué aux héros propres sur eux et irréprochables... Mais ça change, et acceptant ce rôle, je persiste dans cette voie au cours des quelques dialogues qui me sont proposés. Et même lorsque je retrouve la broderie où j'ai mis le souk dernièrement, je choisis de m'excuser en me promettant de recommencer dès que possible pour trahir ma parole !

Le tour du village ne m'apprend rien de bien intéressant. Un marchand à qui je ne peux rien acheter, quelques habitants peu loquaces ou assez désagréables avec moi (cela se comprend...), un diseur de bonne aventure m'informant que je suis "en danger"... Mais surtout, ce qui frappe, c'est que le village ne comporte pas la moindre issue. J'en fais le tour plusieurs fois pour m'en assurer, mais rien à faire : pas même une sortie gardée par des hommes d'armes qui m'interdiraient de quitter le village sous prétexte que je suis trop jeune et/ou pas armé alors que le monde extérieur est dangereux. Cette fois, le monde extérieur semble tout simplement absent. Personne n'en parle ou ne semble n'en avoir la moindre notion.

N'ayant rien de mieux à faire, je retourne dans ma maison, et retrouve quelques amis qui m'encouragent à commettre une grosse bêtise en défonçant une porte qu'Agar a interdit d'ouvrir, et d'où s'échappent d'étranges appels à l'aide... Evidemment, dans le souterrain où je parviens juste après, je libère quelque chose, un petit être bizarre et mignon qui m'invite à explorer une boîte à bijoux qui deviendra mon inventaire. J'apprécie le concept original, enfin un "sous-écran" intégré dans l'aventure, et non un simple menu rébarbatif.

Célina vient rapidement me rejoindre, mais ce n'est que pour se changer en glace sous mes yeux. Ark ne rigole plus du tout, et moi non plus : Célina, c'est une personne importante, et même les autres habitants du village, qui ont subi le même sort, ne peuvent rester ainsi, sinon, qui vais-je ennuyer à longueur de journée ? Agar, qui n'a curieusement pas subi la malédiction, m'explique alors laconiquement que je dois trouver cinq tours pour lever ce mauvais sort. Le vieil homme est assez peu bavard, et nombre de questions restent sans réponse. Néanmoins, il me permet de m'emparer de quelques objets avant de sortir du village par la porte qui vient d'y apparaître. Enfin un peu d'air, me dis-je, réjoui ! Pourtant...



Le monde "extérieur" n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. Le paysage n'est que glace et lave, en tout cas complètement mort à première vue. Et le ciel semble plutôt un plafond proche du sol, près à m'engloutir. Quel est cet enfer ? Heureusement, les rares chemins praticables me rassurent sur l'accès aux tours : il est facile de les trouver toutes les cinq, ce que je fais avant de revenir près du village et de pénétrer dans la première. Répondant effrontément aux questions d'un étrange visage sur la porte d'icelle, j'entre déjà dans le premier donjon du jeu. Et découvre les premiers ennemis. Il faut dire que, peu après avoir obtenu ma boîte à bijoux, j'y ai découvert une lance de cristal bleu qu'une voix m'a encouragé à prendre tout en semblant me prévenir du danger qu'elle représente. Mais une arme, ça ne se refuse pas, surtout pour un héros tête brûlée comme Ark. Je suis donc équipé pour faire face à mes premiers agresseurs et apprends sur le tas quelques passes d'armes utiles pour la suite. En quelques combats, les attaques multiples, tournantes ou en plongeon n'ont plus de secret pour moi. Après avoir résolu quelques énigmes basiques, aidé par des voix issues de sortes de cristaux bleus flottants, je parviens sans peine à la fin du premier donjon, et commence à comprendre de quoi il retourne... Je viens de "ressusciter" l'Eurasie.

Les phrases de l'introduction me reviennent en mémoire et je crois comprendre que je me trouve actuellement dans le monde intérieur, où règne l'obscurité et le chaos, et que dans ce monde infernal règne la clé pour faire revivre le monde extérieur, celui de la lumière et de l'intelligence, mais aussi du progrès, ce même progrès évoqué par la voix qui m'a encouragé à prendre possession de ma lance. Les dires des habitants du village, qui pensaient voir des villes lointaines dans les éclats de cristal bleu flottant dans le ciel, prennent également un sens nouveau. Et Ark gagne enfin en noblesse, alors que sa quête prend un nouveau sens.

Il n'est pas difficile de deviner que les autres tours réveilleront les autres continents. Et à chaque donjon (assez court et facile), c'est un nouveau pan de la mappe-monde qui reprend sa place, ce monde étant la Terre, le monde "réel". Je crois que c'est la première fois que je joue à un jeu ayant pour décor notre propre planète. Ce sera une expérience nouvelle ! La dernière tour, toutefois, me pose quelques soucis, ne serait-ce que pour y entrer : dès mon arrivée, je suis immobilisé, puis repoussé à l'extérieur par une force contre laquelle je ne peux rien (même en me protégeant de ma lance). Devinant que la clé se trouve dans mon village, où la plupart des habitants sont désormais délivrés de la glace, je retrouve Célina, et en tant que brodeuse, je lui remets un fil de cristal découvert lors de l'exploration d'une tour. Je me doute bien qu'elle va m'en faire un vêtement capable de me protéger...



Durant la nuit qui suit, au cours de laquelle la jeune fille travaille d'arrache-pied, je vais la voir et à sa question qui semble vouloir me dire de rester, je réponds franchement cette fois : quelque chose semble m'appeler vers l'extérieur. Ce n'est pas seulement Ark qui parle, mais moi aussi, je veux en savoir plus sur ce monde. Comme mon avatar, j'ai l'impression que ce lieu où mon héros a passé toute sa vie jusque là est devenu trop petit maintenant qu'il sait qu'un vaste monde existe au-dehors. Il faut sortir l'explorer ! Au petit matin, je vais chercher ma cape protectrice et, sous les encouragements un peu tristes de la brodeuse, je me rends dans la dernière tour. Comme prévu, je passe sans problème la première salle, mais bute un peu contre le boss : une sorte de scorpion géant dont j'ai du mal à trouver la faille dans la défense. Il m'oblige à consommer toutes mes racines de soin, et sans ma lance qui me régénère lentement avec le temps, tout en me protégeant si je me tiens immobile, je n'aurais pas réussi à le vaincre. Morceau par morceau, j'en viens néanmoins à bout et libère ainsi l'Océanie.

Je passe rapidement par un mini-donjon dont l'accès m'était refusé jusqu'alors, pour réveiller également la Polynésie, et retourne au village. Les gardiens des tours, qui semblent tout à la fois des alliés et des ennemis redoutables, m'ont invité à retourner auprès d'Agar pour connaître la suite de ma quête. Refaisant le chemin jusque chez moi, profitant de la magnifique musique qui accompagne mes déplacements, j'espère que la suite me permettra de voir l'air libre. On étouffe décidément trop ici...

Tu choisis bien tes jeux !
Je vais suivre ton grosblog avec beaucoup d'intérêt car j'ai fait Terranigma l'année dernière. Je suis impatient de savoir ce que tu vas en penser. Je dois avouer que ce jeu m'a relativement déçu, mais je ne vais pas dire tout de suite pourquoi, ce ne serait pas intéressant dans le cadre du grosblog et je ne veux pas dévoiler des choses qu'il vaut mieux découvrir par soi-même. Je vais donc me contenter de réagir à tes comptes rendus au fur et à mesure de ta progression. Bref, le début de l'aventure m'a aussi un peu dérouté. L'univers est étrange, on est lancé dans l'action avec les premiers donjons mais ceux-ci se révèlent courts voire anecdotiques. Ces donjons servent à impliquer le joueur dans la résurrection du monde et ainsi à mettre le background en place pour passer à autre chose, mais je trouve que c'est un peu trop vite balancé et finalement assez superficiel... Par contre, dès le début, j'ai bien accroché au système de combat vraiment complet et bien fichu avec des attaques variées qu'il faut utiliser à bon escient contre les ennemis.

Je ne vais surrement poster aucune réaction vu que je n'ai pas joué au jeu et ne compte pas le faire dans l'immédiat mais sache que je vais suivre régulièrement ton blog car j'adore celui sur Majora.

Merci pour ces premiers encouragements !

Pour ma part j'ai bien aimé ce début d'aventure. On bascule d'un seul coup d'un univers cloisonné et simple, sans contrainte ni danger, à un monde où ce cloisonnement même devient étouffant, anormal. J'ai trouvé ça très fort. Quant aux donjons, on sent bien qu'ils servent de tutorial pour la suite, tant pour les énigmes que pour les techniques de combat, tout l'intérêt étant de trouver la technique adéquate selon les situations (j'ai quelque peu galéré contre les grosses armures animées et armées de grandes lances avant de comprendre que je pouvais les bloquer avec l'attaque rapide).

Là, je sens que les choses sérieuses vont commencer, et j'ai hâte de voir ce que a va donner !

Y ayant également beaucoup joué en émulation vers 2000-2001, je me souviens d'un jeu avec un début (en gros les 10 premières heures) assez époustouflant, qui malheureusement se dégoflait sur la longueur
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17 avril 2010 : La terre dévastée

Miracle ! Deux mois après ma première session de jeu, j'ai enfin trouvé l'occasion de poursuivre l'aventure d'Ark ! Espérons que je parvienne à conserver une fréquence de jeu plus élevée...

Bien déterminé à explorer le nouveau monde qui s'offre à moi et à comprendre le mystère de sa destruction, je passe rapidement les conseils d'Agar et plonge dans la faille qui doit me conduire à la surface. J'arrive alors sur une terre rouge, désolée au point d'évoquer un cauchemar martien. Pas un souffle de vie n'agite cette terre... Je partage la perplexité de notre héros qui est censé faire revivre ce monde totalement désert. Mais j'éprouve surtout un mélange d'anxiété et de fascination. Anxiété évidente à l'idée des dangers qui me guettent moi, forme de vie isolée et terriblement seule, mais fascination pour la liberté qui m'attend. Après tout, quelles contraintes peuvent peser sur le seul être vivant du monde ? Je peux me promener partout, faire ce que je veux, personne ne viendra m'en blâmer, et dans l'optique de ce chenapan d'Ark, cela semble plutôt agréable !

Il me faut toutefois rapidement déchanter : ma liberté de déplacement est très faible, car seuls trois lieux sont disponibles immédiatement dans ce qui ressemble à l'Amérique du Sud, où j'ai échoué : un gouffre infranchissable, une sorte de magasin tenu par une âme errante, et Evegreen, qui n'en a plus que le nom. Un lieu déchu, siège d'un arbre immense trônant sur une île entourée de lave en fusion. Il est difficile de croire qu'on se trouve dans ce qui était le poumon du monde ! Bien vite, la seule possibilité évidente est de visiter les entrailles de l'arbre, sous forme de cavernes souterraines.

Un donjon de plus, et assez intéressant d'ailleurs ! Un peu plus complexe que les 5 tours qui m'avaient servi d'amuse-bouche, je déplore un peu l'absence d'une carte à la Zelda 3. Ma première difficulté vient du repérage, dans ces couloirs gris qui se ressemblent tous, et en plus, je ne découvre que très tard que je peux ouvrir certaines poches grises de ces lieux pour en extraire des objets bienvenus. J'ai également quelques difficultés avec les monstres, maîtrisant assez mal mes techniques d'attaque. Mais la découverte d'une nouvelle lance plus puissante a tôt fait de m'éviter la dépense de nombreuses racines de soin. Un bien dans ce monde où ma lance ne peut plus me soigner... Le tutorial est vraiment terminé !



Après avoir passé quelques énigmes assez basiques, et retrouvé mon chemin, je mets la main sur des palmes écologiques à base de feuilles de plante géante. Une oasis de vie se trouve dans les profondeurs de l'arbre, revenant à la vie peu à peu depuis que j'ai ressuscité les continents. Il ne reste qu'une impulsion à donner pour que l'arbre géant, Ra, reprenne vie pour de bon. Une seule salle résiste à mes investigations : une grotte aux vapeurs empoisonnées, qui me repoussent dès que j'y met les pieds. Heureusement, en accédant à une autre caverne profonde, je découvre une sorte de rosée qui m'immunise contre ce poison. Evidemment, c'est dans la grotte empoisonnée que se trouve le parasite responsable de l'atonie de Ra : un boss qui me pose bien moins de problèmes que le scorpion, car je comprends vite son fonctionnement. En tout cas, pour un monde sans vie, c'est fou ce qu'il y a comme monstres en pleine forme !



Une fois cet ennemi vaincu, j'ai droit à une cinématique toute simple mais qui récompense très justement mes efforts : la naissance et l'essaimage d'une fleur qui marque le retour de la verdure dans le monde entier. Et lorsque je reviens au pied de l'arbre géant, le décor est tout à fait différent : de l'herbe partout, de l'eau qui ruisselle, et des fleurs s'ébrouant de façon assez mutine. Les végétaux sont de retour, et mes discussions avec eux m'orientent déjà vers la suite : la faune, qui elle, est encore en sommeil... Ce sera mon prochain objectif.

25 avril 2010 : Retour des oiseaux

J'aurais cru que les premiers représentants de la faune à sauver seraient les animaux marins. Pourtant, il s'agira en premier des oiseaux, ce qui me sera bien plus utile...

En attendant, plusieurs questions trottent dans ma tête d'explorateur : l'une des fleurs nouvellement ressuscitées m'a affirmé que le monde avait été détruit brusquement. Suite à quel événement ? Un cataclysme naturel comme par exemple une météorite, ou une entité maléfique ayant décidé de faire de la terre son domaine et celui de ses monstres ? Quoi qu'il en soit, il est bien plus agréable d'arpenter les terres autrefois dévastées de l'Amérique centrale, puisque les plantes ont gagné en un temps record la totalité de la planète.



Bien qu'une partie de l'Amérique du Nord me soit désormais accessible, le manque de destinations disponibles rend l'exploration toujours assez linéaire : le temps de comprendre qu'un sanctuaire plein d'oiseaux reste vide même depuis la régénération du monde, et que la clé de leur retour se trouve dans un dédale de grottes, je me rends vite compte qu'il m'est impossible de sortir de ce schéma pré-établi. Cette fois encore, je suis handicapé par l'absence de carte, les grottes se ressemblant toutes, et certains passages ne devenant accessibles qu'une fois une paire de griffes taillées pour la grimpette en ma possession.



Je suis également confronté à de nouveaux monstres assez résistants, et pour cause : des statues de pierre mouvantes, frappant fort et me poussant à utiliser quelques racines de soin. Mais rien d'insurmontable, surtout après ma découverte d'une lance de pierre capable de les éliminer facilement, et de me frayer un chemin à travers des rochers désormais destructibles. Tout en haut de la montagne, je finis par trouver un grand oiseau agressif qui ne peut être que le boss du coin. Je me rends compte alors que le retour d'une forme de vie est conditionné par la destruction de sa version monstrueuse : un parasite pour l'arbre Ra, un volatile agressif pour les oiseaux. De quoi étayer ma thèse d'une forme de vie parasite ayant décimé la terre à grande échelle pour y imposer son propre écosystème. Nous verrons bien...



En attendant, j'ai vaincu cet ennemi, et après une nouvelle cinématique très jolie, le sanctuaire des oiseaux devient une base d'exploration du monde entier, surtout après que j'aie réveillé l'esprit du vent qui doit indiquer à mes nouveaux amis le sens de leur migration. Des mouettes se proposent alors de me transporter dans certains lieux du monde, mais le seul intéressant semble être l'Afrique, où je compte bien réveiller le reste de la faune. Me portant comme une cigogne un bébé à travers l'océan, la mouette me laisse sur une nouvelle terre, à l'approche d'un nouveau défi...

Aaah Terranigma ! Un de mes Action RPG favoris si ce n'est MON favori. Il a effectivement des défauts (l'absence de cartes est assez récurrente et une difficulté mal dosée, je te laisse la surprise).

Excellente initiative en tout cas et bon courage !
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Super Putty Squad, Mega Man 11, Bubsy 4, Sonic Mania... où est mon nouveau Turrican ?

J'avoue que c'est un peu après avoir lu ton article sur le jeu que j'ai décidé de m'y mettre, Erhynn !

Tu m'as convaincu, d'autant plus facilement que je ne voulais pas tenter un énième RPG classique avec combats au tour par tour.

Voilà qui me fait grand plaisir !

Dans un monde parfait, on apprendrait que les anciens de chez Quintet ont fondé un nouveau studio et se préparent à sortir un nouveau jeu dans la lignée de SoulBlazer, Illusion of Time et Terranigma...
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Super Putty Squad, Mega Man 11, Bubsy 4, Sonic Mania... où est mon nouveau Turrican ?

4 mai 2010 : Nourrir la terre... et la faune

Ma liberté de mouvement est plus grande en Afrique : je parviens à me promener jusqu'aux portes de l'Extrême-Orient, sans pouvoir aller plus loin bien sûr, car cette liberté est encore illusoire... Il me faudra d'abord visiter la prochaine étape de mon voyage.



Je ne tarde pas à trouver l'endroit où me rendre : un ensemble arboré mais à la terre aride, rempli de nouveaux monstres. La musique qui accompagne ces lieux, la nature des ennemis (lézards, tortues, guêpes...), le décor lui-même, qui alterne clairières et rivières, me donne l'impression d'avancer à travers un vrai parcours du combattant, mais où je me sens à l'aise : un peu comme un Indiana Jones primitif, je pars à l'aventure, explorant de nouvelles terres, porté par une mélodie rythmée qui me pousse à passer mon temps à courir et à ramper à travers les broussailles.



Je comprends rapidement ce que je suis venu faire ici : visiter quatre autels de pluie, afin de faire pousser les végétaux davantage et de nourrir les animaux. Les trois premiers sont une formalité : à chaque autel libéré, de l'eau remplit les terres arides et je peux y nager afin de rejoindre d'autres lieux. Le dernier autel me pose toutefois quelques soucis, et je tourne pendant 20 bonnes minutes dans la jungle avant de le trouver enfin. Mais cela me permet de monter en expérience et en richesse assez sensiblement.

Lorsqu'enfin je découvre le dernier autel, je ne rencontre pas les sortes d'âmes qui m'ont guidé jusque là, mais quelques êtes rassemblés autour d'un rituel qui ne paraît pas très net. Et effectivement, ils invoquent une sorte de monstre à l'allure de squelette, doté de faux immenses en guise de bras. Mais mon petit Ark est décidément très en forme, car 2 coups suffisent à démembrer l'adversaire. Le combat n'est pourtant pas terminé, car le crâne du squelette reste entier et m'entraîne dans un combat sur une plate-forme... en chute libre ! Heureusement (ou hélas pour le suspense), Ark en vient à bout d'un seul coup critique bien placé.



La faune peut renaître, et devant un coucher de soleil magnifique, les animaux de la savane défilent à travers la vaste plaine. Je rencontre alors les premiers lions, inquiétants mais finalement accueillants, pour apprendre que le fils du roi des animaux n'est pas rentré de son épreuve dans le canyon situé au sud. Je connais donc ma prochaine destination... En attendant, je discute avec les nouveaux animaux présents, pour révéler de nouvelles pièces du puzzle de la destruction du monde : apparemment, les monstres sont en fait les versions déformées des animaux d'origine, dont les âmes ont été scellées. Par qui et pourquoi ? Je compte bien le découvrir, la curiosité d'Ark n'étant pas encore éteinte.

Je me suis aussi finalement lancé dans Terranigma, inspiré par les impressions laissées ici et par l'article de Erhynn que j'ai re-lu au passage (sans toutefois aller au bout afin de m'épargner les spoilers).
Le jeu est très sympa, techniquement très abouti, et parfaitement jouable. J'aime l'ambiance mélancolique et onirique qui se dégage des graphismes et des musiques et qui s'impose surtout par les cut-scenes souvent très poignantes.
Toutefois le jeu n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais, et le début (Crystania) que j'avais fait il y a très longtemps est assez trompeur. On commence dans un village typique du J-RPG avec ses paysans et ses quelques magasins. On sort (ouah, génial la découverte du monde souterrain !) et on peut aller s'éclater dans des donjons. D'ailleurs ils sont plusieurs à être accessibles dès le début. On se dit qu'on a là toutes les composantes de l'action-RPG : dialogues, exploration, customisation de perso (équipements) et même une certaine non-linéarité avec ces tours qu'on peut (semble-t-il) aborder dans l'ordre qu'on veut.
Mais en fait, après la sortie du monde souterrain, le jeu se révelle être quasi exclusivement centré sur l'action, avec peu d'enigmes, pas d'exploration "en hors piste" et pas/peu de dialogues avec les quelques persos rencontrés en chemin. Je sais, grâce au test de Erhynn, que le jeu devient plus ouvert ensuite, propose des sous-quêtes … etc … mais pour l'instant (j'en suis à peu près au même point que Vakoran), je n'ai qu'un enchainement de donjons ou ça bastonne dur à me mettre sous la dent … mais je ne me plaind pas ! Car c'est un plaisir de parcourir les niveaux de Terranigma et la prise en main est très bonne.
Je trouve le système de combat parfaitement équilibré. Les différentes attaques du héros, auxquelles on a accès dès le début, permettent de faire face à toutes les situations, d'être très mobile, d'attaquer puis de fuir quand l'ennemi contre-attaque ...etc .. C'est dynamique et très différent d'un Secret of Mana qui, comme Rudolf le faisait remarquer récemment, garde des mécaniques de RPG au tour par tour.

J'ai mentionné plus haut avoir déjà fait il y a longtemps le début du jeu. Pourquoi seulement le début ? Parce que j'étais bloqué (et je n'avais pas Internet pour me débloquer). La faute à des objectifs qui ne sont jamais très clairs, des cartes de donjon auxquelles je ne comprend rien du tout ! Là tout récemment, j'ai encore tourné en rond pendant 15 ans avant de me rendre compte qu'il y avait un "niveau" allant sur un point microscopique de la carte, et rien n'indiquait qu'il fallait aller là.
Mais bon, c'est vraiment le seul truc que j'ai à reprocher à Terranigma.
Et puis ça fait du bien de ne pas être trop pris par la main pour une fois. On n'en est que plus fier de sois quand on comprends ce qu'il faut faire (rassembler les esprits pour le temple de la pluie, lancer les pierres dans le trou pour invoquer le dieu du vent …)

Il y a de nombreux passages que j'ai beaucoup aimé jusqu'ici, comme le tout début avec le mystère qui entoure le village d'Ark, la 1ère sortie, et les salles étranges dans lesquelles se déroule le retour des continents. Les combats contre les boss sont souvent très sympas (sauf contre l'oiseau qui crée des tornades : vraiment trop facile). J'ai aussi beaucoup aimé la mise en scène du dernier "niveau" que je viens de faire, mais Vakoran n'en a pas encore parlé donc je réserve mes commentaires pour plus tard (l'histoire avec le petit lion …).

J'ai une petite question : quand on peut demander aux 3 oiseaux de nous emmener en balade, celui du milieu peut nous déposer sur une île … ou il n'y a rien. C'est normal ? J'ai loupé un truc ou il faudra y revenir plus tard ?

Il me semble que cette île est le Japon et sera très prochainement très moderne
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Je suis un gros pixel!

Il y a aussi un lieu avec un Cristal qui est un clin d'oeil à Illusion of Time (Illusion of Gaia aux US / Jap).
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Super Putty Squad, Mega Man 11, Bubsy 4, Sonic Mania... où est mon nouveau Turrican ?

30 mai 2010 : Abîmes et cimes

Merci pour les dernières réactions, et désolé pour l'attente, j'ai eu très peu d'occasion de jouer ces derniers temps.

Sur les traces du lionceau, j'entre dans le canyon qui lui sert d'épreuve pour passer à l'âge adulte. La séquence qui suit est assez originale, puisque j'escorte le jeune fauve nommé Leim au long d'une série d'épreuves assez simples : destruction d'ennemis, mini-énigmes, un brin de dextérité... Rien de bien méchant, et à l'image de mon petit partenaire qui s'est attaché à Ark, je me dis que ce lieu d'épreuves pourrait très bien devenir un agréable terrain de jeu.



Le boss des lieux n'est pas très impressionnant : il s'agit simplement d'une flaque de boue métamorphe comme j'en ai déjà rencontré plusieurs. La seule subtilité, c'est qu'il est positionné en hauteur et qu'aucune de mes attaques ne peut l'atteindre ! Je mets un peu de temps avant de comprendre qu'il m'est possible de lui balancer des rochers, que le lionceau m'amène régulièrement. Il faut dire que les rochers que l'on peut soulever sont tellement bien intégrés au décor, dans ce jeu, que je ne les vois que rarement ! Le boss tente bien une feinte pour me piéger, mais Leim prend le relais et termine courageusement le combat contre le monstre, méritant ainsi son statut de prince de la jungle.



Avec l'aide des sujets du roi lion, je peux traverser un fleuve qui m'emmène directement en Asie. Une fois encore, la carte du monde me paraît bien plus ouverte, et une fois encore, c'est une illusion : je ne peux atteindre qu'un seul nouveau territoire, perdu au Tibet. J'apprends vite que ce nouvel endroit est la clé de la résurrection des humains... ce qui signifie que j'arrive à la dernière étape de la restauration de la vie sur Terre. Je ne suis pas très chaud pour accomplir cette mission d'ailleurs... Il est probable que les humains ne soient pas étrangers au phénomène qui a causé la destruction du monde, et les ressusciter pour leur laisser la chance de détruire à nouveau toutes les autres espèces ne m'enchante pas. Cela dit, me mettant dans la peau d'Ark, je me dis aussi que cette solitude commence à bien faire, et qu'il serait plus amusant d'avoir quelqu'un avec qui discuter... et à embêter !

Je me fraie donc un chemin à travers la montagne, jusqu'à déclencher une avalanche qui me précipite dans une grotte. Pour toute compagnie, un couple de chèvres, dont une seule a survécu à la catastrophe, et la perspective de mourir de froid sous peu... La chèvre femelle, n'hésitant pas à me proposer de consommer un peu de son mari mort, enseigne à Ark de la manière la plus brutale et la plus logique, qu'il faut parfois laisser ses sentiments de côté pour survivre. Ark doit grandir et devenir plus dur, s'il veut poursuivre son aventure. Pour ma part, je ne sais que penser de cet étrange passage : faut-il le prendre au pied de la lettre, et comprendre que nécessité fait loi ? Ou faut-il plutôt, suivant les scrupules d'Ark, refuser de tomber si bas, et conserver son humanité malgré toutes les épreuves ? Logique ou morale ? Civilisation, ou règne animal ? La solution tient sans doute un peu des deux, et c'est avec une volonté ravivée de ressusciter les humains que je poursuis l'aventure. La chèvre finit par débloquer un passage que je suis seul à pouvoir emprunter, et je dois donc laisser derrière moi ce sauveur providentiel... Ce cher animal ne semble pas en éprouver de regret, ayant participé à mon évolution et donc, à celle du monde.



A ma sortie de la grotte, je découvre que l'avalanche a radicalement changé une grande partie du paysage. De quoi rejoindre de nouveaux passages et continuer mon escalade vers le sommet, où je ne tarde pas à rencontrer un boss assez coriace. Le combat se déroule en plusieurs étapes, et il me faut toute ma rapidité de réaction pour contrer ou esquiver ses attaques et déplacements rapides. A l'aide de quelques racines, j'en viens finalement à bout et m'attends à admirer une nouvelle cinématique mettant en scène le retour à la vie de l'humanité. Mais les images qui apparaissent à l'écran sont énigmatiques : une fleur, mangée par un ruminant, qu'un oiseau chasse. Puis un monstre vient tuer l'oiseau, avant d'être lui-même anéanti par Ark, qui s'effondre alors. Le cycle de la vie ? Une illustration de ce qui a causé la destruction du monde ? Une voix m'indique que les humains parcourent de nouveau la terre, et qu'ils sont des animaux capables de maîtriser la technologie, mais incapables de comprendre toutes ses implications.



C'est donc la tête pleine de nouvelles questions que j'achève cette partie du jeu et entame le chapitre 3, au titre énigmatique : "La resurrection du génie"

J'ai trouvé ce passage très troublant. L'ambiance qu'il reigne alors m'a fait me poser les mêmes questions que toi. Il se dégage de l'attitude de la chèvre à la fois de la bonté, et une horrible froideur face à la mort. Je pense que le but est de montrer que les animaux sont différents des humains : ils ont un coté sauvage qui les affranchit de certains états d'âme et nous paraissent choquants.

D'ailleurs il y a déjà un passage sur ce thème juste avant, lors du combat contre le boss de boue. A un moment ce dernier supplie Ark de l'épargner. Ce faisant, il trahis la confiance de Ark et le précipite dans un trou d'ou il ne peut qu'entendre les cris du combat qui se poursuit hors champs entre le boss et le lionceau. Le lionceau est victorieux et le boss l'implore lui aussi. Mais cette fois les paroles du boss sont désespérée, il semble SINCEREMENT se rendre et demander pardon. Et le lionceau se montre impitoyable, contrairement à Ark. D'ailleurs sa "froideur" est extrèmement bien rendue puisqu'il ne dit rien : il tue (hors champs), simplement, sans etats d'âme.

J'ai trouvé la mise en scène de ces 2 passages particulièrement efficace.

Pour en revenir au gameplay, le niveau ou on escorte le lionceau est très bien fichu. On trouve parfois des phases ou on doit protéger un autre perso dans des jeux de plate-forme et ce n'est pas toujours réussi. Ici ce n'est jamais frustrant et vraiment fun.
Par contre le boss du Tibet, je l'ai trouvé horriblement abusé. Dans sa dernière forme, éviter les chauve-souris est horriblement difficile et ces dernière enlèvent beaucoup de points de vie. Et c'est vraiment une épreuve d'endurance pour le joueur parce que ce boss doit être touché un nombre incalculable de fois, que c'est la 3ème phase du boss, et que ça survient après un donjon particulièrement long. Rappelons que sur cartouche, pas moyen de sauvegarder entre le début du donjon et la mise à mort de ce boss. J'avoue avoir un peu abusé des save-states sur ce coup là et quasiment tous mes items de soin y sont passés.

Tiens, c'est vrai que j'ai moins tilté sur le passage avec le boss de boue, mais tu as parfaitement raison, les situations confirment toujours l'idée maîtresse du début de jeu, qui oppose les raisons animales primaires et logiques, à celles d'Ark, plus humaines.

En ce qui concerne le boss du Tibet en revanche, je n'ai pas eu tant de mal que ça, mais je crois que c'est aussi parce que je perds beaucoup de temps à trouver ce qu'il faut faire en général. Par exemple, dans la grotte de glace, j'ai passé des plombes à tenter de détruire des parois avec ma lance de feu nouvellement acquise, avant de comprendre qu'il suffisait de glisser le long des pentes pour les percuter. Du coup, je ramasse plein d'expérience et je crois être un peu en avance sur le niveau "normal" de jeu en permanence. La dernière forme du boss ne m'a donc pas trop posé de soucis, les chauve-souris m'enlevaient 5 points de vie par coup, et avec une bonne attaque sautée, j'arrivais à prendre environ 20 PV au boss à chaque fois qu'il redevenait vulnérable. Donc pas encore besoin de save-state pour moi !

C'est toujours aussi passionnant à lire, chapeau vraiment. Tu vas limite me redonner envie d'y jouer, c'est malin !

Sinon, tu joues en VF ou avec la version anglaise ? La VF vaut son pesant de cacahuètes car la traduction (Julien Bardakoff il me semble) a récoltée quelques calembours et références à des émissions de télé française.
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Hé hé, merci Erhynn !

Je joue en VF, et elle est pour l'instant de bonne facture même si je ne serai sans doute pas à même de comprendre les références à la TV française, vu que je n'ai pas la télé chez moi.

Exemple :
Yomi : Attention Ark, un bain d'acide !
Ark : Ouf ! Un peu plus et on pouvait appeler Perdu de recherche !

Yomi : Il y a un autre truc dans la tour à coté.
Ark : Et je fais comment pour y aller ? Je vole façon Bioman ?
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